Les agriculteurs les plus bêtes du monde
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Les agriculteurs les plus bêtes du monde
Nous avions déjà les pêcheurs les plus bêtes du monde - ceux qui refusent les quotas de pêche, qui pensent que les TAC sont toujours trop basses, et qui refusent l'interdiction de la pêche au thon. Pourquoi ? "Et comment je vais payer l'emprunt pour mon bateau" ?
Et maintenant nous avons aussi les agriculteurs les plus bêtes du monde, qui viennent de s'opposer à la réduction des pesticides. Ecouter la FNSEA ces jours-ci, c'est comme écouter un laquais des grandes entreprises de chimie mondiales : j'ai honte pour nos paysans, qui ne savent certainement pas ce qui se trame dans leur dos et en leur nom : j'hésite à croire qu'une majorité d'agriculteurs français sont favorables au maintien de l'utilisation massive des pesticides.
J'ai beaucoup de respect pour les pêcheurs qui défendent leur métier ; j'ai du respect pour les agriculteurs qui défendent le monde agricole, et, vu mon background, beaucoup de respect pour les chimistes qui défendent leur propre beefsteack. Je n'ai aucun respect pour ceux qui contribuent à pourrir la situation parce qu'ils touchent de pauvres bakshish.
Les agriculteurs (principalement bretons) avaient déjà fait achopper la Directive Eau, réduisant à néant le principe pollueur-payeur dans notre beau pays ; maintenant, ils se singularisent dans l'exercice de la politique du pire. Et pour défendre qui ? Eux-mêmes, ou les vendeurs de pesticides ? Les chimistes sont assez grands pour se défendre seuls, merci, et s'ils ne vendent pas de pesticides, ils vendront autre chose.
Vivement que les crimes contre l'Environnement soient reconnus par la loi, afin que ces êtres visqueux aient enfin quelque chose à craindre.
J'ajoute que la diminution des intrants ne fera qu'augmenter la part de valeur ajoutée apportée par l'agriculteur, valorisant donc son travail, y compris en espèces sonnantes et trébuchantes ; la méthode actuelle au contraire laisse l'essentiel de la valeur ajoutée aux producteurs de semences et d'intrants.
Et maintenant nous avons aussi les agriculteurs les plus bêtes du monde, qui viennent de s'opposer à la réduction des pesticides. Ecouter la FNSEA ces jours-ci, c'est comme écouter un laquais des grandes entreprises de chimie mondiales : j'ai honte pour nos paysans, qui ne savent certainement pas ce qui se trame dans leur dos et en leur nom : j'hésite à croire qu'une majorité d'agriculteurs français sont favorables au maintien de l'utilisation massive des pesticides.
J'ai beaucoup de respect pour les pêcheurs qui défendent leur métier ; j'ai du respect pour les agriculteurs qui défendent le monde agricole, et, vu mon background, beaucoup de respect pour les chimistes qui défendent leur propre beefsteack. Je n'ai aucun respect pour ceux qui contribuent à pourrir la situation parce qu'ils touchent de pauvres bakshish.
Les agriculteurs (principalement bretons) avaient déjà fait achopper la Directive Eau, réduisant à néant le principe pollueur-payeur dans notre beau pays ; maintenant, ils se singularisent dans l'exercice de la politique du pire. Et pour défendre qui ? Eux-mêmes, ou les vendeurs de pesticides ? Les chimistes sont assez grands pour se défendre seuls, merci, et s'ils ne vendent pas de pesticides, ils vendront autre chose.
Vivement que les crimes contre l'Environnement soient reconnus par la loi, afin que ces êtres visqueux aient enfin quelque chose à craindre.
J'ajoute que la diminution des intrants ne fera qu'augmenter la part de valeur ajoutée apportée par l'agriculteur, valorisant donc son travail, y compris en espèces sonnantes et trébuchantes ; la méthode actuelle au contraire laisse l'essentiel de la valeur ajoutée aux producteurs de semences et d'intrants.
