Etude US dispo ici.Gaz de schiste - Le gaz de schiste contaminerait l'eau potable selon une étude américaine
Plus on est près d'un puits de gaz de schiste, plus les risques sont grands que la nappe phréatique soit contaminée par du gaz naturel.
Plus on est près d'un puits de gaz de schiste, plus les risques sont grands que la nappe phréatique soit contaminée par du gaz naturel.
Voilà la conclusion à laquelle sont arrivés des chercheurs de l'Université Duke, en Caroline du Nord. Leur étude, intitulée « Methane contamination of drinking water accompanying gas-well drilling and hydraulic fracturing », paraît lundi dans Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS).
Les chercheurs ont analysé la teneur en méthane (le gaz naturel est composé de méthane à plus de 80%) dans 60 puits d'eau potable en Pennsylvanie et dans l'État de New York. Ils ont séparé leur échantillon en deux : 34 puits situés à une distance supérieure à un kilomètre d'un site d'extraction de gaz de schiste et 26 puits situés plus près, dans un rayon de moins d'un kilomètre.
Dans le premier groupe, la teneur moyenne en méthane dans l'eau était de 1,1 milligramme par litre (mg/l). Dans le second, cette teneur moyenne grimpait à 19,2 mg/l.
« Nous avons trouvé une corrélation assez forte entre la proximité d'un puits de gaz et la concentration de méthane dans l'eau potable », a-t-il ajouté en entrevue par Skype à son bureau de Durham, en Caroline du Nord.
En plus de mesurer la concentration de méthane, M. Jackson et ses collègues ont également analysé le gaz pour en déterminer la provenance. En effet, lorsqu'on mesure les isotopes de carbone-13 et de deutérium présents dans le gaz, il est possible de dire si le gaz est biogénique ou thermogénique. La différence entre les deux est importante, et le gaz de schiste est toujours thermogénique.
Selon l'étude de l'Université Duke, le gaz retrouvé dans les échantillons d'eau potable avait les caractéristiques isotopiques du gaz thermogénique. Les chercheurs ont également pu comparer le gaz retrouvé dans l'eau avec du gaz extrait par certaines entreprises dans les régions étudiées. « Leur géochimie gazeuse correspondait », lit-on dans l'étude.
Les chercheurs indiquent qu'ils ont également fait l'analyse d'autres contaminants dans l'eau potable. Ils précisent qu'ils n'ont trouvé aucune indication qu'elle a été contaminée par les eaux de fracturation ou encore par des saumures (eaux salines naturellement présentes en profondeur). « Ça, c'est quand même une bonne nouvelle pour les gens qui habitent près des puits de gaz de schiste », a indiqué Robert Jackson.
Un problème de fuites
Comment le méthane s'est-il retrouvé dans l'eau potable? L'industrie a toujours maintenu que la contamination des nappes phréatiques était impossible puisqu'un kilomètre de roche les sépare des shales qu'elle fracture.
Les chercheurs avancent trois hypothèses. La première: que des saumures riches en gaz aient migré à travers la roche jusqu'à la nappe. La seconde: que la fracturation hydraulique ait provoqué d'autres fissures dans la roche pour faciliter le passage du gaz. La troisième: que le gaz ait migré par des fuites dans le coffrage de ciment des puits de gaz de shale.
Selon les chercheurs, les deux premières hypothèses sont improbables. « L'explication la plus probable pour ce que nous avons découvert est la présence de fuites dans les coffrages des puits de gaz », indique Robert Jackson.
Qu'en déduire pour le Québec?
« Cette étude-là confirme que les autres études qu'on avait sur le phénomène étaient parfaitement fondées », dit André Bélisle, président de l'Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique. « Il faut tout arrêter, on a assez d'éléments pour ne pas se lancer les yeux fermés là-dedans », plaide-t-il pour réitérer sa demande d'un moratoire complet sur l'exploration gazière.
Mais Michael Binnion, président de Questerre, une société gazière basée à Calgary qui a des intérêts dans les shales de l'Utica au Québec, plaide la prudence.
