Le cout moyen mondial de production du baril est inférieur à 10 $/baril, les 40 dollars de marge servent à financer les programmes militaires, les guerres et les affrontements des empires en compétition
http://www.melchior.fr/etude-de-cas/le- ... tre-regule
Les chiffres du pétrole ont de quoi faire perdre la tête. Ils relèvent de la rente, c'est-à-dire d'un revenu qui ne rémunère aucun facteur de production, un "surprofit". Chaque année, la vente mondiale des produits raffinés représente, toutes taxes comprises, une recette d'environ 2 000 milliards d'euros. Si l'on déduit de cette somme l'ensemble des coûts (exploration, production, transport, transformation…), il reste environ 1 500 milliards d'euros, qui représentent le surplus pétrolier mondial. Le "gâteau" à partager chaque année équivaut donc au PIB de la France.
La structure de répartition est approximativement la suivante : environ les deux tiers pour les Etats des pays consommateurs (via la fiscalité), le reste pour les producteurs (privés et publics). Dans un pays comme la Norvège, l'Etat engrange depuis une décennie des revenus pétroliers estimés à 80% de la rente totale. On parle de rente différentielle pour désigner, chez les producteurs où le pétrole est peu coûteux à extraire, soit l'écart entre le coût de production et le coût moyen (ce dernier est de l'ordre de 7 dollars par baril au niveau mondial), soit l'écart entre le coût de production et le coût marginal (ce dernier est le plus souvent inférieur à deux dollars par baril dans les pays du Golfe persique, il est rarement supérieur à 5-6 dollars ailleurs). Avec un baril au-delà de 50 dollars (un baril représentant 159 litres), on imagine que cette activité peut difficilement conduire à des pertes (pour les investisseurs) et constitue une manne fiscale appréciable (pour les Etats). A cette rente différentielle, bien connue depuis les travaux de David Ricardo sur la terre, s'ajoute une rente de monopole lorsque certains producteurs se regroupent pour restreindre l'offre et faire ainsi monter les prix. Nous y reviendrons.