Foret contre crédit carbone

Discussions concernant les conséquences sur l'environnement de la course aux ressources.

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Foret contre crédit carbone

Message par energy_isere » 10 déc. 2009, 18:29

Echange forêt contre crédit-carbone ?

LEMONDE.FR | 10.12.09

Blaise regarde son ancien champ de manioc, transformé en zone de reboisement, en espérant que l'eau reviendra. Ce paysan d'Ampitabe, au centre de Madagascar, a cédé le terrain qu'il cultivait à sa communauté. A vrai dire, le sol épuisé ne donnait plus rien. Pour planter, la forêt qui recouvrait sa parcelle a été brûlée depuis longtemps. Les arbres n'ont plus joué leur rôle d'éponge naturelle de l'eau de pluie. La petite rizière située en contrebas s'assèche désormais à vue d'œil.

Pour ces agriculteurs malgaches, la déforestation a des conséquences dramatiques. Aidés par une des équipes du WWF local, ils tentent d'apprendre des techniques alternatives à la culture sur brûlis qui ravage la forêt de l'un des pays les plus riches en biodiversité du monde. A Ampitabe, l'enjeu est de taille pour l'association écologiste. "Ici, le territoire est exploité depuis dix générations. Sous la pression démographique, la forêt se dégrade très rapidement", constate Appolinaire Razafimahatratra, chef de projet au WWF sur cette zone, à huit heures de route d'Antananarivo, la capitale. Le site se trouve à 5 km d'un corridor de forêt primaire, proche du point de rupture. Si les habitants n'ont pas le choix, ils brûleront encore pour cultiver et survivre.

VERS LA CRÉATION DE CRÉDITS-CARBONE ?

Ampitabe est l'un des cinq sites choisis par le WWF pour mener un projet de protection de 500 000 hectares de forêt. Le programme est mené en partenariat avec Action carbone, une association spécialisée dans la compensation créée par Yann Arthus-Bertrand. Car il devrait également conduire à mesurer la séquestration du carbone propre à la végétation malgache. L'une des clés de la lutte contre la déforestation pourrait en effet être la création de crédits-carbone, échangés entre pays industrialisés et pays du Sud sur un marché. Un crédit correspond à une quantité très précise de carbone non émis dans l'atmosphère, donc d'arbres qui n'auront pas brûlé.

Le potentiel de stockage des forêts concernées par le programme du WWF-Action carbone se situerait entre 60 et 70 millions de tonnes eq. CO2. Mais combien, précisément, seraient conservées par les efforts des milliers de villageois qui bordent ces zones ? "On ne peut pas vendre un produit sans savoir ce que l'on a en stock !" s'exclame Romuald Vaudry, coordinateur du projet pour Action carbone. "Des estimations existent déjà pour Madagascar, mais elles sont basées sur les modèles des forêts amazoniennes ou du bassin du Congo. Les tonnages par hectare sont surévalués", explique-t-il.

Première étape : échantillonner la forêt. Une équipe est en ce moment occupée à débiter plusieurs espèces, de plusieurs tailles, pour les peser intégralement. Après la balance, une équation permettra d'évaluer le poids de carbone stocké par chaque type d'arbre. Un travail de titan. Pour établir une cartographie d'ensemble, ces études de terrain sont complétées par des technologies de pointe. Le programme scientifique, d'une durée de trois ans, est sponsorisé par Air France à hauteur de 5 millions d'euros. Sa spécificité et son ampleur ont suscité l'intérêt de centres de recherches comme l'université d'Antananarivo, l'Institut Carnegie de Stanford, l'IRD et le CNRS. Les scientifiques utilisent la télédétection par satellite et par radar, et la spectrométrie des sols. "Ces techniques nous permettent de diviser par dix le nombre d'inventaires de terrain à fournir !" lance Romuald Vaudry. "Avec ces outils très pointus, nous pouvons tenir compte non seulement de la déforestation, mais aussi de dégradations spécifiques, comme les coupes sélectives d'arbres par exemple", ajoute Maminiaina Rasamoelina, coordinateur pour le WWF.

"COMMENT SERA RÉPARTI L'ARGENT DES CRÉDITS ?"

