La production pétroliére des USA

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Re: La production pétroliére des USA

Message par energy_isere » 11 oct. 2013, 18:49

Les Etats-Unis vont devenir le premier producteur mondial de pétrole

Le Monde | 11.10.2013

A la suite de l'exploitation des schistes bitumineux qui ont chamboulé la donne énergétique, les Etats-Unis devraient ravir à la Russie la place de premier producteur mondial de pétrole dès l'an prochain, rapporte vendredi 11 octobre l'Agence internationale de l'énergie (AIE).
La production américaine ne cesse de progresser avec le fort développement des pétroles non conventionnels présents en grande quantité dans les Rocheuses et le Dakota du Nord, provoquant une nouvelle ruée vers l'or noir, explique l'Administration américaine d'information sur l'énergie (EIA).

REDISTRIBUTION DES CARTES

Attendu, ce basculement n'en est pas moins symbolique de la redistribution des cartes en cours dans le monde de l'énergie. En septembre, la Chine était devenue le premier importateur de pétrole avec 6,3 millions de barils importés par jour, juste devant les Etats-Unis.

Les Etats-Unis restent toutefois le premier pays consommateur de pétrole (19,8 % de la consommation mondiale), loin devant la Chine (11,7 %), selon le rapport annuel sur l'énergie de BP. Et ils disposent de deux fois plus de réserves (35 milliards de barils) que la Chine. Résultat : la dépendance énergétique des Etats-Unis se réduit, quand celle de la Chine augmente.

UNE PRODUCTION SANS PRÉCÉDENT

Dans son rapport mensuel, l'AIE précise :

"Avec une production sans précédent depuis des décennies de plus de 10 millions de barils par jour au cours des deux derniers trimestres, le pays est en passe de devenir le premier producteur de [carburants] liquides hors Organisation des pays exportateurs de pétrole [OPEP] au deuxième trimestre, détrônant la Russie, sans même tenir compte des biocarburants et des progrès de raffinage."
Sans précédent depuis les années 1970, la croissance de la production américaine va ainsi faire progresser en moyenne celle des Etats non membres de l'OPEP de 1,7 million de barils par jour en 2014.

Cette hausse spectaculaire permettra de compenser l'instabilité de la production de l'OPEP et d'éviter une flambée du prix du baril, qui aurait pu, sans cela, dépasser largement son cours actuel de 110 dollars.
http://www.lemonde.fr/economie/article/ ... _3234.html

Ce qui ne signifie pas que les USA vont vers leur indépendance énergétique pétroliére. ;-)

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Re: La production pétroliére des USA

Message par energy_isere » 14 nov. 2013, 20:46

Pétrole : la production des États-Unis a dépassé les importations

14 Nov 2013 Le Figaro

C'est une première depuis 1995. Grâce à l'essor du pétrole de schiste, la production nationale d'or noir aux États-Unis a dépassé en octobre les importations. Elle a satisfait 60 % des besoins.

Ce n'est pour l'instant qu'un chiffre mensuel, mais selon l'agence américaine d'information énergétique (EIA) du ministère de l'Énergie, la production de pétrole brut des États-Unis a dépassé en octobre les importations pour la première fois depuis février 1995.

La Maison-Blanche a pris la peine de commenter le franchissement de ce cap symbolique vers l'indépendance énergétique fixée comme objectif stratégique depuis le président Nixon. C'est le résultat «d'une production en hausse combinée à la politique énergétique» du président américain Barack Obama, a déclaré le porte-parole de la Maison-Blanche Jay Carney.

D'une part, la production de pétrole, en particulier de pétrole de schiste dans le bassin de Bakken, dans le Dakota du Nord qui connaît une nouvelle ruée vers l'or noir, a permis au pays d'extraire 7,7 millions de barils par jour (Mb/j) au mois d'octobre. Un chiffre à comparer aux 10,6 Mb/j produits par la Russie ou aux 11,5 Mb/j de l'Arabie saoudite en 2012 selon BP. L'Administration américaine prévoit que la production nationale pourrait se hisser à 8,5 Mb/j en 2014. L'Agence internationale de l'énergie (AIE) pour sa part annonce que les États-Unis deviendront le premier producteur mondial de pétrole à partir de 2015.

