Offshore : l' aprés Deepwater Horizon

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Offshore : l' aprés Deepwater Horizon

Message par energy_isere » 11 juin 2010, 22:25

Les compagnies pétrolières s'activent pour ne pas subir le sort de BP

LEMONDE.FR | 11.06.10

Ils se sont faits discrets : peu ou pas de communiqués de presse, des dirigeants silencieux qui évoquent seulement, çà et là, la solidarité du secteur envers BP. Mais en coulisses, les géants du pétrole revoient en profondeur leurs systèmes de sécurité pour ne pas connaître le sort de leur concurrent britannique. Les compagnies pétrolières savent qu'aucune d'elles n'est vraiment à l'abri d'un accident comme celui qu'a connu Deepwater Horizon le 20 avril.

VÉRIFICATIONS CHEZ LES CONCURRENTS DE BP

"Aujourd'hui, personne ne peut dire 'ça n'arrivera jamais'", admet ainsi le service de presse de Shell, même si tous affirment que la probabilité d'une telle catastrophe est très faible. Une chose est sûre : "Il y aura certainement un avant et un après Deepwater Horizon", reconnaît la compagnie. Shell exploite cinq plates-formes en eaux profondes – semblables à celle de BP – dans le golfe du Mexique, et des dizaines d'autres dans le monde.

Dès le lendemain de la catastrophe, elle a lancé une vaste opération de contrôle de ses installations. "Nous avons immédiatement revu la situation de tous nos puits, nos plans d'urgence, nos procédures de sécurité pour les personnels, et bien sûr l'état des équipements et matériels. Et pas seulement les 'blow-up preventers'..." Ce dispositif placé sur le plancher océanique et censé fermer le puits en cas d'explosion ou de fuite n'a pas fonctionné pour Deepwater Horizon, laissant le pétrole s'échapper librement. Shell assure avoir vérifié l'ensemble de ses plate-formes – avec l'envoi d'équipes sur place – avant le 1er juin, celles du golfe du Mexique ayant été inspectées en priorité.

LES AUTRES PÉTROLIERS NE SONT PAS MIEUX ARMÉS

De son côté, le comité exécutif de Total a mis en place deux groupes de travail après l'accident : l'un chargé de vérifier la qualité des ses opérations de forage, l'autre de s'assurer que les mesures à prendre en cas d'une pollution de ce genre sont bien en place.

BP a consulté ses homologues dans sa recherche désespérée de solution pour stopper la fuite. "Nous devons tous êtes derrière BP", expliquait Christophe de Margerie, le PDG de Total, lors d'une interview à Jeune Afrique début juin. "Exxon, comme nous s'attache à trouver des solutions."

Mais nul pétrolier n'avait dans ses cartons la solution miracle tant espérée. De l'aveu même du dirigeant, "par 100 ou 200 mètres de profondeur, on reste dans le domaine du connu. Mais à 1 500 mètres, c'est de la haute technologie. C'est un peu comme marcher sur la Lune". Autrement dit, les cloches et autres dispositifs déployés avec peu de succès dans le golfe du Mexique, même s'ils font partie des standards de l'industrie, n'étaient pas mieux maîtrisés par ses concurrents que par BP en eaux très profondes.


Jusqu'à maintenant, toutes les tentatives du groupe pétrolier BP pour contenir ou arrêter l'hémorragie de pétrole ont échoué.

LES COMPAGNIES SOMMÉES DE S'EXPLIQUER

Les autorités des pays où sont implantées des plates-formes l'ont bien compris. Outre les Etats-Unis, plusieurs Etats ont convoqué dans des délais plus ou moins brefs les compagnies pétrolières. Dès le 20 avril, l'Agence nationale du pétrole brésilienne a envoyé aux opérateurs pétroliers un questionnaire destiné à faire le point sur l'efficacité de leurs procédures de sécurité. Le pays, qui s'est lancé dans le "offshore" très profond, a déjà connu plusieurs catastrophes dans le passé.

