Les russes prennent la main.

Toute l'acualité, discutée à la lumière de la déplétion des réserves d'hydrocarbures.

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epe
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Les russes prennent la main.

Message par epe » 08 juil. 2005, 19:46

Texte intégral, tous les mots sont importants. Passages mis en gras par moi.

http://fr.rian.ru/articles/20050708/40871954.html

Moscou, 8 juillet (par Igor Tomberg, chercheur principal à l'Institut d'études économiques et politiques internationales de l'Académie des sciences de Russie - RIA Novosti).

Même l'attaque lancée contre Londres n'a pas détourné les leaders du G8 de l'examen du problème principal de l'économie mondiale: assurer les fournitures stables de pétrole sur les marchés mondiaux et prévenir la hausse incessante des prix du pétrole menaçant la croissance économique.

Bien avant le sommet du G8, il était clair que les problèmes énergétiques y seraient obligatoirement abordés. Le président américain George Bush a déclaré à la mi-juin qu'il soulèverait au prochain sommet du G8 la question sur la réduction de la ]demande globale du pétrole, y compris dans les pays d'Asie, dont les besoins de pétrole sont l'une des causes des prix mondiaux élevés. Selon lui, seulement 35 % du pétrole transformé aux Etats-Unis avaient l'origine américaine, les autres 65 % sont exportés pour l'essentiel des Etats qui ne sont pas très "calmes" sur le plan politique.

Le rôle principal pendant l'examen du sujet énergétique à Gleneagles en Ecosse est réservé à la Russie. De l'avis unanime des experts, les partenaires occidentaux de Moscou veulent que la Russie assure les fournitures stables de matières énergétiques sur le marché mondial, en particulier aux Etats-Unis. On peut partager l'avis de Mikhail Khazine, président de la société de conseil "Neocon", qui a dit: "Le terme de "sécurité énergétique" employé ces derniers temps se réduit, en réalité, à la sécurité du marché américain contre les fournitures insuffisantes de pétrole". C'est pourquoi les interlocuteurs occidentaux se préoccupent pour les perspectives de la construction du pipeline passant vers Mourmansk et destiné à fournir du pétrole aux Etats-Unis. L'Europe est également intéressée à l'accroissement des fournitures d'hydrocarbures russes. C'est pourquoi elle se prononce pour la construction dans les plus brefs délais du gazoduc allant vers le Nord de l'Europe pour assurer les fournitures de matières premières à l'Allemagne et à la Grande-Bretagne.

L'intérêt manifesté par les leaders du monde occidental, avant tout par les dirigeants américains, pour le pipeline d'Extrême-Orient est remarquable. Les Américains craignent surtout que le pétrole de la Sibérie orientale ne soit destiné à la Chine. Souvenons-nous, dans cet ordre d'idées, la déclaration de juin de George Bush, dans laquelle il a dit que la consommation de pétrole augmentait, pour l'essentiel, en Asie (en Chine et en Inde).

Sachant d'avance que le sujet énergétique serait immanquable abordé, les dirigeants russes s'y sont préparés. Aujourd'hui, au cours de la discussion sur le développement économique stable, le président russe Vladimir Poutine a promis à ses partenaires au sommet que la Russie ferait tout son possible en vue d'assurer les fournitures stables de matières premières.

Selon une source au sein de la délégation russe, le président russe leur a exposé les projets concrets dans le domaine de l'approvisionnement en énergie et a fait savoir que la Russie produisait actuellement 470 millions de pétrole par an, dont une grande partie est exportée. La Russie fera tout son possible pour développer l'infrastructure du transport en vue d'approvisionner ses partenaires en ressources énergétiques, a souligné le président russe.

Vladimir Poutine a informé en détail ses collègues au sein du G8 du projet de construction de l'oléoduc d'Extrême-Orient, des plans de construction du pipeline passant de la Sibérie vers la mer Blanche qui permettra d'effectuer les fournitures de pétrole aux Etats-Unis, du système de transport jusqu'à Novorossiïsk et du système de transport par la Baltique.

