[pdf] Jean Laherrere ASPO à Mines de Paris, 25 octobre 2010
Publié : 26 oct. 2010, 01:20
Merci epe.
Je ne peux pas m'exprimer très souvent, parce que, pour émettre un avis valable sur un projet pétrolier ou gazier, il faut avoir accès aux données. A part les données publiques, et l'expérience que j'ai de quelques pays où j'ai vécu (Congo, Nigéria, Côte d'Ivoire, Yémen, un peu la Libye), il faut se fier aux seules données publiques, ou utiliser les publications de Jean LAHERRERE, qui a, lui, eu accès à la base de données privée et payante de PETROCONSULTANTS, maintenant devenue IHS, un nom beaucoup plus parlant, comme chacun peut s'en rendre compte.
Le plus souvent, et Jean LAHERRERE en fait la conclusion de sa dernière présentation à l'Ecole des Mines de Paris du 25 octobre 2010 (hier, lien http://aspofrance.viabloga.com/files/JL ... _part2.pdf, remplacer part2 par part1 pour avoir la première partie) : "Soyez toujours sceptiques. Quand vous voyez des chiffres, demandez vous quelle est la motivation de l'auteur (...)".
Dans l'affaire brésilienne, PETROBRAS va avoir besoin de 14 dollars d'investissement pour chaque baril de réserves. Soit 80 à 112 milliards de dollars, au total, soit encore 52 à 73 milliards de dollars pour sa quote-part de 65%. Sans compter les besoins de l'exploration et de l'évaluation des autres découvertes réalisées dans le Bassin de Santos. Cette société a procédé à une augmentation de capital record de 70 milliards de dollars. D'après le Financial Times, la demande aurait atteint 140 milliards de dollars, soit le double. Ce seront des fonds propres, dont les actionnaires ne pourront jamais demander le remboursement. Maintenant, les banques auront plus de facilités à prêter le reste, s'il y a des besoins complémentaires. Cette success story repose essentiellement sur les chiffres avancés pour les réserves (ainsi, évidemment, que sur le goodwill accumulé par PETROBRAS dans l'offshore profond du Bassin de Campos (gisements de Roncador, Albacora, Marlim, Barracuda,Caratinga)). D'où l'importance du questionnement sur la validité de ces chiffres.
J'ai cherché sur le site de BRITISH GAS GROUP, société cotée détenant 25% d'intérêts dans le gisement de Tupi, et donc tenue de faire certifier ses réserves par un organisme indépendant, si cette certification avait été faite. Je n'ai rien trouvé de tel. Il ne semble pas y avoir eu de certification. En conséquence, PETROBRAS a procédé à son augmentation de capital sur l'information de ses seuls calculs de réserves, effectués en interne. Ils ont juste peint le tableau un peu plus en rose en comptant le gaz comme des barils d'équivalent pétrole... Visiblement, les actionnaires ont accepté la couleur du tableau... Cela dit, je pense qu'ils ont eu raison, en raison des perspectives de PETROBRAS ailleurs dans le même Bassin de Santos.
Je ne peux pas m'exprimer très souvent, parce que, pour émettre un avis valable sur un projet pétrolier ou gazier, il faut avoir accès aux données. A part les données publiques, et l'expérience que j'ai de quelques pays où j'ai vécu (Congo, Nigéria, Côte d'Ivoire, Yémen, un peu la Libye), il faut se fier aux seules données publiques, ou utiliser les publications de Jean LAHERRERE, qui a, lui, eu accès à la base de données privée et payante de PETROCONSULTANTS, maintenant devenue IHS, un nom beaucoup plus parlant, comme chacun peut s'en rendre compte.
Le plus souvent, et Jean LAHERRERE en fait la conclusion de sa dernière présentation à l'Ecole des Mines de Paris du 25 octobre 2010 (hier, lien http://aspofrance.viabloga.com/files/JL ... _part2.pdf, remplacer part2 par part1 pour avoir la première partie) : "Soyez toujours sceptiques. Quand vous voyez des chiffres, demandez vous quelle est la motivation de l'auteur (...)".
Dans l'affaire brésilienne, PETROBRAS va avoir besoin de 14 dollars d'investissement pour chaque baril de réserves. Soit 80 à 112 milliards de dollars, au total, soit encore 52 à 73 milliards de dollars pour sa quote-part de 65%. Sans compter les besoins de l'exploration et de l'évaluation des autres découvertes réalisées dans le Bassin de Santos. Cette société a procédé à une augmentation de capital record de 70 milliards de dollars. D'après le Financial Times, la demande aurait atteint 140 milliards de dollars, soit le double. Ce seront des fonds propres, dont les actionnaires ne pourront jamais demander le remboursement. Maintenant, les banques auront plus de facilités à prêter le reste, s'il y a des besoins complémentaires. Cette success story repose essentiellement sur les chiffres avancés pour les réserves (ainsi, évidemment, que sur le goodwill accumulé par PETROBRAS dans l'offshore profond du Bassin de Campos (gisements de Roncador, Albacora, Marlim, Barracuda,Caratinga)). D'où l'importance du questionnement sur la validité de ces chiffres.
J'ai cherché sur le site de BRITISH GAS GROUP, société cotée détenant 25% d'intérêts dans le gisement de Tupi, et donc tenue de faire certifier ses réserves par un organisme indépendant, si cette certification avait été faite. Je n'ai rien trouvé de tel. Il ne semble pas y avoir eu de certification. En conséquence, PETROBRAS a procédé à son augmentation de capital sur l'information de ses seuls calculs de réserves, effectués en interne. Ils ont juste peint le tableau un peu plus en rose en comptant le gaz comme des barils d'équivalent pétrole... Visiblement, les actionnaires ont accepté la couleur du tableau... Cela dit, je pense qu'ils ont eu raison, en raison des perspectives de PETROBRAS ailleurs dans le même Bassin de Santos.