Produire quelques gouttes de pétrole en France

[Aerobar]

Ca sent le NIMBY ordinaire tout cela, plutôt que le Grand Soir...

Avec en plus la question que se posent in petto tous ces joyeux journalistes-poètes-paysans : vais-je toucher des indemnités substantielles si on fore mon sous-sol ? Généralement, ceux qui sont contre ce genre de projet, c'est avant tout ceux qui ne profitent pas de la manne des dédommagements divers.

Le paysan européen, propriétaire de sa terre, est fondamentalement capitaliste, ne l'oublions pas.

[Alter Egaux]

Ca sent le NIMBY ordinaire tout cela, plutôt que le Grand Soir...

On en rediscutera. Le Larzac a bouté les militaires de son projet d'extension, je ne pense pas qu'ils vont être effrayé devant quelques entreprises privées...

Plus sérieusement, quelqu'un connait le niveau géologique où se trouve ces schistes à hydrocarbures dans ses zones ci ? Car le terrain n'a rien à voir avec les plaines, il y a des causses, des vallées, des gorges, dans des lieux d'une splendeur à couper le souffle. J'ai dû mal à y voir dans 5 ans des puits un peu partout dans ce coin là.

[Philippe]

La règle de partage, en France, est très claire : le sous-sol appartient à l’Etat. C’est lui qui concède, dans une plus ou moins grande opacité, mais bien moindre que ce qu’annonce M. BOVE, le droit de chercher, puis d'exploiter des hydrocarbures (ou autres substances). C’est essentiellement l’Etat qui bénéficie des retombées sous la forme de la royalty dite R31 du Code Minier (article 31 du Code Minier, que l’on peut trouver sur http://www.legifrance.gouv.fr): 0% sur la première tranche de production de 300 millions de mètres cubes par an, et 5% au-delà.

Les collectivités locales (communes et département) perçoivent la RDCM, redevance départementale et communale des mines (articles 1519 et 1587 à 1589 du Code Général des Impôts), dont le barème est publié chaque année au Journal officiel : http://legifrance.gouv.fr/affichTexte.d ... pTexteJorf (pour les volumes produits en 2009). Les compagnies pétrolières paient à ce titre 154,5 euros par centaine de milliers de mètres cubes de gaz produits. L’Etat rajoute, au passage, 8% au titre des frais de confection des rôles (maintenant désignés frais de gestion de la fiscalité locale). Sur le montant total payé par la compagnie pétrolière, environ un septième va à la commune où se situe l’exploitation. C’est le département qui reçoit la part du lion.

Le propriétaire du terrain ne reçoit rien. Les compagnies pétrolières louent les terrains, généralement (si elles le peuvent, et lorsque c’est justifié, elles essaient de les acheter, mais les propriétaires terriens n’aiment pas vendre). Pour un terrain loué, il y a effectivement une indemnisation, c’est l’exploitant agricole qui est indemnisé pour la perte de récoltes, suivant un barème publié par la Chambre Départementale d’Agriculture. Généralement, l’indemnisation se fait comme si l’exploitant avait semé du maïs et perdu sa récolte. A cela, s’ajoute le remboursement des aides de Bruxelles non perçues du fait du changement d’affectation de la terre. Un site de forage représente environ un hectare, et rapporte à l’exploitant entre 3 000 et 4 000 euros par an. A charge pour l’exploitant de payer le fermage à son propriétaire. On comprend pourquoi les compagnies pétrolières préfèrent négocier avec un particulier qui est à la fois propriétaire et exploitant de son terrain, ou travailler sur des terrains municipaux (ou nationaux s’il s’agit de forêts domaniales).

[energy_isere]

Toreador qui s' interese au pétrole du sous sol Parisien, voir ce post : viewtopic.php?p=274369#p274369 , va se faire coter en Bourse à Paris :

Toreador Resources : va s'introduire à Paris.

Toreador Resources Corporation annonce l'approbation, le 13 décembre par l'AMF, du prospectus déposé en vue de l'admission de ses actions ordinaires à la négociation sur le compartiment professionnel de NYSE Euronext à Paris.

Société indépendante dans le domaine du gaz naturel et du pétrole brut, Toreador Resources détient des intérêts dans des concessions de production et des permis d'exploration en France. En juin 2009, elle a déménagé son siège administratif de Dallas à Paris, en France. Elle a aussi restructuré son portefeuille afin de se concentrer sur la prospection de pétrole dans la roche-mère du Bassin Parisien.

