[Production] appels d'offre pour les champs Irakien
Publié : 29 juin 2009, 13:07
Les pétroliers se préparent pour le grand appel d'offres irakien :
BAGDAD (Reuters) - Les grands groupes pétroliers se préparent à soumettre mardi leurs candidatures à l'appel d'offres pour l'exploitation de six des plus vastes champs pétrolifères irakiens, en espérant que le niveau de violences dans le pays ne reviendra pas à son niveau des dernières années.
Il s'agit du premier grand appel d'offres en Irak depuis l'invasion menée par les Etats-Unis en 2003. Trente-deux entreprises doivent participer, dont Total, Exxon Mobil et Royal Dutch Shell.
Les réserves irakiennes sont estimées à 115 milliards de barils, et plusieurs gisements ne sont pas encore exploités. Mais cette situation alléchante pour les pétroliers est contrebalancée par un contexte politique et sécuritaire particulièrement délicat.
Pour de nombreux Irakiens, les entreprises étrangères ne sont là que pour piller les ressources nationales, affirme Hugh McManners, porte-parole d'Erinys, une entreprise de sécurité chargée en 2003 par le gouvernement américain de rebâtir les services de protection des infrastructures pétrolières irakiennes.
"On peut dire que cette façon négative de voir les entreprises pétrolières internationales (...) est exploitée assez durement par les terroristes et les agitateurs nationaux. C'est un signal de ralliement assez efficace."
Le niveau de violences a fortement diminué en Irak depuis deux ans, mais les attentats sanglants restent monnaie courante et ont même connu une recrudescence depuis que l'armée américaine commence à se désengager des villes.
Le risque d'enlèvement est également élevé, que ce soit du fait d'activistes islamistes ou de criminels en quête de rançons.
CONTOURNER LES RISQUES
Les groupes pétroliers ont déjà signé des contrats avec des entreprises de sécurité pour se préparer, et devraient contourner les risques en s'appuyant sur des prestataires de services et des sous-traitants.
Ils éviteront ainsi de circuler dans les rues de Bagdad en construisant des terrains d'aviation près des sites pétroliers reculés, qui permettront de faire venir directement les employés de l'étranger sans passer par la capitale.
La main d'oeuvre locale sera également largement employée, en partie pour gagner l'appui des autorités locales.
"La sécurité représente une lourde dépense pour les groupes pétroliers, mais nous avons l'habitude. Nous travaillons dans des endroits difficiles, comme le Nigeria. J'estime que les dépenses de sécurité ajouteront 10% à 15% au coût du projet", déclare un cadre dirigeant du secteur pétrolier, dont l'entreprise prévoit de soumettre une offre.
Ces frais pourraient être compensés par le faible coût de l'extraction en Irak, où certaines entreprises ont déjà réussi à travailler sans problème en se faisant discrètes.
Mais les difficultés peuvent également être de nature politique.
"L'aspect physique de la sécurité est surmontable", estime un consultant.
Ce n'est pas forcément le cas du fonctionnement politique, administratif et juridique de l'Irak.
Les autorités du Kurdistan semi-autonome, dans le Nord, ont passé des contrats avec des entreprises dont Bagdad avait rejeté les candidatures. Elles ont en retour condamné les contrats passés par le gouvernement central pour les gisements des environs de Kirkouk, ville revendiquée par les Kurdes.
Les tensions entre Arabes et Kurdes ont en outre retardé l'adoption d'une loi sur le pétrole et la légalité des contrats pétroliers est contestée des deux côtés.
"Si (les entreprises étrangères) investissent fortement en Irak, vont-elles en tirer un bénéfice en retour ? C'est la grande question", s'interroge le consultant en sécurité.
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