Le groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat, créé par l'ONU, se réunit à partir de lundi à Bangkok pour tenter de s'accorder sur un plan et des solutions concrètes pour limiter les émissions de gaz à effet de serre.
BANGKOK, 29 avr 2007 (AFP) - Des centaines d'experts du monde entier se réunissent à partir de lundi à Bangkok pour tenter de s'accorder sur un plan et des solutions concrètes pour limiter les émissions de gaz à effet de serre. Alors que les opinions publiques s'inquiétent de températures supérieures aux moyennes saisonnières et de vagues de sécheresse inhabituelles dans certaines régions du monde, le groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (Giec), créé par l'ONU, doit publier un nouveau document, en principe vendredi, sur les moyens de lutter contre le réchauffement.
Deux groupes de travail ont déjà rendu leurs conclusions, respectivement le 2 février à Paris, sur le caractère "sans équivoque" du changement climatique, et le 6 avril à Bruxelles, sur les conséquences préoccupantes de ce phénomène provoqué par l'activité humaine qui oblige à repenser le développement et les modes de vie au XXIe siècle, expliquent des scientifiques. Le temps presse et les quelque 400 experts réunis pendant cinq jours à Bangkok devront s'entendre sur les termes d'un "résumé à l'intention des décideurs", une synthèse par consensus loin d'être acquise, tant les enjeux sont énormes pour les gouvernements, les milieux industriels et les organisations de défense de l'environnement. Certains délégués prédisent des frictions entre Américains, Européens et Chinois, principaux pollueurs de la planète. Cependant, indique un document de travail du Giec, tous les secteurs d'activité ont un potentiel "significatif" de réduction des émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030.
Des experts proposent d'établir un "prix du carbone" (référence au CO2 ou dioxyde de carbone et aux autres gaz à effet de serre), affirmant que plus ce prix sera élevé, plus les utilisateurs d'énergies fossiles auront intérêt à se tourner vers des technologies et modes de consommation plus sobres. Objectif: réduire l'utilisation du pétrole, du gaz et du charbon en diminuant les subventions à l'industrie et en imposant une taxe sur le carbone.
Piéger et stocker sous terre du dioxyde de carbone pourraient constituer une solution pour les grosses installations industrielles, estime le Giec qui préconise aussi le développement des énergies éolienne et solaire, de la géothermie, des transports publics et modes de transport non motorisés, ainsi qu'une augmentation des taxes sur l'achat de voitures et de carburants. Par ailleurs, des normes de construction plus sévères, des logements mieux isolés et des systèmes de chauffage et de climatisation plus sobres, permettraient des économies d'énergie importantes, ajoute le document de travail. Enfin, des incitations financières permettraient de modifier les pratiques agricoles et de préserver les forêts. Le projet de texte envisage différents scénarios pour limiter les émissions de gaz à effet de serre qui ont augmenté d'environ 70% de 1970 à 2004. La stabilisation des concentrations de C02 dans l'atmosphère à 650 ou 550 parties par millions (ppm) d'ici 2030 ne coûterait que respectivement 0,2% ou 0,6% du produit intérieur brut mondial, précise le document.
Mardi dernier, le gouvernement chinois a décidé de retarder, sans explication, la publication de son propre rapport sur le changement climatique. Le lendemain, le Canada a présenté des mesures pour réduire ses émissions de 20% ou 150 mégatonnes d'ici 2020 par rapport à leur niveau de 2006, plutôt que celui de 1990, année de référence du protocole de Kyoto. Ce plan est qualifié de "tromperie" par l'ancien vice-président américain Al Gore, auteur d'un film-documentaire primé sur le réchauffement climatique. M. Gore affirme que le projet d'Ottawa ne contient pas d'objectifs absolus de réduction des émissions, mais une simple diminution de leur "intensité".
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