Le 11 mai, trois semaines après la catastrophe, les représentants des compagnies étaient reçus à Bruxelles par le commissaire européen chargé de l'énergie pour discuter de leur capacité à prévenir ce genre de catastrophe. Une liste de douze questions leur a été soumise, avec réponse attendue dans les prochaines semaines. La Commission veut notamment savoir si "un accident similaire pourrait se produire en Europe" ou encore si "l'âge relativement élevé des infrastructures en mer du Nord présente un risque particulier". Mais aussi si cet accident "va changer les pratiques de prise en compte du risque" pour leurs opérations.

L'Afrique est aussi très exposée : les projets gigantesques ont fleuri ces dernières années sur les côtes de l'Angola et du Nigeria, venant s'ajouter à des dispositifs d'exploration plus anciens. A l'occasion du sommet Afrique-France des 31 mai et 1er juin, Christophe de Margerie a ainsi discuté avec le président congolais Denis Sassou Nguesso de ce qui pouvait être fait pour éviter une telle catastrophe.

Gouvernements et pétroliers attendent surtout les conclusions de l'enquête pour déterminer les causes exactes du désastre : plus d'un mois et demi après l'accident, personne ne sait encore si un mauvais choix technique de BP est à l'origine de la catastrophe. Ses concurrents, eux, marchent sur des œufs.
http://www.lemonde.fr/planete/article/2 ... _3244.html

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Message par energy_isere » 11 juin 2010, 22:41

Le Brésil sécurise ses plates-formes offshore

Le Monde | 10.06.10

Rio de Janeiro Correspondant

Le Brésil suit de très près la catastrophe écologique dans le golfe du Mexique, conscient d'être un des pays les plus exposés à un accident similaire depuis qu'il s'est lancé dans l'exploration et l'exploitation des immenses gisements de pétrole et de gaz dans ses eaux très profondes de l'Atlantique.

Les dirigeants de l'Agence nationale du pétrole (ANP), le régulateur officiel, et ceux de la compagnie exploitante Petrobras refusent de commenter l'événement tant qu'on ne connaîtra pas les causes exactes du désastre. Mais ils n'ont pas tardé à agir discrètement.

Juste après l'explosion de la plate-forme Deepwater Horizon, le 20 avril, l'ANP a envoyé aux opérateurs pétroliers un questionnaire destiné à faire le point sur la qualité de leurs équipements et l'adéquation de leurs procédures de sécurité, notamment en très haute mer.

En mai, des dirigeants de Petrobras ont déclaré, devant la Chambre des députés, que leurs équipes de secours étaient à même d'intervenir dans un délai maximum de 24 heures sur n'importe quelle installation au Brésil, et dans un délai de 8 heures sur les champs offshore les plus éloignés.

Le Brésil est de longue date le leader mondial de l'exploration en eaux profondes, une activité qu'il maîtrise parfaitement. Son apprentissage dans ce domaine ne s'est pas fait sans vicissitudes. En 1984, une explosion a incendié la plateforme Enchova Central : 42 personnes sont mortes pendant l'évacuation. En 1988, une autre explosion a détruit la même plate-forme sans faire de victimes.

En juillet 2009, sur le site de Tupi, dans le bassin de Santos, un système de vis s'est rompu du fait de la haute pression sous-marine. L'incident n'a pas provoqué de pollution, mais il a attiré l'attention sur le besoin de remplacer et de renforcer certains matériels. Deux autres incidents sont survenus récemment sur d'autres plates-formes. En mai 2010, une bouée de 900 tonnes a coulé sans provoquer de dommages. Le 7 juin, une fuite a été rapidement colmatée, après l'écoulement de 1 500 litres de brut.

La découverte, en 2006, des gisements en eaux très profondes, à plus de 7 000 mètres et sous une épaisse croûte de sel de 2 000 mètres - d'où leur nom portugais de "pré-sal" ("avant le sel") - a ouvert une nouvelle ère de l'exploration pétrolière au Brésil, pleine d'incertitudes. Auparavant, Petrobras récupérait du brut à une profondeur maximale de 1 886 mètres, ce qui constituait déjà un record mondial.

Les experts reconnaissent que cette nouvelle frontière sous-marine révélera forcément des surprises. "A de telles profondeurs, et avec des pressions aussi fortes, nous ne pouvons prétendre que nous sommes prêts à toute éventualité", admet Segen Estefen, chef d'un laboratoire universitaire qui travaille avec Petrobras. "C'est un nouveau paradigme", résume Magda Chambriard, directrice de l'ANP.

