[Production] L'Arctique, une alternative ...

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Message par Environnement2100 » 17 nov. 2007, 14:21

Un petit retour sur le pétrole arctique. Où est-il ?

Il ne s'agit que d'estimations bien sûr, mais je vous propose de regarder attentivement la carte ci-dessous, en vous concentrant sur les parties teintées en bleu turquoise. Ces parties :
- ont une profondeur de l'ordre de 100 m d'eau
- sont potentiellement fertiles.

Une exception notable cependant, les rivages de l'Islande, probablement stériles.

La zone la plus évidente, et déjà la plus convoitée évidemment, est la Mer de Barents : une surface considérable, grossièrement carrée, entre le nord de l'Europe (au sud), les îles Svalbardet François-Joseph (au nord), et la grande île de Nouvelle-Zembla à l'est, elle a déjà montré son potentiel, particulièrement en gaz. Cette zone sera âprement disputée entre la Russie et la Norvège, avec un avantage évident à la première. Cette zone fait l'objet de développements en cours.

On peut lui ajouter la Mer de Kara, qui à l'est de la Nouvelle-Zembla, offre elle aussi un potentiel considérable et déjà exploité.

Toujours dans le domaine du connu-et-exploité, à l'opposé de l'océan (ex-glacial) arctique, la Mer de Beaufort, au nord de l'Alaska, offre une surface beaucoup plus faible, mais aux réserves connues déjà en partie.

Celle-ci laisse augurer des réserves intéressantes en Mer de Chukchi (nord du Détroit de Behring), avec cette fois-ci une bagarre intéressante entre la Russie et les USA, une nouvelle fois à l'avantage de la première.

Enfin une zone dont on ne parle jamais, et pour cause : la Mer de Sibérie Orientale-mer de Laptev, au nord de la Sibérie : là aussi on y exploite déjà du pétrole, dans le silence le plus complet. Le cumul Chukchi-Laptev est comparable en taille à la Mer de Barents.

Ajoutons la Mer de Baffin, canadienne, elle aussi déjà exploitée mais déjà en déplétion ; et l'inconnue des rivages du Groenland.

Toute estimation est évidemment hasardeuse, mais les réserves cumulées de toutes ces zones seraient comparables à celles de l'Arabie Saoudite. Une fois la banquise d'été disparue, les conditions d'exploitation de cette zone seront techniquement comparables à celles de la (Déplétion) Mer du Nord, soit un coût marginal de l'ordre de 35-40 USD.

L'essentiel de ces réserves, qui seront développées petit à petit, mais avec un essort plus marqué dans la décennie 2020, appartient donc à la Russie.

Quels problèmes y a-t-il à exploiter ces zones :
- voisinage : l'actualité a montré que les bagarres de voisinage ne font que commencer ; de petites escarmouches marines ne sont pas exclues, et le délicat sujet du titre de propriété des îles Svalbard n'est qu'un début. Toute recherche importante dans cette zone est susceptible de déclencher l'intervention de bâtiments de guerre.
- stratégique : cette zone le chemin préférentiel des missiles balistiques et bombardiers stratégiques. Toute activité aérienne est donc délicate, toute infrastructure installée sera considérée comme un avant-poste par les militaires d'en face.
- matériel : on subodore qu'une fois la calotte glaciaire disparue en tout ou partie, la météo de cette mer sera "épouvantable" ; mais les équipements pétroliers peuvent faire face
- environnemental : la Mer de Barents, entre autres, semble indispensable à la reproduction des morues d'atlantique nord ; un accident environnemental majeur ne poserait pas seulement des problèmes à quelques poissons, mais bien à toute l'espèce. On est à peu près certain qu'une grande partie du plancton, responsable de la moitié de la captation du CO2, et à l'origine de toute la chaîne trophique halieutique, provient de ces régions.



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Message par Krom » 17 nov. 2007, 16:58

Merci pour ce topo!

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Message par Torrent » 18 nov. 2007, 10:49

Remarque par rapport à ce qui est dit ci dessus ou il est annoncé une inexactitude:
- matériel : on subodore qu'une fois la calotte glaciaire disparue en tout ou partie, la météo de cette mer sera "épouvantable" ; mais les équipements pétroliers peuvent faire face
Il est inexact de partler de Calotte Glaciaire, il n'y a pas de calotte glaciaire sur l'Arctique, les Inlandsis proprement dits existent sur le Groenland et l'Antartique et font jusqu'à 3000m d'epaisseur et ils ne sont pas prêts de fondre rapidement, sil cela arrivait d'ailleurs le seul Groenland provoquerait une montée des oceans de 7 mètres et l'Antarctique de plus de 60 m, total des deux 70m, prés de la moitié des terres emergées aujourd'hui seraient sous les eaux.

Les inlansdis appelés aussi calottes glaciaires reposent sur des iles ou des continents et sont composés de neige compactée en glace.

La banquise c'est de la glace de mer, nuance, le sel est expulsé par le gel et en surface l'ocean gèle, l'epaisseur peut aller de quelques centimètres à 6 mètres.

