[RC/CC] Gaz à effet de serre : le CH4 (méthane)

Discussions concernant les conséquences sur l'environnement de la course aux ressources.

Modérateurs : Rod, Modérateurs

Avatar de l’utilisateur
energy_isere
Modérateur
Modérateur
Messages : 89517
Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
Localisation : Les JO de 68, c'était la
Contact :

Re: [RC/CC] Gaz à effet de serre : le CH4 (méthane)

Message par energy_isere » 24 févr. 2022, 02:19

Climat: les émissions de méthane largement sous-estimées, alerte l'AIE

AFP•23/02/2022

Les émissions de méthane du secteur de l'énergie sont largement sous-estimées dans les déclarations officielles, alerte mercredi l'Agence internationale de l'énergie (AIE), qui appelle à agir contre ce puissant gaz à effet de serre pour lutter contre le dérèglement climatique.

Selon le Global Methane Tracker 2022 de l'AIE, les émissions de méthane liées aux secteurs du pétrole, du gaz et du charbon sont reparties à la hausse, avec +5% en 2021.

Dans les faits, elles sont aussi environ 70% supérieures aux chiffres produits par les Etats, ajoute l'Agence, qui appelle à "plus de transparence" et à "des mesures plus fortes et immédiates".

Le méthane génère environ 30% du réchauffement mondial. Sa durée de vie dans l'atmosphère est plus courte (une dizaine d'années) que celle du CO2, mais son pouvoir réchauffant bien supérieur: "réduire (les émissions de méthane) aurait donc un effet rapide dans la lutte contre le réchauffement" climatique, plaide l'AIE.

Le secteur des énergies fossiles émet environ 40% du méthane lié aux activités humaines.

Si en 2021 toutes les fuites de méthane liées aux opérations dans ce secteur avaient pu être récupérées puis vendues, le marché aurait bénéficié de 180 milliards de mètres cube de gaz naturel supplémentaires. Soit l'équivalent de tout le gaz nécessaire au secteur électrique en Europe, et plus qu'il n'en faut pour apaiser la crise actuelle de l'énergie, souligne l'Agence.

Le rapport constate tout de même un petit effort: la reprise des émissions de méthane en 2021 n'a pas suivi complètement le fort rebond des énergies.

"Réduire les émissions de méthane générées par l'homme de 30% d'ici la fin de cette décennie équivaudrait pour le climat de 2050 à faire passer tout le secteur des transports à zéro émission net!", souligne le directeur de l'AIE, Fatih Birol.

Le rapport annuel, qui se base notamment sur des données satellitaires de plus en plus pointues, inclut pour la première fois les émissions par pays liées aux mines de charbon et aux bioénergies.

Image

L'an dernier a vu "d'importantes émissions" notamment au Texas et dans certaines régions d'Asie centrale, le Turkmenistan générant à lui seul un tiers des vastes épisodes repérés par satellite en 2021.

Relativement peu de fuites majeures ont en revanche été détectées sur les grands champs pétroliers et gaziers terrestres du Moyen-Orient, ajoute le bilan.

La couverture par satellite reste cependant à améliorer, et ne concerne pas par exemple les régions équatoriales, l'offshore ou les grands champs russes.

A la COP26 de l'ONU à Glasgow, un engagement à réduire les émissions de méthane de 30% d'ici 2030 a été présenté. Mais sur les cinq principaux émetteurs du fait de leurs activités dans les énergies fossiles –- Chine, Russie, Iran, Inde, USA -- seul ce dernier l'a à ce jour signé, relève l'AIE.
https://www.boursorama.com/actualite-ec ... 5a67ff9b80

Avatar de l’utilisateur
energy_isere
Modérateur
Modérateur
Messages : 89517
Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
Localisation : Les JO de 68, c'était la
Contact :

Re: [RC/CC] Gaz à effet de serre : le CH4 (méthane)

Message par energy_isere » 27 mars 2022, 16:58

Le satellite Copernicus Sentinel-5P détecte des grosses émissions de méthane liées aux mines de charbon en Pologne :
Methane detected over Poland’s coal mines

21/03/2022 ESA /

Data from the Tropomi instrument onboard the Copernicus Sentinel-5P satellite has been used to detect methane plumes over some of Europe’s largest methane-emitting coal mines.

Methane is an important greenhouse gas emitted from natural sources, such as wetlands, as well as human activities including agriculture, wastewater management and fossil-fuel production. Methane is the second most abundant anthropogenic greenhouse gas after carbon dioxide yet is more than 25 times as potent as carbon dioxide at trapping heat in the atmosphere.

It is important to track and manage fugitive methane emissions, gases that escape or leak unintentionally or through a controlled release from industrial processes, as significant gains can be achieved in limiting global temperature increase by curbing such emissions.

It is therefore critical to implement policies aimed at reducing methane emissions as a key to combating climate change. This is particularly timely with more than 100 countries signing up to the Global Methane Pledge which aims to limit methane emissions by 30% by 2030, signed during the COP26 at Glasgow last year.