D'autre part, la consommation de pétrole, donc les besoins d'importer, baisse, grâce au «relèvement des normes de consommation d'essence», des véhicules, a détaillé le porte-parole de la Maison-Blanche. Les importations américaines de pétrole sont tombées le mois dernier au plus bas depuis février 1991.

Le rapport annuel de l'AIE publié ce mardi affirme que les États-Unis ne garderont leur nouvelle place de premier producteur mondial de pétrole qu'une dizaine d'années à partir de 2015. L'extraction à partir des réserves des formations rocheuses de schiste devrait en effet connaître un plateau. Mais cela n'empêchera pas les États-Unis de devenir, toutes énergies confondues, autosuffisants en 2035.
http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2013 ... ations.php

''autosuffisants en 2035.'' :-({|=

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Message par ABC » 14 nov. 2013, 21:18

Je ne comprends pas très bien les deux articles cités par energy isere:
Avec une production sans précédent depuis des décennies de plus de 10 millions de barils par jour au cours des deux derniers trimestres,
D'une part, la production de pétrole, en particulier de pétrole de schiste dans le bassin de Bakken, dans le Dakota du Nord qui connaît une nouvelle ruée vers l'or noir, a permis au pays d'extraire 7,7 millions de barils par jour (Mb/j) au mois d'octobre. Un chiffre à comparer aux 10,6 Mb/j produits par la Russie ou aux 11,5 Mb/j de l'Arabie saoudite en 2012 selon BP. L'Administration américaine prévoit que la production nationale pourrait se hisser à 8,5 Mb/j en 2014. L'Agence internationale de l'énergie (AIE) pour sa part annonce que les États-Unis deviendront le premier producteur mondial de pétrole à partir de 2015.
Alors 7- 8 Mb/j ou 10Mb/j?

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Re: La production pétroliére des USA

Message par energy_isere » 14 nov. 2013, 21:40

ABC a écrit :Je ne comprends pas très bien les deux articles cités par energy isere:

Alors 7- 8 Mb/j ou 10Mb/j?

Oui ca peut désorienter. ;)

Avec une production sans précédent depuis des décennies de plus de 10 millions de barils par jour au cours des deux derniers trimestres,
ca c' est du all liquids

D'une part, la production de pétrole, en particulier de pétrole de schiste dans le bassin de Bakken, dans le Dakota du Nord qui connaît une nouvelle ruée vers l'or noir, a permis au pays d'extraire 7,7 millions de barils par jour (Mb/j) au mois d'octobre. Un chiffre à comparer aux 10,6 Mb/j produits par la Russie ou aux 11,5 Mb/j de l'Arabie saoudite en 2012 selon BP. L'Administration américaine prévoit que la production nationale pourrait se hisser à 8,5 Mb/j en 2014. L'Agence internationale de l'énergie (AIE) pour sa part annonce que les États-Unis deviendront le premier producteur mondial de pétrole à partir de 2015.
ce chiffre ne peut étre que du pétrole brut. (crude oil)

On s' en convainc en analysant les chiffres de l' EIA comme je viens de les regarder :
http://www.eia.gov/forecasts/steo/pdf/steo_full.pdf.

voir les chiffres en haut de page 25 et 27.

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Re: La production pétroliére des USA

Message par energy_isere » 04 févr. 2014, 20:06

Dans l' article ci dessous j' ai mis en bleu un ''détail'' legislatif US qui a toute son importance, et qui n' avait jamais été cité sur ce forum.
La révolution du transport pétrolier aux Etats-Unis

03/02/2014, La Tribune

L'huile de schiste pourrait garantir aux Etats-Unis l'indépendance énergétique. Mais implique d'investir davantage sur le transport, et notamment maritime... Explications.

insi que le rappelait régulièrement André Giraud, ministre gaulliste de l'Industrie puis de la Défense, " le pétrole est une matière première qui a un fort contenu diplomatique et militaire, un contenu fiscal important et, accessoirement, un pouvoir calorifique ".

