Une question naïve.
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- Hydrogène
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Re: Une question naïve.
Aujourd'hui, pas de déplétion.
Dans 4 ou 5 ans ...
Dans 4 ou 5 ans ...
Trop tard, trop peu, trop cher, il n'y aura pas de miracle !!
Notre futur sera d'être la banlieue ouest de la Russie alors que celle-ci aura le regard tourné vers la Chine...
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- energy_isere
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Re: Une question naïve.
Ne confondez pas les termes ''dépletion'' et ''chute de production''.Yves a écrit :Aujourd'hui, pas de déplétion.
Dans 4 ou 5 ans ...
Dés lors qu' un champs entre en production, il se dépléte (il se ''vide'').
La production pétrolière mondiale n' est pas en baisse car les nouveaux champs permettent la baisse de production des autres champs.
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Re: Une question naïve.
Alturiak a parfaitement explicité ce que j'avais dit implicitement.evrard a écrit : salut Altiriak, faut vous mettre d'accord, parce que là je ne suis pas sûr de comprendre.
Tu dis que la production ne diminue pas grace aux mises en production qui compensent les 4 Mb/j à ajouter chaque année.
Donc pas de déplétion?
On ne peut pas remplacer les 4 Mb/j (peut être plus) de déclin annuel des puits existants par "autre chose" : nucléaire ou renouvelable. Et de loin s'en faut.
Le seul moyen est de mettre en production de nouvelles réserves de pétrole. Mais, ces dernières sont de plus en plus difficiles, couteuses et longues à mettre en production. Pour le moment, cela tient : on arrive même à augmenter légérement la production mais bien moins que ce qu'il faudrait pour soulager les prix et l'économie.
Cela explique d'ailleurs le début du fil : le coût d'extraction des dernières réserves atteint des sommets. D'où l'essentiel des 100$ par baril. Une part non négligeable étant due cependant à la spéculation.
Un autre phénomène vient compenser tout celà : les techniques s'améliorent sans cesse. Et tel genre de pétrole qui s'extrayait à par exemple 30$ le baril à une date donnée s'extrait plus tard à 20$ ...
Bref, la situation n'est pas statique et le facteur temps est vital. C'est même une bête question genre robinet : chaque année il faut remplacer les débits qui diminuent par de nouveaux "robinets". Sauf que, avant, les "nouveaux" robinets étaient facile à mettre en place. Ce qui n'est plus le cas.
Dernier point :l'économie a du mal avec un cout élevé du pétrole mais aussi avec une augmentation brutale du cout du baril.
Par exemple, il y a 15 ans, un baril à 60$ aurait été une catastrophe absolue. Maintenant on serait soulagé !
- Raminagrobis
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Re: Une question naïve.
Les 4 millions de b/j c'est juste pour compenser le déclin des gisements existants.
La population mondiale augmente de 1.1 % par an. Donc rien que pour garder constante la quantité de pétrole disponible par habitant, il faut encore un bon 800 000 barrils./jours par dessus ça.
Soit la moitié de l'Algérie.
La population mondiale augmente de 1.1 % par an. Donc rien que pour garder constante la quantité de pétrole disponible par habitant, il faut encore un bon 800 000 barrils./jours par dessus ça.
Soit la moitié de l'Algérie.
Toujours moins.
- kercoz
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Re: Une question naïve.
Peut on parler d'augmentation de production, qd les 4Mb/j sont compensés par un petrole qui necessite 3 l pour produire 4 l ? En réalité il faudrait produire 12 l pour les compenser ! sinon c'est comme si compensait 4 Mb par 1 Mb , ce qui serait in fino ressentit comme une augmentation de prix qui choperait un coef de 20 , 30 ou 50% .sceptique a écrit :
On ne peut pas remplacer les 4 Mb/j (peut être plus) de déclin annuel des puits existants par "autre chose" : nucléaire ou renouvelable. Et de loin s'en faut.
Le seul moyen est de mettre en production de nouvelles réserves de pétrole. Mais, ces dernières sont de plus en plus difficiles, couteuses et longues à mettre en production. Pour le moment, cela tient : on arrive même à augmenter légérement la production mais bien moins que ce qu'il faudrait pour soulager les prix et l'économie.!
L'Homme succombera tué par l'excès de ce qu'il appelle la civilisation. ( Jean Henri Fabre / Souvenirs Entomologiques)
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Re: Une question naïve.
On tend vers ça mais la moyenne doit encore être d'un baril consommé pour 6-10 produits non? 1 pour 3 pour le cas extrème des sables bitumineux.
Moi je pense qu'on arrivera jamais à 3 barils consommés pour 4 produits (EROI de 1.33). T'imagine, pour avoir sur le marché 90 M de b/j dont 4 à remplacer avec une telle EROI, il faudrait donc produire l'année suivante non pas 90 (86 + 4) mais 102 (86 + 16 (4 vendus et 12 consommés pour la production) M de b/j.
