Il ne s'agit que d'estimations bien sûr, mais je vous propose de regarder attentivement la carte ci-dessous, en vous concentrant sur les parties teintées en bleu turquoise. Ces parties :
- ont une profondeur de l'ordre de 100 m d'eau
- sont potentiellement fertiles.
Une exception notable cependant, les rivages de l'Islande, probablement stériles.
La zone la plus évidente, et déjà la plus convoitée évidemment, est la Mer de Barents : une surface considérable, grossièrement carrée, entre le nord de l'Europe (au sud), les îles Svalbardet François-Joseph (au nord), et la grande île de Nouvelle-Zembla à l'est, elle a déjà montré son potentiel, particulièrement en gaz. Cette zone sera âprement disputée entre la Russie et la Norvège, avec un avantage évident à la première. Cette zone fait l'objet de développements en cours.
On peut lui ajouter la Mer de Kara, qui à l'est de la Nouvelle-Zembla, offre elle aussi un potentiel considérable et déjà exploité.
Toujours dans le domaine du connu-et-exploité, à l'opposé de l'océan (ex-glacial) arctique, la Mer de Beaufort, au nord de l'Alaska, offre une surface beaucoup plus faible, mais aux réserves connues déjà en partie.
Celle-ci laisse augurer des réserves intéressantes en Mer de Chukchi (nord du Détroit de Behring), avec cette fois-ci une bagarre intéressante entre la Russie et les USA, une nouvelle fois à l'avantage de la première.
Enfin une zone dont on ne parle jamais, et pour cause : la Mer de Sibérie Orientale-mer de Laptev, au nord de la Sibérie : là aussi on y exploite déjà du pétrole, dans le silence le plus complet. Le cumul Chukchi-Laptev est comparable en taille à la Mer de Barents.
Ajoutons la Mer de Baffin, canadienne, elle aussi déjà exploitée mais déjà en déplétion ; et l'inconnue des rivages du Groenland.
Toute estimation est évidemment hasardeuse, mais les réserves cumulées de toutes ces zones seraient comparables à celles de l'Arabie Saoudite. Une fois la banquise d'été disparue, les conditions d'exploitation de cette zone seront techniquement comparables à celles de la (Déplétion) Mer du Nord, soit un coût marginal de l'ordre de 35-40 USD.
L'essentiel de ces réserves, qui seront développées petit à petit, mais avec un essort plus marqué dans la décennie 2020, appartient donc à la Russie.
Quels problèmes y a-t-il à exploiter ces zones :
- voisinage : l'actualité a montré que les bagarres de voisinage ne font que commencer ; de petites escarmouches marines ne sont pas exclues, et le délicat sujet du titre de propriété des îles Svalbard n'est qu'un début. Toute recherche importante dans cette zone est susceptible de déclencher l'intervention de bâtiments de guerre.
- stratégique : cette zone le chemin préférentiel des missiles balistiques et bombardiers stratégiques. Toute activité aérienne est donc délicate, toute infrastructure installée sera considérée comme un avant-poste par les militaires d'en face.
- matériel : on subodore qu'une fois la calotte glaciaire disparue en tout ou partie, la météo de cette mer sera "épouvantable" ; mais les équipements pétroliers peuvent faire face
- environnemental : la Mer de Barents, entre autres, semble indispensable à la reproduction des morues d'atlantique nord ; un accident environnemental majeur ne poserait pas seulement des problèmes à quelques poissons, mais bien à toute l'espèce. On est à peu près certain qu'une grande partie du plancton, responsable de la moitié de la captation du CO2, et à l'origine de toute la chaîne trophique halieutique, provient de ces régions.
