[Production] L'Arctique, une alternative ...

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Re: [Production] L'Arctique, une alternative ...

Message par geopolis » 03 mai 2010, 11:04

Article du journal russe Vedomesti.

Mise en valeur d'immenses ressources de l'Arctique

Il y a un siècle, les étendues du Grand Nord n'attiraient que les amateurs d'aventures. A présent, les ressources inexplorées de ces territoires attirent les pragmatiques: hommes d'affaires et hommes politiques, écrit vendredi le quotidien Vedomosti.

Les actions de la Russie, des Etats-Unis et du Canada dans l'Arctique rappellent parfois la rivalité des corsaires en Amérique du Sud et des colonisateurs européens en Afrique. Mais la coopération promet des avantages bien plus importants.

Certains craignent que les immenses étendues du Nord, faiblement contrôlées, ne soient utilisées comme une place d'armes pour le lancement de missiles ou pour d'autres actions hostiles. Mais la majorité des experts militaires réfutent cette éventualité. A présent, il est plus important de savoir qui va mettre en valeur les ressources minérales et biologiques de l'Océan Glacial Arctique et comment.

Rien que sur le territoire de la mer de Barents, récemment démarquée entre la Russie et la Norvège, les réserves d'hydrocarbures sont évaluées à 7,6 milliards de tonnes de combustible conventionnel. Les scientifiques et les experts tentent d’évaluer les réserves totales des gisements situés sur le fond du plateau continental. D'après les données des chercheurs d'United States Geological Survey, l'Arctique pourrait receler environ 50.000 milliards de m3 de gaz et près de 90 milliards de barils de réserves non prospectées de pétrole (à peu près 11 milliards de tonnes), soit plus que les ressources du Nigéria, du Kazakhstan et du Mexique réunies. D'après les données du ministère américain de l'Energie, le Grand Nord recèle environ 22% des réserves mondiales non prospectées d'hydrocarbures. Selon les estimations du ministère russe des Ressources naturelles, rien que dans l’arctique russe, on peut extraire 120 milliards de barils (15 milliards de tonnes) de pétrole et environ 85.000 milliards de m3 de gaz.

Et ces ressources ne se bornent pas aux hydrocarbures et au poisson. La Voie maritime du Nord qui passe le long des côtes russes est utilisée pour assurer l'approvisionnement saisonnier des territoires lointains de Sibérie et d'Extrême-Orient et pour transporter une partie des produits obtenus par des compagnies russes dans les régions situées au-delà du cercle polaire. La navigation régulière peut rendre attrayant le transport maritime de l'Europe du Nord-Ouest et du littoral Est des Etats-Unis vers l'Extrême-Orient: cette voie est plus courte que l'itinéraire habituel passant par le canal de Suez. Les chercheurs de l'Université de Cambridge prévoient que les navires naviguent dans les eaux arctiques sans être accompagnés de brise-glaces dès 2020. Les glaciologues russes estiment que les glaces ne fondent pas si rapidement et que la navigation commerciale est impossible sans recourir à la flotte nationale de brise-glaces. Après la construction de nouveaux navires en 2009, cette flotte a renforcé sa position de leader mondial.

La prospection, l'extraction, le transport du pétrole et du gaz se trouvant à une grande profondeur et dans des conditions climatiques rigoureuses demandent des investissements immenses. D'après les données de Sergueï Bogdantchikov, le président de Rosneft, la mise en valeur de la partie russe du plateau continental demandera environ 2.500 milliards de dollars avant 2050. Bref, les pays arctiques ne se passeront pas de projets communs dans les conditions extrêmement rigoureuses de l'Océan Glacial Arctique.

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Re: [Production] L'Arctique, une alternative ...

Message par Raminagrobis » 08 mai 2010, 10:58

lien
La marée noire dans le GOM remet en cause les projets canadiens d'ouvrir l'exploration pétrolière au large du nunavut, dans le détroit de lancaster, une région écologiquemnt importante (c'est notamment le sanctuaire des bélugas)
Toujours moins.