Trop de mépris entraîne des méprises - Phyvette, ca 2007.
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Salut,Environnement2100 a écrit :Et maintenant nous avons aussi les agriculteurs les plus bêtes du monde, qui viennent de s'opposer à la réduction des pesticides. Ecouter la FNSEA ces jours-ci, c'est comme écouter un laquais des grandes entreprises de chimie mondiales : j'ai honte pour nos paysans, qui ne savent certainement pas ce qui se trame dans leur dos et en leur nom : j'hésite à croire qu'une majorité d'agriculteurs français sont favorables au maintien de l'utilisation massive des pesticides.
La FNSEA est le syndicat majoritaire chez les paysans, sa politique est clairement productiviste et "négationniste" (l'agriculture ne pollue pas) ; mais tous les agriculteurs ne sont pas dans cette logique de masse et il demeure encore quelques irréductibles résistants

Ca fait des décennies que l'on demande aux paysans de produire toujours plus, (depuis l'après guerre) ; il ne faut donc pas s'étonner que les moyens employés soient massifs et peu regardant sur les conséquences de leur utilisation.
Nous sommes toujours dans cette logique d'après guerre, qui plus est agravée par le besoin des agro-industriels de se fournir en matières premières à bon prix (quantité = prix bas).
Le paysan est dans une logique de surproduction : plus il produit, plus il est sensé gagner ; dans les faits, plus il produit et plus il maintient les coûts des matières premières bas et donc plus il est obligé de travailler pour maintenir son pouvoir d'achat intact.
Bref, le marché mondial et sa situation l'obligent à sur-produire et à utiliser des moyens qui lui permettent de faire de l'intensif (sinon c'est la faillte).
Enfin, les agriculteurs sont tenus par les co**lles par les banquiers (crédits) et se doivent de remboursser des mensuallités énormes ; là dessus, les chambres d'agricultures les poussent à investir sans cesse et donc à remboursser des crédits toujours plus lourds.
Produire intensivement est leur seule issue pour maintenir leur exploitation viable.
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C'est justement ce point que la FNSEA défend, mais qui me paraît discutable ; je me permets d'insister sur le partage de la valeur ajoutée.kraveunn a écrit :Produire intensivement est leur seule issue pour maintenir leur exploitation viable.
Pour passer de 20 q/ha à 100 q/ha en un siècle (valeurs arbitraires), on a supprimé l'essentiel des paysans (de 50 % à 3 % environ de la population active, toujours chiffres approx), et on a maintenu leur revenu parmi les plus bas du pays : qui y a gagné ?
A l'opposé, je vois des chimistes vendre toujours plus de pesticides (en valeur) chaque année, financer de la recherche, proposer de nouveaux produits, et même recommander du matériel et des méthodes pour l'emploi de leurs produits. Ces chimistes vivent très correctement. Qui est gagnant ?
Je n'ai pas les moyens matériels de faire les calculs, mais il me semble probable que, si l'on compare 1950 et 2007, un paysan dépense beaucoup plus en semences et en intrants aujourd'hui, alors que son revenu personnel reste constant : le gagnant dans la course à la valeur ajoutée, c'est le vendeur d'intrants, de semences, de matériel agricole, mais clairement pas le paysan.
En revanche, je pense que l'agriculteur, pour se débrouiller avec moins de pesticides et d'engrais, devra bien s'adapter à ces nouvelles conditions, grâce à un savoir-faire supplémentaire, qu'il devra bien monnayer : la sortie par le haut, quelle que soit la profession, consiste bien à développer sa propre valeur ajoutée.
Quoi qu'il en soit, ignorer, pour un agriculteur, l'état de nos nappes phréatiques, me paraît totalement coupable.
Trop de mépris entraîne des méprises - Phyvette, ca 2007.