Les Américains ont plus que jamais conscience du rôle fondamental des hydrocarbures dans leur position hégémonique sur la scène mondiale, et la récente envolée de la production domestique dite non conventionnelle (huiles de schiste) laisse augurer d'un pays indépendant sur le plan énergétique d'ici quelques années.

L'exemple de la Californie

Si les agrégats de production/consommation semblent soutenir une telle thèse, peu d'observateurs en Europe ont relevé le changement de paradigme dans le transport pétrolier qu'une telle modification des flux d'approvisionnements impliquerait. Il suffit à cet égard de prendre l'exemple de l'Etat emblématique de Californie: actuellement, cet état doit importer 1.25 millions de barils par jour, dont 25% en provenance d'Arabie Saoudite, 16% d'Equateur, 15% du Canada et 13% d'Irak.

Si la Californie a été historiquement un producteur important d'hydrocarbures, sa production s'est effondrée de 1.1 millions de barils journaliers en 1986 à seulement 547000 ces jours-ci. L'Alaska, traditionnellement connecté à la Californie par ce lien énergétique, a vu sa production décliner de 2 millions à 500.000 barils journaliers durant la même période.

Pression des lobbys environnementaux

A rebours de cette évolution, ce sont d'autres régions américaines (qui ne sont pas forcément les plus importants centres de consommation) qui ont profité de l'essor de la nouvelle production non conventionnelle: la Pennsylvanie (Marcellus), le Texas (Permian, Eagle Ford), le Dakota du Nord (Bakken). Il se pose donc la question du transport de ces hydrocarbures vers les deux côtes.

L'échec des Etats Unis dans la construction de nouvelles infrastructures adaptées à son essor économique est ici patent, et pas uniquement pour les routes, ponts, et chemins de fer, car construire de nouveaux pipelines est une vraie gageure aux Etats Unis sur fonds de pression des lobbies environnementaux. A cet égard, il n'existe pas de pipeline entre le Texas et la Californie et l'échec du projet Keystone entre le Texas et le Canada a refroidi les ardeurs des investisseurs dans ce secteur.

Le transport maritime américain plus onéreux

Force est de constater que les Américains, avec le génie prométhéen et la foi dans le progrès qu'on leur connait, ne se sont pas laissés entraver par ces obstacles et dès le début de ce renouveau de l'industrie pétrolière, ont misé sur le transport par rail : or cette solution s'avère in fine peu flexible, parfois coûteuse, et potentiellement dangereuse comme en attestent de récents accidents survenus sur leur territoire et au Canada.

La vraie solution ? Le renouveau du transport pétrolier maritime. La route du Texas à la Californie passe par le Canal de Panama, dont l'élargissement, qui devrait être achevé en 2015, offrira une voie d'accès directe aux plus gros tankers pétroliers. A l'heure actuelle, le transport maritime d'un port américain a un autre (ex: Texas- Cote Est ou Cote Ouest) est plus onéreux qu'un transport international du fait d'une loi passablement archaïque, le Jones Act (elle a 94 ans) exigeant de tout navire transportant des biens d'un point à l'autre du territoire national d'avoir été construit aux Etats Unis.

Avec la révolution des huiles de schistes, les pétroliers se sont rués sur les quelques tankers frappés du sceau du Jones Act, construits dans les chantiers navals américains il y a quelques décennies. Un tel tanker coûte en moyenne $100 000 par jour, soit plus que le coût par rail et surtout beaucoup plus qu'un tanker classique circulant dans les eaux internationales.

Un enjeu patriotique !

