L’Europe massacre la bio!!!

Discussions concernant les conséquences sur l'environnement de la course aux ressources.

Modérateurs : Rod, Modérateurs

Goupil
Kérogène
Kérogène
Messages : 99
Inscription : 18 juil. 2005, 16:01
Localisation : Wallonie

L’Europe massacre la bio!!!

Message par Goupil » 17 févr. 2007, 21:48

Communiqué de presse
16 février 2007
L’Europe massacre la bio.
Nature & Progrès riposte.
Les produits « bio » répondent aujourd’hui à une demande croissante des consommateurs et à une nécessité de sauvegarde d’une agriculture de qualité.
L’agriculture biologique est née d’une volonté citoyenne de prendre soin de l’environnement, des sols, des terroirs, des paysages. Elle est basée sur l’observation et le respect des lois de la nature ; son principe fondamental consiste à prendre soin du sol et de l’ensemble des êtres vivants qui l’habitent, considérant que ceux-ci élaborent et fournissent naturellement aux plantes cultivées les éléments qui sont nécessaires à chaque phase de leur développement.
L’interdiction d’utiliser des engrais de synthèse et des produits de phytopharmaceutique chimique, ainsi que l’interdiction totale des OGM, découlent naturellement de ces principes de base, car les uns comme les autres génèrent immanquablement un appauvrissement des sols et de la biodiversité.
L’évolution du règlement européen s’est toujours faite dans le dialogue avec les groupements de producteurs et de consommateurs, dans le respect des principes de base qui ont permis l’émergence de l’agriculture biologique. Le cahier des charges sur la production végétale – règlement 2092/91 – fut adopté en 1991. Il fut complété par un cahier des charges sur la production animale – règlement 1804/99 – , adopté huit ans plus tard. Ces règlements définissent les règles qu’une production doit respecter pour pouvoir utiliser l’appellation « bio ». C’est bien une pratique agricole, dans son ensemble, qui est ainsi contrôlée et non simplement le produit qui en est issu.
La situation a changé depuis la fin de l’année 2005, la Commission européenne annonçant qu’elle prévoyait, pour 2009, l’entrée en vigueur d’un nouveau règlement. Il s’agissait d’une volonté tombée d’en haut, le secteur bio n’étant demandeur de rien ! Qu’est-ce qui a pu motiver la Commission ? Ses obligations vis-à-vis de
l’Organisation Mondiale du Commerce en matière d’OGM ? L’impasse où s’est fourvoyée l’agriculture intensive et la nécessité de faciliter l’apport de gros capitaux au sein de la seul alternative agricole qui lui reste aujourd’hui ? Il semble bien – hélas ! – que les règles, simples et précises, de la production bio artisanale ne cadrent plus avec le développement annoncé d’une bio industrielle à l’échelle européenne.
En dépit des protestations de nombreuses associations de producteurs et de consommateurs qui dénoncèrent le projet de la Commission, la présidence finlandaise a choisi, fin décembre 2006, de « passer en force » lors du Conseil des ministres de l’agriculture. Malgré la ferme opposition de certains états – dont la Belgique – , les grandes lignes du projet furent approuvées par la majorité des ministres présents. Ce projet sape – ni plus ni moins – les bases mêmes de l’agriculture biologique ; il nie ses principes fondateurs :
- l’utilisation de substances chimiques de synthèse n’y est plus explicitement interdite ;
- la pollution des produits « bio » par des OGM y est tolérée jusqu’au seuil de 0,9% - soit neuf grammes par kilo ! - comme pour les produits de l’agriculture conventionnelle ;
- le développement de cahiers des charges « bio », nationaux ou privés, plus stricts que le nouveau cahier des charges européen et conformes à certaines nécessités régionales ou de terroirs, n’y est plus autorisé.
Les deux premiers points portent en germe la négation même de la spécificité des produits issus de l’agriculture biologique ! Car si les consommateurs ont confiance dans un système de production naturel et transparent, ils savent surtout pertinemment que les produits « bio » sont les seuls à être encore indemnes d’engrais et de pesticides chimiques, qu’ils sont un vrai rempart contre la prolifération des OGM dans la chaîne alimentaire. Quel sera encore, pour le consommateur, l’intérêt d’un produit « bio » s’il est notoire qu’ils contiennent – comme tous les autres – des résidus de pesticides ou des OGM ?
