La production pétroliére des USA

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Re: La production pétroliére des USA

Message par mobar » 11 mars 2018, 18:23

Le marché du pétrole est avant tout un marché de surproduction et de rentes différentielles basé sur un gaspillage de la ressource lui même assis sur des besoins manipulés par la publicité et le fantasme du toujours plus, toujours plus de confort inutile et de consommation de biens futiles

Le cout moyen mondial de production du baril est inférieur à 10 $/baril, les 40 dollars de marge servent à financer les programmes militaires, les guerres et les affrontements des empires en compétition

http://www.melchior.fr/etude-de-cas/le- ... tre-regule
Les chiffres du pétrole ont de quoi faire perdre la tête. Ils relèvent de la rente, c'est-à-dire d'un revenu qui ne rémunère aucun facteur de production, un "surprofit". Chaque année, la vente mondiale des produits raffinés représente, toutes taxes comprises, une recette d'environ 2 000 milliards d'euros. Si l'on déduit de cette somme l'ensemble des coûts (exploration, production, transport, transformation…), il reste environ 1 500 milliards d'euros, qui représentent le surplus pétrolier mondial. Le "gâteau" à partager chaque année équivaut donc au PIB de la France.

La structure de répartition est approximativement la suivante : environ les deux tiers pour les Etats des pays consommateurs (via la fiscalité), le reste pour les producteurs (privés et publics). Dans un pays comme la Norvège, l'Etat engrange depuis une décennie des revenus pétroliers estimés à 80% de la rente totale. On parle de rente différentielle pour désigner, chez les producteurs où le pétrole est peu coûteux à extraire, soit l'écart entre le coût de production et le coût moyen (ce dernier est de l'ordre de 7 dollars par baril au niveau mondial), soit l'écart entre le coût de production et le coût marginal (ce dernier est le plus souvent inférieur à deux dollars par baril dans les pays du Golfe persique, il est rarement supérieur à 5-6 dollars ailleurs). Avec un baril au-delà de 50 dollars (un baril représentant 159 litres), on imagine que cette activité peut difficilement conduire à des pertes (pour les investisseurs) et constitue une manne fiscale appréciable (pour les Etats). A cette rente différentielle, bien connue depuis les travaux de David Ricardo sur la terre, s'ajoute une rente de monopole lorsque certains producteurs se regroupent pour restreindre l'offre et faire ainsi monter les prix. Nous y reviendrons.
https://youtu.be/0pK01iKwb1U
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Re: La production pétroliére des USA

Message par kercoz » 11 mars 2018, 18:30

Merci de vos lumières.
Pour les puits "conventionnels", on peut aussi estimer que la vitesse de pompage joue dans le calcul. Un puits au repos ne se remplit il pas ....un peu ?
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Re: La production pétroliére des USA

Message par mobar » 11 mars 2018, 18:50

Dans un puits qui ne donnait plus rien après 40 années d'exploitation, si tu reviens après l'avoir laissé au repos pendant 20 ans, tu pourras probablement de nouveau en tirer 30% que ce qui a été extrait il y a 20 ans ... ou pas

Le volume extractible dépend de la viscosité du pétrole encore en place, de la façon dont il a été exploité par le passé, du volume du piège, de la position des puits et des nouvelles technologies d'extraction

De toute façons, on est bien incapable de sortir tout ce qu'il y peut y avoir dans un gisement, les taux d'extraction augmentent mais resteront probablement en moyenne mondiale bien inférieurs à 50% pendant encore longtemps
https://youtu.be/0pK01iKwb1U
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Re: La production pétroliére des USA

Message par energy_isere » 17 mars 2018, 14:18

Pétrole : l'industrie américaine s'interroge sur la viabilité de sa puissance

NICOLAS RAULINE Les Echos Le 08/03/20186

Les Etats-Unis pourraient devenir le premier producteur de pétrole en 2023 grâce au schiste. Mais certains tempèrent cet optimisme à tout va. A Houston, lors de la grande messe du secteur, les avis sont très partagés.
Cinq, six,... sept ans ? Combien de temps peut durer l'hyper croissance de la production de pétrole américaine ? La question a hanté les échanges, cette semaine, lors de la CERAWeek, la grand-messe de l'industrie organisée tous les ans à Houston par le cabinet IHS Markit.

