Un rapport à se procurer car il s'agit, pour une fois, d'une étude globale et officielle de l'offre - et non de la demande comme celle que nous livrent l'AIE et consorts régulièrement.Les Echos a écrit :Les ressources mondiales d'énergie jugées suffisantes jusqu'en 2050
Une étude du Conseil mondial de l'énergie publiée hier fait le tour des réserves mondiales de pétrole, gaz naturel et autres énergies renouvelables.
« Il y a assez de ressources énergétiques dans le monde pour répondre à un doublement de la demande d'ici 2050, pour peu que nous gardions toutes les options ouvertes. » Telle est la conclusion optimiste que Gérald Doucet, secrétaire général du Conseil mondial de l'énergie (CME), tire d'une étude très complète, publiée hier, faisant le tour des réserves mondiales de pétrole, gaz et autres énergies renouvelables. L'organisation, basée à Londres, qui rassemble des groupes d'énergie de 94 pays (dont EDF, GDF, Total, etc., en France), a mis trois ans pour recueillir et compiler des données auprès de ses membres et autres sources.
Constat important, la plupart des ressources énergétiques ont augmenté depuis la publication du précédent rapport. A la fin 2005, les réserves exploitables prouvées de pétrole atteignent selon le CME 1.265 milliards de barils, soit 117 milliards de plus qu'à la fin 2002. Pour autant, « nous ne remplaçons pas tout ce que nous consommons », rappelle Gérald Doucet, qui se refuse à faire un pronostic sur le moment où le pétrole va commencer à faire défaut : « Ce n'est pas une question de réservoir mais de robinet. » Tout dépendra des évolutions technologiques et des investissements qui rendront exploitables les gisements de pétrole non conventionnels (2.800 milliards de barils de schistes bitumineux identifiés dans 38 pays, dont 1.500 milliards à Green River aux Etats-Unis). Et puis, selon l'évolution des prix du baril, « le charbon, à certains coûts, peut devenir une alternative dans l'industrie des transports », ajoute Gérald Doucet.
Progression du gaz naturel
Selon l'étude du CME, des réserves de charbon sont exploitables dans 70 pays. A 847 milliards de tonnes, leur niveau a reculé de 7 % par rapport à 2002, mais « plus parce que nous avons affiné les données que parce que nous révisons fondamentalement à la baisse ces réserves », souligne le rapport, qui prévoit une forte demande pour cette énergie fossile.
Le gaz naturel, quant à lui, voit ses réserves progresser de 3,5 % depuis 2002, à 176.000 milliards de mètres cubes. Ce sont, toutefois, des gisements très concentrés, dans une vingtaine de pays, avec 22 % des ressources accumulées au sein d'un champ géant situé entre l'Iran et le Qatar. Ces réserves mondiales ont de quoi couvrir pendant cinquante-six ans la production au rythme de 2005.
CME : des réserves suffisantes jusqu'en 2050...
Modérateurs : Rod, Modérateurs
- Tiennel
- Modérateur
- Messages : 4959
- Inscription : 12 mars 2005, 00:37
CME : des réserves suffisantes jusqu'en 2050...
Méfiez-vous des biais cognitifs
- Tiennel
- Modérateur
- Messages : 4959
- Inscription : 12 mars 2005, 00:37
Un extrait du résumé :

Je suis curieux de voir la réponse du CERA à cela.
Ne dites pas peak oil mais dites depletion mid-pointLe World Energy Council a écrit :It is concluded (...) that, with 37% of the EUR [Estimated Ultimate Recovery] already extracted, the depletion mid-point - when half of the EUR will have been recovered - will be reached within the next 10 to 20 years. Once this point is reached, the decline of conventional oil production is described as inevitable.

Je suis curieux de voir la réponse du CERA à cela.
Méfiez-vous des biais cognitifs
- energy_isere
- Modérateur
- Messages : 97836
- Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
- Localisation : Les JO de 68, c'était la
- Contact :
CME ou en Anglais : WEC
mince alors, on l' avait pas encore identifié sur le forum ? J' en suis baba.
Tu nous en avait déja parlé Tiennel ?
Donc on a l' IEA qui siége à Paris et le WEC à Londre.
mince alors, on l' avait pas encore identifié sur le forum ? J' en suis baba.
Tu nous en avait déja parlé Tiennel ?
