Le pic aurait-il déjà été atteint ?
Modérateurs : Rod, Modérateurs
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- Charbon
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Dans un rapport récent de l'EIA tentant d'expliquer pourquoi les prix sont à ce niveau, une analyse apporte un élément intéressant sur l'anomalie "plateau de la production non précédé par une baisse des prix".
http://www.eia.doe.gov/emeu/steo/pub/sp ... price.html
Certains voient dans ce fait un signe fort de la survenue du peak-oil : la demande insatisfaite entraîne la hausse du prix, mais qui n'entraîne pas de hausse de la production, car celle-ci ne serait plus possible. On peut opposer - c'est mon avis - qu'en l'absence de pénurie alors que les stocks ont plutôt tendance à croître, il n'y a pas forcément besoin d'augmenter continuement la production, même si les prix sont élevés.
En parenthèse, il faut peut-être là distinguer demande et consommation effective. Actuellement la production répond semble-t-il parfaitement à la consommation, mais peut-être pas tout à fait à la demande.
Pour revenir au rapport de l'EIA, ils expliquent que dans un marché normal, les stocks et les prix évoluent de façon inverse : une augmentation des stocks induit une baisse des prix, une diminution une hausse. Mais, actuellement, le marche est dit "en contango ", c'est à dire que les prix futurs sont plus élevés pour les échéances lointaines que pour les échéances proches. Il en résulte qu’il semble logique d’augmenter les stocks puisque l’on pourra théoriquement vendre plus cher plus tard.
Une autre remarque intéressante de ce rapport concerne l’influence de la spéculation. Ils estiment que ce n’est pas, contrairement à ce qui est dit souvent, la spéculation qui provoque la hausse des prix, mais l’inverse : la hausse et l’incertitude sur les prix attirent les spéculateurs. Un de leurs arguments est que les prix ne baissent pas ou même montent lorsque les spéculateurs sont majoritairement short.
http://www.eia.doe.gov/emeu/steo/pub/sp ... price.html
Certains voient dans ce fait un signe fort de la survenue du peak-oil : la demande insatisfaite entraîne la hausse du prix, mais qui n'entraîne pas de hausse de la production, car celle-ci ne serait plus possible. On peut opposer - c'est mon avis - qu'en l'absence de pénurie alors que les stocks ont plutôt tendance à croître, il n'y a pas forcément besoin d'augmenter continuement la production, même si les prix sont élevés.
En parenthèse, il faut peut-être là distinguer demande et consommation effective. Actuellement la production répond semble-t-il parfaitement à la consommation, mais peut-être pas tout à fait à la demande.
Pour revenir au rapport de l'EIA, ils expliquent que dans un marché normal, les stocks et les prix évoluent de façon inverse : une augmentation des stocks induit une baisse des prix, une diminution une hausse. Mais, actuellement, le marche est dit "en contango ", c'est à dire que les prix futurs sont plus élevés pour les échéances lointaines que pour les échéances proches. Il en résulte qu’il semble logique d’augmenter les stocks puisque l’on pourra théoriquement vendre plus cher plus tard.
Une autre remarque intéressante de ce rapport concerne l’influence de la spéculation. Ils estiment que ce n’est pas, contrairement à ce qui est dit souvent, la spéculation qui provoque la hausse des prix, mais l’inverse : la hausse et l’incertitude sur les prix attirent les spéculateurs. Un de leurs arguments est que les prix ne baissent pas ou même montent lorsque les spéculateurs sont majoritairement short.
- GillesH38
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reste a expliquer les deux phénomènes que j'ai souligné en gras, si ce n'est pas par une limitation physique de l'offre par rapport à la demande souhaitée.Devenson a écrit :On peut opposer - c'est mon avis - qu'en l'absence de pénurie alors que les stocks ont plutôt tendance à croître, il n'y a pas forcément besoin d'augmenter continuement la production, même si les prix sont élevés .
Mais, actuellement, le marche est dit "en contango ", c'est à dire que les prix futurs sont plus élevés pour les échéances lointaines que pour les échéances proches.Il en résulte qu’il semble logique d’augmenter les stocks puisque l’on pourra théoriquement vendre plus cher plus tard.
...
On peut arguer (et c'est tout à fait plausible a mon avis vu la régularité inexorable de la hausse depuis quelques années, bien indépendante des considérations géopolitiques et climatiques) qui si la demande est actuellement satisfaite, c'est justement parce qu'il y a eu destruction de cette demande par la hausse du baril, pour qu'elle se satisfasse de l'offre limitée...vu qu'elle peut difficilement faire autrement !
