epe a écrit :Nico_, tu nous a apporté nombre d'informations pertinentes mais avec sagesse, cad avec beaucoup de conditionnels qui finissent par donner parfois l'impression d'informations contradictoires. Je vais essayer de synthétiser, tu me diras si je me trompe.
Je mets beaucoup de conditionnels parce que je ne suis pas a 100% sur de ce que j'avance. Mon boulot de tous les jours, c'est d'operer un champ, pas de refaire le monde ou de prevoir l'avenir de l'economie mndiale...
Quand je parle du Moyen-Orient par exemple, n'ayant jamais travaille la-bas, je ne peux etre sur a 100%, n'ayant pas la possibilite de verifier...
1) A croissance de la demande égale, cad sans économies drastiques d'énergie dans les pays gros consommateurs et avec le souhait des puissances émergentes comme la Chine de vivre à l'occidentale, on y arrivera pas, dans aucun cas de figure. Là je crois que tout le monde est d'accord.
On est tous d'accord la-dessus. Disons qu'il ne va pas se passer ce que les "forecasts" actuels predisent, dans la mesure ou ils se contentent d'extrapoler les tendances du passe...
2)La part de ton discours très IFP dernière tendance : La production plafonne, surtout à cause de l'étranglement raffinage mais pas seulement, à cause du contexte géopolitique et des faibles investissements lorsque le pétrole était trop bon marché il y a quelques années alors qu'elle aurait pu croître grâce à une bonne gestion des champs et l'emploi des meilleures technologies
Je ne suis pas un agent de l'IFP, je vous assure

Ca doit bien faire deux ans et demi que je n'y ai pas mis les pieds.
3)Avec les investissements des dernières années on peut espérer un léger rebond dans les prochaines années si le contexte géopolitique s'améliore au lieu de se dégrader. Cependant, les investissements en raffinage sont tels qu'ils ne peuvent être envisagés qu'à très long terme alors que le pic physique s'annonce à l'horizon de quelques décénies, au plus. Le goulot risque de perdurer sur ce plan
La, je suis un peu plus pessimiste...
Considere simplement que le barril est descendu a 9 dollars pas plus tard qu'en 1999...
Il est evident que personne ne veut se lancer dans des investissements dans un contexte de prix bas (ou du moins tout le monde les considere tres risques).
Les prix n'ont augmente que depuis trois ans tres significativement.
Or, a cause du fait que les cycles de notre industrie sont tres long, il y a un grand decalage dans le temps entre le moment ou on commence vraiment a reagir et le moment ou les effets se font sentir.
Si on veut desengorger le raffinage par exemple, on ne commencera a en voir les effets qu'en 2012 (a condition que la demande continue a augmenter et que la production aussi), avec vitesse de croisiere en 2015, a mon avis.
Si entre temps, une crise economique due a des prix du barrils insoutenables mettent l'economie mondiale "a plat". On n'aura pas au rendez-vous la demande qu'on escomptait et notre investissement se revelera une magistrale erreur.
Si vous ecoutez la presentation de resultats aux actionnaires de ce mois-ci, vous pourrez entendre que c'est la question soulevee par un analyste de Goldman Sachs a propos de nos projets de raffineries en Arabie Saoudite et aux Emirats arabes Unis. Il y a un risque important de se retrouver coince avec des investissements decides dans un contexte de prix hauts et arrivant en production a un moment ou les prix sont bas...
4)Compte-tenu du contexte géopolitique actuel et du retard dans l'investissement il sera difficile d"éviter un creux de la vague après le léger rebond espéré au point 3, s'il a lieu.
A mon humble avis impossible meme... Si on ajoute une poussee tre forte de la demande, notamment venant des pays emergents, on ne trouvera certainement pas l'equilibre.
Encore une fois, c'est mon avis personnel et le reel pourrait me donner tort
5a) Cas favorable. Le creux de la vague ne provoque pas de récession majeure, éventuellement grâce à des énergies de substitution (gaz, charbon), le contexte géopololitique se stabilise ou s'améliore, les prix du pétrole restent élevés. Dans ce cas les investissements sont réalisés, un nouveau rebond important de production vers les 120 Mb/j est possible, le pic est repoussé de 10 ou 20 ans
Le gaz va arriver sur le marche en quantite. Mais cette quantite sera-t-elle suffisante pour enrayer la baisse de la production actuelle ou va-t-elle degager des marges qui permettront dans certains domaines de compenser le manque de petrole ? A voir...
Ceci dit, je persiste a penser que 120 Mb/j est une chimere d'analystes de la demande... si on maintient 85 Mb/j, ca sera deja pas mal.
5b) Cas défavorable. Le creux de la vague provoque une profonde récession, la demande s'effondre et les prix du pétrole aussi. Dans ce cas le retour sur investissements à hauts risques géopolitiques et techniques (on a mangé notre pain blanc) est impossible. Le proche pic technique sera alors le pic absolu, le pic physique ne sera jamais atteind et le pétrole, même techniquement récupérable restera dans le sol pour longtemps ou définitivement. Fin de l'oléocène.
Dans un scenario de recession, je ne crois pas au "krach" de l'economie mondiale soudain. J'ai du mal a dire quel pourrait etre un scenario possible, quels elements du monde que nous connaissons qui vont sauter en premier ? usage de la voiture journaliere, disparition de l'aviation de masse, changement de nature des produits manufactures et retour a production plus proche du lieu de vente ? despecialisation economique et retour a une economie diversifiee dans la plupart des pays ?
Difficile a dire. N'oublions pas qu'il est toujours difficile de prevoir le ccomportement des etres humains avec precisions, notamment en cas de coup dur.
@pat43 : je maintiens mon concept de cycle long. Il ne s'agit pas du temps entre le moment ou une usine ouvre et ferme mais du temps entre lequel on decide de faire un investissement et celui ou on regagne l'argent investit.
Typiquement, pour une raffinerie par exemple, on va commencer a investir de l'argent plusieurs annees avant son ouverture et on aura rembourse la dette plusieurs annees apres le demarrage. Ceci-dit, elle peut continuer a tourner bien apres que l'investissement initial a ete rembourse et on tire alors une RENTE de notre avoir.
La duree de cycle est une notion qui n'a de sens que relative a un investissement.
Si on prend l'assurance par exemple, c'est un domaine ou on commence a encaisser de l'argent avant meme d'en debourser, qui a donc un cycle negatif. Une poule aux oeufs d'or en clair