Donc on a l' IEA qui siége à Paris et le WEC à Londre.

About WEC
What is WEC?
The World Energy Council (WEC) is the foremost multi-energy organisation in the world today. WEC has Member Committees in 94 countries, including most of the largest energy-producing and energy consuming countries. Established in 1923; the organisation covers all types of energy, including coal, oil, natural gas, nuclear, hydro, and renewables, and is UN-accredited, non-governmental, non-commercial and non-aligned.
WEC is a UK-registered charity headquartered in London. WEC Services Limited was established in 2001 as the incorporated trading subsidiary of WEC. WEC's Mission is 'To promote the sustainable supply and use of energy for the greatest benefit of all people'. Click on the Mission and Objects link to learn more.
- energy_isere
- Modérateur
- Messages : 97836
- Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
- Localisation : Les JO de 68, c'était la
- Contact :
Re: CME : des réserves suffisantes jusqu'en 2050...
Achtung , c' est un pavé de 600 pages !Tiennel a écrit : Un rapport à se procurer car il s'agit, pour une fois, d'une étude globale et officielle de l'offre - et non de la demande comme celle que nous livrent l'AIE et consorts régulièrement.

-
- Brut léger
- Messages : 416
- Inscription : 28 juin 2005, 19:25
Re: CME : des réserves suffisantes jusqu'en 2050...
...
Dernière modification par kouack le 18 avr. 2008, 12:51, modifié 2 fois.
-
- Goudron
- Messages : 114
- Inscription : 27 juin 2005, 15:24
- Localisation : Ramillies - Belgique
Au plus je lis ce genre de choses, au plus je considère le protocole de kyoto comme un bide total, un truc sans intérêt, insignifiant et inefficace. Il y a vraiment un paradoxe terrible entre la peur du réchauffement climatique et la peur de la penurie d'énergie fossile. En gros j'ai l'impression que le vrai peak (toutes énergies fossiles confondues) aura lieu un peu avant un bouleversement complet du climat (ce serait le bouquet!).
-
- Charbon
- Messages : 223
- Inscription : 11 mai 2007, 20:54
Je ne comprend pas du tout cette formule. On consomme plus de petrole qu'on en trouve mais les reserve augmentent??la fin 2005, les réserves exploitables prouvées de pétrole atteignent selon le CME 1.265 milliards de barils, soit 117 milliards de plus qu'à la fin 2002. Pour autant, « nous ne remplaçons pas tout ce que nous consommons »
Ca s'explique comment cette chose? par l'augmentation du taux de recuperation sur les champs existant?
- Mathieu G.
- Brut lourd
- Messages : 319
- Inscription : 26 sept. 2005, 21:48
- Localisation : Bordeaux
Ca s'explique par un paquet de chiffres bien foireux, les réserves des pays de l'OPEC sont complètement bidons. Vu que ces chiffres servent de référence pour l'établissement des quotas, ils n'ont strictement rien à voir avec la réalité.peaknik a écrit :Je ne comprend pas du tout cette formule. On consomme plus de petrole qu'on en trouve mais les reserve augmentent??la fin 2005, les réserves exploitables prouvées de pétrole atteignent selon le CME 1.265 milliards de barils, soit 117 milliards de plus qu'à la fin 2002. Pour autant, « nous ne remplaçons pas tout ce que nous consommons »
Ca s'explique comment cette chose? par l'augmentation du taux de recuperation sur les champs existant?
-
- Hydrogène
- Messages : 6428
- Inscription : 21 nov. 2005, 17:42
- Localisation : versailles
Ce sont en fait des jeux d'écriture entre différentes "réserves" ou "ressources". Exemple :peaknik a écrit :Je ne comprend pas du tout cette formule. On consomme plus de petrole qu'on en trouve mais les reserve augmentent??la fin 2005, les réserves exploitables prouvées de pétrole atteignent selon le CME 1.265 milliards de barils, soit 117 milliards de plus qu'à la fin 2002. Pour autant, « nous ne remplaçons pas tout ce que nous consommons »
Ca s'explique comment cette chose? par l'augmentation du taux de recuperation sur les champs existant?
Les sables bitumeux n'étaient pas comptés dans les "réserves" du Canada en 2002. Depuis peu ils le sont. Du coup, le Canada a vu ses "réserves" augmentées d'un coup de 150-200 Gb ! Et les réserves mondiales itou ! Le Venezuela est sur le point de faire la meme chose avec son pétrole ultra-lourd pour une quantité du meme ordre de grandeur.
