Implications du PO sur CO2 atmosphérique et climat [PO/RC]

Discussions concernant les conséquences sur l'environnement de la course aux ressources.

Modérateurs : Rod, Modérateurs

Avatar de l’utilisateur
Tiennel
Modérateur
Modérateur
Messages : 5019
Inscription : 12 mars 2005, 00:37

Message par Tiennel » 30 nov. 2007, 16:11

Le PO proche signifie en réalité que les réserves réellement exploitables intensivement ne sont pas tres supérieures aux réserves conventionnelles
Non, le PO est un problème de débit, pas de taille des réserves : si à partir de maintenant, on arrive à découvrir et exploiter disons 1 Gbl tous les ans jusqu'à la fin des temps, les réserves deviennent infinies mais la date du PO reste inchangée.
c'est à dire qu'on peut en gros oublier les hydrates de méthane, charbon de mauvaise qualité, etc...
Il nous reste quelques décennies pour inventer des moyens d'aller les exploiter. Il y a 30 ans, qui aurait cru qu'on ferait de l'offshore très profond ? C'est Goethe je crois qui disais "vous n'avez pas idée de ce qu'est capable un Allemand quand il a faim". On peut généraliser aux Chinois, aux Russes, aux Européens... Surtout que le pic tep/habitant est quasiment atteint, on commence tous donc à trouver qu'on a moins d'énergie chacun à notre disposition et on va chercher à revenir à la situation d'hier ou d'avant-hier.
ça rend probable l'hypothèse que l'épuisement des fossiles conventionnels assure pour une bonne partie le boulot difficile qu'on a à faire pour y renoncer.
Une "bonne partie du boulot" ? Mais on ne touche qu'à un tiers des émissions de GES anthropiques !!! Peut-être que l'industrie suivra (quoiqu'à mon avis, elle se sera reconvertie au nucléaire comme le montre déjà aujourd'hui ArcelorMittal, Outukumpu ou Total) et côté agriculture, pourquoi arrêterait-on de cultiver du riz, d'élever des animaux ou de fabriquer des biocarburants ?
Méfiez-vous des biais cognitifs

Avatar de l’utilisateur
Environnement2100
Hydrogène
Hydrogène
Messages : 2492
Inscription : 18 mai 2006, 23:35
Localisation : Paris
Contact :

Message par Environnement2100 » 30 nov. 2007, 17:04

Tiennel a écrit :Un petit schéma récapitulatif (d'après manicore) sur les émissions anthropiques de GES :
Excellente idée.
On constate que les émissions de C02 dues à la combustion du pétrole, du gaz et du charbon ne pèsent qu'un gros tiers des émissions (celles-ci sont pondérées du pouvoir réchauffant des différents gaz).
On peut envisager que, dans l'avenir envisageable, la partie pétrole faiblisse un peu, tandis que la partie charbon grossisse plus fortement
Le second tiers est en grande partie liée à notre industrie et à notre mode de vie occidental, mais il resterait inchangé si on convertissait nos énergies fossiles en énergies vertes et nucléaires.
Yes : le problème du ciment et de l'acier nous condamne à consommer des quantités énormes de charbon pour leur fabrication. AMC, personne n'a de plan B pour ces deux deux matériaux indispensables à la croissance comme à la Décroissance.
Enfin, le dernier tiers est lié à nos activités agricoles.
Ce point est souvent méconnu : en France à la campagne, la principale pollution est du... méthane généré par les estomacs des ruminants. Pareil pour les rizières en Asie, là non plus, pas de plan B.
Bref, le PO ne concerne qu'une petite partie (le pétrole correspondant à un tiers de la zone noire, en gros) du problème des émissions de GES.
Yes !
Ajoutons que nous avons là les émissions. Par ailleurs, il y a la capture : pour le moment, la Planète capture une partie de ces émissions, sous forme d'arbres ou de plancton : il n'est pas certain que cette machine continue de fonctionner dans un proche avenir.

PS : c'est pas NO2 (le gaz kifépleurer) mais N2O (le gaz kiférire).
Trop de mépris entraîne des méprises - Phyvette, ca 2007.