Car, si les Etats-Unis sont déjà devenus le deuxième pays producteur de pétrole au monde derrière la Russie, et pourraient être le premier en 2023 , se pose déjà la question de l'après. Et, sur ce point, les avis divergent.

Une croissance sans limite

Certains se montrent confiants sur la capacité du schiste à innover et à trouver des moyens de durer. « La révolution du schiste va apporter suffisamment de pétrole et de gaz pour combler les besoins des Etats-Unis et même ceux d'autres pays », s'est réjouie Sara Ortwein, présidente de XTO Energy, la filiale d'ExxonMobil dédiée au pétrole et au gaz non conventionnels. « La croissance est presque sans limite », s'enthousiasmait même Katherine McGreggor, en charge des ressources minières au secrétariat à l'Intérieur. Après plusieurs années d'inquiétude, le ton s'est fait plus optimiste lors de cette conférence, qui rassemble tous les grands patrons du secteur.

« Les nouvelles technologies pourraient permettre de trouver une recette spécifique à chaque sol, de manière à optimiser l'exploitation, affirme Jonathan Garrett, directeur de recherche chez Wood Mackenzie. C'est d'autant plus vrai pour le Bassin Permien, qui demeure encore peu exploité par rapport à d'autres régions. » Le Bassin Permien est cette région, à l'ouest du Texas et au sud-est du Nouveau Mexique, qui fait fantasmer tout le secteur. Elle compte déjà pour un quart de la production américaine de brut et pourrait doubler son nombre de barils par jour d'ici à 2023. Certaines estimations vont jusqu'à comparer ses réserves à celles de l'Arabie saoudite. Et toutes les grandes compagnies américaines s'y précipitent.

ExxonMobil a annoncé qu'il y triplerait sa production de brut d'ici à 2025. L'an dernier, il y avait déjà racheté une série d'entreprises pour un total de 5,6 milliards de dollars. Son rival, Chevron, présent dans le bassin, y contrôle déjà une zone de 8.900 kilomètres carrés, grande comme le parc de Yellowstone. Et il y investit 3,3 milliards de dollars cette année.

Des doutes sur la qualité

D'autres tempèrent cet optimisme à tout va. Se pose d'abord la question de la rentabilité. Très peu de compagnies dégagent des bénéfices aujourd'hui dans le schiste. Or, les investisseurs commencent à demander des comptes. Le marché est encore très éclaté, avec de petites structures. Il pourrait se consolider et générer des économies d'échelle bénéfiques pour le niveau d'investissement. « Nous prévoyons une forte consolidation dans les trois à cinq ans à venir. Chevron et ExxonMobil devraient en être les principaux acteurs », ajoute Jonathan Garrett.
https://www.lesechos.fr/industrie-servi ... 159511.php

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Re: La production pétroliére des USA

Message par energy_isere » 18 mars 2018, 12:36

Le pétrole américain à l'assaut du marché mondial

Par AFP , publié le 18/03/2018

Grâce à une production de pétrole en plein boom, les États-Unis exportent désormais sans complexe leur or noir dans le monde, entraînant une refonte des infrastructures sur leur territoire et rebattant les cartes sur le marché mondial.
En pompant actuellement plus de 10 millions de barils par jour, le pays est devenu le deuxième producteur de brut au monde, derrière la Russie et devant l'Arabie saoudite. Un essor lié aux nouvelles techniques permettant d'extraire à moindre coût du pétrole de schiste.

