Merci pour le lien, c'est effectivement très intéressant, même si pas tout à fait étranger pour ceux qui s'intéressent au sujet. En gros on en reviens encore à la forme de la courbe de production individuelle des puits. C'est une forme grossièrement hyperbolique en f(t).Philippe a écrit :Un blog intéressant sur le pétrole de schiste, notamment aux USA : le blog de Philippe CHARLEZ au lien http://www.philippecharlez.com/.
Donc oui, la production de traine n'est pas dégueulasse et offre un bon fonds de roulement. Cependant, pour moi il manque une moitié de l'analyse, car cette courbe de déclin à aussi la fâcheuse idée d'être bien raide à l'arrêt des puits, ce qui est douloureux pour les exploitants dans les 2-3 ans qui suivent l'arrêt lorsque tous les puits ont été mis en production dans une courte période.
C'est très exactement ce qu'on voit actuellement.
Une fois cette contraction passée on peut imaginer que quelques opérateurs survivront et que c'est entre leur mains que vont se concentrer les puits existants, donnant un fonds de roulement "stable" (déclin terminal à faible pente). L'occasion de rebondir si le pétrole remonte ? Pourquoi pas, si le revenu généré par cette production de "traine" demeure majoritaire, ce qui permettrait d'opérer avec un ratio de fonds propre suffisant, et d'éviter de bouffer sa chemiser en cas d'une nouvelle contraction brutale du prix du baril.
On comprends bien que ce qui fait mal aux producteurs actuels, outre un prix du baril incompatible avec une extraction, c'est l'empressement avec lequel ils ont cherché à exploiter la réserve au départ, sans tenir compte de la sommation de profils hyperboliques : Une belle course à l'échalotte pour maintenir l'acroissement de la production, intenable sur le long terme quelle que soit la ressource. Avec en bonus un petit effet "harder they come, harder they fall". Cette analyse n'est même pas une analyse à rebours, puisque Rune Linkvern avait déjà analysé tout ça à l'époque de The Oil Drum en 2012. Ça commence à dater. Espérons qu'il retiendrons la leçon si rebond il y a.