[Chiffres] Surveillons les prédictions de l'EIA (agence US)

[GillesH38]

en tout cas, c'est la version basse qui est mise sur la page du site !

http://www.eia.doe.gov/oiaf/forecasting.html

la comparaison avec les anciennes courbes qui montaient gaillardement en ligne droite est déjà stupéfiante. L'EIA a tourné casaque et prévoit officiellement un plateau jusqu'en 2020. Il faut savoir que dans toutes leurs prédictions, ils n'utilisent que des projections économiques après 2015 , et pas des études géologiques : personne n'a aucune idée des gisements qui vont être mis en production après cette date. Le plateau après cette date, et la légère remontée jusqu'en 2030, relèvent donc de la pure méthode Coué. Ils ont fait la moitié du travail en reconnaissant le plateau, combien de temps vont-ils mettre à faire l'autre moitié en reconnaissant la baisse ?

[Raminagrobis]

Après l’Agence Internationale de l’Energie, c’est au tour de l’EIA, l’agence américaine chargée de la prospective en la matière, de réviser elle aussi drastiquement à la baisse ses prévision de production pétrolière pour les années qui viennent. Alors que son rapport 2007 tablait sur 107 millions de barils de pétrole par jour (mb/j) en 2030, l’édition 2009 ne prévoit plus qu’une production de 93 mb/j, en diminution de 14 mb/j. Même si le terme de « pic pétrolier » est soigneusement évité par les agences, le consensus semble désormais établi : la production ne dépassera pas les 100 Mb/j. Ce nouveau paysage de rareté croissante désormais admise implique que nous allons devoir négocier une porte fort étroite, délimitée par les capacités de montée en puissance des liquides non conventionnels, la réduction de l’intensité énergétique, mais d’abord et avant tout par la compétition des émergents, à commencer par la Chine, qui selon l’agence US de l’énergie deviendra le premier consommateur mondial dans les cinq ans. Si l’équation énergétique n’est pas maîtrisée rapidement - mais quel est le problème planétaire qui aujourd’hui ne présente pas un caractère d’urgence ? - le monde risque de subir des chocs dévastateurs, de l’alimentation mondiale à l’économie, sur fond de tensions stratégiques pour s’assurer les quelques nouvelles ressources disponibles, avertit Michael T. Klare qui propose ici son analyse du dernier rapport de l’EIA.

Source: http://contreinfo.info/article.php3?id_article=2761

J'adore ce genre de révisions qd même. En l'espace de deux ans, on raie d'un trait de plume l'équivalent de l'Arabie Saoudite+l'Iran

Quand à la Chine qui deviendrait consommateur n°1 en 5 ans, ça me parait qd même un délai très court. en 2008 la Chine a consommé 8 Mb/j en hausse de 3.3% tout rond et les USA 19.4 Mb/j en baisse de 6.4%.
Au passage on ne peut plus dire comme on le disait depuis 20 ans que les USA consomment un quart du pétrole mondial. Maintenant c'est 22% donc plus proche du cinquième que du quart.

Même en maintenant ce taux de croissance pour la Chine et ce taux de décroissance pour les Etats Unis constants, les courbes ne se croisent qu'en 2018.

[GillesH38]

J'adore ce genre de révisions qd même. En l'espace de deux ans, on raie d'un trait de plume l'équivalent de l'Arabie Saoudite+l'Iran

bah oui mais comme on avait besoin d'une nouvelle Arabie Saoudite, d'une Russie, et d'un Iran en plus, que personne n'avait aucune idée d'ou on pourrait les trouver, c'est pas difficile . Et à mon avis, c'est loin d'être fini ...

[horco]

Quand à la Chine qui deviendrait consommateur n°1 en 5 ans, ça me parait qd même un délai très court. en 2008 la Chine a consommé 8 Mb/j en hausse de 3.3% tout rond et les USA 19.4 Mb/j en baisse de 6.4%.

Je pense qu'il parle plus en terme "énergie totale primaire", en effet selon BP :

2007
US : 2359.6 Mtep
Chine : 1862.8 Mtep

2008
US : 2299.0 Mtep (-2,8%)
Chine : 2002.5 Mtep (+7,2%)

L'écart fond !