La prochaine étape de la révolution pétrolière américaine réside donc bien dans la possession de ces navires : Kinder Morgan, le plus important opérateur de pipelines aux Etats Unis, ne s'y est pas trompé et vient d'acquérir auprès des fonds Blackstone et Cerberus cinq tankers existant mais surtout quatre en cours de construction (chacun pourra transporter 300 000 barils).

La flotte marquée sous le sceau du Jones Act ne comporte que 85 navires, tous réservés à l'heure actuelle. Il y a donc fort à parier que la question des chantiers naval américains et de leur capacité à mettre sur le marché de nouveaux cargos made in USA va être un élément important dans cette course à indépendance énergétique américaine…un enjeu industriel et patriotique comme le Ministre français Arnaud Montebourg en rêverait dans ses utopies les plus débridées!
http://www.latribune.fr/blogs/la-tribun ... -unis.html

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Message par energy_isere » 07 févr. 2014, 21:02

Les Américains vont-ils exporter leur pétrole ?

Le 05 février 2014 Usine Nouvelle

Contre l'avis des raffineurs, les compagnies pétrolières font pression pour lever l'interdiction d'exporter du brut extrait aux Etats-Unis.

Depuis une quarantaine d'années, les Etats-Unis n'exportaient pas de pétrole, mais cette stratégie défensive semble remise en cause. Le gouvernement américain a ainsi accordé deux licences de réexportation de brut vers le Royaume-Uni et deux autres vers l'Italie, annonce Reuters. Une autre demande, déposée en janvier 2014 pour l'Allemagne, attend une réponse des autorités. L'interdiction d'exportation ne couvre pas le Canada, ni les réexportations de brut, a précisé le Bureau of Industry and Security qui gère ce dossier depuis 1975.

Avec une production pétrolière au plus haut depuis vingt-cinq ans, de nombreuses compagnies pétrolières actives aux Etats-Unis ont demandé la fin de l'interdiction d'exporter, une relique du premier embargo pétrolier de 1974. Par contre, les raffineries sont opposées à la levée de l'interdiction pour continuer à bénéficier d'un prix du brut inférieur à celui pratiqué dans les autres pays. Le débat aux Etats-Unis prend de l'ampleur, d'autant qu'une libéralisation des exportations pourrait faire grimper le prix de l'essence.

Dans une note publiée par la banque américaine Citi, Edward Morse rappelle qu'actuellement il ne s'agit que de réexportations de brut canadien et dans une moindre mesure, mexicain. Les demandes se sont multipliées depuis le début de l'année. Alors que 125 avaient été déposées et 113 approuvées en 2013 (pour environ 2 milliards de barils), en ce début d’année, il y a déjà 18 demandes pour environ 500 millions de barils. Outre le Canada, elles proviennent de Corée, d'Allemagne, d'Italie du Japon, de Chine et d'Inde. Des décisions sur ce sujet ne seront vraisemblablement pas prise avant novembre, affirme Morse.

Depuis 2009, les Etats-Unis et le Canada, profitant de l'afflux de pétrole non conventionnel, ont ajouté 4,1 millions de barils/jour à l'offre mondiale, rappelle Francisco Blanch dans une étude de Bank of America Merrill Lynch. Cette tendance devrait se poursuivre lors des cinq prochaines années, et être amplifiée par un puissant rebond de la production du Mexique. Une hausse de l'offre qui ne manquera pas de peser sur les cours du brut. Plutôt que de voir la cotation décembre 2020 du WTI, actuellement à 75 dollars/baril grimper vers les 89 dollars/baril affichés par le Brent, c'est l'inverse qui devrait se produire, prévoit Francisco Blanch. Un rééquilibrage entre les deux bruts auquel pourrait participer à la libéralisation des exportations américaines de pétrole.
http://indices.usinenouvelle.com/energi ... trole.4974

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Re: La production pétroliére des USA

Message par energy_isere » 13 mars 2014, 15:03

Les USA libèrent une partie de leurs réserves stratégiques de pétrole

NEW YORK 12 Mars 2014

Les Etats-Unis ont annoncé mercredi la libération de 5 millions de barils provenant de leurs réserves stratégiques de pétrole, invoquant la nécessité de tester la fiabilité d'un système chamboulé par les nombreuses évolutions des infrastructures énergétiques du pays.