Il est parfaitement évident que le ton constructif du dialogue adopté par la délégation russe sur le problème du pétrole qui s'est aggravé ces derniers temps est le meilleur moyen d'éviter la pression démesurée des autres membres du G8 et de rester sur ses positions. L'Occident comprend bien que ces positions se réduisent au désir naturel pour la puissance euro-asiatique de "se tenir sur les deux jambes". En fait, l'orientation vers l'Europe et les Etats-Unis se transforme peu à peu en équidistance en raison du rapprochement avec les grandes puissances asiatiques: la Chine et l'Inde. Il ne s'agit pas de créer des alliances ou des blocs, mais même la manifestation de de l'intérêt mutuel est importante. L'appel récemment lancé aux Américains par les pays de l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS), au sein de laquelle la Russie et la Chine jouent le rôle principal, les invitant à déterminer les délais du retrait des bases militaires américaines d'Asie centrale est l'un des exemples de manifestation des intérêts communs de la "troïka asiatique".

Evidemment, les ressources énergétiques russes constituent l'élément fondamental de la coopération de la Russie avec la Chine et l'Inde. Nos voisins asiatiques y accèdent peu à peu ces derniers temps. De plus, au cours des visites au niveau des Etats, la Chine et l'Inde ont reçu les assurances convaincantes au niveau supérieur que la Russie continuerait à multiplier ses fournitures de matières énergétiques vers ces pays.

Les propos prononcés par le président Vladimir Poutine à Gleneagles traduisent la certitude de Moscou de pouvoir exercer une influence stabilisante sur les marchés du pétrole et son désir justifié de jouer le rôle de plus en plus déterminant dans la politique énergétique mondiale.

Puis, dépêches un peu plus tard dans la journée :
http://fr.rian.ru/russia/20050708/40874479.html
URGENT La Russie augmentera les fournitures de produits énergétiques sur les marchés internationaux20:15

GLENEAGLES (Ecosse), 8 juillet - RIA-Novosti. Vladimir Poutine promet que la Russie augmentera les fournitures de produits énergétiques sur les marchés internationaux.

"Nous augmenterons notre proposition sur le marché international des matières premières énergétiques et notre proposition concernant le nucléaire civil, tout en débattant de cette dernière question, puisqu'elle est très sensible, du point de vue de la non-prolifération", a indiqué Vladimir Poutine aux journalistes ? Gleneagles.

Cela ne concernera pas que les pays du G8, a-t-il noté. "Cela sera fait pour tous les participants aux échanges économiques internationaux", a ajouté Vladimir Poutine.

Prochainement, les exportations russes de pétrole passeront de 200-220 millions de tonnes à 250 - 270 millions de tonnes. A partir de 2010, les exportations de gaz vers les pays d'Europe occidentale augmenteront de 40 milliards de mètres cubes, a précisé le président.

http://fr.rian.ru/russia/20050708/40874699.html

URGENT La Russie projette de développer deux grands projets de transport de pétrole (Poutine)20:46

GLENEAGLES (Ecosse), 8 juillet - RIA-Novosti. La Russie projette de développer deux grands projets de transport de pétrole.

"Nous projetons de réaliser deux projets de transport de pétrole, dont l'un en Extrême-Orient", a indiqué le président russe s'entretenant avec des journalistes.

Selon lui, la réalisation de la première étape de ce projet commencera cette année. 30 millions de tonnes seront transportées par cette conduite jusqu'à Skovorodino : de cette gare, 20 millions de tonnes iront vers la Chine et 10 millions, par rail, vers le littoral du Pacifique, a-t-il indiqué.

La réalisation de la deuxième étape permettra de porter le transport de pétrole à 50 millions de tonnes, a précisé Vladimir Poutine.
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Re: Les russes prennent la main.

Message par echazare » 08 juil. 2005, 20:33

epe a écrit :Texte intégral, tous les mots sont importants.
Prochainement, les exportations russes de pétrole passeront de 200-220 millions de tonnes à 250 - 270 millions de tonnes. A partir de 2010, les exportations de gaz vers les pays d'Europe occidentale augmenteront de 40 milliards de mètres cubes, a précisé le président.
Poutine.
??? de 4'700'000 à 5'700'000bj soit 1 million de barils en plus ??? une misère quand on sait que nous devons trouver 2 millions de barils en plus pour la fin de l'année a en croire l'AIE et que la l'ecart entre production et demande est proche de 1millions de baril alors qu'elle etait de 7 millions il y a pas si longtemps (2000???).