[energy_isere]

Le futur énergétique dessine la géopolitique de demain, par Michael T. Klare

15 juin 2009

Après l’Agence Internationale de l’Energie, c’est au tour de l’EIA, l’agence américaine chargée de la prospective en la matière, de réviser elle aussi drastiquement à la baisse ses prévision de production pétrolière pour les années qui viennent. Alors que son rapport 2007 tablait sur 107 millions de barils de pétrole par jour (mb/j) en 2030, l’édition 2009 ne prévoit plus qu’une production de 93 mb/j, en diminution de 14 mb/j. Même si le terme de « pic pétrolier » est soigneusement évité par les agences, le consensus semble désormais établi : la production ne dépassera pas les 100 Mb/j. Ce nouveau paysage de rareté croissante désormais admise implique que nous allons devoir négocier une porte fort étroite, délimitée par les capacités de montée en puissance des liquides non conventionnels, la réduction de l’intensité énergétique, mais d’abord et avant tout par la compétition des émergents, à commencer par la Chine, qui selon l’agence US de l’énergie deviendra le premier consommateur mondial dans les cinq ans. Si l’équation énergétique n’est pas maîtrisée rapidement - mais quel est le problème planétaire qui aujourd’hui ne présente pas un caractère d’urgence ? - le monde risque de subir des chocs dévastateurs, de l’alimentation mondiale à l’économie, sur fond de tensions stratégiques pour s’assurer les quelques nouvelles ressources disponibles, avertit Michael T. Klare qui propose ici son analyse du dernier rapport de l’EIA.

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Traduit en Fraçais sur contreinfo.
http://contreinfo.info/article.php3?id_article=2761

A noter :

Toutes les dernières éditions du rapport prévoyaient que la Chine finira par dépasser les États-Unis, devenant le premier consommateur d’énergie au monde. Ce qui est remarquable dans le rapport 2009, c’est la rapidité à laquelle il indique que cela va se produire. Le rapport de 2006 estimait que la Chine passerait en première position en 2026-2030, le rapport 2007 tablait sur 2021-2024, en 2008 il plaçait l’échéance en 2016-2020. Cette année, l’EIA prévoit que la Chine dépassera les États-Unis entre 2010 et 2014.

[GillesH38]

en regardant de plus près le site, ça ne semble pas avoir bougé tant que ça en fait ! comme le montre le graphique de Bonnaterre rappelé par Energy, la scénario de référence est toujours à 107 Mb/J (c'est la consommation US qui plafonne...). Seul le scénario "prix hauts" baisse. Ce qui est d'ailleurs en contradiction flagrante avec le discours qu'il faut des prix élevés pour que les gisements soient rentables , mais bon. Est ce que c'est ce "scénario bas" qui est nouveau par rapport à l'année dernière ?

sinon pour le STEO, ça n'a pas beaucoup changé ce mois ci, j'attends un mois pour la MAJ.

[energy_isere]

un mois aprés le BP report 2009, le World Energy Outlook 2009 de l' EIA.



La page Index : http://www.eia.doe.gov/oiaf/ieo/index.html

[horco]

un mois aprés le BP report 2009, le World Energy Outlook 2009 de l' EIA.


La page Index : http://www.eia.doe.gov/oiaf/ieo/index.html

Ils sont incorrigibles, ils prévoient encore 106 Mb/j en 2030

[horco]

Bon comme les chiffres de juin sont sortis, je vous propose un petit point sur le 1er semestre 2009 par rapport à 2008 !


Les gadins habituels (Mexique et mer du nord) mais aussi l'inde et la chine.
La Chine qui vient officiellement d'annoncer une baisse de 1% (contre -0.34% pour l'EIA qui est toujours un poil optimiste ) et qui prévoit une baisse de 2% pour l'année (afin de préserver les gisements de l'est du pays selon pétrochina ).
Pour d'autres pas de problème malgré la crise ( Canada, Brésil, Kazakhstan..), même les US ont leur production qui augmente légèrement.
Le plus surprenant c'est la Russie qui après une légère baisse en 2008 redresse la barre en ce début d'année (alors pic ou pas pic).
Ce qui nous donne pour le Non OPEC une petite progression (à vérifier dans les mois qui viennent).

Du côté de l'OPEC, ce n'est évidemment pas la même histoire. Les quotas ont été bien réduit mais tous n'ont pas l'air de faire le même effort (exemple l'Iran).
Pour l'Irak qui n'est pas soumis aux mêmes règles que les autres pays, l'augmentation de la production a bien du mal à se mettre en place !
Quant aux autres liquides qui eux n'entrent pas dans les quotas, alors là on se lâche.

[Raminagrobis]

un mois aprés le BP report 2009, le World Energy Outlook 2009 de l' EIA.


