Rapport Stern

Discussions concernant les conséquences sur l'environnement de la course aux ressources.

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Message par hugy » 31 oct. 2006, 11:42

on peut le trouver ou le rapport Strern, parce que normalement il est sorti lundi, j'ai cherché , pas de traces
aiu moins les doutes seraient levés dans la jungle des chiffres auxquels les journalistes ne comprennent rien ou ne prennent tout simplement pas le temps de lire :-x

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Message par Goupil666 » 31 oct. 2006, 11:45


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Message par hugy » 31 oct. 2006, 12:02

merci Goupil, ça va être long a télécharger mais le week end qui vient c'est le grand viaduc alors ;)

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Message par Goupil666 » 31 oct. 2006, 13:48

hugy a écrit :ça va être long a télécharger
Tu as toujours un modem accoustique à 300bps ? Je pense que ce sera surtout long à lire ;-)

J'ai commencé le "executive summary", je me plongerai dans le rapport complet si j'ai besoin d'appronfondir.

Mais en fait, je ne vais probablement pas le lire, car ça fait longtemps que je suis convaincu de sa conclusion: ça va nous coûter très cher !

A part découvrir des chiffres et encore des chiffres, je ne vois pas ce que j'y trouverais de neuf.

Certains médias ont fait remarquer que le rapport tombait au bon moment: le RC est vraiment un sujet politique dont on ne peut faire l'impasse aujourd'hui, la publication de l'étude de Nicholas Stern n'arrive pas par hasard.

Le schéma où un politicien se fait élire sur des promesses pour faire exactement le contraire par la suite est des plus classique, il n'y a pas de raison que ça se passe mieux pour faire face aux n cavaliers de l'apocalypse moderne (PO, climat, pollution, extinctions, etc).

Dans le meilleur des cas, le sujet sera débattu et ces débats et informations permettront à des individus de prendre conscience et modifier radicalement leur comportement individuel.

Dans le pire des cas, ils serviront de prétexte pour nous asservir et nous exploiter encore plus.

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Message par hugy » 31 oct. 2006, 14:24

Je suis en train de lire le résumé version longue de son rapport en mangeant mon sandwich fast food bien pourri

Pour les chiffres voilà ses estimations :

1- si on ne fait rien, coût de 5% à 20%, (selon les scénarios de risque retenus) de PIB mondial tous les ans à partir d’aujourd’hui et pour toujours


2- si on agit tout de suite pour réduire les GES, l’impact pourra être limité autour de 1% de PIB annuel (pour une stabilisation à 500-550ppm de CO2 d’ici 2050). Ce qui signifie un pic des émissions dans les 10-20 prochaines années, puis une baisse jusqu’à 25% d’émissions en moins qu’aujourd’hui, devant avoir pour objectif d’ici la fin du siècle à tomber à 20% des émissions d’aujourd’hui


3- l’investissement des 10-20 prochaines années aura un impact déterminant sur le climat de la seconde moitié du siècle, d’ici là de toute façon on ne peut plus faire grand chose contre les 2-3°C déjà acquis


Pour ce qui est des coûts comparés avec les guerres ou les crises éco. du 20ème, il ne dit pas c’est le coût réuni, ou tel ou tel, il dit simplement (dans la conclusion du rapport partie 6 chapitre 27 p572) je traduit globalement:
« notre comportement d’aujourd’hui et des prochaines décennies pourrait engendrer des désordres socio-économiques, d’une ampleur similaire a ceux associés aux grandes guerres et à la crise économique de la première moitié du siècle dernier . Et il sera difficile voir impossible de revenir en arrière »


plus de fausse rumeur, enfin l'idée globale était bien restituée quand même
comme toi Goupil, je vais arrêter la lecture là , j'ai pas besoin d'être convaincu

PS : non pour le modem c'est adsl mais j'avais commencé et un collègue travaillant surla même ligne envoyait des fichiers monstrueux, c'est arrangé :-D

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Message par th » 31 oct. 2006, 15:43

"Le Monde" fait sa "une" sur le sujet

Extraits :
e chiffre est astronomique : 5 500 milliards d'euros. Mais c'est le prix - une baisse de 5 % à 20 % du produit intérieur brut mondial d'ici à 2050 - que l'humanité devra payer si elle n'engage pas dès maintenant des actions pour lutter contre le réchauffement climatique. C'est le constat inquiétant que le rapport Stern, du nom du chef du service économique du gouvernement britannique et ancien économiste en chef de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement, fait dans une longue analyse de plus de 600 pages, rendue publique lundi 30 octobre.