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Message par Raminagrobis » 15 mai 2010, 12:21

lien : malgré la marée noire dans le GOM, l'autorisation pour Shell de forer dans l'arctique américain est confirmée.

il s'agit de trois puits d'exploration en mer des Tchouktches, j'en ai déjà parlé y'a qq pages. Ce n'est pas "deepwater", les sites sont par 150 mètres de fonds environ.
Toujours moins.

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Re: [Production] L'Arctique, une alternative ...

Message par geopolis » 19 mai 2010, 23:52

Raminagrobis a écrit : malgré la marée noire dans le GOM, l'autorisation pour Shell de forer dans l'arctique américain est confirmée.

il s'agit de trois puits d'exploration en mer des Tchouktches, j'en ai déjà parlé y'a qq pages. Ce n'est pas "deepwater", les sites sont par 150 mètres de fonds environ.

oui les dirigeants de shell ont expliqué au gouvernement us que le forage qui doit débuter cette été dans la mer des Tchouktches est "sur".
Royal Dutch Shell PLC told the U.S. government Tuesday that its plan to drill for oil this summer in Alaska's Chukchi and Beaufort Seas is safe and not prone to the same factors that led to the oil spill in the Gulf of Mexico.
In a letter to the Interior Department, Shell Oil Co. President Marvin Odum said the company has separate "blowout contingency plans" for the Chukchi and Beaufort Seas, and that the company has on-site and onshore oil-spill response teams that will be able to respond to an oil spill in an hour.
Odum sent the letter in response to a request by the Interior Department for oil producers to show that their drilling plans are safe and aren't vulnerable to the same kinds of problems that led to the oil spill in the Gulf of Mexico after the Deepwater Horizon drilling rig sank on April 22.

Shell said it plans to drill in 150 feet of water to a depth of 7,000 to 8,000 feet in the Chukchi Sea, and as deep as 10,200 feet in the Beaufort Sea. At the Deepwater Horizon rig, by contrast, BP PLC was drilling in 5,000 feet of water to a depth of 18,000 feet, Odum wrote. He added that the pressure in the areas Shell plans to drill in Alaska is much lower than that in the deep waters of the Gulf.
In the "highly unlikely" event that Shell's drilling riser fails, "the remaining drilling fluid below the sea floor would effectively stop any well flow in such a low-pressure system," Odum wrote in the letter.

Alaska officials support Shell's drilling plans off the state's coast. But environmental and resident groups oppose drilling in the Beaufort and Chukchi Seas and have filed lawsuits to block Shell's drilling plans.
The Pew Environment Group, which isn't involved in the litigation, criticized Shell's oil-spill plan, saying it doesn't demonstrate that the company can "manage a response on the scale of BP's ongoing Gulf disaster, let alone a smaller spill."

Shell Chief Executive Peter Voser said Tuesday that the company is confident that its safety plan is sound.
"We intend to drill this summer if allowed to do so," Voser said during the company's annual meeting in London. "We will not consider drilling in Alaska if we cannot do so safely and responsibly," but Shell is satisfied its plans are safe, Voser said.
U.S. Department of the Interior officials have approved Shell's drilling plans in Alaska, but have withheld signing off on the permits following the disaster in the Gulf of Mexico.

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Re: [Production] L'Arctique, une alternative ...

Message par energy_isere » 27 juin 2010, 11:07

La course au pétrole arctique manque de garde-fous

Le Monde | 26.06.10

L'Arctique continue d'attirer la convoitise des chercheurs de pétrole. Alors que les projets de Shell d'exploration des mers de Beaufort et des Tchouktches, qui devaient débuter en juillet, sont suspendus par l'administration Obama jusqu'au début de 2011, à la suite de la catastrophe industrielle et écologique du golfe du Mexique, une autre campagne de recherche d'hydrocarbures devrait débuter début juillet au large de la côte sud-ouest du Groenland.