Afin d'évaluer de manière adéquate les capacités du système (des réserves stratégiques de pétrole) dans l'éventualité d'une perturbation, le ministère de l'Energie a autorisé aujourd'hui la libération et la vente de jusqu'à 5 millions de barils de pétrole brut, a indiqué le porte-parole du ministère américain (DoE) Bill Gibbons, dans un communiqué.

Le DoE précise que le contrôle continu des capacités de mise sur le marché de ses réserves stratégiques de brut est requis par la loi américaine.

La nécessité de mener un test apparaissait de plus en plus pressante au regard des évolutions majeures intervenues dans le paysage énergétique du pays en raison de l'accroissement considérable de la production de pétrole brut, a expliqué le ministère.

Il cite l'expansion du système d'oléoduc, la création de nouvelles infrastructures (...) et l'utilisation accrue des terminaux pétroliers du pays.

La décision de libérer ces réserves était en discussion depuis de nombreux mois au sein du ministère, a-t-il précisé.

Les Etats-Unis ont considérablement accru leur capacité de production de brut au cours des dernières années en raison de l'explosion des nouvelles techniques d'extraction du pétrole et du gaz de schiste et du forage horizontal.

Les Etats-Unis n'avaient pas mené une telle opération test depuis 1990, a précisé le ministère.

La dernière libération de réserves stratégiques de pétrole est toutefois plus récente, datant de 2011, lorsque le pays avait relâché quelque 30 millions de barils d'or noir en coordination avec l'Agence internationale de l'Energie (AIE).

Les Etats-Unis disposant au total de réserves supérieures à l'équivalent de 200 jours de leurs importations nettes en brut (contre un minimum de 90 jours de réserves requis, ndlr), ils sont habilités à procéder à un tel test dans le strict respect des exigences de l'AIE, a indiqué mercredi cette institution dans un communiqué.
http://www.romandie.com/news/n/_Les_USA ... 142143.asp

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Re: La production pétroliére des USA

Message par yvesT » 13 mars 2014, 16:23

energy_isere a écrit :
Les Américains vont-ils exporter leur pétrole ?

Le 05 février 2014 Usine Nouvelle

Avec une production pétrolière au plus haut depuis vingt-cinq ans, de nombreuses compagnies pétrolières actives aux Etats-Unis ont demandé la fin de l'interdiction d'exporter, une relique du premier embargo pétrolier de 1974.
Curieuse phrase, l'embargo c'est 73, et l'interdiction d'exporter de 75 (même si importateur net depuis 1950 par là)

Mais ça rapelle aussi que la "légende" classique : "premier choc = embargo Arabe" est bien vivace.

Une présentation à ce sujet de Michel Lepetit au dernier atelier du shift (et liens avec l'abandon de Bretton Woods), 3eme ds la liste :
http://theshiftproject.org/fr/cette-pag ... -mars-2014

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Re: La production pétroliére des USA

Message par energy_isere » 29 mars 2014, 13:04

Les États-Unis produisent 10% du brut mondial grâce au pétrole non conventionnel

NEW YORK 26 Mars 2014

Les États-Unis ont produit 7,84 millions de barils de brut par jour au dernier trimestre 2013, soit plus de 10% du total mondial, grâce au bond de la production de pétrole dit non conventionnel, a annoncé mercredi l'Agence américaine d'information sur l'Énergie (EIA).

La production américaine de pétrole de réservoirs compacts (tight oil) a atteint en moyenne 3,22 millions de barils par jour au quatrième trimestre 2013, a indiqué l'EIA dans un communiqué.

