oleocene.org

Site hautement intéressant semble-t-il pour suivre les mégaprojets de production. Stuart Staniford, pourtant piquiste à ce qui parait , a installé sur Wikipedia une page "Oil Megaprojects" qu'il faut absolument consulter, dans une volonté de sortir des banalités géologiques à la mode . Il compile , analyse et actualise en temps réel, tous le projets de champs de pétrole, de condensats de gaz, de merdouilles bitumineuses ou de GTL, par année de mise en production et quantifiés par leur production en plateau. Les résultats obtenus montrent que durant les cinq années allant de 2008 à 2012 les nouvelles productions remplaceront largement les pertes dues à la déplétion des puits en production.



For anglish only

Amis forumeurs anglophones à vos claviers .

Ce qui en fait un piquiste modéré donc, si je comprends bien les trois scénarios de déplétion postés sur son wiki. En gros, quoi qu'il en soit, même si le peak est en 2010, la descente sera douce. En tout cas plus douce que prévue par les piquistes pessimistes.

Je ne sais pas quoi en croire, il me semble quand même que ces nouvelles récentes du Brésil et de la Mer du Nord peuvent nous laisser croire que la chute ne sera pas si brutale que ça.

Je ne comprends pas en quoi il serait moins piquiste qu'un autre. Il regarde l'impact des gros projets sur la diminution de l'offre, et on ne peut pas nier que ces gros projets auront une influence sur la forme du plateau. Tiens, avec un schéma pareil, on est pas un piquiste modéré :



(En passant, il me semble qu'E2100 avait parler de ce travail de compilation. Mais je sais plus où.)

Il ne reste plus qu'à espérer que ces nouveaux projets auront lieu dans des pays suffisament stables géopolitiquement (pas trop de révoltes et de guerres internes) afin qu'ils puissent être réalisés dans les plannings annoncés...

C'est une jolie course contre la montre pour compenser le déclin actuel. Il suffit de ne pas trébucher sur la route...

Les années passées n'ont pas permis de "couvrir" le déclin.
Et, comme par hasard, ce sont les années à venir (2008-2009 ...) qui vont amener sur le marché un surplus par rapport au déclin de la production existante. Quand on sait que beaucoup de projets ont justement du retard à la mise en production, de combien faut il raboter les prévisions de 2008 2009 ... ?
D'un autre côté, tout ce qui ne sera pas mis en production durant ces prochaines années le sera plus tard, au moment du creux 2013-2015.
Ma conclusion : on est plutôt sur un plateau (à plus ou moins 1-2%) pour 4-5 ans et après la descente va s'amorcer, tout doucement. Au début. Ensuite ...

Mise à jour faite le 14 Mai et...

une sacrée chute pour la prévision 2009 avec une baisse de près de 0,9 MBJ par rapport au mois dernier. On passe de quasiment 7,1 mbj de nouvelles mises en production contre 6,2mbj désormais.

Le mauvais élève de la classe ce mois-ci est Kashagan, alias Cashisgone, qui ne veut pas commencer à produire avant sans doute 2013.

On reste donc sur une perspective de début de plateau ultime à partir du premier semestre 2010 aux alentours de 89 - 90 mbj et un début de déclin entre 2013-2018.

Hypothèse bien sur optimiste, car comme dirait ce cher Yves Mathieu, géologue à l'Institut français du pétrole (IFP), " Nous avons sans doute atteint la limite supérieure de la production. "

http://www.challenges.fr/monde/20080529 ... oigne.html

Saratoga Elensar a écrit :Mise à jour faite le 14 Mai et...

une sacrée chute pour la prévision 2009 avec une baisse de près de 0,9 MBJ par rapport au mois dernier. On passe de quasiment 7,1 mbj de nouvelles mises en production contre 6,2mbj désormais.

On dirait GillesH38 et les prédictions de l'EIA

.

Traduction perso de l'article ici : http://www.theoildrum.com/node/3958

Oil Megaproject Update (July 2008)
Voici une mise à jour de l'article Wikipedia Oil Megaproject Database (Méga-Projets de nouvelles exploitations pétrolières) maintenu par l'Oil Megaprojects task force. La base de données contient maintenant plus de 425 nouveaux projets et grandit de jour en jour. En dépit de cet accroissement, l'issue semble de plus en plus pessimiste avec le temps. La nouvelle capacité nette calculée (c'est-à-dire une fois que la déplétion de la production actuelle est incluse) est d'environ 1 Mbpj (million de barils par jour) jusqu'à 2010 avec un saut à 2 Mbpj en 2008 ; ensuite la déplétion devrait dominer.