Image

Methane emissions from coal mining

The coal mining industry contributes significantly to global methane emissions and is responsible for around 33% of all fossil fuel related emissions of methane from 2008-2017. Typically, for underground coal mines, large-scale ventilation systems are used to provide the flow of fresh air underground to help dilute gases such as methane, as well as help regulate the temperature for safe working conditions.

However, this ‘ventilation air methane’ ultimately ends up being released into the atmosphere, thereby acting as a source of fugitive methane.

According to the European Commission and the European Environment Agency, the top 10 largest methane emitting coal mines in Europe are in Poland. Collectively, these mines released around 282 300 tonnes of methane into the atmosphere in 2020.

Thanks to methane observations from the Copernicus Sentinel-5P satellite, we can now observe regions with enhanced methane concentrations from strong point sources all over the world. Satellite observations are a powerful tool for improving estimates of emission strength, seeing how they change over time and can also help detect previously unknown emission sources.

Scientists from the University of Leicester have used data – generated by the University of Bremen – from the Tropomi instrument onboard Sentinel-5P to observe methane concentrations associated with key mining regions across Poland and demonstrate whether the satellite can capture coal mining emissions.

Image

The accumulated methane from the area pictured here from 2018 to 2020 revealed that the largest methane concentrations were concentrated in the Upper Silesian Coal Basin, west of Krakow, a prominent mining region dominated by a cluster of underground coal mines.

Harjinder Sembhi, Earth Observation Scientist from the University of Leicester, comments, “As some of these mines are in very close proximity to each other, individual plumes are tricky to observe. However, we were able to detect averaged large-scale methane enhancements, approximately 20 parts per billion above background concentrations.”

Hartmut Boesch, Divisional Director of the UK’s National Centre for Earth Observation (NCEO), adds, “Despite some limitations in satellite data coverage, owing to clouds, we found that the regions of largest concentrations detected by Tropomi are consistent with the largest emitting mines in Poland as reported by the European Commission emission database.”
..........
https://www.esa.int/Applications/Observ ... coal_mines

Avatar de l’utilisateur
energy_isere
Modérateur
Modérateur
Messages : 89517
Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
Localisation : Les JO de 68, c'était la
Contact :

Re: [RC/CC] Gaz à effet de serre : le CH4 (méthane)

Message par energy_isere » 31 août 2022, 09:02

Le méthane de nos déchets visible depuis l'orbite

Adrien Bernard 30 aout 2022

Un moyen simple de réduire une partie des émissions de méthane pourrait être d'identifier les dépôts de déchets qui en laissent échapper le plus. Par exemple, à elle seule, une décharge publique à Buenos Aires (Argentine) libèrerait la moitié des émissions de méthane de cette métropole de 3 millions d'habitants.

Le méthane représente 11% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, mais c'est un gaz qui emprisonne presque deux fois plus de chaleur dans notre atmosphère que le dioxyde de carbone. Le plus gros des émissions de méthane causées par l'humain provient des industries pétrolières et gazières, suivies de près par l'industrie bovine. Nos déchets arrivent en troisième place, représentant un cinquième des émissions totales. Plus précisément, le pourrissement de nos déchets organiques: que ce soit de la nourriture, du bois ou même du papier, leur décomposition se traduit par des émissions de méthane.

Or, une équipe de chercheurs néerlandais vient de démontrer qu'il était possible d'utiliser des données satellites pour identifier les décharges responsables des plus grosses émissions de méthane dans quatre villes: Bueno Aires, Lahore (Pakistan), Delhi et Mumbai (Inde). Leurs résultats sont parus le 10 août dans la revue Science Advances.

On peut en effet détecter des émissions de méthane depuis l'orbite, et si une grande quantité provient d'un même endroit, on peut identifier ce lieu. C'est ainsi que dans la grande décharge de Buenos Aires responsable de la moitié des émissions, on peut même dire que près de 90% provient d'un secteur qui, en 2018 et 2019, n'était recouvert d'aucune pellicule -traditionnellement pour limiter les fuites dans les cours d'eau, mais qui pourraient dans ce cas-ci limiter les fuites dans l'atmosphère. À Mumbai, une décharge représentait 26% des émissions de méthane, tandis que les "championnes" de Lahore et de Delhi n'étaient responsables "que" de 12% et 6%.

Pour l'expert en sciences de l'atmosphère Joannes Maasakkers, de l'Institut néerlandais de recherches spatiales et auteur principal de l'étude, celle-ci montre la possibilité de pointer assez facilement du doigt les décharges "délinquantes", mais aussi de cibler les sites où une "enceinte" -recouvrir le tout de pellicules étanches- ferait une différence dans les émissions. Ou bien, pourrait susciter l'intérêt d'un entrepreneur désireux de se lancer dans la collecte de méthane...
https://www.msn.com/fr-fr/actualite/tec ... c55a14de9b

Avatar de l’utilisateur
energy_isere
Modérateur
Modérateur
Messages : 89517
Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
Localisation : Les JO de 68, c'était la
Contact :

Re: [RC/CC] Gaz à effet de serre : le CH4 (méthane)

Message par energy_isere » 08 oct. 2022, 09:55

Nord Stream : l'Agence spatiale européenne fait état de "la plus grande fuite de méthane" jamais détectée par ses satellites
Franceinfo - 7 octobre 2022

La fuite, d'environ "79 tonnes par heure", a été enregistrée par des satellites le 30 septembre, non loin du Danemark et de la Suède, au-dessus du gazoduc Nord Stream 2.

