Changement climatique : Conférence de Bali 2007
Publié : 03 déc. 2007, 13:49
En préambule à la conférence de Bali.
Voici quelques extraits d'une revue de presse mondiale entendue ce matin lundi sur France-Culture. Je ne cite pas systématiquement les noms des journeaux, c'est juste pour un rapide aperçu d'ensemble:
-Le monde aura 30% d'espèces animales en moins. Mises à mal des glaciers et des forêts tropicales, coût: des milliards de dollars et des millions de vies possibles.
-Pour "The Guardian", le libéralisme donne l'idée que le capitalisme peut nous sauver des catastrophes naturelles est bien à la mode, elle donne aux hommes politiques une excuse pour subventionner les entreprises plutôt que de les réguler.
-On évite ainsi le débat sur le fait que la logique de croissance infinie qui est au cœur du libre marché dans notre monde nous a elle-même mené là où nous en sommes.
-Le marché semble avoir tout plein de nouvelles idées pour éviter ce désastre, mais d'après un récent rapport, ça ne va pas dans le sens qu'on croit dans nos pays européens, soit-disant modèles en la matière. Les investissements financiers lourds se détournent des idélogies vertes pour parier sur des gadgets qui promettent d'enfermer les pays riches dans de véritables forteresses.
-La conférence de Bali risque d'être un cirque de bla bla bla de défense des intérêts personnels sans aucune ampleur politique.
-"The Financial Times" dit que Bali tient le haut de l'affiche pendant quinze jours où des milliers de représentants du monde entier vont tenter de sauver la planète du réchauffement par une politique internationale, et pour cela, il faut un accord qui inclue forcément les États-Unis qui n'avaient pas signé le protocome de Kyoto. Ce qui veut dire que les politiques ambitieuses des capitales européennes n'auront sans doute pas gain de cause, parce que l'urgence de rechercher un consenssus avec les Américains, et parce qu'un succès, même modeste, vaut mieux que pas de succès du tout.
-L'Inde et la Chine disent que les pays développés doivent agir en premier parce que cet effort est trop coûteux pour les pays émergents.
-C'est une joute politico-stratégique complexe qui s'amorce aujourd'hui à Bali où l'Europe fait figure d' "élève modèle" et les États-Unis comme le Canada pourraient faire figure de "saboteurs".
-"El País" dit que toutes les idées sont bonnes à prendre, puisque la déforestation est pour 20% dans les effets de gaz à effet de serre.
-"Le Temps" dit que si on ne peut pas empêcher un pauvre d'abattre un arbre puisque ça lui rapporte de quoi se nourrir, pourquoi, finalement, ne pas payer ce pauvre pour maintenir ce même arbre debout et vivant? Autant d'idées qui demandent un véritable effort de solidarité au niveau du monde entier.
-Encore "Le Temps": puisque nous sommes dans un monde libéral où la solidarité n'est qu'un beau mot, le salut passe par des investissements massifs, c'est parce que la lutte contre le réchauffement climatique rapportera de l'argent qu'elle sera efficace, aussi cynique que cela puisse paraître...
Voilà, très résumé, dans la presse du monde, les propos préalables à la conférence de Bali.
Il en ressort, à mon avis, que c'est cette dernière remarque de cette revue de presse qui "résonne" le plus fort avec ce que j'ai entendu sur l'environnement depuis quelques années, surtout depuis 2006. Rien qu'en France, c'est ce que les milieux d'affaires et financiers ont exprimé le plus clairement. C'est ce que j'ai entendu dire, par exemple, de la bouche même de Jean Peyrelevade en janvier 2007 et qui s'est traduit, aussi, par la candidature présidentielle de F. Bayrou, puis, le "Grenelle" de Nocolas Sarkozy, et d'autres attitudes encore. Le monde du pouvoir (qui est le monde financier et des affaires) se "réveille" et pense que la lutte contre le réchauffement climatique va rapporter gros si l'on y investit gros.
La question est, à mon avis, la course contre la montre entre d'une part, la sempiternelle motivation du gain qui va motiver la lutte contre le réchauffement climatique et le temps de réponse où il sera possible de bien contrôler et se rendre compte des effets réels de cette lutte contre le réchauffement, objet des investissements massifs dors et déjà envidagés, qui seront, en plus, sensés rapporter gros...
