A l'époque (2004-2005) on glosait beaucoup sur la réévaluation des réserves au Moyen-Orient dans les années 80. Mais, à posteriori, il me semble que cette réévalution était plutôt justifiée voire insuffisante ! Sinon, on n'aurait pas pu continuer à produire 30 Gb par an avec des réserves de seulement 600 Gb annoncées ici ou là.
De même on se "réjouissait" de noter le retard de plusieurs grands projets (comme Kasaghan par exemple). Ou encore l'incapacité pour l'Irak d'obtenir une production en rapport avec ses réserves.
En fait, tous ces retards accumulés vont à l'encontre du PO ! Avec ces projets on aurait probablement eu un pic pointu vers 90 ou 95 Gb avec un baril pas trop cher. Alors que nous sommes dans le fameux plateau ondulé sans pic vraiment net (celui de 2008 risque d'être dépassé).
Enfin la situation des USA (tout compris onshore, offshore, Alaska, non-conventionnel ...) est intéressante. Depuis le pic de 1970 le déclin moyen est faible : de l'ordre de 2% par an. Et encore, on pourrait bien assister à une reprise dans les prochaines années. Surtout que le gaz non-conventionnel que beaucoup ici considérait comme quantité négligeable est au contraire en forte croissance. Et qu'il se substitue pour certains usages au pétrole entraînant une moindre pression sur celui-ci.
Notez bien que je ne nie pas le PO et le déclin qui suivra. Mais cela risque de prendre plus de temps et d'être moins brutal que prévu. Surtout, on a oublié les mécanismes économiques classiques : quand la production est insuffisante (il suffit d'ailleurs que les spéculateurs le croit) les prix montent entraînant une récession qui diminue la demande.
En fait, c'est plutôt la spéculation qui entrainera les effets attendus du PO. C'est d'ailleurs étymologiquement correct car spéculer veut dire "voir en avant".
En résumé, le PO sera plus lointain que prévu et après le déclin sera plus faible. Par contre, avec la spéculation, les dégâts attendus sont bien là ! Paradoxe : les méchants spéculateurs viennent au secours des "théoriciens du PO"