L'Agence spatiale européenne (ESA) a rapporté jeudi 6 octobre qu'une fuite de méthane d'environ "79 tonnes par heure" avait été enregistrée par des satellites le 30 septembre, au-dessus du gazoduc Nord Stream 2, cible d'un probable "sabotage" selon les enquêteurs suédois en charge du dossier. Ces émissions constituent "la plus grande fuite de méthane provenant d'une unique source jamais détectée" par ce programme de satellites.

Image

Ce taux d'émission est extrêmement élevé, d'autant plus qu'il a été détecté quatre jours après le début des fuites [sur les gazoducs Nord Stream 1 et 2] et qu'il ne concerne qu'un seul des quatre points de fuite", a insisté l'ESA (lien en anglais), rappelant également l'impact environnemental du gaz en question.

Même si le méthane se dissout partiellement dans l'eau (...), il s'agit du deuxième gaz à effet de serre anthropique le plus abondant dans notre atmosphère, à l'origine du changement climatique", a expliqué l'agence, ajoutant être dans l'attente d'enquêtes supplémentaires pour déterminer les causes de la fuite.

Hors service à cause de la guerre en Ukraine, les gazoducs Nord Stream reliant la Russie à l'Allemagne sous la mer Baltique ont été tous deux touchés par des fuites spectaculaires précédées d'explosions sous-marines, fin septembre. Survenues soudainement, ces fuites seraient la conséquence d'"actes délibérés", selon le Danemark. La Suède s'est saisie d'une enquête pour "sabotage aggravé" et l'Union européenne a mis en garde contre toute attaque ciblant ses infrastructures.
https://www.msn.com/fr-fr/actualite/mon ... 43b22ade92

Avatar de l’utilisateur
energy_isere
Modérateur
Modérateur
Messages : 89517
Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
Localisation : Les JO de 68, c'était la
Contact :

Re: [RC/CC] Gaz à effet de serre : le CH4 (méthane)

Message par energy_isere » 26 oct. 2022, 09:10

Un nouvel instrument de la Nasa aide à détecter les "super-émetteurs" de méthane depuis l'espace

AFP le 26 oct. 2022

Une toute nouvelle mission de la Nasa a permis de détecter depuis l'espace des dizaines de "super-émetteurs" de méthane, une performance dont les scientifiques espèrent qu'elle permettra d'agir afin de limiter les émissions de ce puissant gaz à effet de serre.

Ces "super-émetteurs" sont généralement des sites liés aux secteurs des énergies fossiles, du traitement des déchets ou encore de l'agriculture.

Lancée dans l'espace en juillet et installée sur la Station spatiale internationale, la mission, baptisée EMIT, était d'abord destinée à observer la façon dont le déplacement de poussières minérales affecte le climat.

Mais cet outil s'est également révélé utile pour une autre tâche cruciale: il a permis d'observer plus de 50 "super-émetteurs" en Asie centrale, au Moyen-Orient et dans le sud-ouest des Etats-Unis, a déclaré la Nasa mardi.

Cette capacité "va non seulement aider les scientifiques à mieux localiser d'où les fuites de méthane proviennent, mais aussi aider à comprendre comment on peut s'y attaquer, et rapidement", a déclaré le patron de la Nasa, Bill Nelson.

Certains des panaches détectés "sont parmi les plus grands jamais vus", a déclaré dans un communiqué Andrew Thorpe, du Jet Propulsion Laboratory (JPL) de la Nasa. "Ce que nous avons trouvé en si peu de temps dépasse déjà ce qu'on pouvait imaginer."

Au Turkménistan, l'instrument a identifié douze panaches issus d'une infrastructure gazière et pétrolière à l'est de la ville portuaire de Hazar. Soufflant vers l'ouest, certains de ces panaches s'étendent sur plus de 32 kilomètres.

Dans l'Etat américain du Nouveau-Mexique, un autre panache long d'environ 3,3 kilomètres a été détecté au niveau de l'un des plus grands champs pétrolifères du monde.

En Iran, au sud de Téhéran, un panache d'au moins 4,8 kilomètres a été observé, issu d'un complexe de traitement des déchets. Les décharges peuvent représenter une source majeure de méthane, celui-ci résultant alors de la décomposition.

Les scientifiques estiment que ces trois sites relâchent respectivement 50.400, 18.300 et 8.500 kilos de méthane par heure.

EMIT est "le premier d'une nouvelle classe de spectrographes imageurs destinés à observer la Terre", a souligné la Nasa, bien que les méthodes de détection par satellite des fuites de méthane se soient déjà grandement développées ces dernières années.