Ce niveau a été suffisant pour pousser la production globale de brut aux États-Unis à 7,84 millions de barils par jour en moyenne, plus de 10% de la production mondiale contre 9% au quatrième trimestre 2012, a détaillé l'agence.

Le terme tight oil désigne le pétrole trouvé dans des réservoirs de très faible perméabilité, dont notamment, mais pas seulement, le pétrole de schiste, précise l'EIA. Ce type de pétrole constitue l'essentiel de la production américaine de pétrole non-conventionnel.

Les États-Unis sont actuellement troisième producteur mondial de brut, derrière l'Arabie Saoudite et la Russie.

Mais ils pourraient devenir premier producteur mondial dès 2015, justement grâce à l'essor de la production de pétrole non conventionnel, selon les projections de l'Agence internationale de l'énergie (AIE).

L'EIA précise que 63% de la production de pétrole de réservoirs compacts vient de deux bassins: Eagle Ford dans le Texas, qui représente 36% de la production totale américaine, et Bakken dans le Dakota du Nord et le Montana (28% de la production).

Cette concentration des ressources conduit certains observateurs, dont l'AIE, à considérer que cet essor de la production de pétrole non-conventionnel ne sera que temporaire.

L'AIE prévoit, pour cette raison, que les États-Unis ne resteront premier producteur mondial de pétrole qu'une dizaine d'années.
http://www.romandie.com/news/Les-tatsUn ... 462147.rom

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Re: La production pétroliére des USA

Message par Tovi » 02 avr. 2014, 08:27

Gaz de schiste : les USA devraient plutôt exporter la stupidité

Par Richard Heinberg(*)

Cette semaine, le Congrès US a convoqué des auditions sur la possible révocation de l’interdiction sur les exportations de pétrole par les États-Unis, instituée en 1970 pour promouvoir l’autosuffisance nationale en énergie, et a invité un certain nombre d’ « experts » aux liens douteux avec l’industrie pétrolière et du gaz, pour les convaincre qu’il s’agit là d’une bonne idée. Après la quasi annexion de la Crimée par la Russie, les politiques américains veulent frapper au coeur du plus grand patrimoine géopolitique du Président russe Vladimir Poutine. Si les USA fournissaient à l’Europe une quantité importante de carburant, cela réduirait de fait la dépendance du Vieux Continent vis-à-vis de la Russie, privant ainsi Poutine d’entrées financières si nécessaires. Les parlementaires des deux bords utilisent également ces auditions pour inciter l’administration Obama à accélérer les exportations de gaz naturel, comme une protection contre la menace de coupures d’approvisionnement en gaz russe vers l’Ukraine et d’autres pays.

Quatre nations d’Europe centrale, la Hongrie, la Pologne, la Slovaquie et la République tchèque, ont déjà adressé une requête formelle pour les exportations américaines. Il y a juste un petit problème à propos de ces convoitises et de ces bonnes intentions. Fondamentalement, les États-Unis n’ont pas de pétrole ni de gaz à exporter. Certes, notre nation produit énormément de combustible, et les quantités ont augmenté ces dernières années. Mais les États-Unis demeurent un importateur net de pétrole et de gaz naturel. Je le répète et insiste là-dessus : les États-Unis sont encore des importateurs nets de pétrole et de gaz naturel. En 2013, les États-Unis ont produit environ 7,5 millions de barils de brut par jour, mais en ont importé tout autant. Même si le rythme de la production nationale continue à augmenter, il est probable que viendront s’y ajouter environ 1,5 million de barils par jour avant de commencer à diminuer. La probable rapidité du déclin est une question relativement controversée : l’Energy Information Administration prévoit un long « plateau » suivi d’une lente diminution, tandis que notre analyse produite par le Post Carbon Institute indique une chute bien plus rapide.

Dans les deux cas, il est extrêmement improbable que l’Amérique ne puisse jamais redevenir un exportateur net de pétrole. L’an dernier, les États-Unis ont produit 680 milliards de m3 de gaz naturel, une quantité record. Pourtant, nous avons encore importé 71 milliards de m3 de gaz ( 11 % du total).