J'espère me tromper, mais je crains qu'encore une fois, ce seront les "exigences" des bilans des banques investisseuses qui vont "trancher la question", tant pis pour le climat, l'environnement et l'écosystème...
http://www.lefigaro.fr/sciences/2007/12 ... fement.php
Voici quelques extraits d'une revue de presse mondiale entendue ce matin lundi sur France-Culture. Je ne cite pas systématiquement les noms des journeaux, c'est juste pour un rapide aperçu d'ensemble:
-Le monde aura 30% d'espèces animales en moins. Mises à mal des glaciers et des forêts tropicales, coût: des milliards de dollars et des millions de vies possibles.
-Pour "The Guardian", le libéralisme donne l'idée que le capitalisme peut nous sauver des catastrophes naturelles est bien à la mode, elle donne aux hommes politiques une excuse pour subventionner les entreprises plutôt que de les réguler.
-On évite ainsi le débat sur le fait que la logique de croissance infinie qui est au cœur du libre marché dans notre monde nous a elle-même mené là où nous en sommes.
-Le marché semble avoir tout plein de nouvelles idées pour éviter ce désastre, mais d'après un récent rapport, ça ne va pas dans le sens qu'on croit dans nos pays européens, soit-disant modèles en la matière. Les investissements financiers lourds se détournent des idélogies vertes pour parier sur des gadgets qui promettent d'enfermer les pays riches dans de véritables forteresses.
-La conférence de Bali risque d'être un cirque de bla bla bla de défense des intérêts personnels sans aucune ampleur politique.
-"The Financial Times" dit que Bali tient le haut de l'affiche pendant quinze jours où des milliers de représentants du monde entier vont tenter de sauver la planète du réchauffement par une politique internationale, et pour cela, il faut un accord qui inclue forcément les États-Unis qui n'avaient pas signé le protocome de Kyoto. Ce qui veut dire que les politiques ambitieuses des capitales européennes n'auront sans doute pas gain de cause, parce que l'urgence de rechercher un consenssus avec les Américains, et parce qu'un succès, même modeste, vaut mieux que pas de succès du tout.
-L'Inde et la Chine disent que les pays développés doivent agir en premier parce que cet effort est trop coûteux pour les pays émergents.
-C'est une joute politico-stratégique complexe qui s'amorce aujourd'hui à Bali où l'Europe fait figure d' "élève modèle" et les États-Unis comme le Canada pourraient faire figure de "saboteurs".
-"El País" dit que toutes les idées sont bonnes à prendre, puisque la déforestation est pour 20% dans les effets de gaz à effet de serre.
-"Le Temps" dit que si on ne peut pas empêcher un pauvre d'abattre un arbre puisque ça lui rapporte de quoi se nourrir, pourquoi, finalement, ne pas payer ce pauvre pour maintenir ce même arbre debout et vivant? Autant d'idées qui demandent un véritable effort de solidarité au niveau du monde entier.
-Encore "Le Temps": puisque nous sommes dans un monde libéral où la solidarité n'est qu'un beau mot, le salut passe par des investissements massifs, c'est parce que la lutte contre le réchauffement climatique rapportera de l'argent qu'elle sera efficace, aussi cynique que cela puisse paraître...
Voilà, très résumé, dans la presse du monde, les propos préalables à la conférence de Bali.
Il en ressort, à mon avis, que c'est cette dernière remarque de cette revue de presse qui "résonne" le plus fort avec ce que j'ai entendu sur l'environnement depuis quelques années, surtout depuis 2006. Rien qu'en France, c'est ce que les milieux d'affaires et financiers ont exprimé le plus clairement. C'est ce que j'ai entendu dire, par exemple, de la bouche même de Jean Peyrelevade en janvier 2007 et qui s'est traduit, aussi, par la candidature présidentielle de F. Bayrou, puis, le "Grenelle" de Nocolas Sarkozy, et d'autres attitudes encore. Le monde du pouvoir (qui est le monde financier et des affaires) se "réveille" et pense que la lutte contre le réchauffement climatique va rapporter gros si l'on y investit gros.
La question est, à mon avis, la course contre la montre entre d'une part, la sempiternelle motivation du gain qui va motiver la lutte contre le réchauffement climatique et le temps de réponse où il sera possible de bien contrôler et se rendre compte des effets réels de cette lutte contre le réchauffement, objet des investissements massifs dors et déjà envidagés, qui seront, en plus, sensés rapporter gros...
J'espère me tromper, mais je crains qu'encore une fois, ce seront les "exigences" des bilans des banques investisseuses qui vont "trancher la question", tant pis pour le climat, l'environnement et l'écosystème...
http://www.lefigaro.fr/sciences/2007/12 ... fement.php