A côte de la faisabilité physique d'un tel machin même si l'énergie consommée (les 12 M de b) sont du gaz ou du charbon, le coût du baril serait insoutenable pour toute économie... Déjà qu'aujourd'hui 5.5-6% du PIB en facture énergétique c'est pas top...
Une EROI entre 2 et 1 qui devient tout doucement la norme et c'est la mort définitive de l'économie...
Moi je pense qu'on arrivera jamais à 3 barils consommés pour 4 produits (EROI de 1.33). T'imagine, pour avoir sur le marché 90 M de b/j dont 4 à remplacer avec une telle EROI, il faudrait donc produire l'année suivante non pas 90 (86 + 4) mais 102 (86 + 16 (4 vendus et 12 consommés pour la production) M de b/j.
A côte de la faisabilité physique d'un tel machin même si l'énergie consommée (les 12 M de b) sont du gaz ou du charbon, le coût du baril serait insoutenable pour toute économie... Déjà qu'aujourd'hui 5.5-6% du PIB en facture énergétique c'est pas top...
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Re: Une question naïve.
Tu sais bien qu'aujourd'hui, on a quelques mb/j qui sont de l’éthanol de maïs (puisque les stats sont "tous liquides").
Vu leur EROI global pitoyable, de disons 1,5 pour 1, et compte tenu que la plus grande partie est du gaz naturel pour l'engrais, on est dans une situation ou les 2-3 mb/j ajoutés l'ont été par consommation sans doute de 1mb/j ....
C'est un peu comme si un type achetais du pétrole, le mettait dans un trou, et que on compte comme production ce qui ressort ensuite de ce trou ...
Vu leur EROI global pitoyable, de disons 1,5 pour 1, et compte tenu que la plus grande partie est du gaz naturel pour l'engrais, on est dans une situation ou les 2-3 mb/j ajoutés l'ont été par consommation sans doute de 1mb/j ....
C'est un peu comme si un type achetais du pétrole, le mettait dans un trou, et que on compte comme production ce qui ressort ensuite de ce trou ...
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Re: Une question naïve.
Vu que l'augmentation de la population vient principalement des pays pauvres, on peut être certain que ces 1,1% de personnes en plus chaque année soit tous des consommateurs de produits pétroliers.Raminagrobis a écrit :La population mondiale augmente de 1.1 % par an. Donc rien que pour garder constante la quantité de pétrole disponible par habitant, il faut encore un bon 800 000 barrils./jours par dessus ça.
Sinon, est ce que le EROI peut atteindre un niveau stable, au moins pour plusieurs décennies?
Parce que tout le pétrole qu'on a consommé jusqu'à présent, n'a pas brûlé gratuitement si on peut dire. On l'a utilisé entre autre pour améliorer les technologies. Ce qui était impossible ou beaucoup trop cher il y a 30 ans, devient largement accessible maintenant. Est ce qu'on pourrait alors prolonger cette tendance?
Par exemple le coût d'exploitation des schistes bitumineux et autres pétroles non conventionnels est beaucoup trop élevé aujourd'hui, mais si on trouve les bonnes techniques, est ce que leur exploitation pourrait devenir rentable?
Une dernière chose qu'on peut difficilement prendre en compte, c'est le comportement humain: est ce que l'augmentation du prix du pétrole ne va pas profondément bouleverser nos comportements, donc diminuer la consommation, donc allonger les quantités disponibles?
- kercoz
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Re: Une question naïve.
Pour l'instant la solution choisie est de ne pas changer de comportement .....au prix de l' élimination de demandeurs pour que la demande colle a l' offre .Il te suffira de ne pas etre ds la prochaine charrette.evrard a écrit :: est ce que l'augmentation du prix du pétrole ne va pas profondément bouleverser nos comportements, donc diminuer la consommation, donc allonger les quantités disponibles?
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Re: Une question naïve.
Ouh, ça fait peur ce que tu dis là!kercoz a écrit :Pour l'instant la solution choisie est de ne pas changer de comportement .....au prix de l' élimination de demandeurs pour que la demande colle a l' offre .Il te suffira de ne pas etre ds la prochaine charrette.evrard a écrit :: est ce que l'augmentation du prix du pétrole ne va pas profondément bouleverser nos comportements, donc diminuer la consommation, donc allonger les quantités disponibles?
Que veux tu dire par "l'élimination de demandeurs"?
Par la propagande, ou par des moyens plus directs...
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Re: Une question naïve.
Oui ! mais si , il y a brutalement trop d' un coup de demandeurs en passent d' etre sortis . Ceux-ci risquent de se rebeller jusqu' au point de casser le systeme . Ainsi , dans un systeme qui " enrichie " tjrs les mêmes , si celui-ci casse , les bénificiaires à terme ( si il y en a ) pourraient ne plus etre les mêmes .kercoz a écrit :Pour l'instant la solution choisie est de ne pas changer de comportement .....au prix de l' élimination de demandeurs pour que la demande colle a l' offre .Il te suffira de ne pas etre ds la prochaine charrette.evrard a écrit :: est ce que l'augmentation du prix du pétrole ne va pas profondément bouleverser nos comportements, donc diminuer la consommation, donc allonger les quantités disponibles?
