sceptique a écrit :
Là c'est le problème de l'oeuf et de la poule : la production va baisser et les prix se stabiliser, ou au contraire les prix en réaugmentant vont stimuler la production ?
si on est en dehors du point d'équilibre, la réponse est : la production va baisser et le prix va monter. Les "lois" liant l"offre et la demande aux prix ne s'appliquent qu'à une des deux courbes, d'offre ou de demande, et sont inverses l'une de l'autre. Tu ne peux pas les appliquer séparément, elles donnent des résultats inverses (si tu raisonnes sur l'offre, une augmentation de prix augmente l'offre, et si tu raisonnes sur la demande, elle diminue la demande), mais en fait il faut raisonner sur le point d'équilibre; un prix "trop bas" pour le marché signifie qu'on est en dessous du point d'équlibre par surplus d'offre : le rétablissement de l'équilibre exige qu'on diminue l'offre et qu'on augmente le prix.
C'est d'ailleurs ce qui s'est passé en 2012 ...
http://www.eia.gov/dnav/ng/hist/rngc1d.htm
la production ne va pas être "stimulée" : elle doit d'abord baisser pour que les prix montent, et ensuite, la baisse sera stabilisée.
L'équivalent en gaz (1 MTBU ~ 1 GJ ; 1 tep = 42 J ; 7 bep ~ 1 tep ; 1 bep ~ 6 MBTU )
2$/MBTU -> 12$/bep
5$/MTBU -> 30$/bep
à 5$ le MTBU la conversion au gaz est encore TRES intéressante.
Je pense donc que sauf limitation géologique et technique , qui semblent surmontées, le gaz non conventionnel va progressivement remplacé le pétrole. Cela aura d'ailleurs pour effet de faire baisser le prix et la production de ce dernier ! Tout comme celle du charbon que l'on constate actuellement ... Tout cela va donc évoluer vers un nouveau point d'équilibre.
on est d'accord, la question étant de savoir si ce prix nettement plus élevé qu'avant va permettre ensuite une croissance durable de la demande, ce qui est douteux.
5) le débit de production du gaz non conventionnel ne semble pas limité pour le moment, surtout si les hydates débarquent (cela prendra quand même des années).
encore une fois, la question est de savoir si la demande va croitre durablement avec un prix aussi élevé. Il y a nécessairement un moment où l'augmentation du prix décourage les acheteurs (sinon, on retrouverait le paradoxe d'une croissance indéfinie et d'une quantité infinie de fossiles). Même si le prix des carburants parait encore "pas trop cher", macro économiquement, ça joue de manière diffuse sur toute l'économie : les gens prennent moins leurs voitures, commencent à se tourner vers des appartements plus petits consommant moins de chauffage, etc, etc, ... et on "constate" que la demande ne décolle pas. Le marché est "bien approvisionné", certes, mais en stagnation ... et les économistes traditionnels se grattent la tête en se demandant comment relancer cette satanée croissance, sans faire de lien direct avec le prix de l'énergie ...