Les défis technologiques sont nombreux. Les roches carbonifères, poreuses, et vieilles de 120 millions d'années, où sommeille le brut, sont mal ou pas du tout connues. La basse température de la mer (4 °C) entraîne un risque de formation de paraffine solide dans les risers, les tubes d'évacuation du pétrole. La forte pression oblige aussi à renforcer leur paroi. Les sédiments au-dessus du sel sont instables et compliquent l'installation des ancrages qui stabilisent les plates-formes.

Le principal danger est celui de la corrosion provoquée par la forte présence de CO2 dans les gisements qui, au contact de l'eau, génère de l'acide carbonique. Il requiert notamment la mise au point de nouveaux alliages, à base de nickel, plus légers et plus résistants. Une corrosion prématurée sur l'équipement installé au fond de la mer, appelé "l'arbre de Noël", a provoqué une suspension du forage à Tupi en juillet 2009.

L'éloignement des gisements - jusqu'à 300 km de distance de la côte - complique leur exploitation. A terme, les plates-formes du pré-sal seront gérées différemment. "Il y aura moins de personnel à bord, prévoit José Sergio Gabrielli, PDG de Petrobras. Elles seront davantage automatisées et contrôlées à distance par ordinateurs."

La compagnie étudie deux solutions : la pose d'oléoducs reliant les puits et la côte, évitant au pétrole de passer par les plates-formes ou les navires de production ; la construction de bases intermédiaires, sortes d'îles artificielles, à mi-chemin entre les gisements et la côte.

Le pré-sal abrite de 50 à 100 milliards de barils prouvés et devrait faire du Brésil le 4e producteur mondial de brut en 2030. En attendant, les bonnes nouvelles se succèdent. Deux gros gisements ont été trouvés en mai en l'espace d'une semaine : Franco (4,5 milliards de barils), et Libra, sans doute encore plus riche. Le Brésil n'a pas fini de découvrir son trésor sous-marin.
http://www.lemonde.fr/planete/article/2 ... _3244.html

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Message par energy_isere » 16 juin 2010, 19:58

Le Brésil sécurise ses plate formes offshores.
Brazil quietly secures its offshore oil platforms

As BP grapples with the Gulf of Mexico spill, South America's leader in deepwater exploration .

Brazil is keeping a watchful eye on the environmental disaster in the Gulf of Mexico. It is among the countries most likely to suffer an accident similar to Deepwater Horizon, having engaged in the exploration and exploitation of huge oil and gas fields in the Atlantic depths.

Brazil's industry regulator, the National Oil Agency (ANP), and the main oil company, Petrobras, won't comment on the disaster. They are, however, reacting very quietly, and behind the scenes.

..............
http://www.guardian.co.uk/world/2010/ju ... -deepwater

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Re: Offshore : l' aprés Deepwater Horizon

Message par energy_isere » 16 juin 2010, 20:35

BP n'est pas morte mais son avenir est très sombre"


Propos recueillis par Béatrice Mathieu - 16/06/2010 Le Figaro

Francis Perrin, directeur de la rédaction de de Pétrole et Gaz Arabe.

Pourquoi les cours du pétrole, pourtant très volatils, n'ont-ils pas été impactés par la plus grande marée noire de tous les temps. Francis Perrin, Directeur de la rédaction de pétrole et gaz arabes, tente d'expliquer ce paradoxe. Il revient aussi sur les conséquences de la catastrophe pour BP.
Pourquoi les marchés pétroliers ne réagissent pas à la catastrophe de BP dans le Golfe du Mexique ?