On va encore gagner 100 Gb de "réserves".
Maintenant, on mélange les torchons et les serviettes.
Par exemple, un gisement de "crudeoil" de qualité (genre Brent Mer du Nord, Nigeria ...) permet à partir de 4-6 Gb de réserves de tirer 1 Mb/j, au sommet de la courbe de production. Avec un bon EROI, et des couts de raffinage réduits. Et cela sur une durée d'exploitation de 15-20 ans.
Par contre, avec les 200 Gb des "merdouilles" (copyright Gilles) du Canada, après des années d'investissements gigantesques on extrait péniblement 1 Mb/j. En multipliant ces investissements (avec un désastre écologique à la clé) on va arriver, peut etre, à 4 Mb/j en 2020. Toutefois, la durée d'exploitaiton est beaucoup plus longue. (200 Gb à 4 Mb/j -> 140 ans !).
Conclusion : dans les "réserves" il faudait distinguer celles à fortes capacité de production (genre Moyen-Orient, Mer du Nord, Nigeria, USA ...) des "merdouilles". Or, l'augmentation actuelle des "réserves" est faite principalement de "merdouilles".
Plutot que de se focaliser sur les réserves, il est donc plus judicieux de regarder les débits de production. Sachant que plein de gisements à haut rendement sont sur le déclin, et que ceux susceptibles de les remplacer manquent à l'appel, on est mal ... D'ou l'expression « nous ne remplaçons pas tout ce que nous consommons ».
Dernier exemple : Cantarell au Mexique et les "merdouilles" du Canada (réserves 10 fois supérieures) ont un potentiel en débit comparable. Mais le déclin de Cantarell est supérieur à la croissance des "merdouilles". Et des Cantarell il y en a un paquet en prévision ...
- cicero
- Charbon
- Messages : 260
- Inscription : 22 août 2005, 18:34
- Localisation : Île de la Tortue
-
- Hydrogène
- Messages : 6428
- Inscription : 21 nov. 2005, 17:42
- Localisation : versailles
Non, ce rapport identifie les ressources possibles avec entre autres, les centaines (voire milliers) de Gb de pétrole non-conventionnel : sables bitumeux du Canada, ultra-lourd du Venezuela, sans compter les schistes bitumeux du Colorado et les hydrates de methane.
Il est vrai que ces ressources mises bout à bout sont impressionnantes sur le papier.
On pourrait aussi ajouter les gisements de methane des satellites de Jupiter et Saturne (non, je plaisante
).
Mais ce sont comme les fruits en haut d'un arbre : si on a pas les moyens d'aller les cueillir ... Il faut donc des progrés technologiques considérables pour aller chercher ces ressources. Et beaucoup d'énergie à bas prix. Car il en faut des machines pour exploiter ces ressources délicates. Or on a pas été capable de les mettre en oeuvre quand le pétrole classique était abondant et peu cher. Et maintenant, qu'il va etre de plus en rare et de plus en plus cher, on va en utiliser une précieuse partie pour aller chercher des "merdouilles" ?
Très grossiérement, il faut "investir" pendant 10 ans dans ces "merdouilles" des quantités considérables de matériels, capitaux, énergie pour commencer à obtenir des rendements misérables comparés à ceux que l'on obtient avec le "crude oil" classique. Au pif, je dirais que pour obtenir 1 Mb/j il faut 1 unité d'investissement en "crude oil" et 10 (ou 100) en "merdouilles". De plus, quand on annonce que les "tar sands" sont rentables quand le pétrole est à, par exemple, 40$ c'est temporaire. Car les investissements ont été financés avec du pétrole à 20$. Mais, entre-temps, leur cout a augmenté. Donc, si on veut en faire de nouveau, le seuil de rentabilité passe à 50$ (ou 60). Et ainsi de suite ... En fait, plus le pétrole classique augmente, plus le seuil de rentabilité des "tar sands" augmente.
Il suffit de voir les investissements programmés sur 10-15 ans pour les sables bitumeux du Canada. Meme pas sur que cela soit possible. Et tout cela, au mieux, pour avoir 2 Mb/j en plus! Alors que la production classique d'Amérique du Nord aura décliné d'au moins le double d'ici là !