- energy_isere
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Re: Une question naïve.
evrard a écrit : ....
Par exemple le coût d'exploitation des schistes bitumineux et autres pétroles non conventionnels est beaucoup trop élevé aujourd'hui, mais si on trouve les bonnes techniques, est ce que leur exploitation pourrait devenir rentable?
Une dernière chose qu'on peut difficilement prendre en compte, c'est le comportement humain: est ce que l'augmentation du prix du pétrole ne va pas profondément bouleverser nos comportements, donc diminuer la consommation, donc allonger les quantités disponibles?

Mais les tar sands (sables bitumneux) sont bien sur rentables.
Lis ce fil (un de plus

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Re: Une question naïve.
comme le dit energy_isere les tar sands sont rentables. De bons indicateurs sont le prix et le volume produit. Tant que le volume était très faible (voire nul) on pouvait en déduire la non rentabilité. Disons que les investisseurs faisaient de la veille technologique.
Maintenant les volumes sont significatifs : c'est rentable. Sinon on aurait des investisseurs qui mettent des G$ sur la table pour vendre à perte !
En allant plus loin et plus fort dans les économies on pourrait même voir une stabilisation, voire une décrue (sur une petite période) des prix. En attendant un relâchement des efforts. Et hop retour à la hausse. Bref, cela s'appelle le marché des matières premières dont le comportement est nettement plus prévisible (sain ?) que celui des marchés financiers.
Bref, le mécanisme est lent et insidieux, en aucun cas brutal.
On peut seulement en déduire qu'il faut une forte augmentation du prix pour détruire une petite partie de la demande.
Maintenant les volumes sont significatifs : c'est rentable. Sinon on aurait des investisseurs qui mettent des G$ sur la table pour vendre à perte !
Mais cela n'est pas brutal ! La production ne chute même pas encore ! Simplement le prix augmente pour détruire le 1 ou 2 pourcent de demande excédentaire. Et encore cela n'exclut pas autant de consommateurs. Une partie de cette destruction de la demande vient simplement des économies de pétrole que chacun fait. Il faut dire que l'incitation devient forte.CP3 a écrit :kercoz a écrit :evrard a écrit : Oui ! mais si , il y a brutalement trop d' un coup de demandeurs en passent d' etre sortis . Ceux-ci risquent de se rebeller jusqu' au point de casser le systeme . Ainsi , dans un systeme qui " enrichie " tjrs les mêmes , si celui-ci casse , les bénificiaires à terme ( si il y en a ) pourraient ne plus etre les mêmes .
En allant plus loin et plus fort dans les économies on pourrait même voir une stabilisation, voire une décrue (sur une petite période) des prix. En attendant un relâchement des efforts. Et hop retour à la hausse. Bref, cela s'appelle le marché des matières premières dont le comportement est nettement plus prévisible (sain ?) que celui des marchés financiers.
Bref, le mécanisme est lent et insidieux, en aucun cas brutal.
On peut seulement en déduire qu'il faut une forte augmentation du prix pour détruire une petite partie de la demande.
- kercoz
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Re: Une question naïve.
Ce qui permet a certains d 'affirmer que le chomage accru et la pauperisation en cours a pour origine une crise "économique" sans lien avec le petrolesceptique a écrit :
Bref, le mécanisme est lent et insidieux, en aucun cas brutal.
On peut seulement en déduire qu'il faut une forte augmentation du prix pour détruire une petite partie de la demande.
pour" brutal", ça dépend si tu es ds la charrette ou pas ! (ou ta femme ou ton gosse) . Les stats ne sont pas "brutales".
Une réduction "répartie" de la demande par le prix serait me semble t il insupportable pour les individus et pour le système (écroulement du consumérisme)
L'Homme succombera tué par l'excès de ce qu'il appelle la civilisation. ( Jean Henri Fabre / Souvenirs Entomologiques)
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Re: Une question naïve.
Le passage à une exploitation massive du pétrole de sable serait une Catastrophe pour l' environnement . Non seulement , cela ferait exploser les émissions de C02 .Cela, sans compter ,l' impact sur les paysages , puis la pollution engendré par l' utilisation de solvants et le déversement d' eau usé .
Enfin , et heureusement ,bien que le cout de production d' un baril de pétrole issus des sables bitumeux soit relativement bas ( bien plus haut , cependant , que la production d' un baril de pétrole conventionel ) , le cout d' investissement pour l' obtention supplémentaire d' un baril est, en revanche , très élevé ( 3 x le conventionel ) , ce qui tendra donc à plomber tout projet massif d' investissement .
Enfin , et heureusement ,bien que le cout de production d' un baril de pétrole issus des sables bitumeux soit relativement bas ( bien plus haut , cependant , que la production d' un baril de pétrole conventionel ) , le cout d' investissement pour l' obtention supplémentaire d' un baril est, en revanche , très élevé ( 3 x le conventionel ) , ce qui tendra donc à plomber tout projet massif d' investissement .