[Chiffres] Surveillons les prédictions de l'EIA (agence US)

[fastolfe]

Que signifie le fait que les prévisions de production pour 2009 soient égales voire légèrement inférieures aux prévisions de consommation ? Que la production tente de suivre à la baisse la demande ? Que la production plafonne ? Ou rien du tout, ces chiffres étant peu précis...
Pour 2008 c'est plutôt l'inverse.

[parisse]

Il est de plus en plus improbable que la production soit capable de remonter rapidement vu le gel des investissements et la dépletion continue des champs actuels. Pour moi, on reste donc dans le scénario d'un plateau plus ou moins masqué par la crise economique jusqu'en 2010, avec probablement le début d'une glissade de plus en plus accentuée après 2012.

a mon avis prevoir le debut de la glissade en 2012 est un peu pessimiste, car les grands projets devraient contrebalancer la depletion jusqu'en 2012, ensuite on a environ 1 an de depletion en baisse de quotas, je vois plutot un nouveau coup de semonce prix/recession vers 2012, si les prix se maintiennent ou augmentent d'ici la, on peut avoir suffisamment de projets qui se mettent en branle pour faire durer le plateau en tole ondulee peut-etre jusqu'en 2020.

[energy_isere]

bon, cette fois, une petite MAJ s'impose...

Merci Gilles !

[Yves]

Ben en tout cas, ils font toujours de prévision de croissance; même s'il revoient le point de départ à la baisse, après, ça monte toujours pour eux....

Comme ça fait pratiquement un an que ça baisse, ptete qu'un jour y en aurra un qui découvrira les dérivées négatives et dira à ses copains "mais pourtant, elle diminue !"

[Glycogène]

Sauf que là, ça n'est pas irréaliste : ça correspond bien à la capacité de production actuelle, contrairement aux années précédentes.

[Yves]

C'est pas géologiquement irréaliste, mais économiquement ça pourrait l'être : y a pas de croissance (du PIB) en vue avant 2010 ... et on l'annonce très faible, et c'est une vue faite pas les optimistes.

Plus de 1% de demande en plus entre l'automne 2009 et le printemps 2010...
Et encore 1% de plus d'ici la fin 2010 ?
Ca cadre avec les prévisions optimistes des economistes ... On sait à quel point ils ont vu juste jusqu'à présent ...

Et puis on n'a pas encore les info sur l'effet de la crise sur les grands projets dans le tuyau. Peu de chance que ça les avance.

[GillesH38]

il faut quand même remarquer que bien que la demande ait fortement baissé, on est à nouveau à 60 $, ce qui il y a quelques années etait considéré comme un prix bien trop élevé. D'autre part comme le remarque fastolfe les prévisions sont loin d'être un net excès de l'offre sur la demande. L'explication du prix à 60 $ par une spéculation à la hausse ou un excès de liquidités me semble franchement intenable dans la conjoncture actuelle. D'autre part il est clair que la production de conventionnel à piqué autour de 2005. Bref, tout concorde sur le fait que nous sommes deja entré dans la période où la ressource devient de plus en plus chère, avec un prix marginal pesant sur le marché s'élevant continuellement (ce qui est la définition économique du pic après tout...) Ca m'étonnerait donc qu'on tienne très longtemps cette valeur de la production dans ces conditions...

[Thy]

Les chiffres intègrent-ils aussi les BTL?

[hyperion]

oui, c'est tout liquide, gaz nat liquide, mbte et ethanol

[energy_isere]

Bon article sur le blogenergie :

Pour l'Energy Information administration une seule voie possible: business as usual!
Par Raymond Bonnaterre

"The expectation that, any significant technological advances, liquids will continue to be the primary energy sources in world's transportation sector" envoyez, c'est pesé! Tel est le jugement sans appel de l'EIA. C'est noir ou c'est blanc. General Motors, Chrysler et Ford vont pouvoir reprendre leurs productions comme avant. Les milliers de technologues qui travaillent pour développer et industrialiser les futurs véhicules électriques ou hybrides rechargeables au secteur, peuvent aller se rhabiller. Leurs efforts même en 2030 n'auront aucun effet visible. Quand à ceux qui veulent réduire les consommations par deux par récupération d'énergie au freinage, amélioration des rendements des moteurs, allègement des véhicules, optimisation des frottements des pneumatiques, etc., leurs efforts comptent pour peanuts pour ces Messieurs de l'Administration. Ne parlons pas des projets de TGV! Alors l'EIA ressort son ancien éventail d'imprévisions sur les futures consommations de pétrole dans le monde. Choisissez votre courbe, il y en a pour tous les goûts et toutes les humeurs du moment (FIG.).

Des hausses de consommations annuelles mondiales de 0,2% à 1,5% avec des contributions des pays OCDE entre -0,5% si le pétrole est cher et +0,5% s'il est bradé, associées à des contributions des NON-OCDE de 1,1% à 2,5% selon la conjoncture et les prix. Un vrai Catalogue de la Redoute, je vous dis! J'espère qu'ils ne sont pas très cher payés à l'EIA pour pondre de telles banalités.

http://www.leblogenergie.com/2009/05/po ... usual.html

[fastolfe]

Jolies courbes.
Pour 2080, ils doivent déjà nous prévoir 200 millions de barrils par jour non ?

[parisse]

Ben, ce n'est pas si mal que ca, la portion jusque 2020 de la courbe bleue ne parait pas completement irrealiste!

[fastolfe]

entre la courbe du bas et celle du haut ils ont en effet de grandes chances d'être dans les clous
enfin jusqu'en 2020, et d'ici là ils auront peut être le temps de refaire leurs calculs

[mrlargo]

La courbe du bas, même pas sûr en cas de 2eme crise superposée à la premère...

[Cloverfield Alone]

Après l’Agence Internationale de l’Energie, c’est au tour de l’EIA, l’agence américaine chargée de la prospective en la matière, de réviser elle aussi drastiquement à la baisse ses prévision de production pétrolière pour les années qui viennent. Alors que son rapport 2007 tablait sur 107 millions de barils de pétrole par jour (mb/j) en 2030, l’édition 2009 ne prévoit plus qu’une production de 93 mb/j, en diminution de 14 mb/j. Même si le terme de « pic pétrolier » est soigneusement évité par les agences, le consensus semble désormais établi : la production ne dépassera pas les 100 Mb/j. Ce nouveau paysage de rareté croissante désormais admise implique que nous allons devoir négocier une porte fort étroite, délimitée par les capacités de montée en puissance des liquides non conventionnels, la réduction de l’intensité énergétique, mais d’abord et avant tout par la compétition des émergents, à commencer par la Chine, qui selon l’agence US de l’énergie deviendra le premier consommateur mondial dans les cinq ans. Si l’équation énergétique n’est pas maîtrisée rapidement - mais quel est le problème planétaire qui aujourd’hui ne présente pas un caractère d’urgence ? - le monde risque de subir des chocs dévastateurs, de l’alimentation mondiale à l’économie, sur fond de tensions stratégiques pour s’assurer les quelques nouvelles ressources disponibles, avertit Michael T. Klare qui propose ici son analyse du dernier rapport de l’EIA.

Source: http://contreinfo.info/article.php3?id_article=2761