oleocene.org

Grande-Bretagne : le pétrole s'épuise
http://info.france2.fr/eco/15558699-fr.php

Pour le 2e mois consécutif, le solde pétrolier britannique était négatif en septembre

Ce déficit était de 201 millions de livres en septembre après 507 millions de livres en août, ce qui n'était pas arrivé depuis 1980.

Sur la période juillet-septembre, la facture pétrolière accuse un déficit de 683 millions de livres, là aussi du jamais vu depuis 25 ans sur un trimestre. Une conséquence de l'épuisement des réserves de la mer du Nord.

Selon l'Office national des statistiques britanniques (ONS), le solde pétrolier avait pâti en septembre d'interruptions de production en mer du Nord, moins importantes cependant qu'en août, et d'un incendie sur l'un des champs exploités. Mais facteur important, cette dégradation est aussi la conséquence de l'épuisement naturel des réserves d'hydrocarbures de la mer du Nord
royaume uni grande bretagne

C'est pas étonnant quand on connais le taux de dépletion de la mer du Nord : 10 % il y a 1 an ou 2 et 17%, en prévisionnel, cette année (source : émission de France 5, donc à confirmer).
Ceci à cause des technologies qui ont permis de maintenir la production après le passage du pic.

A mon avis c'est aussi ce qui nous attend pour l'Arabie Séoudite dans qq années...

EDIT : il me semble maintenant de mémoire que le taux était pour quelques champs et pas la totalité de la mer du Nord...

C'est qui va faire que la pente descendante va s'emballer. Les pays exportateurs devenant importateur net au bout de qq années...


Pour l'Arabie Saoudite faut p-e pas pousser, ils sont encore loin de ce que connaît la mer du Nord actuellement....

Ecart impressionnant entre les prévisions et la réalité ...

It was somewhat frightening to read that UK North Sea oil production is now averaging annual decline rates of 8%-10% according to this report...

...This was after analysts predicted decline rates of more like 5%. How could they be almost 100% out in their predictions?

...In the end, the self-interest of producing nations may hold sway. With reserves reducing, but still in the billions of barrels and guaranteed high prices for decades to come, they may decide to tighten output and nationalize resources. We can see Russia moving in the direction of the latter action, the UK government at this point in time is content just to tax the output.

One thing I am fairly certain of is that the 8% or more depletion rates that would happen with increasing frequency after Peak Oil will simply not be allowed to happen. By then, oil will be regarded as too precious a resource to fritter away.
(18 November 2005)

Source : Energybulletin

Djian a écrit :C'est qui va faire que la pente descendante va s'emballer. Les pays exportateurs devenant importateur net au bout de qq années...


Pour l'Arabie Saoudite faut p-e pas pousser, ils sont encore loin de ce que connaît la mer du Nord actuellement....

Oui, le dernier en date dans ce cas est l 'Indonésie ! Ce pays était méme dans l' OPEP.

Les importations de brut dépassent les exportations pour la première fois depuis vingt-cinq ans La manne pétrolière touche à sa fin en Grande-Bretagne LE MONDE | 11.11.05 |

http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0 ... 094,0.html

Paradoxalement, le boom de la "capitale" pétrolière britannique coïncide avec la perte progressive, par le Royaume-Uni, de son indépendance énergétique. Selon les chiffres publiés mercredi 9 novembre par l'Office des statistiques nationales (ONS), Albion a enregistré au troisième trimestre le premier déficit de la balance pétrolière depuis le début des années 1980 ! En volume, les exportations de pétrole brut ont représenté 11,2 millions de tonnes, en baisse de 24 % par rapport au deuxième trimestre, tandis que les importations ont progressé de 3,3 % à 13,68 millions de tonnes. Sur la période juillet-septembre, le manque à gagner pétrolier s'est élevé à 683 millions de livres (1 018 millions d'euros), une première sur un trimestre depuis la mise en exploitation du pactole de la mer du Nord. "C'était quelque chose d'attendu. L'essor de la mer du Nord est derrière nous. Mais le rythme de plus en plus rapide d'épuisement des richesses est une mauvaise nouvelle pour le gouvernement au moment où les prix des hydrocarbures sont élevés et vont le rester", souligne Michael Hughes, économiste en chef de la banque d'affaires Barings Asset Management.

Certes, les réparations pendant l'été et l'incendie d'un champ expliquent en partie les chiffres du troisième trimestre. Reste que provoquée par l'écart grandissant entre le déclin régulier de la production et la progression de la demande, le bond des importations devrait accentuer le "trou" de la balance commerciale. Les gisements de la mer du Nord, vieillissants, sont, en effet, arrivés à maturité. Les réserves pétrolières du Royaume qui atteignaient 15,4 milliards de barils en 1979, sont tombées à 4,5 milliards à la fin de 2004. Le pays produit actuellement autour de 2 millions de barils par jour (mbj) de brut contre 2,9 millions à l'apogée de la production, en 1999.

Au début de cette année, l'Association britannique des opérateurs off shore a estimé que le Royaume-Uni deviendra importateur net de pétrole en 2009 et de gaz dès cette année. Mais pour bon nombre d'experts, ces prévisions sont trop optimistes. Sur les neuf premiers mois de l'année, le solde reste positif (281 millions de livres) mais il diminue, passant de 5,7 milliards de livres en 2002 à 1,7 milliard en 2004. Certains n'excluent pas une balance pétrolière négative sur l'ensemble de l'année 2005. Désormais, les groupes pétroliers BP et Royal Dutch Shell préfèrent aller explorer en Russie, dans le golfe de Guinée ou en Asie.

