La difficulté à imposer la pila à combustible
Publié : 01 déc. 2005, 16:11
Déchèche AFP du 01/12/2005
http://fr.news.yahoo.com/01122005/202/v ... tible.html
PARIS (AFP) - Si des centaines de véhicules roulent d'ores et déjà dans le monde grâce à une pile à combustible, cette technologie ne s'imposera pas tant qu'elle restera aussi chère et que les gouvernements ne feront pas une priorité de la lutte contre le réchauffement de l'atmosphère, a estimé jeudi l'Agence internationale de l'Energie (AIE).
"Les gouvernements doivent adopter des politiques volontaristes pour réduire les émissions de gaz carbonique. Il faut aussi réduire drastiquement le coût de ces technologies. Si ces deux conditions ne sont pas remplies, il sera très difficile aux piles à combustibles d'atteindre la masse critique nécessaire pour décoller commercialement", a estimé Giorgo Simbolotti, l'un des auteurs d'un rapport consacré par l'AIE à cette technologie "propre".
Dans l'hypothèse la plus favorable, les véhicules mus par une pile à combustible à l'hydrogène pourraient être commercialisés à partir de 2025 et représenteraient 30% du parc automobile en 2050, soit 700 millions de véhicules. La consommation mondiale de pétrole en serait ainsi réduite de 13%.
Avec l'apport d'autres technologies nouvelles, un tel développement du parc mondial de ce type de véhicule permettrait de diminuer de moitié d'ici 2050 les émissions de gaz carbonique, principal fautif du réchauffement de la planète, pronostique l'agence, qui présentera ses conclusions la semaine prochaine au sommet sur le climat de Montréal.
La pile à combustible, dont le principe est connu depuis la fin du XIXème siècle, produit simultanément de l'électricité et de la chaleur à partir d'une réaction chimique entre l'oxygène de l'air et l'hydrogène.
Cette technologie offre un excellent rendement énergétique et a un impact réduit sur l'environnement, car elle ne produit ni suies, ni gaz polluants.
Mais elle très chère. Une pile à combustible coûte actuellement 2.000 dollars par kilowatt d'énergie produite. Il faudrait ramener ce coût à 100/200 USD pour engager une production de masse, tout en sachant que le coût des moteurs actuels de voiture est de l'ordre de 50 USD par kilowatt.
"L'opinion publique a aussi beaucoup d'idées fausses" sur l'hydrogène, a souligné devant la presse le directeur exécutif de l'AIE Claude Mandil.
"La principale est que l'on ne peut pas extraire l'hydrogène d'un puits, comme le pétrole". Or, "l'hydrogène, comme l'électricité, il faut le fabriquer", notamment à partir du très polluant charbon. Une utilisation accrue de l'hydrogène impliquera d'améliorer les techniques de capture et de stockage du gaz carbonique dégagé lors de sa fabrication, a rappelé M. Mandil.
L'AIE estime qu'il faut diviser de trois à dix fois le coût de revient actuel de l'hydrogène, actuellement de l'ordre de 50 dollars par gigajoule (soit l'équivalent de 8 kilogrammes d'hydrogène), pour que les voitures à pile à combustible puissent être compétitives. Il faudrait y ajouter 1 à 2 USD/Gj pour refléter le coût des pipelines d'acheminement, 7 à 10 USD/Gj pour les installations de cryogénisation et de 3 à 6 USD/Gj pour les stations-services.
Les voitures seront également difficiles à construire à des prix compétitifs, car l'hydrogène est un gaz très peu dense. Pour le stocker, il faut donc le comprimer très fort (jusqu'à 700 fois la pression atmosphérique) ou le geler à -253° C. Les technologies existent mais leur coût est très élevé, y compris du point de vue énergétique, puisque jusqu'à 60% de l'énergie de l'hydrogène embarqué dans une voiture pourrait être consommé dans son stockage.
Pour l'AIE, le développement de la pile à combustible rendra nécessaire dans le demi-siècle des investissements additionnels pouvant atteindre 1.000 milliards de dollars dans les pipelines de transport, 700 mds USD dans les stations-services et 2.300 milliards de dollars dans les véhicules.