Avatar de l’utilisateur
Environnement2100
Hydrogène
Hydrogène
Messages : 2492
Inscription : 18 mai 2006, 23:35
Localisation : Paris
Contact :

Message par Environnement2100 » 30 nov. 2007, 17:20

En ce qui concerne les remèdes :
- O3 ça commence mal, j'ignore complètement comment on peut empêcher la génération de ce gaz lors d'une combustion. AMC, une culture sur brûlis en génère : cette section paraît difficile à corriger
- hydrocarbures halogénés : il va falloir progressivement les bannir, c'est faisable mais compter sur 40 ans d'efforts. Eh oui, il faudra bien remplacer le Teflon un jour, mais on ne sait pas par quoi.
- N2O ex engrais/agriculture ; désolé, j'ai encore un trou ici : est-ce que l'agriculture biologique génère moins de N2O ? Là aussi, il ne me paraît pas crédible d'envisager toute la planète en agriculture biologique ; pas de plan B
- Méthane, un de mes petits favoris :) : dans l'industrie gazière, on peut faire des progrès énormes, jusqu'à supprimer 90 % des émissions actuelles ; en revanche, je n'ai pas de solution pour la biomasse, si ce n'est de collecter tout ce qui est généré par nous et le coller dans des digesteurs - il reste des millions d'hectares de forêts. Il manque dans ce schéma l'émission de méthane par la fonte du pergélisol, déjà commencée ; elle aggrave nettement la situation.
- déforestation : on peut envisager un ralentissement de celle-ci, là aussi sur 40 ans ;
- et enfin notre sujet à nous : les fossiles !
* transport : aucune amélioration avant 10 ans
* chimie : pareil
* énergie : le charbon va grimper vertigineusement, voir scenar Tiennel
* chauffage : là on y croit :?
donc sur cette dernière partie, quasiment la seule sur laquelle nous pouvons faire quelque chose, j'envisage une amélioration (une décroissance de nos émissions) vers 2030.

Vous comprenez pourquoi 550 ppm c'est pas jouable ?
Trop de mépris entraîne des méprises - Phyvette, ca 2007.

Avatar de l’utilisateur
Tiennel
Modérateur
Modérateur
Messages : 5019
Inscription : 12 mars 2005, 00:37

Message par Tiennel » 30 nov. 2007, 18:24

le problème du ciment
Les émissions du ciment sont doubles :
  • le CO2 et l'O3 émis lors de la combustion de fossiles nécessaires pour faire chauffer le four
  • le CO2 émis lors de la calcination des matières premières
Mon schéma est approximatif, peut-être faut-il un peu diminuer la part du segment de cercle "Ciment" au profit des combustibles fossiles.

Mais cela ne change rien au problème de fond. La mécanique du climat n'a pour seule et unique influence anthropique le carbone que nous sortons de terre, loin de là. Et la green economy naissante nous pousse joyeusement à remplacer nos sources de carbone fossile par des sources de méthane, d'ozone et d'oxydes d'azote, alors que leur pouvoir réchauffant est bien plus élevé.

PO<RC...
Méfiez-vous des biais cognitifs

supertomate

Message par supertomate » 30 nov. 2007, 18:27

Yes : le problème du ciment et de l'acier nous condamne à consommer des quantités énormes de charbon pour leur fabrication. AMC, personne n'a de plan B pour ces deux deux matériaux indispensables à la croissance comme à la Décroissance.
Ah?

Tokugawa
Kérogène
Kérogène
Messages : 46
Inscription : 28 nov. 2007, 19:25

Message par Tokugawa » 30 nov. 2007, 18:31

Environnement2100 a écrit :
Vous comprenez pourquoi 550 ppm c'est pas jouable ?
D'autant plus qu'aucun des modèles utilisés dans les rapports du GIEC ne prend en compte les rétroactions positives liées au cycle du carbone et du méthane.
La sensibilité du systéme climatique à la perturbation que nous lui infligeons est assez incertaine.
Vu la rapidité de la fonte de la banquise arctique estivale, on peut craindre que cette sensibilité soit très élevé.
Il est probable que l'on enverra dans l'atmosphère moins de CO2 que les scénarios du GIEC, mais si le système climatique, non linéaire, y répond deux fois plus, on ne sera pas du tout gagnant.
Dernière modification par Tokugawa le 16 sept. 2008, 20:26, modifié 1 fois.