Le méthane est responsable d'environ 30% du réchauffement de la planète. Même s'il reste beaucoup moins longtemps dans l'atmosphère que le CO2, il a un pouvoir de réchauffement 80 fois supérieur sur une période de 20 ans.

Une réduction des émissions de méthane est ainsi cruciale pour permettre de respecter les objectifs de l'accord de Paris sur le climat.
https://www.connaissancedesenergies.org ... ace-221026

Image

https://www.boursorama.com/actualite-ec ... 3de6e4a1ac

Avatar de l’utilisateur
energy_isere
Modérateur
Modérateur
Messages : 89517
Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
Localisation : Les JO de 68, c'était la
Contact :

Re: [RC/CC] Gaz à effet de serre : le CH4 (méthane)

Message par energy_isere » 21 févr. 2023, 09:32

Les producteurs d'hydrocarbures ne dépensent pas assez contre les fuites de méthane, accuse l'AIE

AFP le 21 févr. 2023

Les producteurs d'hydrocarbures n'en font pas assez, malgré la spectaculaire hausse de leurs revenus, pour réduire leurs rejets de méthane, qui restent "obstinément élevés", estime l'Agence internationale de l'énergie (AIE), dans un rapport publié mardi.

Le méthane, deuxième plus important gaz à effet de serre après le dioxyde de carbone, est la molécule du gaz naturel, mais vient aussi des vaches, des déchets ou du dégel du permafrost. Plus réchauffant que le CO2 mais à durée de vie plus courte (une dizaine d'années), il est responsable d'environ 30% du réchauffement mondial depuis la révolution industrielle.

Selon le rapport "Global Methane Tracker 2023" de l'AIE, les émissions de méthane liées aux secteurs du pétrole, du gaz, du charbon et de la bioénergie ont légèrement augmenté l'an dernier, approchant leur sommet de 2019. Le secteur de l'énergie a ainsi contribué à 40% des émissions de méthane liées à l'activité humaine, par les rejets ou fuites de gaz pendant leur extraction ou leur transport.

L'AIE dénonce "le manque d'action" des producteurs d'hydrocarbures, alors que les émissions de méthane provenant du pétrole et du gaz pourraient être réduites de 75% avec les technologies existantes, selon elle "très bon marché", comme la détection des fuites, ou la réparation des équipements.

"Il faudrait moins de 3% des revenus accumulés par les sociétés pétrolières et gazières dans le monde l'année dernière pour réunir les 100 milliards de dollars d'investissements (...) nécessaires pour atteindre cette réduction", indique le rapport.

"Des progrès ont été réalisés, mais les émissions sont encore beaucoup trop élevées et ne diminuent pas assez rapidement, alors que les réductions de méthane font partie des solutions les moins chères pour limiter le réchauffement climatique à court terme. Il n'y a tout simplement aucune excuse", a déclaré Fatih Birol, directeur exécutif de l'AIE, cité dans un communiqué.

L'explosion du gazoduc Nord Stream en septembre a fait échapper "une quantité énorme" de méthane dans l'atmosphère, mais les compagnies pétrolières et gazières en rejettent autant tous les jours, a-t-il remarqué.

En particulier, les trois quarts des 260 milliards de mètres cubes rejetés tous les ans pourraient être récupérés, recyclés et mis sur le marché, soit une quantité supérieure à l'équivalent des importations de gaz russe par l'Union européenne avant l'invasion de l'Ukraine, selon l'AIE.

Le rapport s'intéresse aussi aux émissions des mines de charbon, dont les émissions passent "souvent sous le radar" et qui devraient être incitées à faire un effort particulier, plaide M. Birol. Celles-ci font de la Chine le premier pays émetteur de méthane, selon l'AIE.
https://www.connaissancedesenergies.org ... aie-230221

Avatar de l’utilisateur
Silenius
Hydrogène
Hydrogène
Messages : 1726
Inscription : 06 avr. 2007, 00:56

Re: [RC/CC] Gaz à effet de serre : le CH4 (méthane)

Message par Silenius » 29 mars 2023, 01:16

Study finds GHG methane offsets its warming ~30% and precipitation increase ~60% by short-wave absorption
https://www.greencarcongress.com/2023/0 ... thane.html

Avatar de l’utilisateur
mobar
Hydrogène
Hydrogène
Messages : 18141
Inscription : 02 mai 2006, 12:10
Localisation : PR des Vosges du Nord

Re: [RC/CC] Gaz à effet de serre : le CH4 (méthane)

Message par mobar » 31 mars 2023, 11:59

Le méthane ne reste pas plus de 10 ans dans l'atmosphère et se transforme en CO², 2 H²O et en chaleur dans la haute atmosphère, sa teneur infinitésimale dans l'atmosphère ne pèse quasiment rien comparativement à la vapeur d'eau en terme d'effet de "serre"!
https://youtu.be/0pK01iKwb1U
« Ne doutez jamais qu'un petit groupe de personnes bien informées et impliquées puisse changer le monde, en fait, ce n'est jamais que comme cela que le monde a changé »

Avatar de l’utilisateur
energy_isere
Modérateur
Modérateur
Messages : 89517
Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
Localisation : Les JO de 68, c'était la
Contact :

Re: [RC/CC] Gaz à effet de serre : le CH4 (méthane)

Message par energy_isere » 26 mai 2023, 11:09

TotalEnergies: s'engage contre les émissions de méthane

CERCLE FINANCE•24/05/2023

Dans le cadre de son engagement à identifier, quantifier et réduire les émissions de méthane liées à ses activités, TotalEnergies annonce s'être associer avec l'université du Colorado pour développer un protocole international de qualification des mesures d'émissions de méthane.