L'augmentation des stocks veut juste dire qu'on a sous-estimé cette baisse de la demande, et pas que l'offre est amplement suffisante, sinon je ne vois aucune raison pour que les prix continuent à augmenter à ce rythme ! je rappelle qu'il y a seulement un an, 70 $ etait un record historique, et que maintenant ce serait un soulagement...
Zan, zendegi, azadi. Il parait que " je propage la haine du Hamas".
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Des commentaires qui confirment ce qui est dit ci-dessus :
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0 ... 170,0.htmlLe Monde a écrit :Selon les experts de BP, du cabinet PFC Energy et de Oil & Gas Journal, les compagnies nationales détiennent 65 % des réserves. Sur le tiers restant, les majors ont un accès limité à 19 % des ressources et un plein accès à seulement 16 %. Désormais, les vrais maîtres du monde de l'énergie siègent moins au board d'ExxonMobil ou de Shell qu'au conseil d'administration de Gazprom ou de Saudi Aramco.
Trop de mépris entraîne des méprises - Phyvette, ca 2007.
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Et la croissance négative de la production mensuelle de l'opep continue : -1,9% pour juillet 2006 par rapport à juillet 2005 d'après les chiffres de Platts.
Pénurie énergétique ! Le charbon paraît la seule alternative réaliste...
Elle est cependant inacceptable.
Surtout prenons garde au changement climatique !
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- Condensat
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La baisse de la consommation de carburant en 2005 m´a semble il été plus la conséquence des radars automatiques et du flicage routier "industriel", que de la hausse du prix à la pompe.sceptique a écrit :Par exemple, la consommation de carburant automobile a baissé en France pour la premiére fois en 2005.
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- Charbon
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Je ne sais pas si cela est significatif, mais on ne relève pas de diminution du kilométrage parcouru sur les Autoroutes du Sud de la France (ASF).
Comparaison 2005 vs 2004, pour le nombre de Km parcourus +0.8%
http://www.companynewsgroup.com/communi ... _id=106792
Comparaison 1er semestre 2006 vs 1er semestre 2005, pour le nombre de Km parcourus +1.9%
http://www.companynewsgroup.com/communi ... _id=111095
Au moins pour ce type de déplacement, il semble donc que les utilisateurs lèvent le pied, mais ne se déplacent pas moins.
Comparaison 2005 vs 2004, pour le nombre de Km parcourus +0.8%
http://www.companynewsgroup.com/communi ... _id=106792
Comparaison 1er semestre 2006 vs 1er semestre 2005, pour le nombre de Km parcourus +1.9%
http://www.companynewsgroup.com/communi ... _id=111095
Au moins pour ce type de déplacement, il semble donc que les utilisateurs lèvent le pied, mais ne se déplacent pas moins.
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- Kérogène
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à propos des signes d'arrivée du peak oil et de la transition..
quelqu'un a lu en détail ce document ? http://www.aph.gov.au/hansard/senate/commttee/S9515.pdf
Bakhtiari m'a pas l'air d'être un des plus optimistes
mais je ne sais pas trop quoi en penser.
quelqu'un a lu en détail ce document ? http://www.aph.gov.au/hansard/senate/commttee/S9515.pdf
Bakhtiari m'a pas l'air d'être un des plus optimistes

mais je ne sais pas trop quoi en penser.
be light, be sweet, be crude !
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- Condensat
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Petit récapitulatif:
Le Koweit
Question: Pourquoi ces déplétions "en chaine" arrivent elles au même moment, compte tenu du temps d'exploitation très grands de ces gisements?
Le Koweit
CantarelleIt was an incredible revelation last week that the second largest oil field in the world is exhausted and past its peak output.
et GhawarLe déclin du champ "Cantarell", le 2ème plus gros contributeur de la planète après Ghawar, annoncé en fin d'année dernière par la PEMEX, pourrait être bien pire que prévu. La production de Cantarell a atteint 2,155 MB/d est tombée en mai 2006 a 1,800 MB/D.
Les trois plus grands champs du monde entrent la même année en dépletion!In April 2006, a Saudi Aramco spokesman admitted that its mature fields are now declining at a rate of 8% per year, implying that Ghawar may have peaked.
Question: Pourquoi ces déplétions "en chaine" arrivent elles au même moment, compte tenu du temps d'exploitation très grands de ces gisements?