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Message par Jeuf » 09 juil. 2005, 13:44

Le président américain George Bush a déclaré à la mi-juin qu'il soulèverait au prochain sommet du G8 la question sur la réduction de la demande
:shock:

Incroyable! Bush veut suivre l'idée de Campbell de faire un protocole de la déplétion du pétrole?

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Message par epe » 09 juil. 2005, 14:08

Jeuf a écrit : Incroyable! Bush veut suivre l'idée de Campbell de faire un protocole de la déplétion du pétrole?
Faut tout lire! :D , ce qui suit la phrase que tu cites par exemple
y compris dans les pays d'Asie
Donc, oui, il semblerait vouloir un protocole de la déplétion du pétrole en dehors des USA :-D

:smt110
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Message par mahiahi » 09 juil. 2005, 14:30

Quand je disais que Bush n'est pas un benêt mais un habile manipulateur cynique...
Là, c'est carrément limpide!

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Message par epe » 27 juil. 2005, 20:54

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Message par Golvellius » 27 juil. 2005, 21:45

ça ne fera que retarder l'inévitable lol

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Message par echazare » 28 juil. 2005, 08:21

Golvellius a écrit :ça ne fera que retarder l'inévitable lol
Surtout que ce ne sont que des suppositions...

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Message par epe » 04 août 2005, 09:50

echazare a écrit :Surtout que ce ne sont que des suppositions...
De fait, entre les désirs et la réalité...

http://fr.rian.ru/business/20050803/41082018.html

MOSCOU, 3 août - RIA Novosti. LUKOIL n'a pas découvert le pétrole dans le gisement Tub-Karagan de la Caspienne. C'est déjà la deuxième malchance de la grande compagnie pétrolière sur la Caspienne, lit-on dans le quotidien Vremia novostei.

la compagnie essaie déjà d'abandonner un autre projet de la Caspienne. Elle effectue la prospection du gisement D-222 (Ialama) sur le plateau continental azerbaïdjanais. L'année dernière, LUKOIL avait commencé à forer le premier puits, mais il avait été mis en sommeil en raison des problèmes techniques. Au printemps dernier, la compagnie a achevé le forage d'un nouveau puits, au lieu du puits mis en sommeil, mais les réserves de pétrole n'ont pas été découvertes dans le gisement.
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Message par MadMax » 11 nov. 2005, 13:41

Les militaires indonésiens appellent à recentrer la coopération technico-militaire sur la Russie

13:41 | 11/ 11/ 2005

JAKARTA, 11 novembre - Mikhail Tsyganov, RIA Novosti. Les appels à passer de la coopération technico-militaire avec les Etats-Unis à la coopération avec la Russie retentissent à la direction des forces armées de l'Indonésie, annonce l'agence d'information nationale Antara.

Selon Pieter Wattimena, vice-maréchal d'aviation, la Russie est capable de devenir l'alternative principale aux contacts entretenus depuis plusieurs décennies avec l'Amérique dans le domaine des fournitures des principaux systèmes d'armements à l'Indonésie.

"Puisque l'Amérique continue d'avoir une attitude ambiguë sur l'annulation de l'embargo (sur les fournitures du matériel de guerre à l'Indonésie), nous avons toutes les raisons de nous adresser à la Russie", a-t-il déclaré à l'agence Antara.

L'exemple des forces aériennes du pays qui ont déjà acheté des chasseurs russes Su et qui étudient la possibilité de continuer d'acquérir ces avions de combat peut être suivi par les forces navales, a fait remarquer Pieter Wattimena. Les corvettes, les missiles "Ouran" et les véhicules blindés amphibies de fabrication russe intéressent surtout les militaires indonésiens, a-t-il ajouté.

"Mais chaque achat de systèmes d'armements doit s'effectuer au niveau intergouvernemental", a souligné le vice-maréchal.