La courbe de production du gaz aux États-Unis s’est stabilisée et d’après nous, il est probable qu’elle commence à décliner dans les prochaines années, justement quand seront mis en fonction les nouveaux terminaux pour l’exportation de gaz naturel liquéfié (GNL). Malgré cela, des affirmations sensationnelles ont été lancées à propos du potentiel américain en pétrole et en gaz, maintenant que l’industrie a développé les techniques de « fracking » et celles de la perforation horizontale dans les formations de schistes du Texas, du Dakota du Nord, de la Pennsylvanie et ailleurs encore. Mais, comme je l’explique dans mon livre ”Snake Oil : How Fracking’s False Promise of Plenty Imperils Our Future”, ces affirmations sont tout à fait exagérées. Une évaluation beaucoup plus précise des projections dans ce secteur nous vient de la publication en avant-première d’Oil & Gaz Journal, qui parle de réduction des réserves estimées qui se rapproche de 35 milliards de dollars pour les 15 plus grands opérateurs du gaz de schiste.

Le Journal écrit ceci : « les analyses récentes d’Energy Aspects, une société de consulting sur les matières premières, indiquent six années de dégradation progressive de la performance financière des 35 sociétés indépendantes spécialisées dans le gaz et le pétrole de schiste aux États-Unis. » Cette dégradation de la performance financière survient malgré l’augmentation de la production et le passage, depuis 2010, des perforations de gaz naturel à celles de combustibles liquides d’une plus grande valeur ajoutée (brut et GNL). L’Oil & Gas Journal cite l’analyse d’Ivan Sandrea, un employé d’OIES et collaborateur de premier plan d’Ernst & Young London, qui suggère ceci : « Si les performances financières ne s’améliorent pas, les marchés de capitaux arrêteront de soutenir les coûteux forages pourtant nécessaires pour maintenir la production de ressources non conventionnelles. » Sandrea prévoit que « certains opérateurs de l’industrie devront se restructurer et se concentrer principalement sur les zones où se trouvent les ressources les plus attrayantes, qui représentent 40 % des estimations actuelles. » Et donc, que pourrions-nous bien parvenir à exporter ? En réalité, le fait de parler d’exportations de pétrole et de gaz n’est pas le résultat d’un excès de capacité productive ou d’un calcul géopolitique, mais seulement de la bonne vieille recherche de profits.

L’industrie pétrolière américaine est actuellement empêtrée dans le problème dû au fait que la qualité du pétrole produit dans le pays (brut léger provenant des gisements de Bakken et d’Eagle Ford) ne correspond pas à la qualité que peuvent accepter nos raffineries (qualités plus lourdes de brut, par exemple celle des sables bitumineux du Canada). L’abolition des contraintes légales sur l’exportation de pétrole par les États-Unis aiderait grandement les raffineurs à résoudre ce problème. Dans le même temps, l’industrie américaine du gaz naturel souffre du faible prix de vente interne, un problème dont le seul et unique responsable est l’industrie elle-même. Au cours des dernières années, les compagnies de gaz de schiste ont produit en excès, pour pouvoir augmenter la valeur de leur « assets » (licences de forages pour des millions d’hectares), faisant ainsi mécaniquement baisser les prix en dessous des coûts réels de production. Si un peu de gaz des États-Unis pouvait être exporté grâce aux terminaux GNL actuellement en construction, cela ferait augmenter les prix sur le marché interne. Mais cela pourrait aussi rendre vaines les nombreuses promesses du secteur de tenir les prix bas, une promesse qui a incité l’industrie chimique à reconstruire des établissements de production nationale et qui a séduit les entreprises productrices d’électricité en les faisant passer de la combustion du carbone à celle du gaz naturel, mais après tout, il s’agissait simplement de promesses.