Les efforts déployés pour chiffrer la séquestration carbone de ces forêts seront pourtant vains si les causes de leur disparition ne sont pas résolues. "Le carbone doit rester stocké pendant des décennies ! La propriété de la terre est un enjeu majeur. Ici, nous tentons de montrer que, lorsque les communautés locales ont des garanties, elles sont capables de gérer durablement la forêt", souligne Guillermo Castilleja, directeur de la conservation du WWF International. Le défi consiste à rendre les villageois à la fois responsables et bénéficiaires de la protection. Sur les 500 000 ha concernés, le programme prévoit la création de nouvelles aires protégées sur 390 000 ha, au cœur de la zone. Mais aussi de zones de transfert de gestion des ressources naturelles de l'Etat vers les communautés elles-mêmes, sur 140 000 ha en périphérie. Dans le cas de la mise en place de crédits carbone, les communautés pourraient alors trouver un intérêt financier à leurs efforts. "Le plus intéressant, dans la création d'un marché carbone, serait de permettre aux habitants de se projeter sur le long terme. Et c'est le forestier qui parle : une action de protection s'estime en fonction de la vitesse où pousse un arbre et de celle de la transmission d'une génération à la suivante !" remarque Romuald Vaudry.

Mais des inquiétudes planent déjà. "Même si nous arrivons à établir un marché carbone pour la forêt, les questions vont se poser immédiatement : comment sera réparti l'argent des crédits ?" interroge Guillermo Castilleja. Si les crédits en question correspondaient à des projets spécifiques, comment être assuré que les habitants de la zone concernée n'iront pas pratiquer la culture sur brûlis à quelques kilomètres de là ? Le bénéfice de la séquestration deviendrait alors nul. "Il faudrait prédire la migration des populations : c'est trop compliqué ! Il faut comptabiliser au niveau national", estime Romuald Vaudry. A l'inverse, si les crédits étaient établis à l'échelle du pays, comment être assuré que les bénéfices en reviendraient bien aux communautés concernées ?

A Ampitabe, le transfert de gestion est attendu avec impatience par les habitants et devrait avoir lieu dans quelques mois, si le programme suit son cours comme prévu. Mais, dans le contexte politique agité de Madagascar, rien n'est moins sûr. La bonne volonté des habitants en matière de protection dépend avant tout de leurs ressources. "Mettre en place un barrage de rizière pour intensifier la production et ne pas avoir besoin de recourir au brûlis exige des autorisations officielles. Et les autorités ont d'autres préoccupations en ce moment. Nous perdons du temps", déplore Maminiaina Rasamoelina. Dans une île sujette à des aléas de gouvernance, le risque existe que les rêves de crédits partent en fumée.
L' original accompagné des photos : http://www.lemonde.fr/le-rechauffement- ... id=1277491

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Re: Foret contre crédit carbone

Message par energy_isere » 22 juin 2010, 21:33

La reforestation, nouvelle pomme de discorde entre Nord et Sud

mardi 22 juin 2010 L' expansion

La conférence de Bonn a été le théâtre de tensions entre pays du Nord et pays du Sud sur les questions de lutte contre la déforestation. L'enjeu est de taille : c'est dans la préservation des forêts que se joue une partie importante de la lutte contre le réchauffement climatique.


Le rôle des forêts dans la lutte contre le changement climatique est devenu le point culminant des débats internationaux.

Selon un récent rapport réalisée sous l'égide de la FAO, les forêts couvrent actuellement 31 % de la superficie totale de la planète. Elles demeurent, de facto, une composante majeure du système climatique, capable de renfermer 289 Gt de carbone dans leur seule biomasse. Cette quantité évolue dans le temps. Si la fixation de carbone forestier est favorisée par la réhabilitation et par une gestion durable des forêts, elle diminue en revanche considérablement avec la déforestation, la dégradation et la mauvaise gestion des ressources forestières. Une étude corroborant ces conclusions vient également tout juste d'être publiée par les Annales de l'Académie nationale américaine des sciences (PNAS).

Or, le carbone stocké dans la biomasse forestière a été réduit d'environ 0,5 Gt par an au cours des 5 dernières années. En effet, bien que le taux de déforestation s'est réduit par rapport aux années 90 - ce qui représente une bonne nouvelle ! - il demeure néanmoins très élevé. En termes de superficies forestières, ce sont l'Afrique et l'Amérique du Sud qui subissent la perte de forêts la plus élevée, alors que les superficies boisées ont stagné voire augmenté sur les autres continents.