Conclusion
Le rapport a raison : ces ressources pharamineuses existent probablement bien mais elles ne pourront jamais assurer 85 Mb/j. Disons 10-20 Mb/j au mieux dans 10-20-30 ans. Dans le meilleur des cas elles atténueront le déclin. Par exemple, au lieu de perdre 2 Mb/j par an on en perdra seulement 1.
Il faudra donc serrer la ceinture d'un cran chaque année. Et indéfiniment ...
Il est vrai que ces ressources mises bout à bout sont impressionnantes sur le papier.
On pourrait aussi ajouter les gisements de methane des satellites de Jupiter et Saturne (non, je plaisante

Mais ce sont comme les fruits en haut d'un arbre : si on a pas les moyens d'aller les cueillir ... Il faut donc des progrés technologiques considérables pour aller chercher ces ressources. Et beaucoup d'énergie à bas prix. Car il en faut des machines pour exploiter ces ressources délicates. Or on a pas été capable de les mettre en oeuvre quand le pétrole classique était abondant et peu cher. Et maintenant, qu'il va etre de plus en rare et de plus en plus cher, on va en utiliser une précieuse partie pour aller chercher des "merdouilles" ?
Très grossiérement, il faut "investir" pendant 10 ans dans ces "merdouilles" des quantités considérables de matériels, capitaux, énergie pour commencer à obtenir des rendements misérables comparés à ceux que l'on obtient avec le "crude oil" classique. Au pif, je dirais que pour obtenir 1 Mb/j il faut 1 unité d'investissement en "crude oil" et 10 (ou 100) en "merdouilles". De plus, quand on annonce que les "tar sands" sont rentables quand le pétrole est à, par exemple, 40$ c'est temporaire. Car les investissements ont été financés avec du pétrole à 20$. Mais, entre-temps, leur cout a augmenté. Donc, si on veut en faire de nouveau, le seuil de rentabilité passe à 50$ (ou 60). Et ainsi de suite ... En fait, plus le pétrole classique augmente, plus le seuil de rentabilité des "tar sands" augmente.
Il suffit de voir les investissements programmés sur 10-15 ans pour les sables bitumeux du Canada. Meme pas sur que cela soit possible. Et tout cela, au mieux, pour avoir 2 Mb/j en plus! Alors que la production classique d'Amérique du Nord aura décliné d'au moins le double d'ici là !
Conclusion
Le rapport a raison : ces ressources pharamineuses existent probablement bien mais elles ne pourront jamais assurer 85 Mb/j. Disons 10-20 Mb/j au mieux dans 10-20-30 ans. Dans le meilleur des cas elles atténueront le déclin. Par exemple, au lieu de perdre 2 Mb/j par an on en perdra seulement 1.
Il faudra donc serrer la ceinture d'un cran chaque année. Et indéfiniment ...
- matthieu25
- Hydrogène
- Messages : 3338
- Inscription : 21 juil. 2005, 00:17
- Localisation : passenans
- GillesH38
- Hydrogène
- Messages : 30054
- Inscription : 10 sept. 2005, 17:07
- Localisation : Berceau de la Houille Blanche !
- Contact :
précision : le GPL n'est pas du gaz naturel : c'est un mélange de propane et de butane, comme on a dans les bouteilles de gaz domestique, alors que le gaz naturel proprement dit (distribué dans les canalisations) est du méthane, impossible à liquéfier sauf à très basse température (c'est comme ça qu'il est transporté dans les méthaniers, sous forme de gaz naturel liquéfié ou LNG).
Zan, zendegi, azadi. Il parait que " je propage la haine du Hamas".
-
- Condensat
- Messages : 652
- Inscription : 21 oct. 2006, 00:15
Le GPL provient pourtant bien pour moitié de gaz naturelGillesH38 a écrit :précision : le GPL n'est pas du gaz naturel : c'est un mélange de propane et de butane, comme on a dans les bouteilles de gaz domestique, alors que le gaz naturel proprement dit (distribué dans les canalisations) est du méthane, impossible à liquéfier sauf à très basse température (c'est comme ça qu'il est transporté dans les méthaniers, sous forme de gaz naturel liquéfié ou LNG).

Rouler mieux : (moins, plus propre et plus sobre)
Lien (désactivé pour cause de suspicion publicitaire infondée)
Lien (désactivé pour cause de suspicion publicitaire infondée)