Cette initiative transatlantique permet de palier le fait qu'il n'existe pas aujourd'hui de standard commun pour valider les méthodes de mesures des émissions de méthane, indispensable pour comparer les émissions annoncées quelle que soit la technologie.

TotalEnergies et l'université du Colorado collaboreront pour développer un protocole pour certifier la précision, les limites de détection et les restrictions opérationnelles de mesures utilisées pour la comptabilisation du méthane et pour développer une méthode pour estimer les mesures de méthane annuelles à partir des mesures ponctuelles.

'La diminution des émissions de méthane nécessite une quantification précise de ces émissions. Il est donc indispensable de définir un standard pour certifier la précision des mesures et comparer des mesures entre les équipements et les continents', a déclaré Marie-Noëlle Semeria, directrice R&D de TotalEnergies.
https://www.boursorama.com/bourse/actua ... bol=1rPTTE

Avatar de l’utilisateur
energy_isere
Modérateur
Modérateur
Messages : 89517
Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
Localisation : Les JO de 68, c'était la
Contact :

Re: [RC/CC] Gaz à effet de serre : le CH4 (méthane)

Message par energy_isere » 05 juin 2023, 21:27

Le Turkménistan veut réduire ses importantes émissions de méthane

AFP le 05 juin 2023

Le Turkménistan a annoncé lundi la création d'une commission pour réduire ses émissions de méthane, puissant gaz à effet de serre qui génère environ 30% du réchauffement climatique mondial et dont ce pays d'Asie centrale est l'un des principaux émetteurs.

Cette décision est aussi importante pour le climat qu'inattendue venant de ce pays reclus et autoritaire pointé du doigt par les scientifiques pour ses émissions colossales de méthane.

"Le président du Turkménistan, Serdar Berdymoukhamedov, a signé une résolution sur la création d'une commission intersectorielle afin de réduire les émissions de méthane", indique Nebit-Gaz, média officiel du secteur énergétique turkmène, sans donner plus de détails.

Cette annonce intervient quelques jours après un appel entre l'envoyé spécial des États-Unis pour le climat, John Kerry, et le président turkmène Serdar Berdymoukhamedov.

Recouvert par les sables, le Turkménistan a hérité d'un système de gazoducs et d'oléoducs de l'époque soviétique souffrant d'un manque d'investissements. Peu d'informations filtrent du Turkménistan, mais ces dernières années, d'importants progrès dans la surveillance satellitaire des émissions de méthane ont permis de mieux localiser leurs origines.

La Nasa a ainsi identifié l'an dernier au Turkménistan des panaches de méthane s'étendant sur plus de 32 kilomètres et en 2021 l'Agence internationale de l'énergie (AIE) avait annoncé que le pays, assis sur les quatrièmes réserves mondiales de gaz, générait à lui seul un tiers des principaux rejets repérés par satellite.

Et selon une enquête pour le quotidien britannique The Guardian réalisée par l'entreprise française Kayrros, le Turkménistan a émis 4,4 millions de tonnes de méthane en 2022, soit 366 millions de tonnes de CO2 équivalents (eqCO2), soit plus que les émissions annuelles du Royaume-Uni.

Le cratère gazier surnommé "les portes de l'enfer", brûlant et laissant échapper du méthane depuis plus de 50 ans est l'un des symboles de ce désastre environnemental. Le méthane, au pouvoir réchauffant environ 80 fois supérieur au CO2 sur vingt ans, piège, comme d'autres gaz à effet de serre, la chaleur dans l'atmosphère, faisant monter les températures.

Il peut être libéré au moment du torchage, quand le gaz est brûlé pour des raisons logistiques ou économiques. Lors de la COP26 en 2021, une centaine de pays s'étaient engagés à réduire les émissions de méthane de 30% d'ici 2030 pour limiter le réchauffement climatique à 1,5%.
https://www.connaissancedesenergies.org ... ane-230605

Avatar de l’utilisateur
energy_isere
Modérateur
Modérateur
Messages : 89517
Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
Localisation : Les JO de 68, c'était la
Contact :

Re: [RC/CC] Gaz à effet de serre : le CH4 (méthane)

Message par energy_isere » 05 août 2023, 17:09

Environnement: fuite de méthane colossale après l'explosion d'un puits de gaz au Kazakhstan
L'explosion d'un puits de gaz au Kazakhstan, début juin, a déclenché une gigantesque fuite de méthane dans l'atmosphère. C'est la conclusion de scientifiques qui ont analysé des images satellites et détecté un grand nuage de ce puissant gaz à effet de serre dans l'ouest du pays. D'après eux, cette fuite est la plus importante détectée depuis le début de l'année à un seul et même endroit.