Ce texte constitue un événement. Pas seulement parce qu'il pointe après les scientifiques, qui furent les premiers à les dénoncer, et les organisations de défense de l'environnement les conséquences du réchauffement. Mais parce que c'est un économiste, et non des moindres, qui appelle à engager la lutte. La menace, souligne le rapport, serait comparable aux grandes guerres ou à la crise économique de 1929.

Cette action, sur laquelle le gouvernement de M. Blair s'appuie fortement, fait suite à la campagne très efficace que l'ancien vice-président des Etats-Unis, Al Gore, mène actuellement avec son film Une vérité qui dérange. Le chancelier de l'Echiquier, Gordon Brown, ne s'y est pas trompé qui s'est offert les services de M. Gore pour mieux convaincre les Britanniques et l'humanité tout entière des sacrifices qu'il faut faire - contrairement aux certitudes de M. Bush - pour tenter de sauver la Terre.

"the greatest shortcoming of the human race is our inability to understand the exponential function"- Bartlett.

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Message par Goupil666 » 31 oct. 2006, 16:49


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Message par energy_isere » 03 nov. 2006, 16:22

Un article sur le rapport STERN dans les Echos (c'est un quotidien d' économie Francais) :
Climat : quand les gens « sérieux » s'en mêlent

de ANNE BAUER

On aurait dû se douter que si les Nations unies réunissent tous les ans depuis plus de vingt ans des experts et des ministres du monde entier pour parler du climat, ce n'est pas uniquement pour évoquer la pluie et le beau temps ou pour faire plaisir à quelques groupuscules écologiques. On sait aussi qu'il vaut mieux ne pas reporter au lendemain ce que l'on peut faire aujourd'hui. Que les choses bon marché finissent par coûter cher. Qu'il vaut mieux pécher par excès de prudence que par défaut. Et... qu'il n'est jamais trop tard pour bien faire !

Telle est la leçon du professeur Sir Nicholas Stern, chef du service économique du gouvernement britannique. Une leçon que le monde scientifique et associatif s'efforce d'enseigner depuis plus de vingt ans. Sans grand succès. Toujours soupçonné d'en faire trop dans le catastrophisme, ne serait-ce que pour justifier ses demandes de crédits de recherche pour les uns ou de cotisations et de reconnaissance sociale pour les autres. Or, cette fois-ci, c'est l'ancien économiste en chef de la Banque mondiale, docteur en économie de l'université d'Oxford, homme réputé pour sa modération et sa capacité de travail, qui sort l'artillerie lourde ! Avec un message simple : si l'on ne s'occupe pas du problème, la note sera salée. Très salée, équivalente chaque année à une perte d'au moins 5 % du PIB mondial, et même si cela tourne mal à une perte de 20 %, soit en gros le prix de la crise de 1929 et des deux dernières guerres mondiales ! Bigre, le risque vaut-il d'être couru et y a-t-il une issue ? S'occuper sérieusement du problème coûtera l'équivalent de 1 % du PIB mondial chaque année, avertit Sir Stern, et, bonne nouvelle, si on agit tout de suite, il est encore temps d'éviter les pires conséquences du changement climatique. Avec un écart de 1 à 5 ou de 1 à 20, le rapport coût-bénéfice est donc imparable. Comme s'est exclamé Tony Blair, qui cherche, à travers le dossier climat, à retrouver une position centrale sur l'échiquier international et dans l'opinion publique britannique, « le rapport Stern est décisif, il démolit les derniers arguments en faveur du statu quo face au réchauffement ». Son chancelier de l'Echiquier, Gordon Brown, s'est, de son côté, félicité qu'un dossier « environnemental » devienne enfin un dossier « économique ».