C'est vrai que les cours du pétrole ont été finalement peu impactés par cette catastrophe. Pour deux raisons. D'abord, on a cru, quelques jours après la catastrophe, que la circulation des tankers dans le golfe serait perturbée, ce qui aurait pu avoir des conséquences sur l'évolution à très court terme des stocks de pétrole américains. Cela n'a pas été le cas. Parallèlement, en dehors du moratoire de six mois sur la mise en exploitation de nouvelles plateformes, les marchés attendent le résultat de la commission, (mise en place par l'Administration Obama), concernant le développement futur des forages en eaux profondes. Pour l'instant rien n'a filtré sur l'évolution des discussions. Certes, le président, englué dans la marée noire bombe le torse et durcit son discours écologique. Mais, pour les Etats-Unis, se priver des forages en eaux profondes et du pétrole du Golfe du Mexique revient à augmenter à court terme sa dépendance vis à vis de l'étranger et donc à accroître ses importations et la circulation de tankers. Or d'un strict point de vue écologique, la probabilité de marée noire liée à un accident de tanker est beaucoup plus forte que celle liée à un problème qui surviendrait sur une plateforme...

La survie de BP est elle menacée ?

BP n'est pas morte mais son avenir est très sombre. Le coût total de la catastrophe sera évidemment faramineux, au minimum de l'ordre de 10 milliards de dollars. Mais cette ardoise ne sera pas à payer d'un seul coup et son versement sera étalé sur plusieurs années, ce qui ne fragilise pas la trésorerie à court terme de l'entreprise. Reste en revanche, le coût en terme de réputation et d'image surtout aux Etats-Unis. Comment imaginer, lorsqu'il sera question d'obtenir de la part de l'Administration américaine de nouveaux permis de forage aux Etats-Unis, que cette affaire ne revienne pas sur le tapis. Or le marché américain est essentiel pour BP. Il représente 26% de sa production pétrolière et gazière mondiale, 40% de sa vente de produits pétroliers et 56% de sa capacité de raffinage. Cette catastrophe écologique remet en cause profondément et durablement le développement de BP outre-Atlantique.
http://www.lexpansion.com/economie/actu ... 34172.html

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Re: Offshore : l' aprés Deepwater Horizon

Message par energy_isere » 21 juin 2010, 21:02

Les pétroliers craignent le syndrome BP

Le 21 juin 2010 Usine Nouvelle

Depuis la marée noire dans le golfe du Mexique, les pétroliers sont tétanisés par les risques de l’offshore profond, un monde qui demeure mal connu. Pour l’instant, seul l’américain Chevron a pris ses distances avec le britannique BP.

Un traumatisme. Les vicissitudes de BP dans le golfe du Mexique ne réjouissent aucun des concurrents du britannique. «C’est arrivé à BP, mais aucun ne se sent à l’abri de ce genre de problème. Ça leur a rappelé que le forage est une activité dangereuse, dans laquelle il faut être intransigeant avec la sécurité », analyse Jean Guesnon, directeur expert des technologies offshore à l’Institut français du pétrole (IFP). Le PDG du pétrolier américain Chevron est le seul à avoir pris ses distances avec BP. Dans une interview au «Wall Street Journal», John Watson a estimé que la marée noire «aurait pu être évitée». «Je pense que si de bonnes pratiques avaient été utilisées dans ce puits [plate-forme Deepwater Horizon de BP d’où est partie la marée noire le 20 avril], nous n’en serions pas là aujourd’hui», a jugé pour sa part Gary Luqette, le responsable de Chevron en charge de l’exploration et de la production en Amérique du Nord.

L’agence de notation financière Moody’s estime, dans une note publiée lundi 14 juin, qu’il faudra«deux ans pour que les producteurs, les opérateurs de plates- formes et les entreprises de services en eaux profondes du golfe du Mexique puissent retrouver une activité au niveau d’avant la marée noire». Tous les pétroliers ont d’ailleurs lancé des audits de leurs installations. Une impérieuse nécessité: l’offshore profond a moins de dix ans d’existence… Les retours d’expérience sont donc faibles. Et les épaisseurs d’eau croissantes auxquelles s’attaquent les industriels apportent sans cesse de nouvelles contraintes physiques (voir l’infographie). Total a ainsi mis en place deux groupes de travail. L’un pour vérifier la qualité de ses opérations de forage, l’autre pour évaluer les capacités de réaction de ses équipes en cas de fuite comme celle de la plate-forme Deepwater Horizon. Le directeur général de BP, Tony Hayward, a reconnu que son groupe n’était pas préparé à répondre à la marée noire provoquée par l’explosion. de la tête de puits de son installation. Chez GDF Suez, les équipes de foreurs viennent de se faire rappeler que la sécurité ne saurait être sacrifiée sur l’autel des gains de temps. L’une des premières contraintes du forage offshore est le coût de location des plates-formes géantes, qui se chiffre en centaines de milliers de dollars par jour. Gagner des heures ou des journées est souvent tentant... «Nous avons revu la situation de chacun de nos puits, réexaminé nos protocoles de forage, nos procédures et systèmes de sécurité, nos plans d’urgence, la sécurité du personnel, nos équipements et matériels», précise de son côté Marc Specque, porte-parole de Shell.
................
http://www.usinenouvelle.com/article/le ... bp.N133993