RFI le : 05/08/2023

Un long nuage bleu et jaune qui s'étire au-dessus de l'ouest du Kazakhstan : voici à quoi ressemble cette gigantesque fuite de méthane sur les images satellites captées par l'agence spatiale européenne et l'agence spatiale italienne. À l'origine de la fuite : une explosion début juin dans un champ pétrolier et gazier.

Antoine Benoit, spécialiste dans l'observation des émissions de méthane pour l'entreprise française Kayrros, explique : « On a remarqué premièrement de gros volumes de fumée qui semblaient venir d'une zone d'exploitation pétrolière. Et début juillet, on a remarqué, sur des images satellites, des émissions très importantes de méthane. »

La compagnie kazakh qui exploite le champ d'hydrocarbures assure que le gaz observé est principalement de la vapeur d'eau. Mais il y a peu de doute possible, selon Antoine Benoit : « Le méthane et la vapeur d'eau présentent des caractéristiques très différentes. Physiquement, ça ne tient pas la route, l'idée que ce soit de la vapeur d'eau et pas du méthane. »

Sur une période de 20 ans, le méthane a un pouvoir de réchauffement 80 fois plus important que le CO2. Et selon les estimations de Kayrros, cette fuite équivaudrait pour l'instant à la pollution générée par 1 à 2 millions de voitures pendant toute une année. L'entreprise pétrolière assure que des travaux sont en cours pour stopper la fuite, mais ils ne devraient pas s'achever avant début septembre.
https://www.rfi.fr/fr/europe/20230805-e ... kazakhstan

Avatar de l’utilisateur
energy_isere
Modérateur
Modérateur
Messages : 89517
Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
Localisation : Les JO de 68, c'était la
Contact :

Re: [RC/CC] Gaz à effet de serre : le CH4 (méthane)

Message par energy_isere » 02 déc. 2023, 14:14

Les Etats-Unis annoncent leur plan contre les émissions de méthane de l'industrie pétrolière et gazière

AFP le 02 déc. 2023

Après plus de deux ans de travail, l'administration de Joe Biden a annoncé samedi sa réglementation finale visant à réduire les émissions de méthane de l'industrie pétrolière et gazière, une étape cruciale pour atteindre ses engagements concernant ce puissant gaz à effet de serre.

L'annonce a été faite par l'Agence américaine de protection de l'environnement (EPA) à Dubaï, où se tient la COP28, le grand sommet annuel des Nations unies sur le climat.

La question du méthane, plus gros contributeur au changement climatique après le CO2, y tient cette année une place importante. La Chine, les Etats-Unis, et les Emirats arabes unis y organisent conjointement samedi un sommet sur le méthane et les autres gaz à effet de serre en dehors du CO2.

Les Etats-Unis avaient déjà annoncé en 2021 et 2022 des propositions de réglementations sur le sujet. L'EPA a ensuite reçu "plus d'un million" de commentaires publics, et dit avoir consulté un grand nombre d'acteurs.

La réglementation finale doit permettre d'empêcher 58 millions de tonnes d'émissions de méthane entre 2024 et 2038, selon l'agence américaine. Cela représente l'équivalent de 1,5 milliard de tonnes de CO2, soit "quasiment autant" que le CO2 émis par le secteur énergétique américain en 2021.

Concrètement, ces réductions sont atteintes par exemple en éliminant le torchage de gaz sur de nouvelles installations, ou en imposant aux entreprises de surveiller les fuites de méthane, à l'aide de technologies "à bas coût et innovantes".

L'EPA encourage aussi l'utilisation de technologies comme la détection de fuites grâce à des observations satellites.

La réglementation inclut un programme concernant les "super émetteurs", qui selon des études représentent près de la moitié des émissions de méthane du secteur. Des tiers approuvés seront chargés de notifier l'EPA d'émissions anormales, et l'agence demandera alors à l'entreprise responsable d'y remédier.

Enfin, les Etats américains auront deux ans pour soumettre à l'EPA leur plan de réduction de ces émissions.

Au total, les émissions de méthane du secteur anticipées pour 2038 sans aucune action prise seront réduites de 80% grâce à cette réglementation, estime l'agence américaine.

Des mesures concernent également d'autres polluants, comme les composés organiques volatils ou le benzène. Cette pollution affecte notamment les minorités et personnes à faibles revenus, qui habitent davantage près des centrales.

"Durant bien trop longtemps, les compagnies pétrolières et gazières ont été autorisées à cracher sans limite du méthane et d'autres polluants dangereux pour la santé", a réagi dans un communiqué Julie McNamara, de l'"Union des scientifiques préoccupés", en se félicitant que ce "vide réglementaire" soit comblé.