Le rapport Stern est-il décisif, comme le souligne le Premier ministre britannique ?

D'un point de vue diplomatique, certainement pas autant que la composition du futur Congrès américain, dont on attend une nouvelle répartition des sièges entre les pro et les anti-protocole de Kyoto.

D'un point de vue économique, il conforte et amplifie des travaux antérieurs. Car les travaux d'analyse économique de la lutte contre le réchauffement climatique ne datent pas d'aujourd'hui. « En 1987, je participais à une étude de 2.000 pages réalisée pour les Pays-Bas avec une université de Californie », se souvient Pierre Radanne, expert du sujet. D'une manière générale, la plupart des recherches ont estimé la dépense annuelle nécessaire contre le réchauffement climatique à 1 % du PIB mondial. Ce qui n'est pas rien : 450 milliards de dollars. Mais il ne s'agit que d'une vision statique, sans calcul des retombées positives du développement, par exemple, de nouvelles technologies.

Là où les travaux du rapport Stern sont nouveaux, c'est qu'ils ont chiffré les coûts de l'inaction. En prenant les dommages supposés et en les traduisant en valeur monétaire. Dotée de moyens importants, l'équipe de l'économiste britannique a pu faire tourner de multiples modèles. Reste que la contestation sera non seulement possible, mais aussi inévitable. Car personne ne sait répondre à cette question fondamentale et terrible sur un plan éthique : en cas de montée des océans, combien coûte un réfugié climatique du Bangladesh par rapport à un réfugié de Miami, et, en cas de sécheresse, comment indemniser un champ du Mali par rapport à un champ du sud-ouest de la France ?

Mieux vaut finalement se concentrer sur les arguments qui expliquent pourquoi il faut se lancer plus vite et plus massivement dans le combat. Car chacun sait que l'approvisionnement énergétique de la planète sera l'un des soucis majeurs du XXIe siècle. Or, pour ne prendre que le cas de la France, les études économiques ont bien démontré que les investissements publics réalisés après les chocs pétroliers ont rapporté plus qu'ils n'ont coûté et ont renforcé au final la performance économique française. Les économies d'énergie restent un gisement énorme, de même que la nécessité de mettre un terme définitif à la déforestation, dossier explosif sur le plan diplomatique.

D'ailleurs, d'un point de vue programmatique, le rapport Stern est très décevant : tout en insistant sur la nécessité de doubler les dépenses de recherche sur les technologies propres, d'organiser le marché pour qu'il donne à la tonne de carbone son juste prix et de trouver de nouvelles voies de coopération internationale, il n'esquisse guère de pistes nouvelles. Il est même timide, tant du point de vue des règles fiscales internationales que du dialogue Nord-Sud.

D'un point de vue politique en revanche, ce rapport marque une étape capitale dans la longue marche de ceux qui luttent contre les émissions de gaz à effet de serre. « Ce rapport vaut par le statut et la personnalité de son auteur, note-t-on au CNRS. C'est un travail solide, consciencieux, le gouvernement britannique lui ayant donné des moyens et du temps pour rendre ses conclusions. » Pour une fois, les écologistes se sentent moins seuls. L'establishment s'intéresse enfin à leur dada. Le cheminement des idées, c'est comme un escalier, chaque marche compte, et, cette fois-ci, ce sont des personnes plus proches des milieux du pouvoir qui prennent position : un ancien vice-président, Al Gore, un ancien gourou de la Banque mondiale, Nicholas Stern.

Il reste dix ans pour agir, note M. Stern. Alors M. Stern, encore un effort : ouvrez le débat de fond sur le prix « juste » de la tonne de carbone et sur la nécessité de taxer le secteur dont les émissions croissent le plus vite et qui paie actuellement le moins ses externalités, à savoir le transport : maritime, aérien, terrestre. Un petit effort encore pour avouer qu'il est absurde qu'un pot de ketchup fasse deux fois le tour de la planète avant d'atterrir sur la table d'une nappe vichy à Vierzon !