Le ministre indonésien de la Défense Juwono Sudarsono partage l'avis sur les bonnes perspectives du développement des contacts avec la Russie.

"Nous aspirons à développer les rapports avec tous les Etats d'Asie-Pacifique: votre pays, les Etats-Unis et le Japon sont de grands Etats qui jouent un rôle important dans le monde contemporain", a-t-il déclaré à RIA Novosti à l'issue de sa rencontre avec le commandement du groupe de navires de la Flotte russe du Pacifique qui s'est récemment rendu à Jakarta pour la première fois depuis 1968.

"La visite des marins russes est pour nous une occasion de nous familiariser avec les nouveaux systèmes d'armements, notamment navals, au moment où notre pays veut étendre le cercle de ses fournisseurs dans ce domaine", a-t-il poursuivi.

"Nous espérons que cette visite conférera une nouvelle impulsion à la coopération entre nos deux Etats et leurs forces navales", a déclaré à RIA Novosti l'amiral Slamet Subianto, commandant de la Marine de guerre d'Indonésie.

La première réunion de la Commission intergouvernementale russo-indonésienne pour la coopération technico-militaire s'est tenue dans la deuxième quinzaine de septembre à Moscou. Pieter Wattimena, chef de la délégation indonésienne, a souligné, au cours d'un entretien avec le correspondant de RIA Novosti, que l'Indonésie voudrait conférer une dimension nouvelle à la coopération technico-militaire avec la Russie.

Selon le vice-maréchal, les chasseurs Su, dont 4 sont déjà en dotation des forces armées du pays, présentent un intérêt particulier pour Jakarta.

"En principe, nous avons besoin de 12 avions de combat de ce genre qui sont déjà connus de tous les Indonésiens, mais, à la première étape, il s'agira probablement de l'achat de 6 avions", a-t-il dit.

La création en Indonésie d'un centre de maintenance de ces chasseurs a également une grande importance pour nous, a-t-il déclaré.

Pieter Wattimena a souligné particulièrement que l'Indonésie comptait non seulement sur les fournitures de matériel de guerre en provenance de Russie, mais aussi de ses technologies de pointe.

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Moscou les réalités de la sécurité énergétique....

Message par alan » 18 janv. 2006, 15:22

La grande responsabilité d'un fournisseur mondial d'énergie
18/01/2006 15:54
http://fr.rian.ru/analysis/20060118/43061404.html

RIA Novosti - par Dmitri Kossyrev commentateur politique.

MOSCOU, 18 janvier

La conférence de presse traditionnelle du ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, "consacrée au bilan diplomatique de l'année dernière", s'est transformée, tout aussi traditionnellement, en inauguration de la nouvelle année de la politique extérieure russe.

En effet, dans la deuxième quinzaine de janvier, il est de loin plus intéressant de rechercher, dans les paroles du ministre, les indications sur l'état d'esprit dans lequel Moscou aborde son programme pour 2006 que de se souvenir de l'année écoulée.

Les principales sensations de la conférence de presse - Sergueï Lavrov arrivait directement de Londres où la Russie, les Etats-Unis, la Chine et les Européens avaient débattu de l'éventuel renvoi du dossier nucléaire iranien devant le Conseil de sécurité - ont, comme la plupart des questions des journalistes, porté justement sur la problématique iranienne.

Pourtant, en évoquant le programme russe pour 2006, il convient d'attirer l'attention sur les propos de Lavrov relatifs à la présidence russe du G8. Plus précisément, sur l'agenda du sommet des Huit au début de juillet, près de Saint-Pétersbourg.

Si la nécessité de tenir le premier sommet du G8 sur le territoire russe n'est contestée que par certains marginaux politiques, des débats politiques nous attendent encore au sujet de l'agenda du sommet annoncé par Moscou.

Plus précisément, sur la disposition clef de cet agenda, la sécurité énergétique. A noter également que la formule "énergie plus sécurité" ne se fait guère entendre qu'à Moscou.

A la fin de 2005, le président Vladimir Poutine évoquait la nécessité de faire de Moscou la "capitale des modes en matière d'énergie".