Les actions ordinaires de Toreador continueront à être négociées sur le Nasdaq Global Market et les actions ordinaires de Toreador seront négociées sur NYSE Euronext à Paris à compter du 17 décembre 2010, la négociation étant effectuée en euros. La cotation secondaire ne modifie pas le nombre d'actions ou la structure du capital de Toreador.

'Grâce à une double cotation, nous offrons aux investisseurs européens un plus large accès à Toreador tout en améliorant la liquidité des actions de la société', indique le président et CEO de Toreador, Craig McKenzie.

http://www.boursorama.com/international ... 0fcd52e9b8

[Remundo]

Salut Raminagrobis,

Ah, la prospection huileuse...

Sur ce post, j'ai trouvé un document qui pourrait t'intéresser...

A moins que tu ne l'aie déjà étudié

@+

[Alter Egaux]

J'ai vu Gasland, puisque le documentaire est disponible (en stfr) sur le net.
Edifiant.
Après avoir lu "Effondrement" qui s'évertue à démontrer que le Montana aux USA est en effondrement écologique, le documentaire enfonce le clou dans plus de la moitié des Etats d'amériques. Au pays d'Halliburton, on danse sur une musique macabre.

Sinon, la réunion du 20 dec à Nant semble montrer la détermination de la Confédération Paysanne. Aucun puits ne sera installé en France, selon eux. Je passe sur les détails, et on verra bien.
L'intervention de Fabrice Nicolino semble avoir été de loin la meilleure.

[mahiahi]

Après avoir lu "Effondrement" qui s'évertue à démontrer que le Montana aux USA est en effondrement écologique.

Relis, il montre que le Montana peut y arriver, pas qu'il y est déjà.
Cet ouvrage est d'ailleurs assez optimiste pour les écosystèmes actuels, pensant que nous pouvons encore tout changer

[mobar]

J'ai vu Gasland, puisque le documentaire est disponible (en stfr) sur le net.
Edifiant.

Après avoir vu le reportage, on ne se demande plus de quoi les Maitres du Monde sont capables pour garder leur pouvoir.

Jusqu'à quand pourront ils continuer leurs délires?

Comment peut on leur faire comprendre qu'ils nous condamnent tous?

[Alter Egaux]

Les verts en parlent, probablement poussé par Bové. Corine Lepage aussi.

Communiqué de presse du 31 décembre 2010

Arrêtons l'usine à gaz de schiste

Plusieurs compagnies pétrolières ont obtenu des permis de recherche pour pouvoir extraire du gaz de schiste en France. Europe écologie – Les Verts demande l’arrêt de toute prospection.


Les gaz de schiste, dont la production a fortement augmenté ces dernières années aux États-Unis, sont contenus dans des roches sédimentaires argileuses. Également appelés gaz « non conventionnels », ils ne peuvent pas être exploités avec les modes de production classiques et provoquent une pollution colossale. Pour les extraire, les compagnies pétrolières doivent fracturer la roche avec de l'eau à haute pression mélangée avec des produits chimiques cancérigènes et mutagènes. Ce procédé détruit des espaces naturels et pollue les nappes phréatiques. De plus, l'extraction provoque des échappées de gaz toxiques (ex : NOx) et peut conduire à des pollutions radioactives.

L'exploitation des gaz de schiste était encore impensable il y a une dizaine d'années. Trop coûteuse, trop dangereuse et trop destructrice de l'environnement, l'extraction des gaz de schiste est en train de devenir rentable à cause de la raréfaction et de l'augmentation des prix des énergies fossiles. Aujourd'hui Total prévoit d'investir 37,8 millions d'euros dans le Sud-Ouest de la France, une compagnie australienne souhaite exploiter des territoires dans le Nord-Pas-de-Calais et GDF-Suez a aussi montré son intérêt. Il y a aussi des permis en Ile-de France, notamment en Seine et Marne.