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Re: Offshore : l' aprés Deepwater Horizon

Message par energy_isere » 25 juin 2010, 19:54

La sécurité des forages pétroliers en mer vaut bien un moratoire

Le Monde | 25.06.10

Le sentiment que la catastrophe du golfe du Mexique est due au manque de professionnalisme de BP se confirmant de jour en jour, il apparaît de moins en moins nécessaire de sanctionner tous les acteurs du secteur pétrolier. Pourtant, la suspension des forages en haute mer décrétée par le président américain Barack Obama est loin d'être inutile, même si sa légalité est remise en cause. Il faut que les compagnies améliorent les plans d'urgence prévus en cas de fuite et que les autorités publiques puissent exercer un contrôle. Le manque à produire occasionné est un modeste prix à payer.

La filière pétrolière n'aura pas été longue à se rebiffer. Les adversaires du moratoire de six mois décidé à Washington ont remporté une victoire juridique lorsqu'un juge l'a déclaré invalide. L'affaire est en appel, mais les compagnies qui font preuve de sérieux peuvent légitimement se sentir lésées. Cette interdiction porte atteinte à leurs droits de propriété et nuit injustement à leurs responsabilités contractuelles.

INTÉRÊT PUBLIC

D'un autre côté, l'intérêt public est en jeu. De nombreuses interrogations demeurent. Le bloc obturateur de puits repose toujours au fond de l'océan. Tant qu'on n'aura pas établi les causes de sa défaillance, il sera difficile d'en corriger les caractéristiques techniques. Or, BP n'est pas la seule compagnie à utiliser la méthode risquée des "tubages expansibles". Depuis mi-2003, environ un quart des exploitants en haute mer ont recours à cette technique.

Tous ceux qui vivent le long des côtes bordant le golfe du Mexique sont aussi en droit de s'émouvoir de ce que l'instance de surveillance compétente - connue autrefois sous le nom de Mineral Management Service - ait pu avaliser des procédés que certaines compagnies comparables à BP ne jugent pas très sûrs. Il ne sera guère aisé de métamorphoser ce toutou acquis aux intérêts du secteur en un chien de garde craint et respecté.

Par ailleurs, le préjudice financier somme toute limité que l'industrie pétrolière subit devrait l'inciter à travailler à l'amélioration de ses dispositifs de secours. Le patron d'Exxon Mobil en personne a reconnu devant les membres du Congrès que son groupe n'était "pas très bien armé" pour parer aux fuites en eaux profondes. Les habitants du littoral feraient bien d'exiger que les compagnies prennent plus de précautions tant qu'elles se trouvent encore en position de faiblesse.

Il est certain que le moratoire n'ira pas sans faire de dégâts : entreprises et particuliers pourront se retrouver victimes de dommages collatéraux. Mais le chiffrage de son impact sur l'ensemble de l'économie qui est avancé par les parties prenantes semble exagéré. Des analyses plus réalistes, comme celle de JP Morgan, estiment qu'un arrêt de six mois coûtera 300 000 barils en 2011, soit l'équivalent de 3 % de la production nationale. Un sacrifice acceptable, dès lors qu'il s'agit d'améliorer la prévention des catastrophes en milieu marin.
http://www.lemonde.fr/planete/article/2 ... _3244.html

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Re: Offshore : l' aprés Deepwater Horizon

Message par Raminagrobis » 05 juil. 2010, 21:24

lien: l'italie interdit le forage offshore à moins de 5 miles nautiques des cotes
Toujours moins.