Une compagnie basée à Edimbourg (Ecosse), Cairn Energy, prévoit d'y procéder à des forages exploratoires, provoquant une réaction des autorités canadiennes, soucieuses d'éviter que l'île de Baffin ne soit touchée par des fuites. Cette série de projets de forage mobilise les populations locales et les ONG, qui estiment que dans l'Arctique, et notamment au nord de l'Alaska, le risque d'accident de forage et la difficulté d'organiser des secours dans ce milieu hostile sont sous-estimés.

La catastrophe de la plate-forme Deepwater Horizon exploitée par BP a renforcé la détermination des associations de défense de l'environnement, parmi lesquelles le WWF, Greenpeace, The Wilderness Society ou le Sierra Club. La suspension des nouveaux permis d'exploration en eaux profondes dans le golfe du Mexique et des forages en Arctique n'interrompt pas leur lobbying auprès de l'administration Obama et du Congrès. Leur objectif est de souligner la nécessité d'établir des garde-fous à la course aux matières premières.

L'Arctique recèlerait, en effet, près de 13 % des réserves de pétrole mondiales restant à découvrir et à exploiter, dont une très grande partie sur des zones offshore, selon des estimations de l'US Geological Survey (USGS). Sans compter d'importantes réserves de gaz et de minerais. Mais il s'agit d'un milieu très particulier et fragile. "Les risques de voir l'exploration provoquer des dégâts dans la flore et la faune de l'Arctique sont très mal évalués", pointe Bill Eichbaum, responsable de la politique de la mer et de l'Arctique au WWF Etats-Unis. L'affaiblissement de la faune aurait un impact sur les habitudes alimentaires et culturelles des populations locales, telles que les Inuits.

L'exploration pétrolière offshore passe notamment par des relevés sismiques des fonds marins effectués avec des canons à air comprimé produisant de fortes ondes sonores. Ce "bruit" puissant peut avoir des effets très négatifs sur les mammifères marins de la région, tels que les baleines. Ces derniers peuvent non seulement être effrayés, mais aussi voir leur capacité auditive endommagée, alors que le son leur est vital pour communiquer, se protéger ou naviguer.

Par ailleurs, une expansion de la production pétrolière offshore induit un accroissement du trafic maritime et le développement d'infrastructures sur terre, interférant avec les écosystèmes. Enfin, la présence d'icebergs rend la sécurité des vaisseaux et des plates-formes de forage difficile à assurer.

L'autre souci des associations tient à la grande difficulté d'organiser les secours en cas d'accident. Une préoccupation que la marée noire dans le golfe du Mexique vient souligner. "La navigation en Arctique est compliquée, avec des zones d'extraction qui peuvent être très isolées", note Christophe Rousseau, du Centre de documentation, de recherche et d'expérimentations sur les pollutions accidentelles des eaux (Cedre).

De plus, contrairement au golfe du Mexique, où des milliers de plates-formes ont créé un tissu de ressources techniques et humaines, dans de nombreuses zones désertiques du nord de l'Alaska, l'absence d'infrastructures portuaires et de centres de population proches oblige à apporter par la mer les éléments nécessaires à la lutte contre une fuite. Les conditions météorologiques peuvent se révéler particulièrement hostiles. Des vents violents et des blocs de glace dérivants peuvent perturber toute activité, en été comme en hiver.

Face à toutes ces craintes, le président de Shell, Marvin Odum, a précisé mi-mai que son entreprise allait prendre des mesures de sécurité supplémentaires, avec notamment le déploiement dans cette zone arctique d'un coffre, prêt à être mis en place en cas de problème, d'un submersible et la présence de plongeurs.

Par ailleurs, les compagnies pétrolières tentent d'expliquer que d'éventuels problèmes pourraient être minimisés par le froid arctique. Fin janvier, des scientifiques ont ainsi présenté à Tromso (Norvège) les résultats d'une étude menée de 2006 à 2009 par le Sintef, organisme norvégien de recherche, sur les réponses en cas de marée noire en zone arctique. Financée en grande partie par des compagnies pétrolières, cette étude souligne par exemple, selon ses promoteurs, qu'en cas de marée noire la glace pourrait ralentir la dispersion du pétrole et réduire l'action des vagues.