Ce qui est parfaitement compréhensible - le pays qui partage, avec l'Arabie saoudite, le statut de premier fournisseur mondial d'énergie - ne peut pas ne pas vouloir tirer profit de cette situation pour renforcer ses positions dans le monde. Situation qui suscite des résistances non évidentes mais réelles de la part de certains pays.

Pour ce qui est du G8, la Russie, unique exportateur net de ressources énergétiques dans ce club, est tout simplement tenue de lancer le débat à ce sujet. Car, le G8 se spécialise dans le règlement conjoint des problèmes d'importance clef pour le monde entier.

Interrogé par une télévision australienne, Sergueï Lavrov a présenté les thèmes qui seront débattus au sommet de Saint-Pétersbourg.

En premier lieu, il s'agira de la sécurité énergétique dans tous ses aspects, notamment de la sûreté et de la diversification des itinéraires de livraisons d'énergie, ainsi que de leur sécurisation.

Cette formule, notons-le, apparaît pour la première fois dans le vocabulaire politique.
Car si le thème du nouveau sommet est proposé par le pays hôte, les détails concrets des débats - comme tout ce qui a trait au G8 - sont définis par consensus. I
l y a très peu de chances que les membres du club contestent deux autres thèmes proposés par Moscou : la lutte contre les épidémies et l'éducation "du point de vue des nouvelles normes", pour reprendre Sergueï Lavrov.

Quant à la sécurité et à la diversification des itinéraires énergétiques, l'acuité de ce problème a été fort bien illustrée par le "conflit gazier" entre Moscou et Kiev, dans les premiers jours de 2006. Et aussi par les réactions européennes à ce conflit.

Sur les 38 questions posées à Sergueï Lavrov, une seule a porté sur le gaz, vers la fin de la conférence de presse. En y répondant, le ministre a cité les faits - encore peu connus - relatifs aux nouvelles modalités de transit de gaz russe vers l'Europe via le territoire ukrainien.

Si, auparavant, ce transit était effectué d'après des contrats renouvelés tous les ans, maintenant, les "contrats européens" seront échelonnés sur cinq ans.
Auparavant, le transit européen et les livraisons de gaz russe en Ukraine se faisaient en vertu d'un seul contrat et, au sujet de chacun d'eux, Kiev lançait, tous les ans, des débats du genre de ceux auxquels nous avons assisté ces dernières semaines.

Maintenant, Moscou a obtenu que les intérêts gaziers européens fassent l'objet d'un accord à part.

Autrement dit, l'Europe ne sera plus otage des négociateurs de Kiev.

Enfin, a rappelé Sergueï Lavrov, le gaz russe destiné à l'Europe sera livré par quatre itinéraires : le gazoduc Blue Stream, l'Ukraine, la Biélorussie et le Gazoduc nord-européen aujourd'hui en chantier.

Ce qui, selon le ministre, conforte les Européens dans leur certitude qu'il n'y aura pas de ruptures dans leur approvisionnement en gaz.

C'est ce qui a trait au rôle de la Russie en tant que fournisseur responsable pour l'Europe.

Mais cette question a aussi d'autres aspects.

Un autre problème a été soulevé, a savoir l'occupation par les autorités ukrainiennes de phares en Crimée, utilisés par la Flotte russe de la mer Noire.

Des déclarations de Sergueï Lavrov, il ressort que l'administration du président ukrainien (Viktor Youchtchenko vient de confirmer au cours de récentes négociations avec le président russe Vladimir Poutine l'intangibilité du statut de la Flotte russe de la mer Noire) a un point de vue sur cette question, que le ministère ukrainien des Affaires étrangères en a un autre et que les autorités locales en ont un autre encore.

C'est un témoignage du chaos administratif et politique en Ukraine.
Chaos qui a commencé après la "révolution orange", activement soutenue par les Européens et les Américains.

Notamment, par des pays membres du Groupe du G8.

Les révolutions signifient toujours tel ou tel degré d'arbitrage et de chaos.

Et ceux qui encourageaient ce genre d'événements en Ukraine, ont-ils réfléchi à ce qu'ils faisaient dans un pays par lequel transite le gaz russe vers l'Europe ?