ANNE BAUER est journaliste au service Enquêtes des « Echos ».
source : http://www.lesechos.fr/info/analyses/4493399.htm

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Message par th » 20 nov. 2006, 10:40

Commentaires de JM Jancococi sur le rapport : http://www.manicore.com/documentation/s ... serre.html

Il y a des traduction de citations interessantes :
Jancovici a écrit : Citation : "Climate change presents a unique challenge for economics : it is the greatest and widest-ranging market failure ever seen."
Traduction proposée : Le changement climatique offre un défi unique pour l'économie : c'est le dysfonctionnement du marché le plus grand et le plus étendu que nous ayons jamais vu."
Commentaire jancovicien : Voilà ce que donne (sans surprise pour votre serviteur) l'économie orthodoxe quand l'économiste prend la peine de se documenter sur les processus physiques qu'il commente. Question : avant de propager des inepties, les Lomborg et autres Fourçans ont-il seulement pris la peine de savoir de quoi ils parlaient autrement qu'en lisant le journal ?

Citation : "The evidence gathered by the Review leads to a simple conclusion : the benefits of strong, early action considerably outweigh the costs."
Traduction proposée : Les éléments rassemblés par les auteurs amènent à une conclusion simple : les bénéfices d'une action résolue et immédiate sont considérablement supérieurs aux coûts"
Commentaire jancovicien : avec une telle affirmation, où est la défense des modestes ? Dans l'effort immédiat, qui certes va leur coûter, ou dans le laisser faire, qui va leur couter bien plus quand il faudra passer à la caisse, eux compris ?

Citation : "The [economic] analysis should not focus only on narrow measures of income like GDP".
Traduction proposée : "L'analyse ne doit pas se centrer uniquement sur des indicateurs étroits de revenu comme le PIB"
Commentaire jancovicien : Ca ne vous rappelle pas un certain ouvrage ?

Citation : "CO2 emissions per head have been strongly correlated with GDP per head."
Traduction proposée : "les émissions de CO2 par habitant ont été fortement corrélées au PIB par habitant"
Commentaire jancovicien : sans stratégie de rupture, le "business as usual" continue donc à augmenter les émissions.... tant que ca passe, et ca cesse de passer bien avant que la Chine n'atteigne seulement le niveau de consommation d'un Polonais. Vouloir le bonheur des peuples à long terme et encourager autoroutes, aéroports, et grandes surfaces est donc paradoxalement antinomique. Amusant, non ?

itation : "Stabilisation of greenhouse gases at levels of 500-550ppm CO2-e will cost, on average, around 1% of annual global GDP by 2050. This is significant, but is fully consistent with continued growth and development, in contrast with unabated climate change, which will eventually pose significant threats to growth."
Traduction : "la stabiliation des gaz à effet de serre à 500-550ppm de CO2-equivalent nous coutera, en moyenne, 1% du PIB en 2050. C'est significatif, mais toujours compatible avec la croissance et le développement, par opposition à un changement climatique non maîtrisé, qui va au final constituer une menace sérieuse pour la croissance".
Commentaire jancovicien : la prolongation tendancielle, si on ne fait rien, ce n'est pas la croissance non contrainte, c'est la décroissance subie. Que disait le Club de Rome en 1970 ? Exactement la même chose, avec exactement les mêmes échéances...

Citation : "Uncertainty is an argument for a more, not less, demanding goal, because of the size of the adverse climate-change impacts in the worst-case scenarios."
Traduction : "L'incertitude est un argument en faveur d'un objectif plus ambitieux, et non moins ambitieux, à cause de l'ampleur des impacts dans le pire des scenarios"
Commentaire jancovicien : dire "je n'agis pas parce que je suis pas sûr de ce qui va se passer" est donc un argument économique non recevable (incidemment c'est facile de s'en rendre compte : si vous n'êtes pas sûr que votre enfant se fera renverser s'il traverse la rue les yeux bandés, est-ce une raison pour le laisser faire ?).