C'est justement sur la préservation des forêts que se joue une partie de la lutte contre le changement climatique. La conférence de Copenhague a montré que tout accord "post-Kyoto"devra nécessairement inclure des actions visant à réduire la déforestation. Le rendez-vous de Bonn s'inscrit dans la suite logique du débat, initié à Bali en 2007 et poursuivi à Copenhague, qui vise à établir des règles communes permettant d'évaluer, gérer et valoriser le "potentiel carbone" des forêts. Y compris d'un point de vue économique, et c'est bien là que le discours se complique…

Si de nombreuses initiatives de reforestation ont vu le jour dans les pays en développement, la composante durable en termes économiques en est souvent absente : pour qu'un projet forestier soit pérenne et joue son rôle, il faut qu'il soit associé à des bénéfices directs pour les populations locales, afin de se substituer durablement aux revenus générés par la déforestation.

Ainsi, un intense débat est en cours à tous les niveaux (états, ONG, institutions, population locales) sur ce que l'on appelle le REDD, ou Réduction des Emissions liées à la Déforestation et Dégradation des forêts dans les pays en développement. Ce mécanisme vise à transférer des ressources économiques depuis les pays développés vers le pays du Sud, afin de fournir une solution alternative à la déforestation. Il s'agit de rendre la protection des forêts plus intéressante économiquement, en compensant les coûts de sa non-exploitation. Actuellement, l'acronyme REDD s'efface progressivement dans les débats au profit de celui de REDD+, où le "plus" indique une emphase plus importante sur la gestion durable des forêts et sur l'augmentation de leur capacité de stockage de carbone.

Une question encore largement ouverte concerne enfin le financement du projet.

Vaut il mieux procéder via la vente des crédits carbone (marché réglementé), ou dans le cadre plus vaste de l'aide au développement (fonds multilatéraux) ? Répondre à cette question implique d'avoir traduit l'impact du projet en termes de crédits carbone et avoir évalué les conséquences de leur mise en circulation sur le marché. Une préoccupation majeure est suscitée par la saturation potentielle du marché avec l'afflux d'importantes quantités de crédits REDD, qui peut se traduire par leur dévaluation et engendrer des lourdes répercussions sur le financement même des projets.

Le changement climatique et la perte de biodiversité ne nous attendent pas. Dans ce contexte, le REDD demeure un mécanisme clé dans la lutte contre la déforestation et le changement climatique.
http://energie.lexpansion.com/climat/la ... -4615.html

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Re: Foret contre crédit carbone

Message par mobar » 23 juin 2010, 08:34

energy_isere a écrit :
La reforestation, nouvelle pomme de discorde entre Nord et Sud

Le changement climatique et la perte de biodiversité ne nous attendent pas. Dans ce contexte, le REDD demeure un mécanisme clé dans la lutte contre la déforestation et le changement climatique.
http://energie.lexpansion.com/climat/la ... -4615.html
La sauvegarde des forêts primaires est importante pour les questions de préservation de la biodiversité, elle n'a pratiquement aucun impact sur le réchauffement climatique.

Des plantations durablement entretenues captent plus de CO2 atmosphérique qu'une forêt primaire .
Dès lors que les produits sont utilisés en substitution de fossiles il est plus efficace pour lutter contre de CO2 de cultiver une forêt à but énergétique que de maintenir une forêt primaire.

Perte de biodiversité et changement climatique sont des questions à traiter de manière indépendante, vouloir mélanger les deux rends les messages incompréhensibles.
https://youtu.be/0pK01iKwb1U
« Ne doutez jamais qu'un petit groupe de personnes bien informées et impliquées puisse changer le monde, en fait, ce n'est jamais que comme cela que le monde a changé »

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Re: Foret contre crédit carbone

Message par yvesT » 13 nov. 2013, 09:32

Indiens contre "carbon cowboys"

LE MONDE GEO ET POLITIQUE | 12.11.2013 à 20h59 • Mis à jour le 13.11.2013 à 08h52 | Par Laurence Caramel (Puerto Maldonado (Pérou), envoyé spéciale)
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Quand César Augusto Jojaje a appris que la forêt de ses ancêtres avait servi de monnaie d'échange pour la vente de 100 000 tonnes de crédits-carbone à une compagnie d'assurance, une colère froide l'a envahi. « Pourquoi n'avons-nous pas été consultés ? C'est une spoliation ! Nous seuls avons le droit de décider de l'usage de ce territoire. Il n'appartient ni à l'Etat ni aux organisations non gouvernementales. » Ces terres ancestrales se trouvent à l'intérieur de la réserve nationale de Tambopata, une aire protégée de plus de 1,5 million d'hectares créée en 2000 malgré l'opposition des Indiens Ese Eja, l'ethnie à laquelle appartient César, originaire depuis des temps immémoriaux des entrailles de cette Amazonie péruvienne nichée dans les replis du Rio Madre de Dios.