Voilà pour la vérité sur toute cette agitation autour des exportations de gaz et de pétrole US. Quant à l’idée de faire trembler de peur Vladimir Poutine devant la marée de brut et de gaz naturel provenant des USA, laissons tomber. Poutine est certainement en train de trembler, mais seulement de crises de fou rire. L’Amérique devrait plutôt s’essayer à l’exportation de la stupidité. C’est une ressource qu’elle parait véritablement avoir en surplus.

Richard Heinberg

Traduction : ilfattoquotidiano.fr
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Re: La production pétroliére des USA

Message par Pi-r2 » 02 avr. 2014, 09:29

Je crois que l'auteur de l'article ne comprends pas la posture des américains. Le gouvernement ne cherche pas vraiment à exporter, ils utilisent juste la situation actuelle (qu'ils savent de "court terme" du point de vue stratégique, ie décennie) pour changer la donne stratégique dans le monde (leur dépendance au pétrole saoudien ou autre, la dépendance europèenne au gaz russe)
les bonnes idées triomphent toujours, c'est d'ailleurs à cela qu'on reconnait qu'elle étaient bonnes

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Re: La production pétroliére des USA

Message par yvesT » 02 avr. 2014, 11:03

Il faudrait que tu regardes un peu plus les données, Pi-R2

Par ailleurs les US n'ont strictement aucune intention d’abandonner leur rôle de "sécurisation des approvisionnements pétrolier"(du MO en particulier) : position stratégique clé (vis à vis Chine en particulier), et en plus sous-jacent du petro $.
(sans considérer les "contrats" de protection pour l'AS en particulier).

Ce qu'il y a dans la propagande "on va se retirer", c'est la volonté de partager la facture plus qu'autre chose (avec ocde, et pays du golfe).

Après les choses peuvent aussi s'accélérer.

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Re: La production pétroliére des USA

Message par Pi-r2 » 02 avr. 2014, 11:09

yvesT a écrit :Il faudrait que tu regardes un peu plus les données, Pi-R2
?
je dis en substance qu'ils bluffent et tu me répond de regarder les données ?
les bonnes idées triomphent toujours, c'est d'ailleurs à cela qu'on reconnait qu'elle étaient bonnes

yvesT
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Re: La production pétroliére des USA

Message par yvesT » 02 avr. 2014, 11:16

Ben je ne sais pas de quelle décennie tu parles, ni ce que veut dire :
pour changer la donne stratégique dans le monde (leur dépendance au pétrole saoudien ou autre, la dépendance europèenne au gaz russe)
Il faut quand même réaliser que le niveau de propagande est impressionnant d'un point de vue simplement données factuelles :
Soon, North America’s bounty of oil and gas will swamp Moscow’s capacity. Authorizing the Keystone XL pipeline and championing natural gas exports would signal that we intend to do precisely that. And Europe should finally diversify its energy supply and develop pipelines that do not run through Russia.
C Rice :
http://www.washingtonpost.com/opinions/ ... story.html

Rien que pour le gaz, voir :
http://ourfiniteworld.com/2014/03/31/th ... s-exports/

Et pétrole :
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Re: La production pétroliére des USA

Message par Pi-r2 » 02 avr. 2014, 12:03

yvesT a écrit : Il faut quand même réaliser que le niveau de propagande est impressionnant d'un point de vue simplement données factuelles :
Soon, North America’s bounty of oil and gas will swamp Moscow’s capacity. Authorizing the Keystone XL pipeline and championing natural gas exports would signal that we intend to do precisely that. And Europe should finally diversify its energy supply and develop pipelines that do not run through Russia.
oui, on dit la même chose. On est donc dans le domaine du politique / diplomatique (du bluff) et il ne faut pas prendre ces déclarations au pied de la lettre.
Ce sont des menaces, de la propagande, à l'intention de ceux qui pourraient croire les tenir.
les bonnes idées triomphent toujours, c'est d'ailleurs à cela qu'on reconnait qu'elle étaient bonnes

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