Lors de l'été boreal une partie de cette surface resiste au degel et une autre fond, elle résiste de moins en moins, mais regèle dès l'automne, actuellement la banquise recouvre pratiquement tout le bassin Arctique.

Il est exclu que cela ne regèle pas en hiver, ce qui risque d'arriver c'est une fonte de plus en plus precoce chaque année et l'ouverture des passages en eau libre plus tot e saison, actuellement c'est au mois d'aout que sont ouverts les passages du Nord Ouest et du Nord Est.

Cette année le recul de la banquise a donné un etiage de 3 millions de km2 contre 6 millions dans les années 80, il y a bien un problème climatique mais il est encore trop tot pour dire si c'est vraiment une tendance irreversible ou reversible, des surprises peuvent arriver.

En tout etat de cause l'hiver les installations petrolières seraient prises par les glaces, il est donc faux de parler d'une part de disparition de la "calotte glaciaire" puisque ce n'en est pas une et la disparition serait estivale mais en aucun cas permanente.

Exemple l'Antarctique qui est bordé d'oceans voit sa banquise peripherique passer l'été Austral de 2 millions de km2 à 16 millions millions de km2 l'hiver, cette année d'ailleurs à l'inverse de l'Arctique elle a même progressé pour atteindre 17 millions de km2.

Preuve que si ca dégèle bien l'été ca regèle trés bien aussi l'hiver, donc les speculations sur une disparition permanente ne tiennent pas debout.

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Message par rurbain » 18 nov. 2007, 10:57

- matériel : on subodore qu'une fois la calotte glaciaire disparue en tout ou partie, la météo de cette mer sera "épouvantable" ; mais les équipements pétroliers peuvent faire face
Ils ne pourront pas faire face.
La banquise regèle dès l'automne et surtout elle dérive.
Quid des équipements fixes??
Il n'y a aucune corrélation entre l'état de putréfaction d'une discussion et la réussite du vote.
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Message par Environnement2100 » 23 nov. 2007, 17:50

Encore un très beau reportage photo sur le Spitzberg de Stéphane Compoint.
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Message par Environnement2100 » 23 nov. 2007, 17:59

rurbain a écrit :
- matériel : on subodore qu'une fois la calotte glaciaire disparue en tout ou partie, la météo de cette mer sera "épouvantable" ; mais les équipements pétroliers peuvent faire face
Ils ne pourront pas faire face.
Tu possèdes ta propre boîte d'ingénierie ?
La banquise regèle dès l'automne et surtout elle dérive.
Ah, ça c'est juste.
Quid des équipements fixes??
Tu calcules la quantité de glace qui sera générée par la nuit polaire. Tu en déduis l'épaisseur de la banquise max au printemps. Tu calcules la probabilité que cette banquise ne soit pas cassée par une tempête. Tu en déduis la probabilité d'épaisseur max.
Tu regardes la puissance et la direction des courants marins arctiques. Tu tiens compte de la pression du vent sur x km² de banquise, et tu en déduis la direction et l'intensité des forces que la banquise exerce sur la plateforme.
Tu compares avec la direction et l'intensité de la force appliquée par un vent de 150 km/h sur ladite plateforme, et tu reviens.
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Message par GillesH38 » 23 nov. 2007, 18:10

Environnement2100 a écrit : Tu calcules la quantité de glace qui sera générée par la nuit polaire. Tu en déduis l'épaisseur de la banquise max au printemps. Tu calcules la probabilité que cette banquise ne soit pas cassée par une tempête. Tu en déduis la probabilité d'épaisseur max.
Tu regardes la puissance et la direction des courants marins arctiques. Tu tiens compte de la pression du vent sur x km² de banquise, et tu en déduis la direction et l'intensité des forces que la banquise exerce sur la plateforme.
Tu compares avec la direction et l'intensité de la force appliquée par un vent de 150 km/h sur ladite plateforme, et tu reviens.
ça peut donner ça...

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Message par rurbain » 23 nov. 2007, 21:38

Environnement2100 a écrit : Tu calcules la quantité de glace qui sera générée par la nuit polaire. Tu en déduis l'épaisseur de la banquise max au printemps. Tu calcules la probabilité que cette banquise ne soit pas cassée par une tempête. Tu en déduis la probabilité d'épaisseur max.
Tu regardes la puissance et la direction des courants marins arctiques. Tu tiens compte de la pression du vent sur x km² de banquise, et tu en déduis la direction et l'intensité des forces que la banquise exerce sur la plateforme.
Tu compares avec la direction et l'intensité de la force appliquée par un vent de 150 km/h sur ladite plateforme, et tu reviens.
Et puis un jour, les vents ne seront pas comme il était prévu, un bout de banquise se barrera...
Toujours, quid des installations ??
Pour mémoire le voilier Tara a dérivé quatre fois plus vite que prévu.
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Message par Environnement2100 » 23 nov. 2007, 21:50

Cette photo illustre la situation géopolitique du Spitzberg et, partant, de l'Arctique en général :
- Paris 3326 km
- Moscou 2611 km
- New York 5581 km