De quel droit l’Europe prive-t-elle l’agriculture biologique de ce qui fait justement sa spécificité ; de quel droit peut-elle décréter unilatéralement que la « bio » n’est pas ce qu’elle est vraiment ?
Aucune négociation directe n’a eu lieu, au niveau européen, entre la Commission et le secteur bio. Seuls les ministres de l’agriculture – secondés par leurs administrations respectives – eurent voie au chapitre et adoptèrent un texte, à la surprise générale, le 19 décembre 2006. Il s’agit d’un véritable déni de démocratie, de la spoliation d’une pratique patiemment conçue, au fil du temps, par les citoyens européens, producteurs et consommateurs de produits « bio ». Un pratique aussi sournoise cache, à n’en pas douter, une intention méchante de lui porter atteinte !
Il s’agit également d’un manquement grave au niveau du principe de précaution, dans la mesure où le projet de la Commission est une porte ouverte aux pesticides et aux engrais chimiques de synthèse – dont la toxicité a maintes fois été démontrée – , ainsi qu’une porte ouverte aux Organismes Génétiquement Modifiés (OGM) – dont personne n’est toujours en mesure aujourd’hui de démontrer l’innocuité.
La Commission européenne dénie aujourd’hui au citoyen le droit de s’en protéger !
Nous lançons aujourd’hui un appel à tous les citoyens européens, à toutes les associations de défense des consommateurs. Mobilisez-vous, faites entendre votre voix. Une pétition sous forme de lettre-type est disponible sur le site de Nature & Progrès Belgique.
Nous comptons sur votre relais, fondamental, pour informer le citoyen qu’un des derniers remparts contre la malbouffe est en train de s'effondrer puisque, pour l’Europe, « bio » ne veut plus dire « sans pesticides et sans OGM ». Les citoyens européens refusent de la suivre sur cette voie !
Pas plus tard que la semaine passée, le tribunal des référés de Bruxelles a donné raison à l’action citoyenne face aux manquements de l’Etat, dans le cadre de l’affaire du bruit des avions à Bruxelles. Dans un avenir pas si lointain, un tribunal européen défendra sans doute, face aux dérives de la Commission, le droit des citoyens d’Europe à opter pour une alimentation adaptée à leur terroir, indemne de toute pollution chimique et d’organismes génétiquement modifiés ; le droit des citoyens de faire, dans l’intérêt général, le choix politique d’une agriculture respectueuse de leur environnement.
Nature & Progrès et les producteurs qu’elle représente, n’acceptera pas que des denrées produites artisanalement, sans pesticides, ni OGM supportent cette labellisation « bio » laxiste.
Notre fédération n’hésitera pas à recourir à tous les moyens légaux qui sont à sa disposition afin de faire valoir le droit des citoyens européens à se nourrir comme ils le souhaitent.
Et si, d’aventure, aucun tribunal n’était plus en mesure de nous garantir ce droit élémentaire, si la spoliation dont nous sommes les victimes était définitivement sans appel ? Alors il ne nous resterait plus qu’à tout reprendre à zéro et à redéfinir les critères d’une nouvelle agriculture durable...
Nature & Progrès remercie le Ministre wallon de l’Agriculture et de la Ruralité, Benoît Lutgen, pour le soutien qu’il apporte à nos revendications.
Dans un communiqué, publié le jeudi 15 février et intitulé « OGM. Non merci. Bio. Oui, merci ! », le ministre lance un appel à tous les Eurodéputés pour que le texte du règlement européen concernant le mode de production biologique « évite toute équivoque quant à l’avenir de l’agriculture en général et biologique en particulier, et qu’il soit amendé en conséquence. »
Le ministre affirme clairement que le seuil de 0,9 % de tolérance aux OGM « risque de ne pas être tenable à terme » et « qu’il est donc indispensable que l’Union européenne se montre inflexible quant à la présence de substances génétiquement modifiées dans l’agriculture biologique. Entrouvrir la porte revient à nier les spécificités de notre agriculture biologique. Inacceptable ! »
Puissent les députés européens entendre à présent la position particulièrement claire de la Région Wallonne.
Pour toute information complémentaire :
Nature & Progrès asbl
520 rue de Dave
B-5100 Jambes
Tél. : 081/30 36 90 - Fax : 081/31 03 06
natpro@skynet.be http://www.natpro.be

Goupil
Kérogène
Kérogène
Messages : 99
Inscription : 18 juil. 2005, 16:01
Localisation : Wallonie

Message par Goupil » 17 févr. 2007, 21:54

Cliquez sur le lien pour signer la pétition.

http://www.natpro.be/Petition/php/index.php

Répondre