A l'heure du creusement du déficit budgétaire provoqué par la hausse de dépenses publiques, la baisse de la production pétrolière entraîne moins de recettes fiscales. Par ailleurs, répondre à la pression politique en faveur d'un abaissement des coûts du carburant, autre importante source de revenus du Trésor, devient plus ardu. S'ajoute la volonté du gouvernement de relancer l'exploitation dans la zone britannique, ce qui interdit l'alourdissement de la pression fiscale sur les opérateurs proprement dits.

Sa marge de manoeuvre se rétrécit d'autant que l'industrie ­ déjà mal en point en raison de la faiblesse de l'investissement ­ est touchée par l'augmentation de la charge énergétique.

En volume, les exportations de pétrole brut ont représenté 11,2 millions de tonnes, en baisse de 24 % par rapport au deuxième trimestre, tandis que les importations ont progressé de 3,3 % à 13,68 millions de tonnes.

Quelqun peut-il m'expliquer pourquoi un pays est exportateur de pétrole ET importateur?

Ils importent du bon(sic) et exportent le mauvais

phylippe a écrit :Quelqun peut-il m'expliquer pourquoi un pays est exportateur de pétrole ET importateur?

Il peut y avoir des besoins différenciés en fonction de la qualité du brut. Par exemple si la Grande Bretagne ne produit que du brut léger, elle a besoin d'importer du bitume pour faire ses routes. Mais l'essentiel de l'explication vient du fait que n'importe qui puisse acheter à n'importe qui, britannique ou pas, économie libérale mondialisée oblige. De même les entreprises britanniques productrices de produits pétroliers peuvent vendre à qui elles veulent, dans ou à l'extérieur de leur pays. Sans parler des achats/ventes purement spéculatifs. En fonction des opportunités, des réseaux, etc... il y a donc un chassé-croisé de pétrole qui ne sert apparemment à rien, mais augmente le volume des transactions dans le secteur et permet aux intermédiaires de prendre plus de com' au passage (et augmente la "liquidité" du secteur). Il n'y a pas de coordination entre ces agents économiques, ce qui ressort au niveau macro comme un comportement absurde.

On a la même situation un peu dans tous les secteurs. Par exemple, la France exporte 38 milliards d'euros de bouffe, et en importe 30 milliards.

Papey a écrit :

phylippe a écrit :Quelqun peut-il m'expliquer pourquoi un pays est exportateur de pétrole ET importateur?

Il peut y avoir des besoins différenciés en fonction de la qualité du brut. Par exemple si la Grande Bretagne ne produit que du brut léger, elle a besoin d'importer du bitume pour faire ses routes. Mais l'essentiel de l'explication vient du fait que n'importe qui puisse acheter à n'importe qui, britannique ou pas, économie libérale mondialisée oblige. De même les entreprises britanniques productrices de produits pétroliers peuvent vendre à qui elles veulent, dans ou à l'extérieur de leur pays. Sans parler des achats/ventes purement spéculatifs. En fonction des opportunités, des réseaux, etc... il y a donc un chassé-croisé de pétrole qui ne sert apparemment à rien, mais augmente le volume des transactions dans le secteur et permet aux intermédiaires de prendre plus de com' au passage (et augmente la "liquidité" du secteur). Il n'y a pas de coordination entre ces agents économiques, ce qui ressort au niveau macro comme un comportement absurde.

On a la même situation un peu dans tous les secteurs. Par exemple, la France exporte 38 milliards d'euros de bouffe, et en importe 30 milliards.

Merci.

Raisons
- contractuelles
- géographiques
- techniques
- politiques
- économiques

un exemple analogue marrant (mais hors-sujet) :
Sur l'autoroute on voit des camions avec 8 voitures neuves.
Et ils se croisent parfois avec le meme modèle !

Ca me rappelle aussi Tati dans Trafic (un film splendide)

Tati tombe en panne d'essence sur l'autoroute, sort son bidon
et marche tranquille ... au bout d'un bon moment il ralentit
car de l'autre cotè, dans l'autre sens, un autre piéton arrive
avec un bidon vide à la main ...

Dernière remarque ;
observer une colonne de fourmis transportant des matériaux.
On les voit parfois transporter dans les deux sens la meme brindille.
Et pourtant la fourmilliere se construit ...

phylippe a écrit :

En volume, les exportations de pétrole brut ont représenté 11,2 millions de tonnes, en baisse de 24 % par rapport au deuxième trimestre, tandis que les importations ont progressé de 3,3 % à 13,68 millions de tonnes.

Quelqun peut-il m'expliquer pourquoi un pays est exportateur de pétrole ET importateur?

pour la méme raison que la hollande exporte et importe en méme temps des poulets !

Grâce à la magie des lois de l'OMC qui oblige un pays ouvrir son marché (% variant selon les produits et les pays) et donc à importer des produits "fabriqués" ailleurs, et ce, même s'il est auto-suffisant.
C'est ainsi que des pays d'afrique autrefois grenier du continent meurs de faim maintenant.

Et encore, vous n'avez pas lu la dernière de Pascal LAMY :
OMC : le projet de texte de Pascal Lamy soulève une vague de critiques

Le ministre britannique des Finances Gordon Brown a revu hier en baisse ses prévisions de croissance pour 2005 et 2006, indiquant qu’elle serait de 1,75% en 2005 au lieu de 3 à 3,5% anticipés, et de 2 à 2,5% en 2006 au lieu de 2,5% à 3%.

Le chancelier de l’Echiquier, qui a fait porter sur le prix élevé du pétrole une grande partie de ses révisions, a par ailleurs annoncé un doublement de la taxe supplémentaire sur le pétrole en mer du Nord britannique, qui passera de 10 à 20% des bénéfices des compagnies pétrolières dans cette zone.