Dans son rapport 2006, WWF s'appuie essentiellement sur la présentation d'indicateurs modernes. Le plus célèbre de leurs indicateurs est celui présenté ci-dessous, qui montre que notre empreinte écologique a dépassé les capacités de la planète aux alentours de 1985.
Comme tout indicateur, celui-ci n'a pas de valeur dans l'absolu, c'est son évolution qui mérite d'être examinée - la tendance est claire.
WWF se garde d'ailleurs bien d'expliciter ou de justifier ses indicateurs ; l'important est que tous ces indicateurs montrent une aggravation continue de la situation environnementale, dans tous les domaines connus.
Cette évolution est déclinée selon quelques rubriques (terre, mer, etc.) ; puis on a droit à l'analyse par pays.
Celle-ci met en valeur les défauts de l'indicateur : les pays les plus divers sont regroupés dans les valeurs les plus élevées, et on passe de surprise en surprise.
Les USA arrivent en 2e position loin derrière l'UAE, ce qui rend ce classement anecdotique. Même si l'OCDE se retrouve bien en tête, les classements relatifs donnent une vision floue de la situation ; retrouver la Mongolie devant le Mexique paraît bizarre.
La déplétion pétrolière est traitée, de la façon la plus académique qui soit :
De nombreux géologues s’attendent à ce que le pic de production du pétrole ait lieu au cours des deux ou trois prochaines décades. Cependant, de larges réserves de charbon, de sables bitumineux et d’autres formes plus coûteuses de combustibles à base de carbone
existent qui, faute de contrôles rigoureux, pourraient mener à une augmentation des émissions tout au long du siècle à venir.
La décroissance est évoquée, mais le terme n'est pas prononcé. On ne prend pas de risques.
Cette maxime sera d'ailleurs appliquée jusqu'à la conclusion, longue et molle et constituée d'aucun avertissement sérieux.
On croit rêver : si même les chevelus amoureux des oiseaux ne savent pas protester, il y a du mouron à se faire : n'est pas Bilderberg qui veut.