Selon elle, cette réglementation représente "une importante contribution" à l'"engagement mondial" ("Global methane pledge") qui avait été lancé en 2021 par l'Union européenne et les Etats-Unis, avec pour objectif de réduire les émissions mondiales de méthane de 30% d'ici à 2030 par rapport à 2020.
https://www.connaissancedesenergies.org ... ere-231202

Avatar de l’utilisateur
energy_isere
Modérateur
Modérateur
Messages : 89517
Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
Localisation : Les JO de 68, c'était la
Contact :

Re: [RC/CC] Gaz à effet de serre : le CH4 (méthane)

Message par energy_isere » 23 févr. 2024, 20:20

Kazakhstan Fines Oil Firm for One of the Largest Emissions of Methane in History

By Eurasianet - Feb 19, 2024,

- The ecology department of the Mangystau regional government said on February 19 that methane concentrations at the Buzachi Neft-operated araturun field exceeded permissible levels by 480 times.

- Such large emissions of methane are alarming because the gas has a far more potent greenhouse effect than carbon dioxide.

- A state environmental agency in Kazakhstan has fined the oil company operating in the west of the country $780,000 for the methane leak.

......................
https://oilprice.com/Energy/Energy-Gene ... story.html

Avatar de l’utilisateur
energy_isere
Modérateur
Modérateur
Messages : 89517
Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
Localisation : Les JO de 68, c'était la
Contact :

Re: [RC/CC] Gaz à effet de serre : le CH4 (méthane)

Message par energy_isere » 11 mars 2024, 23:44

L'Indonésie sous-évalue ses émissions de méthane provenant du charbon (rapport)

AFP le 11 mars 2024

Les émissions de méthane causées par les activités d'extraction de charbon en Indonésie, premier exportateur mondial de charbon thermique, sont largement sous-estimées en raison de méthodes de mesure obsolètes et inexactes, estime le groupe de réflexion Ember dans un rapport publié mardi.

Selon ce groupe de réflexion sur le climat et l'énergie basé à Londres, la pollution au méthane des mines de charbon (CCM) en Indonésie est jusqu'à huit fois supérieure aux chiffres officiels.

Après le dioxyde de carbone (CO2), le méthane qui s'échappe notamment des gazoducs, des puits de gaz ou des mines de charbon, est le deuxième gaz à effet de serre, ayant contribué au réchauffement climatique, selon le Programme des Nations unies pour l'environnement (UNEP).

"L'utilisation de méthodes d'estimation du méthane obsolètes risque d'affaiblir (la prise en considération) de l'ampleur du problème lié au méthane provenant des mines de charbon en Indonésie", a indiqué dans un communiqué Dody Setiawan, analyste indonésien du climat et de l'énergie pour Ember.

"Par conséquent, l'Indonésie pourrait mettre en péril sa réputation internationale car elle s'est engagée à réduire considérablement le méthane à l'échelle mondiale", a-t-il ajouté.

Sollicité par l'AFP, le ministère indonésien de l'Energie et des Ressources minérales n'a pas répondu dans l'immédiat.

L'Indonésie est le troisième producteur mondial de charbon après la Chine et l'Inde et le plus grand exportateur mondial de charbon thermique.

Selon des chiffres du ministère indonésien de l'Énergie, en 2023, l'archipel a produit 775 millions de tonnes de charbon, un record absolu pour le pays, avec plus de 500 millions de tonnes exportées.

L'Indonésie est signataire du Pacte mondial sur le méthane (GMP), un accord visant à réduire les émissions mondiales de méthane de 30% par rapport aux niveaux de 2020 d'ici à 2030.

Dans son dernier rapport biennal soumis aux Nations unies, l'Indonésie a indiqué avoir émis 128 kilotonnes de méthane provenant des activités d'extraction de charbon à ciel ouvert.

Mais selon Ember, le pays pourrait potentiellement émettre plus de 1.000 kilotonnes de méthane provenant de ses activités d'extraction de charbon en 2024.

Selon le rapport, l'Indonésie utilise des méthodes dépassées et néglige également de déclarer le CCM provenant des activités d'extraction souterraine de charbon, qui libèrent des quantités encore plus importantes de méthane que l'exploitation à ciel ouvert.

"L'Indonésie doit se préparer à surveiller ses émissions et à améliorer l'accessibilité de ses données sur les mines de charbon et le méthane, pour contribuer à atteindre pleinement les objectifs du GMP", a souligné Dorothy Mei, respondable au sein de Global Energy Monitor (GEM), citée dans le même communiqué.

Le Global Energy Monitor est une organisation non gouvernementale basée à San Francisco qui répertorie les projets liés aux combustibles fossiles et aux énergies renouvelables dans le monde entier.

