Le Qatar inaugure la "cité de l'énergie"

Toute l'acualité, discutée à la lumière de la déplétion des réserves d'hydrocarbures.

Modérateurs : Rod, Modérateurs

Avatar de l’utilisateur
energy_isere
Modérateur
Modérateur
Messages : 89886
Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
Localisation : Les JO de 68, c'était la
Contact :

Le Qatar inaugure la "cité de l'énergie"

Message par energy_isere » 28 mars 2006, 19:12

http://www.lanouvellerepublique.com/act ... &refresh=1
Le Qatar se place sur la carte mondiale de l’énergie

C’est encore l’un de ces méga-projets dont les pays du Golfe raffolent. Une ville nouvelle, entièrement dédiée à un secteur d’activité et destinée à propulser le pays hôte sur la scène régionale et internationale. Dubaï a sa Cité des Médias, Bahrein sa Cité Financière, le Qatar sa Cité de l’Education et, bientôt, sa Cité de l’Energie, lancée en grandes pompes la semaine dernière et présentée comme le futur centre névralgique du Moyen-Orient.

Le projet est aussi ambitieux qu’innovant. Energy City intègrera toutes les activités liées à l’exploitation pétrolière et gazière, de la production à l’exploration, de la transformation au transport.

Sur 2 km2, elle accueillera les bureaux des sociétés du secteur, ainsi qu’une myriade de services : laboratoires, banques, assurances, centres de formation, hôtels... Montant global du chantier : 2,6 milliards de dollars supportés par Gulf Energy, un consortium de quatre sociétés qui renforce le caractère régional du projet avec Gulf Finance House de Bahrein, Abou Dhabi Inv. des Emirats arabes unis, Koweït Inv. Co. Et, pour le Qatar, Diar Real Estate. Ce groupe privé, à capitaux publics, développe le nouveau quartier de Losail, au nord de Doha, où sera implantée la Cité de l’Energie et il est présidé par le ministre qatarien des Affaires étrangères.
Bourse des matières énergétiques
Plus que le montage financier et la caution politique des dirigeants –pas moins de quatre ministres assistaient au lancement-, la crédibilité de ce pôle d’activités repose avant tout sur le Qatar lui-même. En plus de sa production pétrolière qui dépassera 800 000 barils/jour à la fin de l’année, l’émirat possède les troisièmes réserves mondiales de gaz avec le gisement de Northfield, à 70 km de la côte nord-est : 900 milliards de mètres cubes, plus d’un siècle d’exploitation.
Depuis 10 ans, les investissements y ont dépassé les 150 milliards de dollars. Toutes les grandes compagnies internationales sont là, aux côtés des sociétés nationales (Qatar Petroleum, Qatar Gaz, Ras Gas) pour se partager le gâteau en développant les filières de transformation.

En 2010, le pays sera le premier producteur mondial de gaz naturel liquéfié, fournisseur des Etats-Unis, de l’Europe (5 pays dont la France à partir de 2009) et de l’Asie (Japon, Corée, Inde). En 2015, il sera le premier producteur du Gas to Liquid que l’on retrouve dans le diesel, le naphte et les lubrifiants… Il aura aussi renforcé sa production de polyéthylène (plastique) et se sera attaqué aux carburants propres.

Avec de tels atouts, la Cité de l’Energie n’est donc pas un défi démesuré. Pari plus risqué en revanche, Gulf Energy ambitionne de centraliser aussi les transactions, avec la création d’une nouvelle Bourse de l’énergie.
«Le Moyen-Orient, c’est 60% des réserves prouvées de pétrole, 40% de celles de gaz et pourtant il n’y a pas de plate-forme d’échange », constate Esam Janabi, le président du consortium.

Rivalités régionales
Aujourd’hui, le négoce se déroule en effet à New York, Londres et Singapour. «Il y a un vide à combler, un trait-d’union entre l’Asie et l’Occident à mettre en place», reconnaît Saïd Nahé, spécialiste du secteur. Le Qatar s’y verrait bien, avec l’International mercantile exchange de la Cité de l’Energie, mais Dubaï est aussi sur les rangs. L’émirat voisin s’est allié à New York pour créer le Dubaï mercantile exchange. Pour Saïd Nahé, «il n’y a pas de place pour les deux. Le premier à réunir les conditions d’un marché crédible s’imposera, il faut que les grandes compagnies internationales soient membres de cette Bourse pour qu’elle fonctionne».