Mais des chercheurs et des ONG ont émis des réserves sur cette étude. Neil Hamilton, spécialiste de l'Arctique au WWF, souligne par exemple qu'"il ne suffit pas de voir la concentration de glace par mètre carré. La nature de la glace et la façon dont elle s'est formée sont de la plus haute importance". De plus, l'étude ne traite pas l'impact biologique d'une marée noire.

Les problèmes engendrés par l'exploration pétrolière en Arctique ne sont pas propres aux Etats-Unis sur la côte nord de l'Alaska ou au Canada dans le passage du Nord-Ouest. Ils soulèvent aussi la question de la gouvernance de toute la région et de la gestion de ses ressources. BP est, par exemple, présent en Arctique du côté russe, sur le site de Sakhalin, exploité avec le russe Rosneft. Sans compter que le transport d'hydrocarbures le long des routes arctiques pose aussi un problème de sécurité. "Nous n'en sommes qu'au début des recherches dans le domaine des plans de secours dans les zones froides comme l'Arctique", souligne M. Rousseau, du Cedre.
http://www.lemonde.fr/planete/article/2 ... _3244.html

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Message par energy_isere » 31 août 2010, 14:01

Moscou prépare une loi en cas de marées noires

Moscou a indiqué préparer un projet de loi qui vise à détailler la responsabilité des entreprises concernées si par malheur une marée noire devait survenir sur le plateau continental arctique.

Le WWF (World Wide Fund for Nature), l'ONG de protection de la nature et de l'environnement, a déclaré que la marée noire qui s'est produite dans le golfe du Mexique soulevait des réserves quant à la possibilité d'explorer des hydrocarbures dans la zone Arctique. Elle renouvelle ainsi son appel pour un moratoire sur l'exploitation pétrolière et gazière dans l'Arctique, jusqu'à ce que les risques environnementaux soient mieux appréhendés.

Sergueï Donskoï, le vice-ministre russe des ressources naturelles, précise que les autorités étaient en train d'examiner des mesures de protection de l'environnement en Arctique suite au réexamen du développement du plateau continental géré par l'Etat, rapporte l'agence de presse RIA Novosti.

"La catastrophe dans le golfe du Mexique a de nouveau mis en exergue la vulnérabilité de la nature du fait de l'Homme" a t'il ajouté. "Dans l'environnement extrême de l'Arctique, avec ses glaciers permanents, même les catastrophes les plus faibles pourraient entraîner de graves séquelles."

Ce projet réglementaire décrit la responsabilité - notamment financière - qu'encourrait les sociétés en cas de déversement d'hydrocarbures dans l'Arctique.
http://www.enerzine.com/10/10242+moscou ... ires+.html

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Re: [Production] L'Arctique, une alternative ...

Message par energy_isere » 04 sept. 2010, 12:10

La situation du pétrole arctique vu par un Russe, dans RIA Novosti:

http://fr.rian.ru/discussion/20100904/187360597.html
DébatsL'or noir de la blanche Arctique : le pétrole est arrivé plus tôt que prévu

04/09/2010Par Andreï Fediachine, RIA Novosti

La fièvre pétrolière en Arctique pourrait se déclarer plut tôt que prévu. Elle serait accompagnée par les problèmes graves qui suivent toujours les déclarations du genre : « De nouveaux gisements de pétrole et de gaz ont été découverts ». La compagnie pétrolière britannique Cairn Energy a déclaré la semaine dernière que son forage d'essai avait mis en évidence la présence de pétrole et de gaz dans la mer de Beaufort, près des côtes du Groenland.