Cette question n'est ni anormale, ni artificielle.

Espérons que cette expérience, comme de nombreuses autres collisions entre la politique et les réalités de la sécurité énergétique, aideront le G8 à élaborer les principes de comportement dans les régions dont la situation interne conditionne la stabilité des livraisons d'énergie.

Car si l'on continue de jouer avec le feu à proximité des itinéraires énergétiques mondiaux, il ne faudra pas s'étonner de voir un jour les cours du pétrole culminer à 100 dollars le baril sur le marché mondial.
.

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Gazprom hausse le ton

Message par Sylvain » 21 avr. 2006, 10:18

---- Message d'Alain75 ----

Gazprom hausse le ton
Le russe exige d'avoir accès aux marchés de distribution européens.

Par Lorraine MILLOT
vendredi 21 avril 2006



Moscou de notre correspondante



"Nous ne menaçons pas. Mais nous ne comprenons pas pourquoi les Européens politisent tellement la question du gaz» : Gazprom, fournisseur russe de 25 % du gaz de l'Union européenne, a eu une nouvelle explication cette semaine avec ses clients, laissant même entendre qu'il pourrait réorienter ses livraisons vers l'Asie et l'Amérique si on ne le laisse pas accéder au réseau de distribution final en Europe.

«Ce fut une conversation à table, en termes bonhomme, mais qui appelle tout de même à la réflexion», résumait hier un des participants à la rencontre, qui a réuni mardi à Moscou le président de Gazprom Alexeï Miller et plusieurs ambassadeurs européens. Gazprom, de son côté, a résumé la rencontre en termes moins «bonhomme» : «Les tentatives de limiter l'activité de Gazprom sur le marché européen et de politiser les questions gazières (...) ne déboucheront pas sur de bons résultats» prévient-il. Gazprom «travaille activement à la conquête de nouveaux marchés, en Amérique du Nord ou en Chine», rappelle le géant russe, faisant comprendre que ses clients européens pourraient un jour se retrouver en panne de gaz s'ils ne se montrent pas plus coopératifs.

Marges. «Je ne crois pas que la menace soit sérieuse, elle reflète surtout le souhait de Gazprom de participer plus activement aux marchés européens », décrypte l'analyste Vadim Kleiner, expert chez Hermitage Capital. Depuis plusieurs mois, Gazprom affiche sa volonté de profiter de la libéralisation du marché européen et de prendre pied sur le marché de distribution au consommateur final, où les marges sont importantes.

«En France, GDF achète le gaz russe pour moins de 200 dollars les 1 000 m3 et les revend entre 400 et 500 dollars aux particuliers », estime un expert de ces questions franco-russes, rappelant toutefois aussi le coût du réseau de distribution à entretenir. « Gazprom est lié à ses clients européens par des contrats à long terme, de cinq à dix ans, et il voudrait aussi pouvoir jouer sur le marché spot ou le marché dérégulé du gaz européen où les prix ont tendance à s'envoler ces derniers temps. Cela suppose de descendre plus en aval dans la chaîne de distribution et d'avoir en Europe des capacités supplémentaires de stockage pour pouvoir jouer sur les prix.»

Gazprom suit ainsi de près le projet de fusion entre Gaz de France et Suez qui devrait obliger à vendre des actifs en Belgique. En Grande-Bretagne, Gazprom serait intéressé par Centrica et s'agace des efforts du gouvernement pour l'empêcher de s'emparer de cet actif (Libération du 18 avril). «En France, Gazprom est en cours de renégociation d'un contrat à long terme, poursuit le même expert, et les Russes font passer le message : « soit les prix augmentent, soit les prix restent modérés mais nous participons à la distribution».