Adossée à une Cité de l’Energie et à un développement effréné du secteur gazier, la Bourse du Qatar pourrait disposer d’une légère avance. L’Américain Chevron Texaco lui a déjà apporté son soutien, Microsoft sa caution technologique. Sa régulation a été confiée au Qatar financial center, dirigé par des transfuges britanniques de Dubaï. PFC Energy et Heco, filiale du groupe Amerada Hess, spécialisé dans la vente de produits dérivés, joueront enfin les consultants.
Une inconnue demeure, l’attitude des compagnies pétrolières du Golfe, en particulier la saoudienne Aramco et ses filiales. Les relations entre le Qatar et l’Arabie Saoudite sont tendues depuis 10 ans et Riyad n’apprécie pas vraiment les initiatives d’intégration régionale de son petit voisin. Si elle n’a pu empêcher l’installation d’un gazoduc vers les Emirats arabes unis (projet Dolphin), elle a récemment fait capoter deux projets similaires vers Bahreïn et le Koweït, en refusant le passage dans ses eaux territoriale.
Voila qui semble moins bidon que l' Iranian Oil Bourse ! :-D

Avatar de l’utilisateur
energy_isere
Modérateur
Modérateur
Messages : 89886
Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
Localisation : Les JO de 68, c'était la
Contact :

Re: Le Quatar inaugure la "cité de l'énergie"

Message par energy_isere » 28 mars 2006, 19:15

Ah , je vois que scorpio avait envoyé ca sur le fil sur l' "IOB"
scorpio a écrit :Il semblerait qu'une bourse du pétrole vient d'ouvrir au Quatar, dénommée ENERGY CITY QATAR. Parallèlement, l'Iran aurait retardé l'ouverture de sa bourse d'environ 6 mois, d'après des articles publiés sur le net.
L'entreprise américaine MICROSOFT a signé un contrat avec les autorités du Quatar en vue de prendre en charge l'infrastructure technologique de la nouvelle bourse du Quatar.
Les paris sont ouverts sur la devise utilisée pour les transactions commerciales...
Il est également possible que l'on entende moins parler du programme nucléaire iranien à l'avenir.
http://www.gnn.tv/headlines/8301/Energy trading bourse launched in Qatar as Iranian plans postponed

Avatar de l’utilisateur
Tiennel
Modérateur
Modérateur
Messages : 5019
Inscription : 12 mars 2005, 00:37

Message par Tiennel » 28 mars 2006, 21:11

Je n'avais pas vu le premier post, désolé pour avoir tiré un peu vite sur cette Qatari Energy City. En fait, ça a l'air sérieux. Mais ce n'est encore qu'un projet, on a le temps de voir venir.

Les USA auraient tout intérêt à ce que le Qatar, troisième producteur de gaz naturel après la Russie et l'Iran, "ouvre" son marché par une Bourse. Ca permettrait aux USA de venir piquer le gaz à destination de l'Asie de la façon la plus libérale possible (c'est celui qui paie le plus cher qui obtient ce qu'il veut)
Méfiez-vous des biais cognitifs

scorpio
Kérogène
Kérogène
Messages : 50
Inscription : 28 mars 2006, 12:22

Message par scorpio » 28 mars 2006, 22:33

La région du Golfe, avec ses immenses réserves de gaz et de pétrole, ressemble à un jeu d'échec en ce moment, avec trois principaux joueurs : la Chine, les USA et la Russie.
L'enjeu est la main-mise sur ces réserves.
La prolifération nucléaire est également un problème, je viens d'ailleurs de lire que l'Arabie Saoudite aurait également mis au point, en secret, un programme nucléaire en collaboration avec des experts pakistanais (article du journal allemand Cicero, prochain numéro à paraître jeudi). Mais la question cruciale immédiate est celle de l'énergie.
Le danger véritable ne viendra que lorsque les protagonistes seront à cours de stratégies non militaires.

sceptique
Hydrogène
Hydrogène
Messages : 6616
Inscription : 21 nov. 2005, 17:42
Localisation : versailles

Message par sceptique » 28 mars 2006, 23:10

Le chiffre de 900 milliards m3 de gaz me paraissant faible (1 an et demi de la conso US seulement !) j'ai trouvé une autre source (MINEFI : ministère économie et finances français):

http://www.missioneco.org/Qatar/documen ... PDF_101933

25 000 milliards m3 de gaz dont 40% pour le qatar et 60% pour l'Iran.
Cela équivaut, sauf erreur, à 25 Gt de pétrole ou encore 175 Gb. C'est donc en ordre de grandeur comparable à Ghawar.
Plein d'autres renseignements sur la liquéfaction pour l'exportation, sur la production, les méthaniers.

Répondre