Face à cette explosion, les États-Unis ont levé fin 2015 l'interdiction d'exporter du brut en place depuis 1975. Une opportunité saisie immédiatement par les entreprises américaines: en 2017, elles ont exporté en moyenne 1,1 million de barils par jour dans 37 pays.

Même si le Canada reste la première destination, les États-Unis ont grignoté des parts de marché en Asie, une région habituellement considérée comme le pré carré de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) ou de la Russie, qui ont volontairement décidé depuis l'an dernier de limiter leur production pour redresser les prix.

La Chine est devenue leur deuxième client.


Les importations ont parallèlement fortement baissé, reculant en 10 ans de 10 à 8 millions de barils par jour.

Mais même si la production américaine continuait de s'envoler, le pays ne cessera pas de sitôt d'acheter du brut à l'étranger.

Les raffineries américaines, dans leur grande majorité, ne sont en effet pas conçues pour transformer le pétrole de schiste considéré comme léger.

Elles ont été construites pour raffiner le pétrole lourd venant par exemple du Canada, du Venezuela ou du Mexique, qu'elles achètent peu cher, et revendent en se faisant au passage une marge importante.

"Comme il faut cinq à sept ans pour construire une raffinerie, on ne peut pas changer du jour au lendemain", remarque Harry Tchilinguirian, spécialiste des marchés pétroliers à BNP Paribas.

De plus, rappelle-t-il, les entreprises américaines pensaient, jusqu'à l'envol du schiste vers 2010, que le pétrole viendrait surtout des sables bitumineux du Canada et ont entamé la construction d'oléoducs entre les deux pays. "Pour faire de nouveaux investissements, elles doivent être sûres que leur choix sera toujours bon dans sept ans."

Pourquoi par ailleurs faire grossir les capacités de raffinage aux États-Unis, où la demande en énergie va probablement se tasser dans les prochaines années ?

- Âge d'or -

"Les États-Unis ne peuvent pas devenir complètement indépendants du pétrole étranger", observe M. Tchilinguirian. "L'idée d'un +âge d'or de l'énergie américaine+ défendue par Donald Trump n'est pas seulement de devenir moins dépendant. C'est aussi de pousser l'industrie de l'énergie à se projeter à l'étranger", ajoute-t-il.

Les entreprises américaines construisent donc à tout va oléoducs et terminaux pour envoyer au monde l'or noir américain.

Le projet le plus emblématique est celui mené actuellement au Port pétrolier au large de la Louisiane (Loop), le seul terminal aux États-Unis capable d'accueillir ces super-cargos transportant jusqu'à 2 millions de barils. Il a pour la première fois été utilisé en février pour exporter, et non pas importer, du brut.

Plus à l'ouest, sur la côte du Golfe du Mexique, le port de Corpus Christi prévoit de draguer ses fonds pour accommoder de plus gros navires.

Selon plusieurs estimations, les États-Unis pourraient théoriquement être capables à moyen terme d'exporter 4 à 5 millions de barils par jour.

La question est ensuite de savoir quels marchés peuvent absorber tout ce brut.

Pour John Coleman du cabinet Wood Mackenzie, l'Europe est la destination la plus logique, au moins jusqu'en 2022. "Les raffineries européennes sont plus compatibles avec le brut léger américain et les coûts de transport sont moins importants".

Toutefois la demande risque aussi de s'y tarir dans les années à venir.

Les États-Unis, s'ils parviennent à garder un prix suffisamment compétitif pour compenser le temps et le coût de transport supplémentaires, pourraient se tourner vers l'Asie.

D'autant plus que l'Afrique de l'Ouest et les pays du Moyen-Orient devraient construire eux-mêmes plus de raffineries sur leur territoire et ainsi limiter leurs propres exportations.