rurbain
Condensat
Condensat
Messages : 644
Inscription : 20 oct. 2007, 13:55
Localisation : Oise ( Beauvais sud )

Message par rurbain » 30 nov. 2007, 21:21

Tokugawa a écrit :
Environnement2100 a écrit :
Vous comprenez pourquoi 550 ppm c'est pas jouable ?
D'autant plus qu'aucun des modèles utilisés dans les rapports du GIEC ne prend en compte les rétroactions positives liées au cycle du carbone et du méthane.
La sensibilité du systéme climatique à la perturbation que nous lui infligeons est assez incertaine.
Vu la rapidité de la fonte de la banquise arctique estivale, on peut craindre que cette sensibilité soit très élevé.
Il est probable que l'on enverra dans l'atmosphère moins de CO2 que les scénarios du GIEC, mais si le système climatique, non linéaire, y répond deux fois plus, on ne sera pas du tout gagnant.
C'est juste l'équivalent de ce que l' on apelle l' effet " feedback " en biologie. Un petit déséquilibre en un composant sanguin induit une grosse réponse de l'organisme pour compenser. La réponse peut être hors de proportion avec le problème ( choc anaphylactique par exemple ).
Ben là, la terre, elle a l'air de décompenser ( banquise, permafrost ) et les conséquences sont simplement incalculables ( enfin si tu pense en $, si tu pense en vies perdues, ben bonne chance... ).
Il n'y a aucune corrélation entre l'état de putréfaction d'une discussion et la réussite du vote.
-+- MG in: Guide du Cabaliste Usenet - Du bon usage des AAD -+-

Avatar de l’utilisateur
tolosa
Modérateur
Modérateur
Messages : 865
Inscription : 16 oct. 2005, 22:24
Localisation : Je suis la où mon nom l'indique

Message par tolosa » 03 déc. 2007, 18:42

Sur le matrch rc\po, V. un article interessant http://iceblog.over-blog.com/article-13977651.html
Un changement radical de nos modes de vie et un renoncement au « progrès » est le prix à payer pour éviter le désastre. Comme cela paraît irréalisable, l’occultation du mal s’ensuit inévitablement (jean-Pierre Dupuy).

Avatar de l’utilisateur
Tiennel
Modérateur
Modérateur
Messages : 5019
Inscription : 12 mars 2005, 00:37

Message par Tiennel » 03 déc. 2007, 18:59

Toujours le même effet de myopie : l'auteur se focalise sur les émissions de CO2 fossiles, qui ne représentent aujourd'hui que 1/3 des émissions de GES anthropiques.

Voir posts de ce fil à partir d'ici
Méfiez-vous des biais cognitifs

Avatar de l’utilisateur
Environnement2100
Hydrogène
Hydrogène
Messages : 2492
Inscription : 18 mai 2006, 23:35
Localisation : Paris
Contact :

Message par Environnement2100 » 03 déc. 2007, 20:10

Je plussoie.


Je rappellel'article du WIKI sur ce sujet.
Trop de mépris entraîne des méprises - Phyvette, ca 2007.

th
Condensat
Condensat
Messages : 683
Inscription : 18 sept. 2005, 22:54
Localisation : Toulouse

Message par th » 08 déc. 2007, 19:05

Teniel, peux tu préciser comment tu as optenu ce graphe :
Image

Le graphe de Jancovici est le suivant :
Image

... le CO2 fossile y représente 58 % , et non 1/3 comme tu le présentes.

"the greatest shortcoming of the human race is our inability to understand the exponential function"- Bartlett.

rurbain
Condensat
Condensat
Messages : 644
Inscription : 20 oct. 2007, 13:55
Localisation : Oise ( Beauvais sud )

Message par rurbain » 08 déc. 2007, 19:20

th a écrit : ... le CO2 fossile y représente 58 % , et non 1/3 comme tu le présentes.
Merci, ça remet les choses à leur place.
Il n'y a aucune corrélation entre l'état de putréfaction d'une discussion et la réussite du vote.
-+- MG in: Guide du Cabaliste Usenet - Du bon usage des AAD -+-

Avatar de l’utilisateur
Tiennel
Modérateur
Modérateur
Messages : 5019
Inscription : 12 mars 2005, 00:37

Message par Tiennel » 08 déc. 2007, 21:33

Sur la même page que le graphique ci-dessus reproduit par th, JMJ a écrit :Le gaz carbonique d'origine humaine est responsable d'un peu plus de 55% de l'effet de serre additionel dû à l'homme
Voilà ma source, c'est la même que la tienne. Dans ces 55%, JMJ compte explicitement la déforestation. On peut en déduire que sa page sur la question n'est pas complètement cohérente.

