Produire quelques gouttes de pétrole en France

[Philippe]

Le pétrole en France n'est devenu une substance concessible (dont l'exploitation peut être concédée par l'Etat) qu'après la loi du 16 décembre 1922 et le décret d'application du 14 août 1923. Avant ces dates, les exploitations existantes concernaient des produits auxquels on avait donné des noms plus exotiques : graisse d'asphalte d'abord, puis graisse vierge. Les petites quantités extraites ont, en effet, surtout servi pour le graissage. La première concession de graisse vierge a été accordée en 1740 par le comte de Hanau-Lichtenberg, et elle a été confirmée par Louis XV en 1745. Les Alsaciens ont donc commencé à extraire leur graisse, par des galeries de mines, plus de 100 ans avant Edwin Drake et son forage de Titusville en Pennsylvanie (août 1859). Le premier forage de reconnaissance en Alsace, qui était destiné à orienter les recherches des amas de graisse vierge, a été réalisé en 1813, sous Napoléon 1er. On peut visiter le site, recréé par le Musée du Pétrole, qui a reconstitué sur le site une tarière de l'époque. Je ne saurais trop recommander aux lecteurs qui ont l'occasion de passer dans le nord du Bas-Rhin de consacrer une demi-journée à la découverte du Musée du Pétrole, et aux autres sites liés (entre autres, la ligne Maginot).

[Environnement2100]

Merci pour les infos et les liens : où l'on se rend compte que les sables bitumineux, les Alsaciens les exploitaient il y a 250 ans, ça donne un peu le tournis.
Pour la petite histoire, Pechelbronn est situé physiquement à un jet de pierre de Soultz-sous-forêt, déjà cité dans ce forum.

[Schlumpf]

c'est assez stupéfiant le lien qui est fait dans les Merveilles d'Alsace entre l'exploitation du pétrole et la ligne Maginot...

Bizarre, vous avez dit bizarre ?

L'un comme l'autre connaîtront un fin sans doute...

[phyvette]

Le grand retour des Ch'ti puits. Dans le Courrier Picard du lundi 05/05/2008



Avec nos agro-carburants plus nos éoliennes et notre pétrole, on va pouvoir exiger l'indépendance .

Gardinrions nou argint pou ch'pays de ch'nord .

[LeLama]

Gardinrions nou argint pou ch'pays de ch'nord .

Mi j'viens de la bas. J'va rintrer chez mi chi y'a du petrole a l'plache du karbon.

[phyvette]

Salut et bienvenu Raminagrobis.

J'ai même une source qui dit .....

Moi aussi .

....qu'ils ont exploité quelque goutte de pétrole (qui surnageait sur l'eau de certains puits) dès 1498 ! Ils s'en servaient pour graisser les roues chariots par exemple.

Depuis la nuit des temps, les sangliers savaient que le meilleur moyen de se débarrasser de la vermine était de se vautrer dans les affleurements huileux de la forêt d’Alsace du Nord. Ils furent à n’en pas douter, les premiers utilisateurs du pétrole de Pechelbronn, bientôt relayés par l’homme, à qui le corps gras flottant à la surface de la source « Baechel-Brunn » servit pendant des siècles à lubrifier les roues des chariots et à guérir les maux de dents, la goutte ou les plaies.

Mentionnée pour la première fois en 1498, l'industrie minière de Pechelbronn est la doyenne de toutes les sociétés pétrolifères du monde.

Voir également , le Musée du Pétrole, déjà cité plus haut.

Le moyen-orient a le meilleur service presse possible . D'après les écritures le berceau de Moïse était calfaté avec du bitume de Mésopotamie.

[Raminagrobis]

Le moyen-orient a le meilleur service presse possible . D'après les écritures le berceau de Moïse était calfaté avec du bitume de Mésopotamie.

Il me semble que la bible parle plusieurs fois d'huiles et autres bitumes, mais que les traducteurs sont pas trop sur, pour chaque référence, de la nature du produit : pétrole ou autre (suif animal, huile végétale, etc).

On s'éloigne de plus en plus du sujet initial du thread

[Philippe]

Le suintement mentionné en 1498 (mémoire d'un étudiant en médecine de l'époque) est situé sur la commune de Lampertsloch. C'est effectivement là qu'a commencé la prospection sous Louis XV.