Mais, remarque M. Coleman, "la question des infrastructures pétrolières aux États-Unis reste encore en suspens, c'est le sujet du moment. Même si de nombreux investissements ont été annoncés, il en faudra sans doute plus."
https://www.lexpress.fr/actualites/1/mo ... 93244.html

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Re: La production pétroliére des USA

Message par phyvette » 18 mars 2018, 12:59

energy_isere a écrit :
18 mars 2018, 12:36
Pourquoi par ailleurs faire grossir les capacités de raffinage aux États-Unis, où la demande en énergie va probablement se tasser dans les prochaines années ?
Ça alors, la consommation baisse ?
https://www.eia.gov/dnav/pet/hist/LeafH ... 600001&f=M

Avec la forte croissance étasuniénne de 3% ? Avec le plein emplois ? Avec les milliers de milliards gratuits des QE ?
Triple-zut alors, les fondamentaux de l'économie de croissance ne sont plus ce qu'ils étaient.
Image Quand on a un javelin dans la main, tous les problèmes ressemblent à un T-72.

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Re: La production pétroliére des USA

Message par phyvette » 20 mars 2018, 17:42

Chute de 75 % de la production pétrolière américaine d’ici 2040 ?

La production pétrolière américaine ne pourra pas poursuivre une croissance soutenue jusqu’en 2050, comme l’affirme l’Agence d’information sur l’énergie (EIA). Selon Charles A. S. Hall, spécialiste de l’écologie systémique et Jean H. Laherrère, géologue pétrolier, la production devrait rapidement décliner et se situer à la moitié ou le quart des niveaux prévus par l’EIA dès 2040. Les deux hommes, figures très connues de la réflexion sur l’énergie, ont présenté hier leurs travaux devant la Société américaine de chimie. Nous en résumons ici les principaux constats....
Lire la suite : https://energieetenvironnement.com/2018 ... dici-2040/
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Re: La production pétroliére des USA

Message par tita » 10 avr. 2018, 12:01

Pour info, la production de janvier s'est située à 9'964kb/j, soit une faible augmentation de 6kb/j par rapport à décembre.
La production offshore est remontée à 1'624 kb/j (+79kb/j), tandis que la production onshore a diminué de 73kb/j, ce qui est la première diminution depuis juin 2017. C'est probablement liée aux conditions météo, qui limitent l'activité dans le Dakota du Nord. Il faudra encore un peu patienter avant d'aligner les records de production.

Le dernier STEO prévoit une production moyenne de 10'700 kb/j pour 2018. Soit une augmentation de 100kb/j chaque mois. Perso, je pense qu'il y a eu une conjonction d'effets ponctuels dans les mois de septembre à novembre qui ne peuvent pas se reproduire. A vérifier dans les prochains rapports mensuels.

De plus, il y a pas mal de questions sur les capacités d'expansions dans le bassin Permien (pipeline, sable pour la fracturation, main-d'oeuvre), et certains s'attendent à un ralentissement. C'est très clairement le moteur de la croissance pétrolière US, représentant 60% de l'augmentation de production du schiste entre janvier 2017 et janvier 2018.

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Re: La production pétroliére des USA

Message par CP3 » 12 avr. 2018, 07:12

La comunication des stats de l agence americaine pour l' energie sont aussi des chiffres politiques . Et en ce moment , les Us ont plutot l' intéret de faire les gros bras . De toute manière, au cas où il fausserait leur résultat publié , faut savoir qu' une illusion a toujours des limites .Il y en a encore quelques semaines , on nous prevoyait une chute des prix du petrole , ceci en raison de la soit disant superforce du popeye américain, et on observe que ce n' est pas le cas . Ceci, en dehors des tensions au moyen orient .