Une somme colossale, à comparer toutefois aux 16.000 milliards de dollars que la planète devra investir dans l'énergie d'ici 2030.
http://fr.news.yahoo.com/01122005/202/v ... tible.html
PARIS (AFP) - Si des centaines de véhicules roulent d'ores et déjà dans le monde grâce à une pile à combustible, cette technologie ne s'imposera pas tant qu'elle restera aussi chère et que les gouvernements ne feront pas une priorité de la lutte contre le réchauffement de l'atmosphère, a estimé jeudi l'Agence internationale de l'Energie (AIE).
"Les gouvernements doivent adopter des politiques volontaristes pour réduire les émissions de gaz carbonique. Il faut aussi réduire drastiquement le coût de ces technologies. Si ces deux conditions ne sont pas remplies, il sera très difficile aux piles à combustibles d'atteindre la masse critique nécessaire pour décoller commercialement", a estimé Giorgo Simbolotti, l'un des auteurs d'un rapport consacré par l'AIE à cette technologie "propre".
Dans l'hypothèse la plus favorable, les véhicules mus par une pile à combustible à l'hydrogène pourraient être commercialisés à partir de 2025 et représenteraient 30% du parc automobile en 2050, soit 700 millions de véhicules. La consommation mondiale de pétrole en serait ainsi réduite de 13%.
Avec l'apport d'autres technologies nouvelles, un tel développement du parc mondial de ce type de véhicule permettrait de diminuer de moitié d'ici 2050 les émissions de gaz carbonique, principal fautif du réchauffement de la planète, pronostique l'agence, qui présentera ses conclusions la semaine prochaine au sommet sur le climat de Montréal.
La pile à combustible, dont le principe est connu depuis la fin du XIXème siècle, produit simultanément de l'électricité et de la chaleur à partir d'une réaction chimique entre l'oxygène de l'air et l'hydrogène.
Cette technologie offre un excellent rendement énergétique et a un impact réduit sur l'environnement, car elle ne produit ni suies, ni gaz polluants.
Mais elle très chère. Une pile à combustible coûte actuellement 2.000 dollars par kilowatt d'énergie produite. Il faudrait ramener ce coût à 100/200 USD pour engager une production de masse, tout en sachant que le coût des moteurs actuels de voiture est de l'ordre de 50 USD par kilowatt.
"L'opinion publique a aussi beaucoup d'idées fausses" sur l'hydrogène, a souligné devant la presse le directeur exécutif de l'AIE Claude Mandil.
"La principale est que l'on ne peut pas extraire l'hydrogène d'un puits, comme le pétrole". Or, "l'hydrogène, comme l'électricité, il faut le fabriquer", notamment à partir du très polluant charbon. Une utilisation accrue de l'hydrogène impliquera d'améliorer les techniques de capture et de stockage du gaz carbonique dégagé lors de sa fabrication, a rappelé M. Mandil.
L'AIE estime qu'il faut diviser de trois à dix fois le coût de revient actuel de l'hydrogène, actuellement de l'ordre de 50 dollars par gigajoule (soit l'équivalent de 8 kilogrammes d'hydrogène), pour que les voitures à pile à combustible puissent être compétitives. Il faudrait y ajouter 1 à 2 USD/Gj pour refléter le coût des pipelines d'acheminement, 7 à 10 USD/Gj pour les installations de cryogénisation et de 3 à 6 USD/Gj pour les stations-services.
Les voitures seront également difficiles à construire à des prix compétitifs, car l'hydrogène est un gaz très peu dense. Pour le stocker, il faut donc le comprimer très fort (jusqu'à 700 fois la pression atmosphérique) ou le geler à -253° C. Les technologies existent mais leur coût est très élevé, y compris du point de vue énergétique, puisque jusqu'à 60% de l'énergie de l'hydrogène embarqué dans une voiture pourrait être consommé dans son stockage.
Pour l'AIE, le développement de la pile à combustible rendra nécessaire dans le demi-siècle des investissements additionnels pouvant atteindre 1.000 milliards de dollars dans les pipelines de transport, 700 mds USD dans les stations-services et 2.300 milliards de dollars dans les véhicules.
Une somme colossale, à comparer toutefois aux 16.000 milliards de dollars que la planète devra investir dans l'énergie d'ici 2030.