Pipeline. Gazprom ne semble pourtant pas faire peur lorsqu'il menace de se retourner vers d'autres marchés : «Pour livrer l'Amérique, il faudra attendre 2009, si ce n'est 2013, la mise en exploitation de la filière du gaz liquéfié, et pour la Chine, il faudra d'abord construire le pipeline qui vient seulement d'être envisagé», rappelle un expert français.

http://www.liberation.fr/page.php?Article=376414



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Message par MadMax » 21 avr. 2006, 13:11

Gazprom averti l'UE de ne pas entraver ses activités en Europe

Le monopole gazier russe Gazprom a averti mardi l'Union européenne de ne pas faire obstruction à l'expansion de ses activités en Europe, rappelant qu'il existe suffisamment d'autres marchés sur lesquels la Russie peut vendre son gaz naturel.

Cet avertissement fait écho à des restrictions législatives décidées par les autorités britanniques, alors que le géant russe du gaz envisagerait, selon la rumeur, d'acquérir le plus grand distributeur de gaz de Grande-Bretagne, Centrica PLC.

"Il doit être noté que les tentatives de limiter les activités de Gazprom sur le marché européen et de politiser la question des réserves gazières, qui sont en réalité purement économiques, ne conduira pas à des résultats positifs", a déclaré le PDG de Gazprom, Alexeï Miller, selon un communiqué.

Lors d'une réunion avec des ambassadeurs de l'UE, M. Miller les a encouragés à ne "pas oublier que nous sommes en train de développer activement de nouveaux marchés tels que l'Amérique et la Chine", selon ce communiqué.

Jeudi, le PDG de la compagnie de pétrole et de gaz italienne Eni SpA, Paolo Scaroni, a déclaré devant le Parlement européen que la concurrence se ferait plus intense à l'avenir entre l'Europe et des pays comme la Chine ou l'Inde pour importer des énergies naturelles dont les réserves se réduisent, ce qui pourrait présenter "une menace sérieuse aux consommateurs européens".

L'Europe dépend de la Russie à hauteur de 25% pour sa consommation de gaz naturel.

En janvier dernier, l'Europe a été prise en otage par Gazprom qui avait coupé le robinet à l'Ukraine à la suite d'une dispute entre Kiev et le Kremlin sur une hausse des prix. Or la majorité du gaz russe destiné à l'Europe transite par l'Ukraine. AP
Voilà qui nous conforte dans notre pensée :-D


"Quand Gazprom s'éveillera, le monde tremblera"

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Message par franck1968 » 24 avr. 2006, 20:06

L'IPO de Rosneft fera de la Russie l'un des trois premiers pays quant au montant des introductions en bourse
20:54 | 24/ 04/ 2006

LONDRES, 24 avril - RIA Novosti. Compte tenu de l'IPO du pétrolier public Rosneft, la Russie pourra faire partie des trois premiers pays réalisant les introductions en bourse les plus importantes, a prédit lundi le président de la banque d'investissement Deutsche UFG Ilia Chtcherbovitch, intervenant au Forum économique russe à Londres.

"Si Rosneft mène à bien son IPO, la Russie, au vu du bilan de 2006, pourrait faire partie des trois premiers pays (après les Etats-Unis et la Grande-Bretagne) quant au montant des introductions en bourse réalisées", a indiqué le banquier. En 2005, la Russie a devancé, pour ce montant, l'Italie et l'Allemagne, a-t-il noté.

En 2006, 25 IPO russes sont attendues, pour un montant global de 17,5 milliards de dollars, et cette prévision a été établie en partant d'une appréciation - conservatrice - de l'IPO en question (de Rosneft), à hauteur de 9,5 milliards de dollars, a expliqué Ilia Chtcherbovitch.

Avant la fin de l'année, a poursuivi l'homme d'affaires russe, une ou deux IPO "pilotes" pourraient également avoir lieu dans le secteur bancaire.

Des experts ont analysé le potentiel des entreprises russes en matière d'IPO. Actuellement, seul des acteurs ayant une capitalisation de 2 milliards de dollars au moins envisagent des introductions en bourse, a poursuivi Ilia Chtcherbovitch. Mais, dans le monde, des compagnies moyennes d'une capitalisation de 500 millions de dollars mènent des IPO. Des experts ont compté 158 sociétés russes ayant une telle capitalisation, dont 51 dans l'industrie minière, 35 dans les télécommunications et les médias, 27 dans le secteur bancaire et 17 dans la grande distribution.

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