Contacté par l'AFP, Hendra Sinadia, directeur exécutif de l'Association indonésienne des mines de charbon (APBI), a déclaré que la faiblesse des données pourrait être due au manque de normes dans les méthodes de mesure.
https://www.connaissancedesenergies.org ... ort-240311

Avatar de l’utilisateur
energy_isere
Modérateur
Modérateur
Messages : 89517
Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
Localisation : Les JO de 68, c'était la
Contact :

Re: [RC/CC] Gaz à effet de serre : le CH4 (méthane)

Message par energy_isere » 13 mars 2024, 08:55

Largement évitables, les émissions de méthane de l'industrie fossile restent à des niveaux record

AFP le 13 mars 2024

Les émissions mondiales de méthane de l'industrie fossile, essentiellement dues aux fuites de ce puissant gaz à effet de serre, sont restées à des niveaux record en 2023, "sans raison" puisque les solutions existent et sont abordables, selon l'analyse publiée mercredi par l'Agence internationale de l'énergie (AIE).

La production d'énergie liée au pétrole, au gaz et au charbon "a entraîné environ 120 millions de tonnes d'émissions de méthane en 2023, soit une légère augmentation par rapport à 2022", estime l'AIE, qui prévoit toutefois une diminution très prochaine compte tenu des changements amorcés dans le secteur et des engagements pris à la COP28.

"Dix autres millions de tonnes" proviennent "de la bioénergie", comme le bois brûlé pour les foyers de cuisson, ajoute l'AIE dans cette édition 2024 de son "Global Methane Tracker".

Le méthane, deuxième plus important gaz à effet de serre après le CO2, est la molécule du gaz naturel, qui s'échappe des gazoducs, des mines de charbon et de nos gazinières, mais aussi des vaches, des rizières ou des déchets. Environ 580 millions de tonnes de méthane sont émises chaque année, dont 60% attribuables à l'activité humaine (agriculture en tête) et près d'un tiers aux zones humides naturelles.

Bien plus réchauffant que le CO2 mais à durée de vie plus courte (une dizaine d'années), il est responsable d'environ 30% du réchauffement mondial depuis la révolution industrielle. Eviter d'en émettre a un fort effet à court terme dans la lutte contre le réchauffement climatique.

Ces émissions de méthane de l'industrie fossile restent proches du record de 2019 et très loin des 75% de réduction nécessaires d'ici 2030 pour tenir la limite de 1,5°C de réchauffement fixée par l'accord de Paris.

"Il n'y a aucune raison pour que ces émissions restent aussi élevées", a dénoncé Tim Gould, l'économiste en chef de l'AIE, lors d'un point de presse.

En 2023, "environ 40% auraient pu être évitées sans coût net, la valeur du méthane capté" et commercialisé étant supérieure aux dépenses pour colmater les fuites, explique l'AIE.

Réduire de 75% coûterait "environ 170 milliards de dollars, soit moins de 5% des revenus de l'industrie fossile en 2023", ajoute l'Agence.

Environ les deux tiers du méthane émis par l'industrie fossile "proviennent de seulement dix pays", a souligné Christophe McGlade, expert énergie à l'AIE. La Chine est "de loin" le premier émetteur pour le méthane issu du charbon, les Etats-Unis sont en tête pour celui lié au pétrole et au gaz, "suivis de près par la Russie".

- 2024, un tournant? -

Parmi les "tendances inquiétantes", M. McGlade cite les grandes fuites "détectées par satellite" qui "ont augmenté de plus de 50 % par rapport à 2022", représentant 5 millions de tonnes supplémentaires. L'une d'elle, massive, au Kazakhstan, a duré environ 200 jours.

Malgré tout, l'AIE reste optimiste: "les politiques et réglementations importantes annoncées ces derniers mois, ainsi que les nouveaux engagements pris au sommet climat de la COP28 à Dubaï, peuvent provoquer bientôt leur déclin", écrit l'institution, devenue acteur clé de la transition énergétique.

A la COP28, 52 compagnies pétrogazières se sont engagées à atteindre "près de zéro méthane" dans leurs opérations d'ici 2030, sous l'oeil d'observateurs sceptiques faute de plans précis.

Plus de 150 pays, dont récemment l'Azerbaïdjan, hôte de la COP29, ont aussi rejoint l'initiative "Global Methane Pledge", qui vise à réduire de 30% ces émissions entre 2020 et 2030.

"Si toutes ces promesses sont parfaitement remplies et à temps, elles réduiraient les émissions d'environ 50% d'ici 2030", selon Christophe McGlade.

Sauf que ces nouveaux engagements "n'ont pas encore été étayés par des plans détaillés", selon l'analyste.

"2024 pourrait marquer un tournant", résume l'économiste Tim Gould, car "les politiques commencent à être mises en place, une plus grande transparence s'installe, la prise de conscience se généralise et nous avons une meilleure capacité à repérer les fuites importantes" pour les arrêter.

L'AIE, dont les estimations dépassent de 50% celles des Nations unies, se félicite aussi de pouvoir compter sur "un nombre croissant de satellites de pointe surveillant les fuites de méthane, comme le MethaneSAT", lancé avec succès début mars par une fusée SpaceX et contrôlé depuis la Nouvelle-Zélande.
https://www.connaissancedesenergies.org ... ord-240313

Répondre