La page Index : http://www.eia.doe.gov/oiaf/ieo/index.html

Ils sont incorrigibles, ils prévoient encore 106 Mb/j en 2030

Celà dit, même eux semblent reconnaitre que la consommationv de pétrole dans l'OCDE n'augmentera plus jamais significativement.

[hyperion]

STEO stable.
c'est un plateau depuis Q3 2004 jusqu'en 2010, enfin s'il tient aussi longtemps.....
à 84 mbj avec petite pointe à 85 fin 2007 et 2008

[Raminagrobis]

lien : chiffres consolidés du mois de mai.

Le Mexique, la Norvège, l'Egypte et le Danemark enfoncent le plancher (plus bas chiffre meensuel depuis leur pic). La Norvège en particulier est sous les 1.9 Mb/j en mai (début des arrêts estivaux des plates-formes pour entretien?)
L'Azerbaijan est au dessus du million de b/j.
Les USA repassent surprenemment au dessus des 9 Mb/j, c'est la première fois depuis 2002.
Bonne tenue surprenante aussi de la Russie, qui se maintien environ 110 kb/j au dessus des chiffres de 2008, au niveau de 2007.
A noter aussi que les chiffres du Soudan ont été révisés, et montrent que le pays plafonne depuis le dernier trimestre 2007, malgrès l'arrivée d'un nouveau gisement au mois de mars. Il est possible que le pays ait passé le pic.
Ah aussi, noter que la Grande Bretagne est clairement repassée en dessous des chiffres de juste avant l'arrivée (janvier 2007) de Buzzard, sans doute son dernier géant, qui produit 200 kb/j.


globalement, sur les cinq premier mois, production non opec en très légère hausse, mais production de l'opep réduite de 2.4 Mb/j en réaction à la baisse de la demande. si on ahjoute à ca les nouveaux gisements (notamment Khurais en arabie saoudite), moins l'érosion de capacité, l'OPEP a peut être 4Mb/j de capacité de réserve actuellement

[sceptique]

Les USA repassent surprenemment au dessus des 9 Mb/j, c'est la première fois depuis 2002.

Cela fait longtemps que la production US m'intrigue : en effet, depuis le pic de 1970 le déclin annuel moyen est très, très faible. Et si le déclin mondial prenait le même chemin ?
On objectera que de nouvelles "provinces" ont été découvertes (Alaska, Golfe du Mexique ...), de nouvelles techniques sont apparues, certes.

Mais tout cela, nouvelles provinces, nouvelles technologies, peut aussi arriver au niveau mondial. A condition que le prix du baril soit un stimulant suffisant.

Du coup, les effets du PO seraient (presque) imperceptibles

[GillesH38]

STEO stable.
c'est un plateau depuis Q3 2004 jusqu'en 2010, enfin s'il tient aussi longtemps.....
à 84 mbj avec petite pointe à 85 fin 2007 et 2008

la production étant probablement plus guidée par la demande que par l'offre actuellement, il y a peu de changements à attendre, tant que la baisse physique n'a pas rattrapé le niveau de la demande. Je vais donc probablement espacer les graphiques . Attendons le 2e choc pour reprendre le boulot !

[GillesH38]

Les USA repassent surprenemment au dessus des 9 Mb/j, c'est la première fois depuis 2002.

Cela fait longtemps que la production US m'intrigue : en effet, depuis le pic de 1970 le déclin annuel moyen est très, très faible. Et si le déclin mondial prenait le même chemin ?
On objectera que de nouvelles "provinces" ont été découvertes (Alaska, Golfe du Mexique ...), de nouvelles techniques sont apparues, certes.

Mais tout cela, nouvelles provinces, nouvelles technologies, peut aussi arriver au niveau mondial. A condition que le prix du baril soit un stimulant suffisant.

le problème c'est que c'est DEJA aussi arrivé au niveau mondial, avec l'off shore et la Mer du Nord en plus des ressources américaines . Pour les US, ça repose sur "les autres territoires que les 48 états inférieurs". Ils sont où "les autres territoires que sur la Terre" ??

Pour le problème du prix, il faut juste boucler le raisonnement offre-demande : à quoi sert qu'un prix élevé offre de nouvelles ressources si à ce prix là, le nombre de demandeurs décroît ?

Du coup, les effets du PO seraient (presque) imperceptibles

vu d'un extraterrestre qui regarderait notre mode de vie au téléscope, les effets de la crise sont effectivement imperceptibles .