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Re: La production pétroliére des USA

Message par tita » 12 avr. 2018, 14:44

CP3 a écrit :
12 avr. 2018, 07:12
La comunication des stats de l agence americaine pour l' energie sont aussi des chiffres politiques . Et en ce moment , les Us ont plutot l' intéret de faire les gros bras . De toute manière, au cas où il fausserait leur résultat publié , faut savoir qu' une illusion a toujours des limites .Il y en a encore quelques semaines , on nous prevoyait une chute des prix du petrole , ceci en raison de la soit disant superforce du popeye américain, et on observe que ce n' est pas le cas . Ceci, en dehors des tensions au moyen orient .
Je ne pense pas que l'eia soit politiquement manipulée. Leurs statistiques ont un protocole stricte. Les données mensuelles sont fiables. Les données hebdomadaires de production sont basées sur des estimations réalisée à partir des données mensuelles, des projets annoncés et des estimations de leur STEO qui sont corrigées chaque mois. En général, ils suivent la tendance observable. En 2017, les données hebdomadaires étaient 200-300 kb/j plus élevées que les données mensuelles jusqu'à août, avant d'être en-dessous entre octobre et janvier. Bref, c'est probablement les données historiques les plus fiables qu'on puisse trouver, mais ça reste imprécis dans les prévisions, ce qui est normal. Cependant, le STEO d'avril 2017 prévoyait une production moyenne de 9.2Mb/j en 2017 (chiffre qui a très peu varié dans les STEO suivants), et la production a été de 9.3Mb/j. J'ai suivi leurs rapports tout au long de l'année en pensant que leurs prévisions étaient trop optimistes, avant que les 4 derniers mois ne leur donne raison. C'est plutôt facile de regarder s'ils se sont trompés lourdement. En décembre 2016, ils anticipaient une baisse de la production pour 2017 à 8.8Mb/j. Ce n'est donc pas impossible que leurs estimations soient fausses de quelques centaines de kb/j. Mais c'est lié à leur protocole, pas à cause de manipulations.

Concernant les prix, c'est les financiers qui annoncent des mouvements de prix important. L'eia se contente d'estimer un prix stable. Actuellement, leur prévision pour le WTI et de $59.37 pour 2018, et $58.68 pour 2019. Il y a tellement de facteurs imprévisibles que c'est dans le domaine de la spéculation de donner un pronostique autre qu'un prix stable. En octobre 2014, l'eia tablait encore sur un cours à 100$ pour 2015...

Sinon, leur prévision pour le Golfe du Mexique:
Image

On voit bien la continuité de la tendance observable depuis 2014. Voilà, rien de bien sorcier de faire des prévisions. La réalité risque d'être différente puisque le décompte des forages dans le GOM est au plus bas depuis 2011.

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Re: La production pétroliére des USA

Message par CP3 » 19 avr. 2018, 20:39

Il devient peut etre de plus en plus probable que pour souscrire aux affirmations des tenants de la pensée mainstream concenant la production future de schiste, etre de plus en plus optimiste soit necessaire .

https://blogs.letemps.ch/laurent-horvat ... vera-t-il/

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Re: La production pétroliére des USA

Message par energy_isere » 19 avr. 2018, 21:16

CP3 a écrit :
19 avr. 2018, 20:39
Il devient peut etre de plus en plus probable que pour souscrire aux affirmations des tenants de la pensée mainstream concenant la production future de schiste, etre de plus en plus optimiste soit necessaire .

https://blogs.letemps.ch/laurent-horvat ... vera-t-il/
Méme pas peur :
Permian oil output to scale new heights as drillers add wells

By Sheela Tobben on 4/17/2018 NEW YORK (Bloomberg)

Production from the world’s most prolific oil play is expected to set new records as drillers keep on adding more wells.

The Permian basin of Texas and New Mexico added 122 drilled-but-uncompleted wells in March, compared with 130 the previous month, according to a report released Monday by the Energy Information Administration. Output is forecast to reach 3.11 MMbpd in April and 3.18 MMbpd in May -- the highest since the EIA began compiling records in 2007.

"The slowdown in legacy production is being offset by new-well drilling,” Andy Lipow, president of Lipow Oil Associates in Houston, said in relation to wells that have already been drilled and are in production.