Citation : "Establishing a carbon price, through tax, trading or regulation, is an essential foundation for climate-change policy."
Traduction : "donner un prix au carbone, via la taxe, un mécanisme de quotas, ou des régulations, est une fondation essentielle pour une politique contre le changement climatique".
Commentaire jancovicien : comme le même auteur a déjà exposé que lutter contre le changement climatique, c'est social (puisque le prix de la prévention est inférieur au prix des conséquences, prévenir est donc social), et que toute lutte passe par une taxe carbone ou équivalent (quotas allant en baissant continûment), la taxe carbone, c'est social ! Il suffisait de le dire....

Citation : "In order to influence behaviour and investment decisions, investors and consumers must believe that the carbon price will be maintained into the future."
Traduction : "Pour influencer les décisions concernant le comportement et les investissements, les investisseurs et les consommateurs doivent croire que le prix du carbone sera constant à l'avenir".
Commentaire jancovicien : pas de taxe qui monte et descend à la petite semaine, en fonction de qui a crié le plus fort la semaine d'avant, quoi... mais une vision claire de l'avenir, avec une règle bien établie pour le long terme. Ca ne vous rappelle pas étrangement la conclusion d'un certain livre ?

Citation : "A shared global perspective on the urgency of the problem [is] essential to respond to the scale of the challenge."
Traduction : "un consensus sur l'urgence du probleme (est) essentiel pour répondre à l'ampleur du défi".
Commentaire jancovicien : Voilà qui légitime tous les efforts pour que les media parlent plus et mieux du problème, clairement.

Citation : "It is still possible to avoid the worst impacts of climate change; but it requires strong and urgent collective action."
Traduction : "il est toujours possible d'éviter les pires impacts du changement climatique, mais cela demande une action collective forte et urgente".
Commentaire jancovicien : no comment...

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Message par Tiennel » 13 févr. 2007, 22:01

Le commentaire de RealClimate, un blog de climatologues américains : la Science de Stern - existe en version française
l'équipe formée de Halldór Björnsson, William Connolley et Gavin Schmidt a écrit : En conclusion : Stern a largement bien utilisé la climatologie, bien qu'il se soit égaré parmi les fourchettes hautes des nombreuses estimations et qu'il les ait prises comme référence dans son résumé. Ce parti pris haut de gamme fait qu'on peut accuser son rapport d' "alarmisme" : il ne souligne pas, alors que c'est juste, que les dommages et leurs coûts augmentent de façon non proportionnelle avec la température et que, compte tenu de cette asymétrie, les décideurs ont justement raison d'en prendre note. Toutefois, il semble que la critique majeure de cette oeuvre concernera (sur d'autres forums) sa partie économique.
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Message par Environnement2100 » 14 févr. 2007, 01:17

Le chiffre de Stern est purement symbolique : il s'agissait d'annoncer un nombre considérable sans être astronomique, le reste est de l'habillage réalisé à coup de stagiaires et post-docs.

La réalité est toute autre : la fourchette haute des scenarios du GIEC dépasse le PIB mondial de plusieurs ordres de grandeur.
Trop de mépris entraîne des méprises - Phyvette, ca 2007.

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Message par Goupil666 » 14 févr. 2007, 10:01

Oui, très symbolique, car en réalité, comment évaluer le coût de la disparition de milliers d'espèces ?

Mais sachant que certains ne comprennent que les chiffres associés à un $ ou €, il faut bien passer par là...

Et s'il faut causer de coûts, autant attendre la sortie en avril du rapport du groupe de travail II du GIEC (qui s’occupe des questions concernant la vulnérabilité des systèmes socio-économiques et naturels aux changements climatiques, les conséquences négatives et positives de ces changements et les possibilités de s’y adapter).

On va peut-être découvrir que le PIB global va fondre comme un iceberg dans une serre :twisted:

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Message par Schlumpf » 16 févr. 2007, 22:38

autant attendre la sortie en avril du rapport du groupe de travail II du GIEC
Alors on va rééteindre les lumières ? Quelqu'un disait qu'il vaudrait mieux les éteindre une bonne fois pour toutes...
L'Homo sapiens se conjugue à la première personne du présent irresponsable...