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entendu ce matin aux infos (en gros) :
"se priver des pesticides dans l'agriculture, ce serait comme de dire à une personne malade qu'il faut se priver de médicaments"...
ce qui au fond, est assez cohérent, car au bilan les médicaments chimiques rendent plus malade qu'ils ne soignent....
"se priver des pesticides dans l'agriculture, ce serait comme de dire à une personne malade qu'il faut se priver de médicaments"...
ce qui au fond, est assez cohérent, car au bilan les médicaments chimiques rendent plus malade qu'ils ne soignent....
La Terre est bleue comme une orange. Paul Eluard
Il n'y a que la fiction qui dise le vrai. Vladimir Nabokov
Un écran, ça empêche de voir ; c'est sa fonction.
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Re: Les agriculteurs les plus bêtes du monde
Eh oui. La décision est tellement évidente, même pour un fils d'agriculteur, qu'on se demande pourquoi ce syndicat tient absolument à polluer ses sols.Environnement2100 a écrit : J'ajoute que la diminution des intrants ne fera qu'augmenter la part de valeur ajoutée apportée par l'agriculteur, valorisant donc son travail, y compris en espèces sonnantes et trébuchantes ; la méthode actuelle au contraire laisse l'essentiel de la valeur ajoutée aux producteurs de semences et d'intrants.
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Environnement, dans le fond nous sommes d'accord, toutefois, moi aussi je me permet d'insister.Environnement2100 a écrit :C'est justement ce point que la FNSEA défend, mais qui me paraît discutable ; je me permets d'insister sur le partage de la valeur ajoutée.
Pour passer de 20 q/ha à 100 q/ha en un siècle (valeurs arbitraires), on a supprimé l'essentiel des paysans (de 50 % à 3 % environ de la population active, toujours chiffres approx), et on a maintenu leur revenu parmi les plus bas du pays : qui y a gagné ?
A l'opposé, je vois des chimistes vendre toujours plus de pesticides (en valeur) chaque année, financer de la recherche, proposer de nouveaux produits, et même recommander du matériel et des méthodes pour l'emploi de leurs produits. Ces chimistes vivent très correctement. Qui est gagnant ?
Je n'ai pas les moyens matériels de faire les calculs, mais il me semble probable que, si l'on compare 1950 et 2007, un paysan dépense beaucoup plus en semences et en intrants aujourd'hui, alors que son revenu personnel reste constant : le gagnant dans la course à la valeur ajoutée, c'est le vendeur d'intrants, de semences, de matériel agricole, mais clairement pas le paysan.
En revanche, je pense que l'agriculteur, pour se débrouiller avec moins de pesticides et d'engrais, devra bien s'adapter à ces nouvelles conditions, grâce à un savoir-faire supplémentaire, qu'il devra bien monnayer : la sortie par le haut, quelle que soit la profession, consiste bien à développer sa propre valeur ajoutée.
Quoi qu'il en soit, ignorer, pour un agriculteur, l'état de nos nappes phréatiques, me paraît totalement coupable.

L'agriculteur ne fait que répondre à une logique de marché qui le dépasse.
C'est l'agriculture productiviste et derrière elle les interêts industriels, marchands et politiques qui sont à condamner.
Produire plus équivaut a avoir sur le marcher des matières premières bon marché et permet donc aux entreprises industrielles et marchandes de faire du profit.
Tout ceci est orchestré en partie par la PAC (politique agricole commune), dans un but économique (croissance économique et profit des agro-industriels) et social (société de sur-consommation pour tous).
Bien entendu que le paysan est le dindon de cette farce, mais je le répète, il n'a pas son mot à dire sur une politique qui est européenne et même mondiale et qui le dépasse (gérée et entretenue par les chambres d'agricultures et la PAC, voir les écoles d'agricultures elles mêmes).
Sortir de cette logique est devenu imposible pour la majorité des paysans ; la reconvertion au bio est une utopie pour la plupart (surfaces agricoles trop importantes, matériel inadéquat, crédits, engagements avec l'état et les chambres, aides et subventions pour une ou des activités bien définies et non renégociables, etc.)