Elle devra présenter le bilan définitif de ses recherches sur le plateau seulement en octobre. On ne se demande plus s'il y a du pétrole au Groenland. La question est maintenant de savoir quand le pétrole jaillira.

Au début de la semaine prochaine, le bureau des minéraux et des hydrocarbures du Groenland devrait annoncer les autres compagnies qui ont remporté les appels d'offres pour le forage d'essai dans la mer de Beaufort. Des « enchères d'offre » supplémentaires seront organisées l'année prochaine et les troisièmes sont également prévues pour l'année d'après. Les principaux acteurs sur le marché pétrolier avec une grande expérience d'extraction dans les latitudes nord et dans l'océan sont déjà dans la file d'attente pour le droit de forage : les américains ExxonMobil et Chevron, la compagnie anglo-hollandaise Shell et le géant pétrolier et gazier norvégien StatOil.

Plusieurs facteurs nous montrent l'importance de la situation. Par exemple, Cairn Energy (dont le siège se situe à Edimbourg, elle est spécialisée dans le forage du plateau dans des conditions difficiles; son chiffre d'affaires annuel est d’environ 600 millions de dollars, le bénéfice net cette année s'évalue à près de 180 millions de dollars). Elle a déclaré qu'il n'y avait pas pour le moment de pétrole et de gaz à profusion. La compagnie n'est entrée que dans les couches de sables, riches en gaz thermogénique, premier signe de la présence d'hydrocarbures en grande quantité. En même temps, la compagnie a déclaré qu'elle mettait en vente la part majoritaire de sa filiale Cairn India (extraction et recherche de pétrole et de gaz en Inde et dans l'océan Indien) pour 9,6 milliards de dollars. Le contrat avec l’acheteur a déjà été signé. Cairn a l'intention d’utiliser toutes les recettes pour l'exploitation des hydrocarbures dans les régions arctiques de l'Atlantique et du Groenland.

Cairn possède déjà deux plateformes mobiles de forage dans la mer de Baffin, près des côtes ouest du Groenland, à 400 kilomètres au nord du cercle polaire, et s'apprête à forer quatre puits supplémentaires. Le coût de chaque forage d'essai s'élève à 100 millions de dollars. Il est clair qu'on ne plaisante pas avec de telles sommes.

Entre-temps, des « mini-conflits militaires » ont éclaté entre les écologistes de Greenpeace, les gardes-côtes, la marine de guerre et les polices du Danemark et du Groenland en mer de Baffin (le Groenland est un territoire d'outre-mer du Danemark). Le navire Espranza, le vaisseau amiral de la protection écologique de Greenpeace, s’est déjà avancé dans la région. Les autorités du Groenland avaient déjà instauré une zone exclusive autour de la plateforme de forage de Cairn Energy dans un rayon de 500 mètres. Mais le 31 août, certains activistes de Greenpeace ont réussi à franchir les cordons de sécurité et ont débarqué sur la plateforme de forage, dont le travail est interrompu jusqu'à présent.

Kuupik Kleist, le premier ministre du gouvernement autonome du Groenland, a déclaré que l'assaut est une violation flagrante des droits constitutionnels du Groenland, de sa souveraineté, la violation de toutes les libertés et des droits démocratiques, un scandale, une insolence etc. Globalement, il est probable que dans les mois ou les années à venir, le gouvernement du Groenland, misant apparemment sur les réserves de pétrole et de gaz, devienne l'ennemi numéro un de Greenpeace et des écologistes dans le monde entier.

Les Groenlandais ont toutes les raisons de manifester leur « indignation pétrolière » anti-écologique. La plus grande île du monde accueille 57 000 personnes qui vivent principalement grâce à la pêche et aux allocations annuelles de la métropole à hauteur d'environ 600 millions de dollars, ce qui représente 55% du budget groenlandais (0,75% du budget d'État du Danemark). Les petits frères du nord du Danemark (or, le territoire du Groenland pourrait accueillir une dizaine de royaumes danois) n'éprouvent plus depuis longtemps d’amour pour la mère-métropole. Ces trente dernières années ils tentent d’ « envoyer balader » Copenhague mais l’autonomie est tout ce qu’ils ont obtenu pour le moment. Ils espèrent que le pétrole leur rapportera suffisamment d'argent pour se séparer enfin des « usurpateurs » danois, d'en finir pour toujours avec leur « héritage colonial » et même vivre très agréablement grâce aux dollars du pétrole et du gaz. Le rêve est tout à fait clair : devenir un très grand Koweït au-delà du cercle polaire.