Dans la vallée du Saint-Laurent, du gaz thermogénique peut se retrouver dans l'eau potable de façon naturelle, explique-t-il, car une autre couche géologique riche en méthane, le shale de Lorraine, se trouve relativement près de la surface. « Il y a du méthane détectable dans plusieurs puits d'eau potable dans les basses terres du Québec, a dit M. Binnion en entrevue téléphonique, et dans certains cas, en quantités substantielles. »
Il ajoute que si des émissions de gaz ont été observées autour de 19 puits jusqu'à maintenant, au Québec, il n'y a que deux cas où il a été prouvé que des fuites dans les coffrages en sont responsables, ceux de Leclercville et de La Présentation.
Les impacts sur la santé
Le méthane n'est pas toxique. Cependant, le gouvernement américain intervient dans les cas où le taux de méthane dissous dans l'eau potable se trouve entre 10 et 28 mg/l. Treize des puits analysés par les chercheurs se trouvaient dans cet intervalle ou au-delà.
« Nous avons trouvé de très fortes concentrations dans nos échantillons, dit M. Jackson. Et le méthane est dangereux à de fortes concentrations; il peut provoquer des étourdissements, de l'asphyxie, sans compter le danger d'explosions. » Lorsque du méthane s'accumule dans une pièce fermée, il est en effet possible qu'une étincelle provoque une explosion si la concentration dans l'air se trouve entre 5% et 15%.
Mais les effets à long terme du méthane sur la santé humaine sont peu connus. « J'ai été surpris de constater qu'il n'y a aucune étude médicale sur les effets à long terme du méthane à de faibles concentrations, a indiqué Robert Jackson. Nous n'avons trouvé aucune étude revue par les pairs qui a examiné ce qui arrive à long terme lorsqu'on respire ou ingère régulièrement du méthane. »
Il conseille à tous les gouvernements d'analyser l'eau potable des citoyens avant que l'industrie du gaz de schiste ne commence ses travaux afin de pouvoir faire des études comparatives par la suite.
C'est également une recommandation de l'AQLPA (Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique).
Le 5 mai dernier, le ministère de l'Environnement, du Développement durable et des Parcs du Québec (MDDEP) a rendu publics deux règlements pour resserrer les contrôles sur l'industrie gazière. L'un de ces règlements prévoit justement que l'industrie devra s'assurer de la « connaissance [de] la surveillance des eaux de surface et souterraines dans un périmètre d'un kilomètre du forage ou des travaux de fracturation ».
L'industrie, de son côté, affirme qu'elle connaît déjà la qualité de l'eau des régions où elle s'est implantée. Questerre, par exemple, a testé les puits d'eau potable dans un rayon d'un kilomètre des quatre ou cinq sites de forage qu'elle a implantés jusqu'ici, dit Michael Binnion. « C'est pour la protection des agriculteurs, mais également pour notre propre protection, dit-il. Nous déterminons les niveaux de méthane et d'autres contaminants pour montrer que nous n'avons aucun impact. Et si nous en avons un, cela servira à compenser adéquatement les agriculteurs. »
Michael Binnion a cependant refusé de rendre publics les résultats de ces analyses. Il dit néanmoins que son entreprise participera pleinement à l'évaluation environnementale stratégique (ÉES) que Québec a lancée en mars dernier. « Ce sera un processus gagnant-gagnant pour le public et pour l'industrie, dit M. Binnion. En autant qu'on se concentre sur les faits et sur la science, avec des gens compétents. »
Le président de l'AQLPA, André Bélisle, a cependant des doutes sur l'ÉES. « On sait que l'ÉES est sous l'autorité du ministère des Ressources naturelles et de la Faune, et on a un problème avec ça », dit-il. La consultation doit être faite publiquement et auprès d'experts indépendants, ajoute-t-il: « Il faut que tout soit fait publiquement pour s'assurer qu'on pose les bonnes questions. Et surtout qu'on obtienne les bonnes réponses. »
La mobilisation contre le gaz de schiste va reprendre cette semaine, au Québec, indique M. Bélisle. Une manifestation est notamment prévue le samedi 28 mai à La Présentation, près de Saint-Hyacinthe, là où la société Canbriam a un puits dont le gouvernement du Québec a forcé la fermeture en raison de fuites.