Voici l'évolution des nouvelles capacités de production depuis le début du projet compilée à partir de la première année d'exploitation :


Décembre 2007


Janvier 2008


Février 2008


Mars 2008


Mai 2008


Juin 2008

On peut voir clairement les pics de production prévus de 2008 et 2009 diminuer avec le temps. Maintenant la situation est encore moins bonne :



Nouvelles capacités additionnelles brutes et nettes compilées à partir de la première année de production. Production mensuelle de pétrole brut + GNL de l'EIA (Energy International Agency). Le taux de déclin de base post-2002 s'accroit linéairement de 0% à 4.5% entre 2003 et 2008 puis s'établit à 4.5% ensuite. Le taux de déclin pour chaque nouvelle capacité de production annuelle est de 4.5% après la première année.

Voici un scénario possible de l'approvisionnement future en supposant un taux de déclin de 4.5%.



Scénario possible de capacité d'approvisionnement en pétrole brut et en gaz naturel liquide (GNL) basé sur la base de données de l'article Wikipedia Oil Megaproject. Le taux de déclin de base post-2002 s'accroit linéairement de 0% à 4.5% entre 2003 et 2008 puis s'établit à 4.5% ensuite. Le taux de déclin pour chaque nouvelle capacité de production annuelle est de 4.5% après la première année.

Ce scénario semble confirmer la déclaration récente de Ray Leonard (Vice-président-Eurasie de la Koweït Energy Company) :

"En 2010, la production du carburant qui a alimenté l'économie mondiale commencera à décliner rapidement. Ceci entrera en conflit avec la demande sans cesse croissante en pétrole. La collision de ces deux tendances aménera à des pénuries et à des flambées des prix, poussant fortement à passer à des sources d'énergie alternatives [très rapidement]... En raison de la répartition inégale dans le monde de la production et de la consommation du pétrole et du gaz, la transition à venir se traduira par d'importants changements de répartition de la richesse et la puissance mondiale."

Halte a la méga-dispersion :

[wikipédia] Oil megaprojects

fusionnés mais sujet renommé (en français !)

Trouvé sur une des présentations de Simmons (p26 et 27), la plupart des champs produisent moins que leur capacité de production théorique.

In recent study of 65 large fields with average design capacity of 74,420 B/D:
–12 reached 90%
–9 out of 12 exceeded 100%
–Remaining 53 all came in below 90%
–Many never even reached 50%

En toute logique les volumes de production des mégapojets prévus resteraient donc théoriques et peu probables.

lien

Rigzone liste les projets offshore qui commenceront leur production c't'année

rien de transcandant.
Trois projets importants :
En Australie, Pluto, un gisement de gaz de 120 md de m3, qui nourira un terminal de gaz liquéfié.
Le projet Chinook/Cascade dans le golfe du mexique américain, pour 80 000 b/j.
Au Ghana, Jubilee, avec 120 000 b/j et plus d'un Gb de réserve, qui marquera l'entrée massive du pays sur la scène du pétrole.

Le reste, c'est du menu fretin, un petit gisement de gaz anglais, un gisement de pétrole de 80 Mb en Norvège, deux petits gisements de pétrole, d'autres petits gisements au Nigéia, aux USA et en Australie... Rien en Angola cette année.

Mais curieusement, y'a plusieurs gros projets offshore au Brésil qui doivent produire cette année, et l'article en parle pas!
Cachalote, avec 100 kb/j et 350 Mb de réserve est le principal.

A noter aussi qu'un petit gisement offsghore à l'est du canada va entrer en service, North Amethyst (35 000 b/j)

Et un article de plus sur les déboires des compagnies pétrolières qui ploient sous les coûts toujours croissants de recherche/exploitation des méga-projets.

Pétrole : ces projets géants qui partent à la dérive.

Kashagan est l'exemple type de ces projets géants qui plombent les coûts de l'industrie pétrolière. Il est loin d'être le seul : le projet Gorgon mené par Chevron en Australie, qui prévoit l'exploitation d'un champ gazier et la construction d'une usine de liquéfaction, a lui aussi pris du retard et vu ses coûts exploser de 40 % pour atteindre... 54 milliards de dollars. Les grands projets de Kearl, dans les sables bitumineux du Canada, ou de Pearl, dans le GTL (« gas to liquid ») au Qatar, ont eux aussi multiplié les déboires. « Les coûts deviennent trop élevés. Des projets à 50 milliards de dollars, n'est-ce pas fou ? », a commenté Christophe de Margerie, PDG de Total, dans une interview à Bloomberg au Forum de Davos. Les investisseurs financiers commencent eux aussi à s'alarmer. « A force de déraper, ces mégaprojets ne sont plus rentables. Les gérants estiment que les investissements ne se justifient plus, d'autant que les dérives ne sont plus absorbées par la hausse du prix du baril », indique Alexandre Andlauer, analyste chez Alphavalue.

http://www.lesechos.fr/entreprises-sect ... 649102.php