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Re: Offshore : l' aprés Deepwater Horizon

Message par energy_isere » 16 juil. 2010, 14:47

BP: les majors occidentales blêmissent

Le 15 juillet 2010 Usine Nouvelle

Trois mois après l'explosion de la plateforme Deepwater Horizon, l'installation d'un entonnoir prend du retard. Alors que les deux puits de secours prévus par BP ne seront opérationnels que début août, tout le secteur de l'exploration-production s'inquiète des conséquences que la catastrophe fera peser sur l'activité.

"Top Hat 10", c’est son nom. L'entonoir ainsi baptisé par BP a été déposé lundi sur le fond marin au dessus du puits Macondo. Cet immense chapeau doit permettre de récupérer l’intégralité du pétrole qui s’échappe de la fuite innondant le Golfe du Mexique depuis près de trois mois. Voire selon un autre scénario, stopper la fuite définitivement. Mais avant même le lancement de la phase de test, une énième fuite avait été détectée mercredi sur les conduits, obligeant BP à reporter le processus. Le groupe pétrolier espère donc commencer ce jeudi une vérification de la solidité du puits.

Le forage des deux puits de secours avance

Si le puits ne parvenait pas être colmaté définitivement à l'aide de l'entonnoir, le géant pétrolier compte voir entrer en œuvre début août le premier des deux puits de secours censés stopper définitivement la fuite. Toutefois, en attendant la réalisation du test sur le nouvel entonnoir, le forage du premier puits a été interrompu « par mesure de précaution », selon BP. Celui-ci ne se trouve en effet plus qu'à 1,2 mètre du conduit d'où s'échappe librement le pétrole depuis samedi.

Un nouveau moratoire jusqu'au 30 novembre

De manière générale, la suspension des forages aux Etats-Unis et le renforcement à venir de la législation sur les opérations offshore font craindre une «explosion» des coûts d'exploitation des nouveaux champs, aux Etats-Unis, mais aussi dans le reste du monde.

Un premier moratoire sur les forages en eaux profondes de six mois, décrété par le président américain Barack Obama après la marée noire dévastatrice dans le golfe du Mexique, avait été retoqué en juin par un juge de Louisiane. En outre, la justice américaine a refusé la semaine dernière une demande de l'administration de suspendre cette annulation. Qu’à cela ne tienne : l'administration Obama a instauré lundi un nouveau moratoire jusqu'au 30 novembre, basant sa décision sur le constat de l'«incapacité» du secteur pétrolier à empêcher et contenir une marée noire.

La menace d’un moratoire de 7 ans

La commission “resources naturelles” du congrès américain a par ailleurs proposé un ensemble de mesures qui empêcheraient BP de tout forage en eau profonde durant 7 ans. Le principe de la loi en gestation serait de priver des sociétés aux piètres statistiques de sûreté de tout permis d’exploiter en offshore profond. BP n’est pas nommée, mais la loi s’applique à toute entreprise ayant comptabilisé 10 décès ou plus ces 7 dernières années. L’explosion en avril de la plateforme Deepwater Horizon a tué 11 travailleurs. Selon le texte législatif, en outre, les décès doivent avoir eu lieu lors d’opérations d’extraction, de production ou de raffinage, et doivent avoir brisé les lois américaines concernant l’environnement et la santé.

Si la loi était appliquée, elle constituerait un véritable couperet pour BP. L’Amérique du Nord et le Golfe du Mexique figurent parmi les pierres angulaires de la stratégie du groupe. Plus de 10% du chiffre d’affaires du pétrolier viennent de l’exploration-production du Golfe du Mexique. Et cette part était vouée à augmenter dans les années à venir.

Reste que l’entrée en vigueur de la proposition de loi est loin d’être gagnée. L’approbation des deux chambres du congrès serait nécessaire, ainsi que la signature du president Obama. Or si les Etats-Unis souhaitent toujours augmenter leur production de pétrole, et réduire leur dépendance énergétique vis-à-vis du Moyen-Orient, ils trouveront peu de remplaçants à BP. La production américaine d’or noir a fortement augmenté l’année dernière dernière, en grande partie grâce à l’exploration-production de BP dans le Golfe du Mexique. Chevron et Shell y sont également actifs, mais Exxon Mobil y est pour sa part peu présent.