Drillers are still preoccupied with how they’re going to be able to bring new production to market given pipeline constraints. “Existing pipeline infrastructure is rapidly filing up," Lipow added. “The next tranche of new pipelines will only be coming online in 2019.”

Existing pipeline bottlenecks will widen the discount of West Texas crude to the same grade at Cushing, Oklahoma, the delivery point of the NYMEX crude futures contract. The discount is expected to sink toward $6/bbl later this year from $3.50 at present, he said.
http://www.worldoil.com/news/2018/4/17/ ... -add-wells

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Re: La production pétroliére des USA

Message par tita » 20 avr. 2018, 11:00

Il n'y a pas que les capacités de pipeline et de machines de forage qui peuvent limiter la progression du pétrole Permien. Un rapport de Rystad Energy parle de limites de... camions et de routes. La production de schiste nécessite des quantités gigantesques de sable et d'eau lors de l'opération de fracturation. Hors, il faut bien déplacer ce sable et cette eau d'un point à un autre. Dans un fauteuil, on ne voit que des chiffres... Mais sur le terrain, ce sont des routes congestionnées par des camions, qui se détériorent très vite.

https://oilprice.com/Energy/Crude-Oil/A ... Shale.html
Energy Information Administration. Output is forecast to reach 3.11 MMbpd in April and 3.18 MMbpd in May -- the highest since the EIA began compiling records in 2007.
En fait, ces prévisions proviennent du "Drilling Productivity Report". Ce sont des estimations, même pour les deux mois précédent le rapport (càd février mars). En fait, c'est même plus important, ils corrigent certaines données remontant à plus d'une année en arrière. La production de septembre 2017, pour le bassin Permien, a été réduite de 50kb/j entre le rapport de mars et celui d'avril. Du coup, c'est vraiment pas fiable, et leurs estimations peuvent erronées de plusieurs centaines de kb/j, en particulier pour des mois qui ne sont pas complets. Parfois c'est une surestimation, parfois une sous-estimation.

Ensuite, la mention que "c'est la plus haute estimation depuis que ces données sont compilées depuis 2007" me fait bien rigoler. 80% de ces rapports ont probablement indiqué une estimation record chaque mois, puisque la production du bassin permien n'a cessé d'augmenter depuis 2010, à de rares exceptions prêt. Et l'une de ces exceptions, c'est en janvier 2018 par rapport à décembre.

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Re: La production pétroliére des USA

Message par Raminagrobis » 20 avr. 2018, 14:59

Outre les finanes, les pipelines et les routes dont on parle plus haut, un autre goulot d'étranglement commence à poindre : la main-d'oeuvre.

lien Ici un officiel texan se plaint que l'industrie pétrolière a du mal à attirer les jeunes, en raison de sa mauvaise image (pollution, effet de serre).
Toujours moins.

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Re: La production pétroliére des USA

Message par energy_isere » 30 avr. 2018, 20:17

La production américaine de pétrole à un record en février

Publié le 30/04/2018 Infos Reuters NEW YORK

La production américaine de pétrole s'est élevée en février à 10,26 millions de barils par jour (bpj), un record, en hausse de 260.000 bpj par rapport à janvier, a annoncé lundi l'agence américaine d'information sur l'énergie (EIA) dans son rapport mensuel.

La production d'hydrocarbures est en plein essor aux Etats-Unis via l'exploitation de gisements de schiste depuis plusieurs années.

Le Bassin permien, qui couvre l'ouest du Texas et l'est du Nouveau-Mexique, est ainsi devenu le principal gisement d'hydrocarbures des Etats-Unis.

La production de pétrole du Texas a augmenté de 106.000 bpj en février pour dépasser les 4 millions, là aussi un record sur la base de statistiques remontant à 2005.

La statistique de janvier pour l'ensemble du pays a été revue en hausse de 40.000 bpj à 10,004 millions.
https://www.usinenouvelle.com/article/l ... er.N687849

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