Les mares de pétrole que l'on trouve à divers endroits en forêt de Haguenau sont des fuites en provenance d'anciens puits, mal bouchés, datant de la fin du 19ème siècle. A l'époque, les puits étaient simplement bouchés avec un tronc d'arbre taillé en cure-dents, et enfoncé de force (à la masse) dans le tubage de surface. On plaçait ensuite cinquante centimètres de ciment par dessus. Un de ces bouchons (troncs) est conservé au Musée du Pétrole à Merkwiller-Pechelbronn. Ces mares ne sont donc pas des suintements naturels.

Maintenant, il est vrai que les sangliers adorent se rouler dedans pour se déparasiter. Comme le savaient les prospecteurs du 19ème siècle, le gibier adore le pétrole. De quoi relativiser l'effet néfaste pour l'environnement.

[the_oliver_2000]

Source: boursorama

Longtemps ignoré, le pétrole du Jura aiguise les appétits

Longtemps ignoré, le pétrole dans le massif du Jura près de Nantua (Ain) aiguise les appétits d'une société pétrolière britannique, qui veut relancer la production de l'or noir "made in France", devenu attractif du fait de l'envolée des prix du baril.

Une dizaine de sociétés pétrolières de taille moyenne qui parient sur la cherté du pétrole, s'attaquent à des réserves "marginales" en France, dont l'exploitation n'était pas rentable lorsque le baril ne coûtait qu'une vingtaine de dollars. A l'heure où il dépasse les 130 dollars, ces poches pourraient devenir de véritables mannes.

Début mars, Celtique Energie Petroleum Limited a obtenu le permis exclusif de rechercher pendant cinq ans des hydrocarbures dans le massif du Jura, sur un axe s'étendant de Nantua à la frontière suisse (vallée de Joux).

"Du pétrole, il y en a mais c'est une région inexplorée. Avec ce nouveau gisement s'il se révélait fertile, on pourrait doubler notre production actuelle qui est de 1 million de tonnes de pétrole (par an). Au mieux, nous pourrions atteindre 5% de nos besoins", s'enthousiasme Charles Lamiraux, responsable de l'exploration pétrolière auprès du ministère de l'Energie.

La société britannique s'est engagée auprès de l'Etat à dépenser 1,72 million d'euros pour reprendre les forages entrepris par Esso dans les années 1980 dans cette région, jugée "prometteuse".

A l'époque, de l'huile de bonne qualité avait été découverte mais les moyens techniques, très coûteux, ne permettaient pas de "forer au bon endroit" dans ces zones difficiles d'accès. La géologie complexe du Jura - une chaîne de montagne plissée - nécessite de creuser à de grandes profondeurs, parfois jusqu'à 2.500 mètres.

"Nous analysons les données géologiques et géophysiques existantes avec des technologies de pointe. D'ici trois mois, nous pourrions décider de lancer un forage d'exploration pour savoir si la production est rentable", explique le consultant français de l'entreprise, Guy Feugère.

"Mais il ne fait pas de doute qu'au vu du prix du pétrole, on ne peut qu'investir en France. Produire sur place coûte beaucoup moins cher que de faire venir du pétrole du Nigeria ou des pays du Golfe, même si la production est limitée", estime-t-il.

De plus, les entreprises bénéficient d'un système fiscal français plus attractif que dans les autres pays européens. Pour preuve, si les investissements d'exploitation restent relativement stables, ceux de l'exploration ont quadruplé entre 2006 et 2007, pour atteindre 81 millions d'euros, selon le ministère de l'Energie.

Pour autant, la France ne produit qu'1% du pétrole qu'elle consomme, dans le bassin parisien et en Aquitaine.

"La ressource est française même si l'exploitation est anglaise. Cela allègera notre facture pétrolière et on réduira nos importations. Une économie marginale mais non négligeable", précise M. Lamiraux.

"Ce qui était auparavant marginal devient économique. Si le forage montre qu'on peut en extraire 1.000 barils jour pendant dix ans, on lancera la production dans quatre ans", souligne M. Feugère.

[hoo]

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[Raminagrobis]

Pourquoi ne pas le garder comme réserve stratégique, une petite raffinerie dans le coin et hop.