Autre facteur qui rendrait cette loi difficile à passer : son effet sur les autres majors pétrolières. Le texte à l’étude exclut de l’exploration en offshore profond toute entreprise ayant été condamnée à une amende supérieure à 10 millions de dollars par les autorités américaines pour des infractions aux lois environnementales ces sept dernières années. Une catégorie dans laquelle s’inscrit BP, pour la marée provoquée à Prudhoe Bay en 2006.

Néanmoins, depuis que la marée noire de Deepwater Horizon a débuté, on s’aperçoit que de nombreux anciens puits dans le Golfe du Mexique n’avaient pas été forés correctement et fuyaient depuis des années. Si d’autres majors pétrolières étaient considérées responsables de ces puits, elles pourraient alors tomber sous le coup de cette clause.
http://www.usinenouvelle.com/article/bp ... nt.N135635

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Re: Offshore : l' aprés Deepwater Horizon

Message par energy_isere » 22 juil. 2010, 15:14

Royal Dutch Shell : va construire un dôme de confinement.

(CercleFinance.com) - En partenariat avec ConocoPhillips, ExxonMobil etChevron, Royal Dutch Shell va fabriquer un dôme de confinement à titre préventif. Le but est de pouvoir répondre à l'éventuelle réédition d'un accident comme celui qui a touché le puits pétrolier offshore de BP dans le golfe du Mexique. Dans un premier temps, un milliard de dollars sera mobilisé.

Le quatre 'majors' pétrolières ont évoqué un dôme dont le déploiement serait “rapide” : “le nouveau système serait souple, adaptable et pourrait être mobilisé en 24 heures. Il pourrait être utilisé sur un vaste éventail d'équipements d'extraction pétrolière, qu'il s'agisse de pétrole ou de gaz, et par tous temps”.

Ce dôme serait conçu pour être mis en place jusqu'à 3.000 mètres de fond et sa capacité initiale serait de contenir un flux de 100.000 barils/jour.

Une organisation à but non lucratif, Marine Well Containment Company, sera chargée de ce système. Les quatre majors pré-citées en feront partie et d'autres compagnies pourront les rejoindre.
http://www.boursorama.com/infos/actuali ... 8d2ebd525e

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Re: Offshore : l' aprés Deepwater Horizon

Message par energy_isere » 12 août 2010, 10:53

L' agence internationale de l' energie anticipe un "manque" de production de 100000 b/j en 2011 à cause des conséquence (moratoire du forage) de la marée noitre dans le golfe du Mexique.
IEA Raises Gulf of Mexico Output Loss to 100,000 Barrels a Day

August 11, 2010 Bloomberg

The International Energy Agency raised its forecast for Gulf of Mexico oil production loss to as much as 100,000 barrels a day in 2011 because of BP Plc’s crude spill and subsequent deepwater drilling ban.

The Macondo spill will curb Gulf output by 60,000 barrels a day this year, Paris-based IEA said today in its monthly report. The agency has doubled its estimate from last month, when it also said the reduction may increase to 100,000 barrels to 300,000 barrels a day in 2015.

The new “volume is based on the assumption that a handful of identified projects will be delayed by 6‐12 months,” the IEA said without providing an update on 2015 guidance. “Having said that, relative to total offshore Gulf of Mexico production, the impact is still relatively small.”

President Barack Obama’s commission, which is investigating BP’s oil spill, the world’s largest accidental leak, has asked the administration if a temporary ban on deep-water drilling should be lifted for certain rigs. The six-month moratorium has been criticized by the industry and some lawmakers because of lost business and rising unemployment in the Gulf coast states.
http://www.businessweek.com/news/2010-0 ... a-day.html

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Re: Offshore : l' aprés Deepwater Horizon

Message par energy_isere » 18 août 2010, 16:24

Exploration pétrolière en mer : les Etats-Unis serrent la vis

Le 17 août 2010 Usine Nouvelle

L'administration américaine a annoncé lundi qu'elle n'accorderait plus de permis d'exploitation pétrolière en eaux profondes sans une enquête d'impact environnemental, selon un communiqué du ministère de l'Intérieur.

