
Voici un site fait par les professionnels du pétrole, pour les professionnels du pétrole qui parle d'une économie sans carbone (c'est-à-dire sans pétrole) ... c'est quand même énorme, non ?

Décroissance !Et si les prix du pétrole ne redescendaient plus ? Et si les prix du baril ne revenaient plus à la «normale» ? Et si ces prix subissaient une lente mais inexorable hausse par paliers, par suite d'un plafonnement puis d'une décroissance structurelle de l'offre de pétrole due à des facteurs physiques et technico-économiques ?

On croirait un discours de l'ASPO. Pourtant, ce sont des pétroliers qui parlent !Deux facteurs se conjuguent pour expliquer cette incapacité structurelle à satisfaire la demande mondiale de pétrole à bon marché :
Le premier facteur le plus connu est de nature physique. Il s'agit du «peak oil» ou «pic de production», c'est-à-dire le moment où la production annuelle sera la plus importante jamais réalisée, avant de diminuer sans fin.
Le second facteur : l'extraction du pétrole nécessite des moyens technologiques de plus en plus importants, car les réserves sont de moins en moins accessibles. Les puits les plus accessibles sont globalement matures. C'est-à-dire que la production extraite suit d'ores et déjà une courbe décroissante. Le coût des investissements et le délai requis pour suivre l'exploitation du pétrole sont toujours plus importants.
Serait-ce la fin du matérialisme que nous annoncent les pétroliers ?La crise pétrolière n'est pas passagère et ce serait une erreur d'attendre un «retour à la normale». Cette crise constitue une opportunité stratégique pour l'économie, car elle intervient au bon moment pour créer une incitation majeure à modifier nos comportements énergétiques.
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Il n'est pas question de retourner aux champs, mais plutôt de renoncer aux modes d'organisation non durable de notre économie.
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Mettre en place l'économie sans carbone constitue sans doute le défi majeur du XXIe siècle. L'opinion publique est encore dans l'attente d'un déclic. Il incombe aux décideurs économiques et politiques de ne pas se complaire dans une phase de déni : «on continuera à trouver du pétrole, comme on l'a toujours fait», «au pire, c'est une question de prix».
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Le fonctionnement d'une telle économie [sans carbone] repose sur la dématérialisation de l'offre, nos besoins étant alors satisfaits par des services personnalisés plutôt que par la propriété d'un bien standardisé.
