Et oui, l'exploitation pétrolière c'est une course sans fin pour "remplir" un panier percé. L'analogie la plus juste serait plutot le bucheron qui coupe des arbres beaucoup plus vite que le renouvellement naturel, et qui doit "trouver" sans arrêt de nouvelles forêts au fur et à mesure que les plus proches et les plus belles disparaissent. Evidemment, ces nouvelles forêts sont de plus en plus loin, médiocres, difficile d'accés et coûteuses à exploiter.GillesH38 a écrit :il faut te rappeler quand même que sans ouverture de nouveaux gisements, la production actuelle s'épuiserait à raison de - 4 ou 5 % /an (donc environ 3 à 4 Mb/j qui disparaissent chaque année). Il est normal d'avoir de nouveaux projets, toute la question du PO est de savoir quand la mise en route de ces projets ne sera plus quantitativement suffisante pour compenser l'épuisement des anciens. La difficulté principale de la prédiction de la date vient d'ailleurs justement de la marge d'erreur sur cet épuisement : 3 OU 4 Mb/j, ça peut faire une différence de plusieurs années sur la position du maximum !
Sinon, à raison de 4-5% de déclin par an l'ensemble des gisements de pétrole actuels verra sa production baisser de moitié en 15-20 ans. Rien que pour maintenir la production actuelle, il faudra donc d'ici là investir dans l'équivalent de la moitié des gisements actuels !
Le plus incroyable est que les pétroliers maintiennent ce rythme de fou (explorations, découvertes, mise en production) depuis des dizaines d'années. Mieux même, ils sont arrivés à faire croître la production. Le chant du cygne ?
A partir de http://www.industrie.gouv.fr/energie/pe ... onde04.htm (site industrie gouv fr ) j'ai fait une étude http://pagesperso-orange.fr/pic-petrole/picpetrole.html avec différents scénarios. C'est hallucinant ce qu'il faut découvrir et mettre en production dans les années à venir. Un extrait :
Code : Tout sélectionner
En prenant une demande en hausse de 2 % par an, un taux de déclin de 3% on obtient :
Année (2) (3) (4)
2004 78,5 78,5 0
2005 76,1 80,1 3,9
2006 73,9 81,7 7,8
2007 71,6 83,3 11,7
2008 69,5 85,0 15,5
2009 67,4 86,7 19,3
2010 65,4 88,4 23,0
2011 63,4 90,2 26,7
2012 61,5 92,0 30,5
2013 59,7 93,8 34,1
(2) Production des puits actuels
(3) consommation
(4) Déficit à combler

J'ai fait d'autres simulations. Il est facile de voir que un taux de déclin de 2,3,4%, ou un taux de croissance de -1,0,1,2% cela change considérablement la donne !
En tout cas, rien que pour maintenir la production, les pétroliers sont obligés de creuser comme des fous dans des conditions dantesques (Sibérie, grands fonds en zone cyclonique, Grand Nord ...). C'est à celà que servent tous les grands projets actuels.