Le ministère a indiqué qu'il restreignait l'attribution de permis d'exploitation pétrolière en mer aux seuls projets ayant «des conséquences limitées sur l'environnement». Ces projets exigeront une enquête environnementale et cela même après l'établissement d'une nouvelle politique d'autorisation d'exploitation pétrolière.

L'administration du président Barack Obama est en pleine révision de sa politique d'autorisation de travaux d'exploration et d'exploitation pétrolières alors qu'un moratoire sur les forages en eaux profondes est en vigueur jusqu'au 30 novembre.

http://www.usinenouvelle.com/article/ex ... is.N136836

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Re: Offshore : l' aprés Deepwater Horizon

Message par energy_isere » 01 oct. 2010, 17:41

Le ministére de l' intérieur durcit les réglements concernant les opérations de pétrole et Gaz offshore.
Plus de sécurité.

Pour l' instant le moratoire jusqu' au 30 Novembre sur le forage en offshore profond est maintenu.
U.S. Issues New Rules on Offshore Drilling

The New York Times Sept, 30 2010

WASHINGTON — The Interior Department tightened its rules on offshore oil and gas operations on Thursday but left in place the moratorium on deepwater drilling that has left oil executives frustrated and Gulf Coast officials fuming.

The new rules — governing well casing and cementing, blowout preventers, safety certification, emergency response and worker training — provide offshore drillers with clarity on the terms under which drilling will resume when the current.

........................
“We are raising the bar for safety, oversight and environmental protection at every stage of the drilling process,” he said in the speech, at the Woodrow Wilson International Center for Scholars here.

The rules take effect immediately under emergency rule-making powers.

The moratorium on deepwater drilling, imposed in late April, is scheduled to end on Nov. 30, but officials have signaled that it will probably be eased before then.


..............


http://www.nytimes.com/2010/10/01/us/01 ... ml?_r=2&hp

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Re: Offshore : l' aprés Deepwater Horizon

Message par energy_isere » 07 oct. 2010, 16:22

Opposition entre l' état de Floride et les Bahamas + Cuba qui se lancent dans l' exploration de pétrole pas si loin des cotes de Floride.

Il pourrait y avoir 5 à 20 milliards de baril par la bas.

Probléme, ils vont devoir forer aussi profond que pour Deepwater Horizon dans des profondeurs qui sont sous le "ban" (moratoire) en eaux Etats Unienne.
Cuba, Bahamas push ahead with offshore oil plans

October 07, 2010

...............
In the Bahamas, the Bahamas Petroleum Corp has leased more than 2 million acres offshore and has a joint venture in place with Norway's Statoil, but this project so far has received little mention in Florida.

The stakes are high in both countries.

Cuba believes it has at least 20 billion barrels of oil offshore, while estimated reserves for the leases controlled by Bahamas Petroleum have gone as high as 17 billion barrels.

The U.S. Geological Survey has estimated Cuba has 5 billion barrels of oil.

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Re: Offshore : l' aprés Deepwater Horizon

Message par energy_isere » 12 oct. 2010, 19:45

USA: levée du moratoire sur les forages

AFP 12/10/2010

Les Etats-Unis ont levé sous conditions le moratoire sur les forages en eaux profondes dans le golfe du Mexique qui avait été imposé après la marée noire due à l'explosion d'une plateforme de BP, a annoncé le secrétaire aux Affaires intérieures, Ken Salazar.

"Nous avons décidé qu'il était désormais temps de lever la suspension des forages en eaux profondes pour les exploitants qui seront en mesure de se conformer aux exigences plus sévères que nous avons imposées" en termes de sécurité, a déclaré M. Salazar. L'administration Obama avait instauré le 12 juillet dernier un moratoire sur les forages en eaux profondes jusqu'au 30 novembre, après qu'un premier gel eut été annulé par la justice.

La Maison Blanche avait indiqué ce matin que cette levée interviendrait dès la mise au point d'un dispositif réglementaire pour s'assurer que les compagnies pétrolières sont dotées de plans de secours pour lutter contre des fuites catastrophiques comme celle qui s'est produite entre avril et juillet dans le golfe du Mexique.
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2010/ ... orages.php

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Re: Offshore : l' aprés Deepwater Horizon

Message par energy_isere » 12 oct. 2010, 21:36

Les affaires vont reprendre.

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