- Schlumpf
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oui. Depuis le temps qu'on l'attend ce PO, fallait bien qu'il arrive ! Ce sont des nouvelles qui lorsqu'elles sont mises les unes à côté des autres ne sont guère rassurantes. Pire, la suite de l'article sur Ghawar:
And at the Offshore Technology Conference a few months ago, experts were claiming that Ghawar was producing about 55% water. That means that more than half the fluid brought up the well is water!
"The big risk in Saudi Arabia is that Ghawar's rate of decline increases to an alarming point. That will set bells ringing all over the oil world because Ghawar underpins Saudi output and Saudi undergirds worldwide production."
On comprend mieux pourquoi l'Aramco se presse tant à essayer de mettre en production Manifa, malgré toute la difficulté qu'apporte les pétroles fournis par ce gisement.
Je crois qu'on peut effectivement dire que le monde est entré en 2006 en déplétion en ce qui concerne les pétroles "conventionnels". La nouvelle étant devenue quasiment un état de fait, les états correspondants n'ont plus de problème de conscience à communiquer sur la déplétion de leurs puits les plus spectaculaires.
Finalement c'est plutôt une bonne chose. Comme la déplétion est désormais évidente, la communication se fait d'une manière plus transparente.
EDIT: seule chose ennuyante: il va falloir changer le titre de ce fil ! Le pic a été atteint !
And at the Offshore Technology Conference a few months ago, experts were claiming that Ghawar was producing about 55% water. That means that more than half the fluid brought up the well is water!
"The big risk in Saudi Arabia is that Ghawar's rate of decline increases to an alarming point. That will set bells ringing all over the oil world because Ghawar underpins Saudi output and Saudi undergirds worldwide production."
On comprend mieux pourquoi l'Aramco se presse tant à essayer de mettre en production Manifa, malgré toute la difficulté qu'apporte les pétroles fournis par ce gisement.
Je crois qu'on peut effectivement dire que le monde est entré en 2006 en déplétion en ce qui concerne les pétroles "conventionnels". La nouvelle étant devenue quasiment un état de fait, les états correspondants n'ont plus de problème de conscience à communiquer sur la déplétion de leurs puits les plus spectaculaires.
Finalement c'est plutôt une bonne chose. Comme la déplétion est désormais évidente, la communication se fait d'une manière plus transparente.
EDIT: seule chose ennuyante: il va falloir changer le titre de ce fil ! Le pic a été atteint !
L'Homo sapiens se conjugue à la première personne du présent irresponsable...
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- Schlumpf
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oui. C'est assez "geil" (assez "fou" peut-être) comme disent les allemands de penser qu'on était là au moment des pics de Ghawar, Cantarell et Burgan, les trois plus importants champ de pétrole au monde.
Maintenant la prise de conscience s'effectuera lentement. D'autant plus que cela prendra un certain temps pour que cela se manifeste drastiquement à la pompe (en dehors des hausses de prix bien sûr: ce qui est rare est cher...)
Mais la prise de conscience sera difficile. Tout le monde sait au fond de soi que le pétrole ne durera pas éternellement. J'avais encore ne fusse que ce soir une discussion assez pathétique ou l'on m' écoutait avec ironie expliquer la fin de l'énergie bon marché et l'abomination que représente les rejets de Co2. Tout le monde s'en fout.
Maintenant la prise de conscience s'effectuera lentement. D'autant plus que cela prendra un certain temps pour que cela se manifeste drastiquement à la pompe (en dehors des hausses de prix bien sûr: ce qui est rare est cher...)
Mais la prise de conscience sera difficile. Tout le monde sait au fond de soi que le pétrole ne durera pas éternellement. J'avais encore ne fusse que ce soir une discussion assez pathétique ou l'on m' écoutait avec ironie expliquer la fin de l'énergie bon marché et l'abomination que représente les rejets de Co2. Tout le monde s'en fout.
Dernière modification par Schlumpf le 27 août 2006, 20:22, modifié 1 fois.
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"geil", c'est pas trop le mot que j'utiliserai et n'est pas trop mon état d'esprit à propos du PO. Je dirai plutot "naja...". Le futur est assez inquiétant et je ne suis pas vraiment content d'y etre meme si cela devait vraiment bien finir un jour.
Cela signifie plus de conflits entre états, plus de pollution et d'effet de serre, plus d'extremismes religieux et politique, crise économique, financière et monétaire.
Pour la réactions des populations et des politiques, je suis aussi très péssimistes. Il suffit de voir ce qui se passe au port de Marseille en ce moment.
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