LE CRÉDIT-CARBONNE, UNE NOUVELLE MONNAIE

Aux frontières du Brésil et de la Bolivie, elles sont un petit morceau de ces immenses étendues de forêts tropicales que les pays industrialisés, au nom de la lutte contre le changement climatique, se sont engagés à protéger en lançant un vaste plan et en promettant beaucoup d'argent. Des promesses à la hauteur des enjeux : la déforestation est à l'origine chaque année de près de 15 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, autant que le secteur des transports. Mais depuis les premières discussions en 2007, ce plan, baptisé REDD pour réduction des émissions liées à la déforestation et à la dégradation des forêts, et toujours négocié dans le cadre de la Convention climat des Nations unies, a surtout suscité frustrations et conflits. Pour les peuples indigènes qui vivent dans ces forêts, il signifie de nouvelles restrictions aux espaces dont ils dépendent pour leur subsistance.

Sur le papier, pourtant, il devrait n'y avoir que des gagnants. Selon le scénario imaginé, une communauté élabore, le plus souvent avec l'aide d'une organisation non gouvernementale (ONG), un plan de protection de la forêt qui permet de sauvegarder durablement le carbone stocké dans les arbres. Cette contribution à la lutte contre le réchauffement est rémunérée par des crédits-carbone, équivalents à la quantité de CO2 qui aurait été émise si la forêt avait été exploitée. Les crédits peuvent ensuite être vendus à des entreprises soucieuses de compenser leur empreinte sur l'atmosphère et assurent des revenus aux populations engagées dans le projet.
...
http://abonnes.lemonde.fr/planete/artic ... _3244.html

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Re: Foret contre crédit carbone

Message par epe » 13 nov. 2013, 10:37

mobar a écrit :La sauvegarde des forêts primaires est importante pour les questions de préservation de la biodiversité, elle n'a pratiquement aucun impact sur le réchauffement climatique.

Des plantations durablement entretenues captent plus de CO2 atmosphérique qu'une forêt primaire .
Dès lors que les produits sont utilisés en substitution de fossiles il est plus efficace pour lutter contre de CO2 de cultiver une forêt à but énergétique que de maintenir une forêt primaire.

Le bilan carbone d'une forêt primaire est effectivement neutre. Le CO2 issu de la décomposition des arbres morts est fixé par la croissance des jeunes arbres. Le bilan carbone d'une forêt utilisée à but énergétique est tout aussi neutre (pour autant qu'elle soit replantée bien entendu) En fait toute la végétation a un bilan carbone neutre. Contrairement au carbonifère où les champignons capables de décomposer intégralement la lignite n'existaient pas encore (ce qui a donné le charbon et fait fortement baisser le CO2 atmosphérique à l'époque), une part infime de la végétation sera fossilisée.

La seule façon d'utiliser la forêt pour faire baisser le CO2 atmosphérique à court/moyen terme est de produire un maximum de bois d’œuvre et de replanter. Selon les usages en menuiserie (meubles, châssis, porte, charpente, habitation à structure bois, ...) ce carbone restera fixé pour des périodes allant de quelques années à quelques siècles avant d'être brûlé volontairement ou accidentellement.
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Re: Foret contre crédit carbone

Message par kercoz » 13 nov. 2013, 11:23

epe a écrit :
mobar a écrit :Contrairement au carbonifère où les champignons capables de décomposer intégralement la lignite n'existaient pas encore
T'es sur de toi là ? ...les plantes fossilisées trouvées sur des charbons sont des fougeres ou résineux , jamais des monocoty ou docoty feuillus ...qui sont peu accessibles aux mycéliums ou aux bacteries ...
D' un autre coté ds une foret ou le sous bois est constitué de fougères , le terreau se décompose correctement .
Il serait interessant de comparer les constructions "bois" aux constructions ciment briques ...en terme carbonne et énergetique ....je parle bien sur de vrai bois d'arbre et non du bois technologique aglo actuel .
L'Homme succombera tué par l'excès de ce qu'il appelle la civilisation. ( Jean Henri Fabre / Souvenirs Entomologiques)

