Le point sur la décision d'Obama.
Barack Obama en quête d'indépendance énergétique
Le Monde, 2010
Le président des Etats-Unis a donné son feu vert à l'extension des forages pétroliers et gaziers en haute mer
Rompant avec un interdit qui courait depuis plus de deux décennies, Barack Obama a annoncé, mercredi 31 mars, un vaste élargissement des autorisations de forages pétroliers et gaziers en haute mer. Une décision, a-t-il expliqué, qui s'inscrit dans une " stratégie plus large " visant à assurer l'indépendance et la sécurité énergétiques des Etats-Unis.
Actuellement, le pétrole, le gaz et leurs dérivés fournissent 62,1 % de la consommation énergétique américaine ; l'ensemble des énergies renouvelables - hydraulique inclus -, 6,7 % seulement.
Etant donné le rythme de l'augmentation des besoins du pays (par le seul jeu d'un accroissement démographique annuel de 0,8 %), et aussi le fait que les Etats-Unis entendent réduire la part du charbon (actuellement de 22,4 %), la plus nocive dans le réchauffement climatique, la Maison Blanche est parvenue à la conclusion qu'il était nécessaire d'adopter ces " décisions difficiles ", selon les termes de M. Obama. Elles sont nécessaires, a-t-il expliqué, pour " accompagner la transition - des Etats-Unis - d'une économie basée sur les combustibles fossiles et le pétrole étranger vers une autre qui s'appuie plus sur la production du pays et les énergies propres ".
Or, " rééquilibrer " l'approvisionnement et les sources énergétiques ainsi que modifier le rapport des Américains à leur consommation prendra du temps.
" Drill, baby, drill "
Personne ne peut se dire surpris par cette annonce. Les forages en haute mer avaient été évoqués par le candidat Obama durant sa campagne électorale. Certes, lui-même et son colistier aujourd'hui vice-président, Joe Biden, s'étaient opposés au " drill, baby, drill " (" fore, bébé, fore ") que Sarah Palin, la candidate républicaine à la vice-présidence, faisait scander dans ses meetings. Mais l'idée de ce slogan était que les Etats-Unis devaient développer à tout-va l'exploitation de ses ressources pétrolières et gazières nationales partout où c'était possible.
M. Obama, lui, n'excluait pas l'ouverture de nouveaux forages. Mais il entendait l'inclure dans une " politique énergétique globale " qui dessinait déjà celle qu'il met en place progressivement.
Le président américain a accompagné son annonce de mesures (comme le doublement de véhicules publics hybrides) destinées à calmer l'ire annoncée des environnementalistes. " Certains manifesteront de forts désaccords, récuseront l'idée même de nouveaux forages ", avait-il anticipé.
Les critiques n'ont pas attendu. Au sein du Parti démocrate, le président de la commission sur l'indépendance énergétique et le réchauffement climatique de la Chambre des représentants, Ed Markey, a appelé Washington à ne pas allouer de nouvelles autorisations de forage aux compagnies qui n'ont pas épuisé leurs droits existants. Selon lui, les sociétés pétrolières n'exploitent à ce jour que le quart de leurs 1 844 concessions existantes en haute mer.
Présidente de l'Alliance pour la protection climatique, Maggie Fox a dénoncé un programme qui " maintient notre dépendance envers les combustibles fossiles ". Le Sierra Club, la plus grande association environnementale américaine (1,4 million de membres), s'est dit " très déçu ".
Phil Radford, directeur général de Greenpeace, a dénoncé une mesure qui " augmentera plus encore l'accoutumance américaine au pétrole ", au moment où, selon lui, la Chine et l'Allemagne montrent le chemin pour " gagner la course aux énergies propres ".
Mais M. Obama semble peu soucieux des critiques des écologistes et de la gauche démocrate, déjà exprimées lors de son soutien au financement de la relance du nucléaire civil dans son budget prévisionnel. Au contraire, requinqué par l'adoption de sa réforme de l'assurance-santé, il avance, depuis, ses pions à un rythme accéléré. Et poursuit obstinément le grignotage des résistances républicaines, multipliant les initiatives.
Sur les sujets en débat au niveau parlementaire - les nouvelles incitations en faveur de l'emploi et la régulation des acteurs et des marchés financiers -, M. Obama semble progressivement parvenir à entrouvrir des brèches.
Après l'annonce de la reprise de forages, l'American Petroleum Institute, lobby officiel des sociétés pétrolières, s'est félicité d'un plan " positif ". Le chef de la majorité républicaine au Sénat, Mitch McConnell, a dû reconnaître " un pas dans la bonne direction ". Son homologue chargé des questions énergétiques, le sénateur Lindsey Graham, a été encore plus laudatif. Représentant de Virginie, le républicain Eric Cantor, un des champions du " non " systématique républicain, s'est dit " encouragé " par une décision favorable à l'emploi dans son Etat.
La Maison Blanche espère ainsi que ces annonces préfigurent un Congrès plus disposé à élaborer et soutenir une vaste loi bipartisane sur l'énergie et la lutte contre le réchauffement climatique.
Affected areas in Obama's offshore drilling plan
WASHINGTON, March 31 (Reuters) - The Obama administration is sticking with a Bush era plan to drill for oil and natural gas off the coast of Virginia, but will not pursue energy development in waters off the U.S. Northeast and the West Coast that were recently opened to drilling.
The Virginia lease area may hold 130 million barrels of oil and 1.14 trillion cubic feet of natural gas, based on Interior Department estimates.
For the new 2012-2017 offshore drilling plan that will be developed by the Obama administration, the goal is to lease new areas in the mid and south-Atlantic waters and in the eastern Gulf of Mexico off Florida.
Leasing in those new offshore areas is dependent on public approval and if it can be proven that drilling won't harm the environment.
Here are details on how the Obama plan differs from current policy and estimates of oil and natural gas reserves in offshore areas.
CURRENT LAW: President George W. Bush lifted an executive order in July 2008 against drilling off the East and West coasts. Congress allowed its similar drilling ban to expire two months later.
OBAMA'S PLAN: The Obama administration says it will not consider areas in U.S. Northeast waters or off the West Coast for its new 2012-2017 drilling plan being developed. However, the administration said it will consider Atlantic offshore drilling from Delaware south to northern Florida.
CURRENT DRILLING PLAN FOR VIRGINIA: The Bush-era drilling proposal calls for leasing in November 2011 some 3 million acres located 50 miles from the Virginia shore.
OBAMA'S PLAN: The administration will try to meet that original schedule, but required environmental reviews may push the leasing date into early 2012.
CURRENT LAW FOR DRILLING OFF FLORIDA: Congress passed the Gulf of Mexico Energy Security Act in 2006 that mostly banned drilling in the eastern Gulf of Mexico within 125 miles of the Florida shoreline.
OBAMA'S PLAN: The administration plans to pursue drilling in its 2012-2017 plan in the eastern Gulf of Mexico that is farther than 125 miles from the Florida coastline.
CURRENT DRILLING OFF ALASKA: Drilling is allowed in Bristol Bay and in the Chukchi Sea and Beaufort Sea on the state's northern border. Four lease sales were scheduled through 2012 for the Chukchi Sea and the Beaufort Sea.
OBAMA'S PLAN: The president withdrew Bristol Bay from drilling through June 2017, when the next 5-year drilling plan expires. The four Chukchi and Beaufort lease sales were canceled. Existing drilling leases would not be affected.
Interior Department's estimated U.S. offshore oil and gas resources that are technically recoverable.
