Pour produire de la vapeur au Koweit, il te faut d'abord produire de l'eau déminéralisée (pompage, désalinisation, polissage) je te fais grace de la conso d'énergie c'est de l'ordre de 500 kW/m3 énergie et réactifs compris
Si c'est du dessalement thermique au gaz nat, tu consommes de l'ordre du MWh de gaz nat/t de vapeur, sans chipoter. si c'est de l'osmose inverse et que tu produit ton électricité au gaz nat c'est encore pire 4 MWh de gaz nat pour 1 MWh d'élec qui te donne moins de 2 tonnes de d'eau déminéralisée
Ensuite, il faut vaporiser cette eau dans une chaudière à moyenne pression en vapeur saturée, 1 MWh de gaz nat/tonne d'eau à la grosse (le calcul de Philippe)
Ensuite c'est une question de débit de vapeur, selon la quantité de vapeur nécessaire pour remonter un baril de pétrole, j'ai pris 10 m3 d'injection de vapeur par m3 de brut, ce qui me parait faible au regard de ce qui sort des vieux puits lorsque l'on fait de l'EOR, on sort beaucoup plus d'eau (60 à 80%) que de brut( 20 à 40%)
Maintenant chaque gisement sera différent mais si ton brut est vraiment lourd, tu pourras être au double, et je te fais grâce de l'énergie nécessaire à l'épuration de l'eau qui est remontée du puits avec le brut lourd, on sait bien quie le Koweiti moyen n'en a cure, mais c'est pas lui qui exploite et l'exploitant qu'il s'appelle Shell, BP ou Exxon va quand même la dépenser
Donc bruler du gaz nat pour sortir du brut lourd, c'est bien une connerie
Pour mémoire le projet Carmon Creek au Canada nécessitait 50 000 tonnes de vapeur par jour pour extraire 80 000 barils/jour soit 5 tonnes d'eau déminée/tonne de brut. L'eau utilisé était de l'eau douce et de l'eau recyclée, l'énergie fournie par une (trop grosse) partie du brut extrait
Le projet s'est arrêté avant que la première pierre soit posée!
Quand ça veut pas le faire, ça veut pas
Pour info sur le SAGD :
http://www.iaea.org/inis/collection/NCL ... 021999.pdf
- L'autre technique d'exploitation fait appel à des procédés thermiques. On a d'abord eu recours à l'injection continue ou cyclique de vapeur d'eau. Le projet Peace River, opéré depuis 1986 par Shell Canada, utilise notamment l'injection cyclique de vapeur.
4 Aujourd'hui, plusieurs compagnies fondent de grands espoirs sur la technologie de récupération gravitaire assistée par injection de vapeur ou SAGD (Steam Assisted Gravity Drainage). Il s’agit d’une méthode relativement sophistiquée. Il faut d’abord forer une série
de doublets : chaque doublet étant constitué de deux puits horizontaux parallèles distants de 3 à 5 mètres. Les doublets sont eux-mêmes espacés d’environ 150 à 200 mètres. Sachant que la vapeur ne peut pénétrer dans le réservoir tant que le pétrole n'a pas été fluidifié, on commence par faire circuler de la vapeur dans les deux puits des doublets pendant deux à trois mois pour réchauffer la roche et le pétrole. Quand celui-ci se met à couler vers le puits inférieur, on injecte en continu de la vapeur dans le puits supérieur afin de créer dans le sous-sol une "chambre de vapeur" qui facilite la migration du brut qui est collecté dans le puits inférieur.
"C’est un procédé extrêmement efficace en théorie", explique Gérard Renard, chef du projet Récupération assistée à l’IFP, "puisqu’il permet d’extraire jusqu’à 60% de l’huile en place".Les contraintes toutefois sont très élevées. Le procédé consomme d’énormes quantités d’eau : trois à quatre barils d’eau par baril de brut récupéré (un baril vaut 159 litres). Même si l’eau est recyclée, en trouver de telles quantités n’est pas forcément aisé.