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Re: Foret contre crédit carbone

Message par energy_isere » 13 nov. 2013, 11:31

kercoz a écrit :
epe a écrit :
mobar a écrit :Contrairement au carbonifère où les champignons capables de décomposer intégralement la lignite n'existaient pas encore
T'es sur de toi là ? ...les plantes fossilisées trouvées sur des charbons sont des fougeres ou résineux , jamais des monocoty ou docoty feuillus ...qui sont peu accessibles aux mycéliums ou aux bacteries ...
D' un autre coté ds une foret ou le sous bois est constitué de fougères , le terreau se décompose correctement .
Il serait interessant de comparer les constructions "bois" aux constructions ciment briques ...en terme carbonne et énergetique ....je parle bien sur de vrai bois d'arbre et non du bois technologique aglo actuel .
Moi j' ai lu pareil que epe. (et c'est lignine, pas lignite, quel lapsus !)

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Re: Foret contre crédit carbone

Message par epe » 13 nov. 2013, 13:28

Effectivement beau lapsus :oops:

On trouve des fougères et autres plantes fossilisées dans les couche de charbon, mais le charbon lui-même résulte de la fossilisation de lignine non décomposée. Non seulement cette lignine se décomposait mal en l'absence de champignons adaptés mais les végétaux de cette époque étaient beaucoup plus riches en lignine que de nos jours. Cette fixation du carbone végétal a conduit à une atmosphère beaucoup plus pauvre en CO2 (équivalente aux valeurs actuelles) , avant de remonter à 5 fois les valeurs actuelles au crétacé comme on peut le voir ici :

Image
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Re: Foret contre crédit carbone

Message par mobar » 13 nov. 2013, 21:24

kercoz a écrit :
epe a écrit :
mobar a écrit :Contrairement au carbonifère où les champignons capables de décomposer intégralement la lignite n'existaient pas encore
T'es sur de toi là ? ...les plantes fossilisées trouvées sur des charbons sont des fougeres ou résineux , jamais des monocoty ou docoty feuillus ...qui sont peu accessibles aux mycéliums ou aux bacteries ...
D' un autre coté ds une foret ou le sous bois est constitué de fougères , le terreau se décompose correctement .
Il serait interessant de comparer les constructions "bois" aux constructions ciment briques ...en terme carbonne et énergetique ....je parle bien sur de vrai bois d'arbre et non du bois technologique aglo actuel .
Les plantes fossilisées sont constituées exclusivement de minéral, l'organique original à migré ou été dissous par les fluides et les bactéries
quand à la lignine des fougères il y en a moins dans les fougères de l'époque (3 à 5%) que dans du bon chêne d'aujourd'hui (25 à 30%).

Si les fougères se décomposent rapidement c'est à cause de leur faible teneur en lignine

Quant à la construction bois, elle ne nécessite pas de cuisson contrairement à la brique et au klinker qui est lui émetteur du CO2 minéralisé contenu dans le calcaire en plus du combustible utilisé pour sa cuisson.

Le bilan carbone du bois est bien "meilleur" que celui de la brique ou du béton, mais qu'est ce que cela peut bien faire puisque le CO2 tourne et finit par se retrouver piégé dans les minéraux, les végétaux ou les animaux.
https://youtu.be/0pK01iKwb1U
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Re: Foret contre crédit carbone

Message par energy_isere » 13 nov. 2013, 21:29

mobar a écrit : .....Le bilan carbone du bois est bien "meilleur" que celui de la brique ou du béton, mais qu'est ce que cela peut bien faire puisque le CO2 tourne et finit par se retrouver piégé dans les minéraux, les végétaux ou les animaux.
Avec un raisonnement comme ça, alors allons y, balancons le CO2 dans l' atmosphére. No problem. :-k
les ppm de CO2 qui augmentent ? No problem.