Avec cette usine à gaz de schiste, en plus de son caractère polluant, c'est encore une fois la transformation de notre modèle énergétique qui est remise en cause. Les lourds investissements qui iront à la recherche et à l'extraction du gaz de schiste, c'est autant de millions, voire de milliards d'euros en moins pour l'efficacité et la sobriété énergétique, les énergies renouvelables, les modes de transports alternatifs, la relocalisation de l'économie ... La question de notre modèle de développement prédateur est clairement posée.
L’exploitation des gaz de schiste est polluante du berceau à la tombe et représente une fuite en avant irresponsable tout comme il est irresponsable de continuer à prospecter des fossiles.

« Essorer la terre » jusqu'à la dernière goute, tel est l'objectif qui se cache derrière ce projet. Malgré les discours très verts à Cancun ou à Nagoya, certains ne reculent devant rien pour pouvoir satisfaire la boulimie destructrice d’une minorité sans se soucier des générations futures. Un fois de plus, on veut faire du futur la poubelle du présent.

Le développement du gaz de schiste est favorisé par une réglementation extrêmement souple. Là où il met des battons dans les roues du photovoltaïque et de l'éolien, l'État, en totale contradiction avec les engagements du Grenelle de l'environnement, fait la promotion d'énergies polluantes.

Europe écologie – Les Verts demande le gel immédiat des prospections et la suspension des permis de recherche de gaz de schiste sur l'ensemble du territoire français.

Djamila Sonzogni, porte parole

[energy_isere]

suite de ce post : viewtopic.php?p=273371#p273371

Des compagnies nord-américaines s'intéressent aux huiles de schiste qui seraient très abondantes dans le sous-sol du bassin Parisien

Cela fait un demi-siècle que l'or noir est pompé dans le sous-sol du Bassin parisien. Pas moins de 2000 puits dans 52 champs identifiés produisent aux alentours de 10.000 barils par jour. C'est-à-dire 0,5% de notre consommation nationale. Si les réserves de brut conventionnelles ont déjà été exploitées, les sociétés américaines Toreador et Hess, ainsi que la filiale du canadien Vermilion fondent de grands espoirs sur les pétroles non conventionnels, en particulier les huiles de schiste. Comme les gaz du même nom qui ont déclenché un mouvement de protestation depuis le début de l'année autour des permis d'exploration délivrés à Total et Schuepbach Energy en Ardèche et en Lozère, le pétrole de schiste est piégé dans des couches de roche mère qu'il faut libérer en fracturant la roche, à grands renforts d'eau et d'adjuvants divers. Dans le Bassin parisien, ce sont les roches mères de l'époque géologique du Lias, à 2750 mètres de profondeur, qui renferment sans doute de grandes quantités de pétrole.




Le potentiel de la région reste incertain, en témoigne la large fourchette donnée par l'Institut français du pétrole (IFP Énergies nouvelles) obtenue en compilant plusieurs études: entre 60 et 100 milliards de barils de pétrole. Soit entre 90 et 150 années de consommation actuelle de la France! Il s'agit de chiffres théoriques, à distinguer de réserves prouvées et économiquement exploitables. Mais plus le prix du baril grimpe, plus le pétrole non conventionnel, plus coûteux à extraire, devient rentable.


Suspension des explorations

La société Toreador, qui concentre désormais la totalité de ses activités sur la France, devrait effectuer après le 15 avril à Doue, en Seine-et-Marne, un forage de recherche, avec des techniques conventionnelles, pour mieux cartographier les réserves. Le 3 mars, le conseil municipal de Doue a toutefois voté une motion demandant de surseoir au projet d'exploration. Une manifestation réunissant entre 1500 et 2000 personnes a eu lieu samedi dernier dans la commune à l'appel du collectif Stop pétrole de schiste 77. Rattrapés par les protestations dans le Languedoc-Roussillon et en Rhône-Alpes, Toreador et Vermilion, après une rencontre avec les ministres de l'Industrie et de l'Écologie, début février, ont suspendu leurs opérations d'exploration. Les responsables ont conscience que leurs arguments - l'exploitation de pétrole de schiste consomme deux fois moins d'eau que celle de gaz et on sait recycler l'eau - sont inaudibles. Les compagnies attendent désormais les conclusions de deux missions, l'une lancée par le gouvernement, l'autre parlementaire, attendues respectivement le 31 mai et le 8 juin.


