Le plus gros navire du monde part à la casse
22/01/2010 meretmarine.com

Le Jahre Viking, devenu Knock Nevis en 2004 (ici à vide au terminal d'Antifer)
crédits : MER ET MARINE
Propriété de Fred Olsen Marine Services (Norvège), le
superpétrolier Knock Nevis a été vendu à la démolition. Pour son dernier voyage, ce navire, qui était le plus gros du monde, a échangé le pavillon singapourien contre celui de la Sierra Leone. Rebaptisé Mont, il est arrivé aux chantiers indiens Priya Blue Industries pour être ferraillé. Long de 458.4 mètres pour une largeur de 68.9 mètres, ce navire affichait un port en lourd de 564.650 tonnes. Construit en 1976 par les chantiers japonais Sumitomo, à Oppama, le tanker ne fait alors que 419.000 tpl, ce qui en fait une unité plus petite que les Batillus réalisés en France. Refondu en 1980/1981 et allongé de 81 mètres, il devient alors le plus grand navire du monde. Il s'appelle alors Seawise Giant et est exploité comme unité de stockage flottante. En 1988, en pleine guerre Iran-Irak, il est bombardé et endommagé alors qu'il se trouve à Ormuz. Réparé à Singapour l'année suivante, le mastodonte reprend du service, d'abord sous le nom de Happy Giant, puis de Jahre Viking. Sous ce nom, il a notamment fréquenté le port pétrolier d'Antifer, près du Havre. Racheté en 2004 par Fred Olsen, il est transformé à Dubaï en FSPO (
Floating Production Storage and Offloading) et rebaptisé Knock Nevis.
Sa dernière affectation était au Qatar, où il fut utilisé jusqu'en août 2009 pour le compte de Maersk Oil & Gas. A la fin de sa dernière charte d'affrètement, la question de son avenir s'est posée. Un temps, la poursuite de son exploitation en Malaisie a été évoqué, ainsi que son démantèlement en Chine. « A la fin de son affrètement, l'armateur norvégien a renoncé à le vendre à un chantier de démolition chinois pour des raisons financières, puis affirmé que le navire continuerait ses activités de stockage flottant pour une compagnie malaise et enfin opté pour " une démolition dans un chantier respectant les recommandations de l'OMI " mais permettant d'économiser quelques millions de dollars », explique Robin des Bois dans son dernier bulletin "A la casse.com" (*). Selon l'association : « Le navire dispose d'un passeport vert incluant l'inventaire des matières dangereuses à bord ».