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Re: Foret contre crédit carbone

Message par mobar » 13 nov. 2013, 21:41

energy_isere a écrit :
mobar a écrit : .....Le bilan carbone du bois est bien "meilleur" que celui de la brique ou du béton, mais qu'est ce que cela peut bien faire puisque le CO2 tourne et finit par se retrouver piégé dans les minéraux, les végétaux ou les animaux.
Avec un raisonnement comme ça, alors allons y, balancons le CO2 dans l' atmosphére. No problem. :-k
les ppm de CO2 qui augmentent ? No problem.
il y a des milliers de fois plus de vapeur d'eau dans l'atmosphère que de CO2 et on ne s'en porte pas plus mal.

Lorsque la vapeur se condense à 0°C dans l'atmosphère; elle absorbe du CO2 qui retombe avec elle sur terre et se fixe dans les minéraux

Plus de CO2 dans l'atmosphère ==> plus d'effet de serre ==> Plus de précipitations ==> plus de CO2 extrait de l'atmosphère et ramené sur terre

Le cycle est bouclé, juste une question de temps et ne me parle pas de cette arnaque foireuse de RCA
https://youtu.be/0pK01iKwb1U
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Re: Foret contre crédit carbone

Message par energy_isere » 13 nov. 2013, 21:47

mobar a écrit :
energy_isere a écrit :
mobar a écrit : .....Le bilan carbone du bois est bien "meilleur" que celui de la brique ou du béton, mais qu'est ce que cela peut bien faire puisque le CO2 tourne et finit par se retrouver piégé dans les minéraux, les végétaux ou les animaux.
Avec un raisonnement comme ça, alors allons y, balancons le CO2 dans l' atmosphére. No problem. :-k
les ppm de CO2 qui augmentent ? No problem.
il y a des milliers de fois plus de vapeur d'eau dans l'atmosphère que de CO2 et on ne s'en porte pas plus mal.

Lorsque la vapeur se condense à 0°C dans l'atmosphère; elle absorbe du CO2 qui retombe avec elle sur terre et se fixe dans les minéraux

Plus de CO2 dans l'atmosphère ==> plus d'effet de serre ==> Plus de précipitations ==> plus de CO2 extrait de l'atmosphère et ramené sur terre

Le cycle est bouclé, juste une question de temps et ne me parle pas de cette arnaque foireuse de RCA
Gros béta.
Ca n' est pas parce qu' il y a plus de CO2 stocké que ca résoud le probléme.
C' est parce qu' à la base il y a bien plus de CO2 émis que ca fini au bout du compte à stocker plus.
Mais dans le bilan il y a bien davantage de CO2 qui stationne dans l' atmosphére.

Mais si voulez marcher dans les pas de Oléotax et Nicias, libre à vous.

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Re: Foret contre crédit carbone

Message par phyvette » 13 nov. 2013, 21:54

energy_isere a écrit :C' est parce qu' à la base il y a bien plus de CO2 émis que ca fini au bout du compte à stocker plus.
Mangez des huîtres. La coquille stock du carbone pour des siècles.
Image Quand on a un javelin dans la main, tous les problèmes ressemblent à un T-72.

пошел на хуй пу́тин
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Re: Foret contre crédit carbone

Message par mobar » 13 nov. 2013, 22:23

energy_isere a écrit : Ca n' est pas parce qu' il y a plus de CO2 stocké que ca résoud le probléme.
C' est parce qu' à la base il y a bien plus de CO2 émis que ca fini au bout du compte à stocker plus.
Mais dans le bilan il y a bien davantage de CO2 qui stationne dans l' atmosphére.
Et alors, plus de CO2 dans l'atmosphère n'empêche pas les températures de la terre de stagner depuis 1997.

Ce qui réchauffe la terre ce n'est pas le CO2, c'est le soleil et quand le soleil est intercepté par plus de nuages il fait moins chaud
Le climat est une variable qui a ses propres mécanismes de régulation et croire que l'homme est capable de le faire dériver jusqu’à briser des équilibres millénaires en quelques décennies est la preuve d'une incommensurable vanité ou d'une insondable bêtise
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Re: Foret contre crédit carbone

Message par yvesT » 13 nov. 2013, 23:08

mobar a écrit :et croire que l'homme est capable de le faire dériver jusqu’à briser des équilibres millénaires en quelques décennies est la preuve d'une incommensurable vanité ou d'une insondable bêtise
"lol", on a la la racine du "climato scepticisme", c'est à dire en gros en être resté à une frontière "classique"(pas vraiment) homme et nature, nous si petites créatures !
Après il y a les chiffres, et les ordres de grandeurs.

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