Le Code minier en question

La rapide réforme en janvier dernier du Code minier suscite aussi des interrogations parmi les opposants à une éventuelle exploitation qui y voient une volonté de faciliter les ambitions des compagnies pétrolières. Au ministère de l'Écologie, les services qui ont travaillé à cette modification expliquent qu'il s'agissait avant tout d'un toilettage voulu par Bruxelles afin de mettre les textes français en conformité avec le droit européen et que cette modernisation ne peut que renforcer la protection de l'environnement. Au cabinet du ministère, on est plus nuancé que dans l'administration puisqu'on souligne que la législation actuelle serait certainement insuffisante pour encadrer l'éventuelle exploitation de gaz ou d'huiles de schiste avec la technique de fracturation hydraulique. Le son de cloche est différent dans l'entourage d'Éric Besson, ministre chargé de l'Industrie et de l'Énergie: attendons les conclusions des missions en cours, explique-t-on en substance, plutôt que d'affirmer de façon péremptoire que le Code minier est insuffisant.

http://www.lefigaro.fr/matieres-premier ... risien.php

[Philippe]

La légende de la carte est fausse. Les "concessions" n'en sont pas. Ce qui est figuré en brun, ce sont des "permis exclusifs de recherches d'hydrocarbures". Leur carte n'est d'ailleurs pas à jour. Les ronds verts sont des gisements de pétrole tout ce qu'il y a de conventionnel, sur lesquels les informations sont publiques. Le rond jaune est le gisement de gaz conventionnel de Trois-Fontaines. La carte des concessions (les vraies concessions, cette fois, en rouge sur la carte ci-après) est au lien : http://www.developpement-durable.gouv.f ... 1_2011.pdf. Les données sur les gisements sont au lien : http://www.developpement-durable.gouv.f ... 1_2011.pdf, qui donne la production de décembre 2010, et la production de l'année 2010.

[Raminagrobis]

Lien Le forage a pris du retard, on n'aura pas de résultat avant début aout

En attendant, juste à coté, au surinam, Murphy oil a foré deux puits secs particulièrement couteux...

[energy_isere]

En relation avec ce post : viewtopic.php?p=274369#p274369

Toreador Resources : se développera sans la fracturation.

CercleFinance.com 06 Juillet 2011

Toreador Resources réagit ce matin au vote par le parlement français, le 30 juin dernier, d'une loi interdisant l'extraction d'hydrocarbures par fracturation hydraulique. Le groupe d'exploration pétrolier réaffirme qu'il se développera sans utiliser cette technique controversée désormais interdite en France.

Le PDG du groupe pétrolier focalisé sur les ressources fossiles d'Ile-de-France, Craig McKenzie, affirme que “malgré la nouvelle loi, nous restons persuadés que les ressources pétrolières du bassin parisien peuvent engendrer des emplois, accroître le développement économique local et générer d'importants revenus pour l'Etat”.

Le groupe entend donc poursuivre la valorisation de ses ressources dans les nouvelles conditions édictées par la loi. Craig McKenzie a d'ailleurs déclaré : “nous confirmons que nous ne mettrons pas en oeuvre cette technique [la fracturation hydraulique, NDLR] sur nos permis”.

“La société a considérablement approfondi son expertise sur les opportunités de développement et sur l'exploration traditionnelle concernant les zones différentes zones du Bassin de Paris couvertes par ses permis”, a-t-il encore déclaré.

http://www.boursorama.com/infos/actuali ... 624e020fe8

[Alter Egaux]

Une majorité des gens s'opposent à des forages gaziers, mais dans le même tempes, une majorité s'oppose à toute hausse du prix du gaz.

Pour y être allé (manifester), j'ai discuté avec des gens de droite comme de gauche : l'atteinte à la propriété privée va au-delà des clivages, sans parler de leur environnement. L'Etat (Borloo) est coupable d'avoir signé des contrats d'exploitation.

Pour le prix du gaz, c'est l'Etat qui décide, devant la pression de GDF-Suez. C'est encore pour leur pomme.
Les résultats contre le candidat du gouvernement du premier tour devraient dans quelques mois te donner l'envergure de la défiance.
Mais désolé, je ne pense pas que c’est Bayrou qui en bénéficier, même si je trouve injuste les sondages sur Borloo.

[mahiahi]

le pétrole guyanais n'est pas encore estimé, alors attendez avant de tirer des plans sur la comète : à tous les coups, il n'y aura pas assez de pétrole pour remplir 2 briquets