La bataille pour cette source, qu'elle soit militaire, diplomatique ou commerciale, ne fait que commencer.

http://www.stephanecompoint.com/pict_md ... 1YSA==.jpg
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Message par Francis Déry » 25 nov. 2007, 05:36

rurbain a écrit :
- matériel : on subodore qu'une fois la calotte glaciaire disparue en tout ou partie, la météo de cette mer sera "épouvantable" ; mais les équipements pétroliers peuvent faire face
Ils ne pourront pas faire face.
La banquise regèle dès l'automne et surtout elle dérive.
Quid des équipements fixes??
Un bel exemple est le naufrage de la station de forage Ocean Ranger sur le gisement Hibernia, frappée en pleine nuit par un iceberg dérivant au large de Terre-Neuve (Circa 1983). Une répétition du Titanic.
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Message par Francis Déry » 25 nov. 2007, 05:56

Les glaces dérivantes resteront un gros problème.

Soit que les installations soient placées en milieu peu profond (quelques mètres), donc près de la ligne côtière. Ainsi, les icebergs râclant le fond seront freinés avant les installations.

Soit que les installations hauturières soient immergées, loin de la surface.
Les hydrocarbures extraits seraient acheminés par oléoducs sous-marins jusqu'aux terres émergés, d'où ils seraient entreposé, puis réexpédiés.

La Norvège a développé des puits hauturiers exploités benthiquement et l'oléoduc principal est placé sous le fond marin dans un tunnel construit à partir de la côte.
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Message par Francis Déry » 25 nov. 2007, 06:30

Pour qui croirait que les glaces disparaîtront de l'Arctique suite au dégagement, j'offre de la matière à réflexion (food for thought).

L'océan dégagé de sa banquise émettrait à la saison froide un large flux d'humidité (banc de brume généralisé) dans l'atmosphère de température sous zéro, provoquant des enneigements massifs. Le phénomène existe au Canada (Ontario) avec les Grands Lacs, ce qui cause bien des désagréments certaines années, mais se résorbe une fois les Grands Lacs gelés. Sauf qu'en Arctique, les Inlandsis recommenceraient à croître et lâcheraient des icebergs dans l'océan. Ce ne serait plus proprement de la glace de mer. L'Arctique ressemblerait à la mer du Labrador actuel.

Côté météo, au lieu d'un anticyclone stationnaire, nous aurions un cyclone stationnaire au pôle.
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Message par Environnement2100 » 25 nov. 2007, 08:45

Norvège : Snøhvit entre en production
21 Sep. 07
Total annonce l’entrée en production du champ gazier Snøhvit en mer de Barents.

Total, qui détient une participation de 18,4 % dans ce projet opéré par Statoil (33,53 %), a pour partenaires Petoro (30 %), Gaz de France (12 %), Hess (3,26 %) et RWE-DEA (2,81 %).

Produit au large des côtes norvégiennes, par une profondeur d’eau de 310 à 340 mètres, le gaz naturel du gisement de Snøhvit est acheminé via une conduite polyphasique de 143 kilomètres de long, à l’usine de Melkøya pour y être transformé. Située près de Hammerfest, au nord de la Norvège, cette usine de liquéfaction dispose d’une capacité annuelle de 4,2 millions de tonnes de gaz naturel liquéfié (GNL). Le GNL est ensuite exporté vers les marchés européen et nord-américain. Le CO2 extrait du gaz naturel est réinjecté dans un réservoir du champ de Snøhvit.

Selon les accords, les premières livraisons de GNL devraient avoir lieu au quatrième trimestre de 2007. La production plateau de l’usine de Melkøya devrait être atteinte en 2008 avec près de 5,7 milliards de mètres cubes par an (550 millions de pieds cubes par jour) de gaz naturel et également près de 23 000 barils par jour de condensats et de gaz de pétrole liquéfié (GPL).

Le projet Snøhvit est le premier développement gazier en mer de Barents. Il a nécessité la construction de la première usine de GNL en conditions arctiques.

Afin de pouvoir commercialiser sa propre part de production d’un milliard de mètres cubes par an de gaz naturel, Total a affrété à long terme un tout nouveau méthanier conçu pour évoluer dans l’Arctique, d’une capacité de 145 000 mètres cubes de GNL.
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Message par Environnement2100 » 25 nov. 2007, 09:59

rurbain a écrit :Ils ne pourront pas faire face.
La banquise regèle dès l'automne et surtout elle dérive.
Quid des équipements fixes??
Google est ton ami :)

Ci-dessous photo de la plateforme Kulluk, actuellement en opération en Mer de Beaufort.

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Message par rurbain » 25 nov. 2007, 11:10

Environnement2100 a écrit :
rurbain a écrit :Ils ne pourront pas faire face.
La banquise regèle dès l'automne et surtout elle dérive.
Quid des équipements fixes??
Google est ton ami :)

Ci-dessous photo de la plateforme Kulluk, actuellement en opération en Mer de Beaufort.
Elle est sur une banquise permanente ou ça gèle/dégèle ?
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