Les chances d'y arriver existent et sont même très bonnes.

Les recherches de la compagnie pétrolière écossaise qui a misé si courageusement son avenir sur les hydrocarbures du Groenland confirment toutes les prévisions de l’Institut d'études géologique des États-Unis (the United States Geological Survey). Il y a deux ans, il a commencé et il y a un an terminé les évaluations des réserves de « la reine des neiges ». D’ailleurs, des scientifiques russes, ainsi que les experts du Canada, du Danemark, du Groenland et de la Norvège ont également participé à ce travail. Selon les informations de l’Institut, on peut dire avec une certitude de 95% que les réserves de la région arctique constituent 90 milliards de barils de pétrole et 50 milliards de mètres cubes de gaz. Peut-être même plus. Quoi qu'il en soit, les américains affirment qu'en Arctique se trouvent 22% de toutes les réserves mondiales de minéraux, incluant 30% de gaz naturel et 13% de pétrole. Et si le pétrole se trouve majoritairement dans les parties du Groenland et de l'Alaska, le gaz devrait être concentré près ou dans le secteur arctique de la Russie.

Qu'il soit dit en passant, le 3 septembre, les brise-glace arctiques des services côtiers des États-Unis et du Canada partiront dans une nouvelle expédition de recherche et « d'arpentage ». Depuis le milieu de l'été l’expédition russe, chargée de la même mission, s'y trouve déjà. Les trois groupes s'occupent des études sismiques, des sondages, des recherches géologiques. Globalement, il est question de la préparation de la « démarcation » des frontières arctiques nationales sectorielles et d'une meilleure étude de ce qui se trouve sous la glace, les eaux et le fond. Et dans quelles quantités.

Le « partage » de l'Arctique devrait commencer très rapidement. «L'arpentage pétrolier » nécessite, bien sûr, beaucoup d'efforts et de dépenses mais ne souffre aucun délai.


Quant aux écologistes, ils sont surtout préoccupés, comme lors de chaque forage sur le plateau continental, par le danger sur l'environnement du dernier recoin vierge (ou presque) de la nature, l'Arctique. Et il n'est pas nécessaire d'aller chercher des exemples bien loin : les Américains n'ont pas encore définitivement remédié aux conséquences de la catastrophe écologique dans le golfe du Mexique causée par la plate-forme BP Deepwater Horizon. Près de 5 millions de barils de pétrole se sont écoulés dans les eaux de l'océan suite à l'accident. Les experts avertissent que les conséquences d'un déversement de pétrole en Arctique seraient bien plus graves que dans les eaux chaudes. L'eau froide est incapable de désagréger les hydrocarbures et leur vaporisation dans l'air glacé sera pratiquement bloquée. Tous les déchets iraient alors au fond et infecteraient l'océan pour de très nombreuses années.

Ce texte n'engage que la responsabilité de l'auteur.

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Message par energy_isere » 16 sept. 2010, 17:38

Suite de ce post du 28 Avril 2010 viewtopic.php?p=272329#p272329 et finalisation de l' accord entre les gouvernements :

Les Russes et les Norvégiens se mettent enfin d' accord aprés 40 ans de discorde sur une frontiére maritime commune et definissent que des gisements (de pétrole et Gaz) à la frontiére maritime devront etre exploités conjointement.

