
Le texte est remarquable : en quelques phrases simples, l'auteur arrive à faire passer un grand nombre des notions associées aux enjeux du Développement Durable : responsabilité, mise en balance de satisfactions superficielles contre l'avenir de nos descendants, mondialisation des problèmes et mondialisation de la solution : du grand art !
Le clip frappe aussi fort : en quelques scènes brèves mettant systématiquement en jeu des enfants sacrifiés, un grand nombre de sujets sont passés en revue : sahelisation, destruction du biotope arctique, déforestation, exportation des déchets, le tout sur fond de planète type Google Earth nous rappelant sans cesse combien elle est petite.
Sans morale et sans haine, le clip appelle les auditeurs à se mobiliser pour ses arbres, symbole tardif d'une écologie en destruction.
Un conseil d'administration de multinationale aveugle est mis en scène, dans des conditions presque angéliques : non seulement les enfants de la Terre y font une présentation (sans PowerPoint

Dans l'ensemble, de la belle ouvrage, avec une sensation positive de "relevons nos manches et au travail" : beaucoup de positif pour la cause de la Terre.
Ce clip a pourtant déjà vieilli. Le rapport Brundtland, quand il est sorti en 1987, a simultanément promulgué la notion de Développement Durable et signalé combien elle était illusoire : nous n'avons plus les moyens (matériels) de vivre en harmonie avec notre planète.
Ce clip ignore que les déchets radioactifs mis en scène sont sans doute ceux sur lesquels on a vraiment fait un effort louable ; il semble ignorer que dans le schéma "un arbre, de l'herbe, une vache", c'est bien la vache l'erreur ; il semble ignorer le teme "déplétion halieutique"...
Surtout, ce clip évite soigneusement de pointer les vraies responsabilités : autant il est facile de pointer du doigt vers des multinationales sans visage, autant il est plus délicat d'admettre que ceux qui ont pollué et endommagé notre planète, c'est vous, c'est moi. Les multinationales n'ont ni âme ni objectifs, elles sont toutes pilotées par des hommes qui en portent la responsabilité. Et que sont Veolia et Suez, si ce n'est deux machines à nettoyer la planète ?
Ce clip évite aussi de souligner la deuxième bombe à retardement, car les 2,5 milliards d'humains supplémentaires que la planète devra bien accueillir d'ici 2050, sont quasiment tous dans les Pays en Voie de Développement : ce sont les enfants mêmes que l'on voit dans le clip, tous futurs automobilistes et joyeux consommateurs : les héros sacrifiés d'aujourd'hui sont les éco-terroristes de demain. D'ici peu, l'Asie polluera plus que l'Occident, dans un mouvement qui ne fait que commencer. Ceux qui ont un peu suivi les scenariosqui commencent à fleurir sur Oleocene savent à quel point les décisions prises en Asie seront importantes pour l'avenir.
Alors que dire ? Encore une fois, mieux vaut un message troublé que pas de message du tout, et ce clip à lui seul fait plus que n'importe quelle campagne du (pauvre) Ministère de l'Environnement.
Yannick Noah a écrit :Le ciment dans les plaines
Coule jusqu'aux montagnes
Poison dans les fontaines,
Dans nos campagnes
De cyclones en rafales
Notre histoire prend l'eau
Reste notre idéal
"Faire les beaux"
S'acheter de l'air en barre
Remplir la balance :
Quelques pétrodollars
Contre l'existence
De l'équateur aux pôles,
Ce poids sur nos épaules
De squatters éphémeres...
Maintenant c'est plus drôle
Puisqu'il faut changer les choses
Aux arbres citoyens !
Il est grand temps qu'on propose
Un monde pour demain !
Aux arbres citoyens
Quelques baffes à prendre
La veille est pour demain
Des baffes à rendre
Faire tenir debout
Une armée de roseaux
Plus personne à genoux
Fais passer le mot
C'est vrai la terre est ronde
Mais qui viendra nous dire
Qu'elle l'est pour tout le monde...
Et les autres à venir...
Puisqu'il faut changer les choses
Aux arbres citoyens !
Il est grand temps qu'on propose
Un monde pour demain !
Puisqu'il faut changer les choses
Aux arbres citoyens !
Il est grand temps qu'on s'oppose
Un monde pour demain !
plus le remps de savoir à qui la faute
De compter la chance ou les autres
Maintenant on se bat
Avec toi moi j'y crois
Puisqu'il faut changer les choses
Aux arbres citoyens !
Il est grand temps qu'on propose
Un monde pour demain !