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Re: Rapport Stern

Message par Fish2 » 18 avr. 2008, 18:16

Stern revoit sa copie et reconnaît avoir "gravement sous-estimé" les effets du RC :shock:
Les émissions croissent beaucoup plus vite que ce que nous avions pensé, la capacité d’absorption de la planète est inférieure à nos prévisions, les risques des gaz à effet de serre sont potentiellement plus élevés que ce que prévoyaient les estimations les plus prudentes, et la vitesse du changement climatique semble être plus rapide. » Nicolas Stern remet en cause les objectifs fixés par son rapport pour la réduction des gaz a effet de serre, les jugeant désormais insuffisants.
La suite ici

Quoiqu'on pense du rapport Stern, c'est le document qui a le plus influencé les hautes sphères politico-économiques. Donc cette réactualisation tombe à pic, au moment où la loi issue du grenelle va être examinée par nos édiles de l'Assemblée et du Sénat.
« Sauf événements majeurs, la probabilité est forte que le prix du baril redescende vers 30 dollars l’an prochain. » Thierry Desmaret, Le Figaro, novembre 2004

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Re: Rapport Stern

Message par energy_isere » 06 nov. 2014, 21:37

Stern refait surface :
Climat : "les 20 prochaines années cruciales" (Nicholas Stern)

AFP le 06/11/2014

Les 20 prochaines années seront "cruciales" pour réorienter les investissements vers une économie "à basses émissions de carbone" et éviter un réchauffement de plusieurs degrés par rapport à l'ère pré-industrielle, a prévenu jeudi à Paris l'économiste britannique Nicholas Stern.

"Les 20 prochaines années vont être une période très spéciale, une période cruciale" dans la lutte contre le réchauffement climatique, a plaidé l'auteur du rapport-choc paru en 2006 ("Stern review on the economics of climate change") sur le coût de l'inaction contre le réchauffement.

"Si nous réalisons les bons investissements, dans les domaines de la planification urbaine, des systèmes énergétiques et de l'utilisation des forêts, nous nous mettrons sur la bonne route", a déclaré le professeur à la London School of Economics et président de la British Academy of Science, lors d'une rencontre avec la presse.

L'économiste estime que les investissements dans les infrastructures vont de toutes les manières s'élever à quelque 90 milliards de dollars dans les 15 prochaines années et que "bien faire (vers une économie à basses émissions de carbone, ndlr) coûtera seulement quelques milliards de dollars de plus".

"Le coût des énergies renouvelables a radicalement baissé au cours des dernières années et cela change tout" dans la lutte contre le réchauffement, qui nécessite de se détourner des énergies fossiles et notamment du charbon, la plus polluante.

Au cours des dernières années, "les conséquences sanitaires causées par les émissions de CO2 ont émergé de manière beaucoup plus forte", a aussi souligné Nicholas Stern, ce qui conduit des pays comme la Chine à être beaucoup plus déterminés à agir.

En plus d'investissements bien ciblés, la transition vers une économie à basses émissions de carbone, vers "une croissance propre", passe, selon le spécialiste, par "taxer les émissions de CO2, réguler l'utilisation du charbon pour la diminuer, miser sur l'innovation et établir des politiques climatiques claires" pour donner "les bons signaux aux marchés".

Faute d'une révolution dans le domaine de l'énergie et d'une réduction des émissions de gaz à effet de serre, Nicholas Stern a repris la mise en garde des climatologues qui prévoient une hausse des températures de plusieurs degrés d'ici la fin du siècle.

"Nous parlons de risques immenses, de risques qui vont changer les relations à l'échelle mondiale, avec des déplacements de centaines de millions de personnes", a expliqué le chercheur, insistant notamment sur l'impact de l'élévation du niveau des mers, de la carte des inondations et des ouragans, et des zones désertiques.
http://www.boursorama.com/actualites/cl ... 6b708a2ecb


Qu' est ce que c'est que ces salades ! [-(
et que "bien faire (vers une économie à basses émissions de carbone, ndlr) coûtera seulement quelques milliards de dollars de plus".

C 'est vraiment n' importe quoi.

Avec quelques milliards € on a de quoi faire quelques parcs de 500 MW éolien , et puis c'est tout.

Par exemple le futur parc offshore Ecossais dont j' ai parlé ici va faire 450 MW et couter 1.9 milliard d' €.

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