EDIT : maintenant si je remonte à la source (quatrième rapport du GIEC, page 136), j'ai une estimation du forçage radiatif anthropique assez cohérente avec mon graphe :
Image

Le C02 déforestation comprise pèse bien un peu plus de la moitié des forçages dûs aux gaz dans l'atmosphère. On notera que l'ozone est absent du camembert de JMJ, sans doute parce qu'il n'a pris en compte que les gaz à longue durée de vie : c'est ce qui explique cette part plus importante du CO2 dans le total.

Vous noterez par ailleurs que les forçages anthropiques négatifs (=refroidissement climatique dû à l'homme) proviennent essentiellement des aérosols (suies, fumées) que nous cherchons de plus à plus à réduire :-D
Méfiez-vous des biais cognitifs

rurbain
Condensat
Condensat
Messages : 644
Inscription : 20 oct. 2007, 13:55
Localisation : Oise ( Beauvais sud )

Message par rurbain » 08 déc. 2007, 22:27

C'est bien ce qui est à craindre.
La dépollution va purifier l'atmosphère. ( enfin, si on arrive à dépolluer ).
Ca va mécaniquement accroitre l'ensoleillement ( et on en a pas besoin en ce moment )
Avec le CO2 qui grimpe en flèche, on st bien tiens...

EDIT: penser à changer de cllvir
Il n'y a aucune corrélation entre l'état de putréfaction d'une discussion et la réussite du vote.
-+- MG in: Guide du Cabaliste Usenet - Du bon usage des AAD -+-

Avatar de l’utilisateur
GillesH38
Hydrogène
Hydrogène
Messages : 27337
Inscription : 10 sept. 2005, 17:07
Localisation : Berceau de la Houille Blanche !
Contact :

Message par GillesH38 » 09 déc. 2007, 10:16

Tiennel a écrit :
Le PO proche signifie en réalité que les réserves réellement exploitables intensivement ne sont pas tres supérieures aux réserves conventionnelles
Non, le PO est un problème de débit, pas de taille des réserves : si à partir de maintenant, on arrive à découvrir et exploiter disons 1 Gbl tous les ans jusqu'à la fin des temps, les réserves deviennent infinies mais la date du PO reste inchangée.
certes, mais si on suppose que le maximum est proche de l'exploitation du milieu des réserves, il y a un lien entre date et montant des réserves. Il n'y a aucune plausibilité physique à la situation que tu décris. Si tu abandonnes totalement un lien de causalité entre production et réserves (en gros toutes les courbes seraient egalement probables), alors effectivement tu ne peux plus rien dire. Ce n'est cependant pas la meilleure stratégie de prévision : il faut quand meme utiliser au maximum l'information disponible, et pour tous les pays qui ont passé leur pic, il a eu effectivement lieu à une position proche du milieu de l'exploitation.
c'est à dire qu'on peut en gros oublier les hydrates de méthane, charbon de mauvaise qualité, etc...
Il nous reste quelques décennies pour inventer des moyens d'aller les exploiter. Il y a 30 ans, qui aurait cru qu'on ferait de l'offshore très profond ? C'est Goethe je crois qui disais "vous n'avez pas idée de ce qu'est capable un Allemand quand il a faim". On peut généraliser aux Chinois, aux Russes, aux Européens...
ce que je disais c'est que SI on pense que le pic est proche ALORS ça suppose que leur exploitation ne changera pas énormément l'URR (ce qui est d'ailleurs le cas pour l'offshore. A l'inverse, il se peut qu'on exploite rapidement et massivement les sources non conventionnelles, mais dans ce cas le pic sera repoussé à 2020 ou 2030. Ma remarque visait à lier les deux propriétés : pic proche ET importance totale faible des non conventionnels (au moins pour le XXI siecle, on peut les exploiter en petite quantité pendant tres longtemps).
Zan, zendegi, azadi. Il parait que " je propage la haine du Hamas".

Répondre