Hum pour le garder comme réserve stratégique, il faudrait l'extraire et le stocker dans des cavernes salines

En effet, même si en termes de volumes de réserves ça pourrait suffire comme réserves stratégique (qq millions de barrils) en terme de débit de production c'est pas assez :(

imaginons qu'il y ait une pénurie mondiale, pas juste une flambée des prix mais vraiment une rupture d'appro. Bon on a de quoi tenir 5 jours dans les gisements du loiret. Ah zut ouais mais on peut sortir que 1000 barrils/jour

[hoo]

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[energy_isere]

PÉTROLE
De futurs forages dans l'Ain et les deux Savoies

Dauphiné Libére 13 Aout 2008

Il pique la vedette aux personnalités les plus médiatiques par le mécontentement et les mobilisations qu'il génère et les interrogations qu'il suscite. Ce fameux baril de pétrole et son prix, qui est monté en flèche, écrasant quotidiennement un peu plus ses barres symboliques, fait ressortir de "vieux dossiers". Des sites pétrolifères autrefois désertés redeviennent la cible de compagnies, flairant le bon tuyau. Un coup de poker. Certains ont toutefois déjà commencé à miser.
Ainsi, les départements de l'Ain (la chaîne du Haut-Jura, le sud de Nantua, le Pays de Gex), le Jura, la Haute-Savoie et la Savoie, jusqu'à la limite du bassin genevois, pourraient ainsi voir pulluler derricks et forages dans les cinq ans à venir. Car une seule vérité dans le milieu : pour trouver, il faut forer.

Dix ans de production pour être rentable

"En 1989, Esso avait réalisé des sondages qui prouvaient que du pétrole avait été piégé dans un réservoir", affirme Guy Feugère, consultant pour la société britannique Celtique Énergie Petroleum. Une compagnie qui a obtenu un permis exclusif en mars dernier sur la zone des "Moussières" (3 000m² sur le Jura et l'Ain). Les professionnels sont formels, la présence d'or noir et d'hydrocarbures dans ces zones est bien réelle.
Des propos repris par Emmanuel Mousset, président du directoire de Toréador Énergie France, une concurrente française qui surveille les études de sa rivale anglaise : "Oui, il y a du pétrole et oui il y aura des forages car c'est une bonne zone. Les démarches entreprises sont loin d'être des opérettes mais encore faut-il être astucieux pour trouver les gisements".
Car si la présence d'or noir semble garantie, encore faut-il que son extraction soit rentable. Pour rentrer dans ses frais, il faudrait le commercialiser au moins sûr une dizaine d'années. " Nous ne savons pas où forer précisément, ni combien de litres seront disponibles et surtout si nous pourrons en produire suffisamment ", met en garde Guy Feugère qui assure cependant que " courant 2009, des résultats pertinents seront connus".
Dès 2012, la société britannique pourrait commencer à sortir les foreuses. Malgré les risques d'être bredouilles, plusieurs compagnies sont prêtes à investir.

Plusieurs compagnies aux aguets
Deux se sont déjà positionnées : Celtique Énergie Petroleum, détentrice du permis des Moussières, et Egdon Resource Limited qui s'est portée candidate (la seule à ce jour) sur un appel d'offres d'une zone de 932 km² sur le Pays de Gex, la Savoie et la Haute-Savoie. " On n'a pas de zones concrètes mais le jeu en vaut la chandelle ", assure François Demargne, consultant pour Egdon, qui sera fixé demain.
Si ces premiers forages s'avèrent concluants, les compagnies pourraient se bousculer au portillon. Toreador Energy France pense déjà à se positionner.
Au terme des cinq ans de permis, la société propriétaire devra céder 50 % du site, qui seront remis en appel d'offre. " Si leurs résultats sont convaincants, on pourrait s'y intéresser ", se projette Emmanuel Mousset qui souhaite pour l'instant ne pas disperser ces investissements.
Mais nos montagnes ne se laisseront pas attaquer si facilement. " La zone alpine est compliquée, très mouvementée, avec beaucoup de failles ", analyse le docteur Constantin Romans du bureau d'études Celtique Petroleum.
La profondeur des forages pourrait atteindre 2 000 m et les coûts d'investissements oscilleraient entre 10 et 15 millions d'euros au bas mot selon le nombre de forages effectués. Aux premières gouttes de pétrole, ce sont près de 200 barils par jour sur 15 ans qui devront suivre pour rentabiliser l'affaire.

http://ledauphine.com/index.jspz?chaine ... icle=45513

Il va falloir inventer de nouveaux fromages aux subtils aromes d' or noir.

[Raminagrobis]

200 barrils/jours, tout ça!
Le monde est sauvé, le prix va dessendre, on peut acheter des Hummer GT, et les russo-arabes ne vont plus nous faire peur

[Cheb]

L'article date d'un an mais je le poste quand même pour la grande bibliotheque Oleocenique. Trouvé en faisant une recherche sur 'gaz' et 'Merigon', un bled à 2 pas de chez moi où j'avais entendu parlé de prospection :

source