Russia, Norway Sign Border Pact, Paving Way for Oil, Gas Deals in Arctic

By Lyubov Pronina and Anna Shiryaevskaya - Sep 15, 2010


Russia and Norway signed an agreement to settle a four-decade-long border dispute over the energy-rich Barents Sea and Arctic Ocean, paving the way for more cooperation on oil and gas production.

The accord was signed during Russian President Dmitry Medvedev’s meeting today with Norwegian Prime Minister Jens Stoltenberg in the Russian Arctic city of Murmansk, the base for OAO Gazprom’s Shtokman gas project about 550 kilometers (340 miles) offshore in the Barents Sea.

The two countries, which both cross the Arctic circle and share a 196-kilometer border, have been discussing their maritime territories since the early 1970s. They are vying with the U.S., Canada and others for control of resources in the Arctic, which may hold as much as 50 percent of the world’s undiscovered hydrocarbons, according to BP Plc.

Medvedev said the agreement opens the way for increased cooperation on the development of energy deposits in the Barents Sea and farther east on Russia’s Yamal Peninsula.

“We’d like our Norwegian friends to use their best technology and their best projects for the modernization of our oil and gas industry,” Medvedev told reporters at a press conference with Stoltenberg. “We’re already in talks about how to work on Yamal, so I hope that there are good prospects for this cooperation.”

..............

The border agreement divides the 175,000-square kilometer area into two approximately equal parts and states that all deposits on the border can only be developed jointly and as a whole, according to a Kremlin statement distributed to reporters. .
....................
http://www.bloomberg.com/news/2010-09-1 ... rctic.html

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Re: [Production] L'Arctique, une alternative ...

Message par energy_isere » 16 sept. 2010, 22:05

au sujet du post ci dessus, RIA NOVOSTI donne la carte suite à l' accord :

http://fr.rian.ru/infographie/20100916/187447524.html

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Re: [Production] L'Arctique, une alternative ...

Message par energy_isere » 21 sept. 2010, 16:59

Lien interessant qui donne des nouvelles de ce qui se passe autour de la mer des BARENTS.
http://www.barentsobserver.com/energy.16178.en.html

(pointé ici à l' onglet energie)

C' est transnational, c' est à dire que ca s' interesse au coté Norvégien et au coté Russe.

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Re: [Production] L'Arctique, une alternative ...

Message par Raminagrobis » 27 oct. 2010, 20:39

lien

Gros coup de froid pour le pétrole arctique : Les trois puits forés au large de la côte ouest du Groendland, ce qu'on considère comme un des derniers terrains à explorer pour l'industrie pétrolière, n'ont révélé aucun gisement d'hydrocarbures. Seules quelques traces de gaz naturel ont été dévoilées par l'un des trois puits.
Toujours moins.

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Re: [Production] L'Arctique, une alternative ...

Message par energy_isere » 27 oct. 2010, 20:44

Merci Ramina.

le lien renferme cette carte assez interessante.

Les points noirs doivent étre les puits de pétrole ailleurs.

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Re: [Production] L'Arctique, une alternative ...

Message par Raminagrobis » 27 oct. 2010, 20:46

Les points noirs sont les puits d'explorations forés, qu'ils aient trouvé qq chose ou pas...
Toujours moins.

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Re: [Production] L'Arctique, une alternative ...

Message par Raminagrobis » 27 oct. 2010, 23:56

lien

Autre coup dur pour les partisans des forages dans le grand nord : l'USGS, intégrant les informations des forages récents, revoit à la baisse de 90% les estimations des réserves de pétrole à découvrir dans le NPRA, zone protégée au nord-ouest de l'Alaska. Un seul milliard de barril, pas de quoi fouetter un caribou. Les réserves de gaz pourraient en revanche être importantes (53 Tcf >> équivalent à 9 milliards de barrils).
Toujours moins.

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Re: [Production] L'Arctique, une alternative ...

Message par energy_isere » 28 oct. 2010, 10:02

Raminagrobis,

j' avais mis cette info (autre source) dans le fil sur l' Alaska : viewtopic.php?p=281222#p281222

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