La situation est très compliquée et remettre tout en cause nécessiterait une véritable révolution agraire que seuls les états peuvent engager (et non les paysans seuls).
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Re: Les agriculteurs les plus bêtes du monde
Les paysans en sont déja là (diminuer les produits chimiques, car très coûteux), seulement, ils ne peuvent plus s'en passer...allez donc gérer plusieurs centaines d'hectares sans ces produits là...c'est impossible.Krom a écrit :Eh oui. La décision est tellement évidente, même pour un fils d'agriculteur, qu'on se demande pourquoi ce syndicat tient absolument à polluer ses sols.Environnement2100 a écrit : J'ajoute que la diminution des intrants ne fera qu'augmenter la part de valeur ajoutée apportée par l'agriculteur, valorisant donc son travail, y compris en espèces sonnantes et trébuchantes ; la méthode actuelle au contraire laisse l'essentiel de la valeur ajoutée aux producteurs de semences et d'intrants.
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Re: Les agriculteurs les plus bêtes du monde
ouikraveunn a écrit : Bien entendu que le paysan est le dindon de cette farce, mais je le répète, il n'a pas son mot à dire sur une politique qui est européenne et même mondiale et qui le dépasse (gérée et entretenue par les chambres d'agricultures et la PAC, voir les écoles d'agricultures elles mêmes).
Sortir de cette logique est devenu imposible pour la majorité des paysans ; la reconvertion au bio est une utopie pour la plupart (surfaces agricoles trop importantes, matériel inadéquat, crédits, engagements avec l'état et les chambres, aides et subventions pour une ou des activités bien définies et non renégociables, etc.)
mon frère, 38 ans, a été formaté il y a + de 20 ans par son école d'agriculture, il est maintenant exploitant agricole (alors que mon père était paysan...)
depuis peu il prend conscience de la catastrophe qu'est la pollution etc, il a cherché des renseignements pour se reconvertir en bio, mais trop tard, il est engagé dans des emprunts (notamment élevage de volailles hors sol, horreur !

Les paysans en sont déja là (diminuer les produits chimiques, car très coûteux), seulement, ils ne peuvent plus s'en passer...allez donc gérer plusieurs centaines d'hectares sans ces produits là...c'est impossible.[/quote]
la terre appauvrie notamment par la monoculture "a besoin" d'engrais, (dont l'usage excessif l'apauvrit encore plus), comme le drogué a besoin de sa drogue, c'est un cercle vicieux..
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Une transition vers le bio, c'est 5 ans, et je dirais 5 ans d'inquiétude chez le paysan, à ne pas savoir s'il va y arriver. Pour l'instant, ceux qui y arrivent sont ceux qui en ont fait un choix militant (personnel ou collectif).fuste23 a écrit :Quand je leurs demandent se qu'il pense du bio, c'est: "Ils y en a qui ont essayés... et ils s'en sont revenus..."
Forcement, avec l'utilisation du labour, des engrais et des pesticides, la terre est épuisé! Alors si une année il ne mettent plus de produits phytosanitaires, les rendements chutes...
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Etape n°2 : Restons cool, le PO arrive...
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D'où mon inquiétude. LE PO va être une vraie panique dans l'agrochimie, et donc dans la nourriture. L'augmentation générale des denrées alimentaires est un des premiers signes...fuste23 a écrit :Le pic c'est dans combien de temps déja?Une transition vers le bio, c'est 5 ans, et je dirais 5 ans d'inquiétude chez le paysan, à ne pas savoir s'il va y arriver.![]()
Et le PO est une certitude...
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Cela doit être pour cela qu'il y en a un dans ma chambre, après avoir défoncé le mur !narach a écrit :Ma mére ma dit que des tracteurs ce conduit tout seul sans conducteur!

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