Recommandations des chercheurs de l'Université Duke
http://techno.ca.msn.com/science/articl ... d=28669792
Le shale gas (Gaz naturel de shistes)
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Du Gaz naturel de shistes en France ?
Dernière modification par Alter Egaux le 11 mai 2011, 15:56, modifié 2 fois.
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Re: Le shale gas (Gaz naturel de shistes)
Belle étude, et conclusions intéressantes.
Je lis que « Les chercheurs avancent (pour la présence de méthane thermogénique dans les puits d’eau proches des puits de gaz) trois hypothèses. La première: que des saumures riches en gaz aient migré à travers la roche jusqu'à la nappe. La seconde: que la fracturation hydraulique ait provoqué d'autres fissures dans la roche pour faciliter le passage du gaz. La troisième: que le gaz ait migré par des fuites dans le coffrage de ciment des puits de gaz de shale. Selon les chercheurs, les deux premières hypothèses sont improbables ». « L'explication la plus probable pour ce que nous avons découvert est la présence de fuites dans les coffrages des puits de gaz » indique M. Robert JACKSON, un des chercheurs de l’université Duke. Je suis d’accord avec cette conclusion, et je l’ai déjà écrit précédemment sur ce même fil (27 janvier 2011). Je pense, et je le redis, que le problème principal est la cimentation des tubes allant de la surface jusqu’au drain horizontal, et non pas la fracturation hydraulique.
J’ai favorablement réagi à la recommandation du pré-rapport, sur la création d’un piézomètre à proximité d’un site comportant un ou plusieurs puits d’hydrocarbures. Ce piézomètre pourrait d’ailleurs être utilisé comme qualitomètre, sous le contrôle d’Eaufrance (site ADES, http://www.ades.eaufrance.fr/, qui donne les caractéristiques d’environ 50 000 qualitomètres). De la sorte, il existera un état des lieux initial, et un suivi qui permettra, sans ambiguïté, d’attribuer les éventuelles pollutions à leurs auteurs.
Maintenant, il reste que la Pennsylvanie, qui a été trouée comme un gruyère depuis 150 ans n’est pas forcément l’endroit le plus représentatif pour conduire une telle étude. Il existe, dans cet état, tellement de passifs environnementaux que les études peuvent en être parasitées. J’ai retrouvé deux articles sur le pétrole en Pennsylvanie dans les années 1860 dans la « Revue Pétrolifère » des 17 et 31 janvier 1925 (4 pages en pdf que je peux envoyer en mail perso). Cela raconte les souvenirs d’un des pionniers arrivé en Pennsylvanie en 1864 (5 ans après Drake), et encore en vie en 1925. Il raconte que les niveaux aquifères de surface étaient isolés des zones pétrolières plus profondes par des tubes sur l’extrados desquels étaient placées des graines de lin emballées dans de la toile de jute. Lorsque les tubes atteignaient leur profondeur finale, l’eau de l’aquifère faisait gonfler les graines de lin, assurant l’étanchéité dans la plupart des cas (dixit le survivant). Mieux, les pétroliers avaient déjà remarqué que les puits produisaient mieux après stimulation. Pour les « stimuler », ils descendaient au bout d’un câble une charge de 60 kilos de nitroglycérine, avant qu’Alfred NOBEL réussisse à en faire un substitut moins dangereux, charge qu’ils faisaient exploser, lorsqu’elle était à la cote, en lâchant des poids depuis la surface, le choc amorçant l’explosion (à noter que le puits Coulobres-1, à une dizaine de kilomètres au sud de Béziers, a eu droit au même genre de traitement en 1949, avec 50 kilos de dynamite !). Tous ces puits constituent maintenant autant de passifs environnementaux.
Je lis que « Les chercheurs avancent (pour la présence de méthane thermogénique dans les puits d’eau proches des puits de gaz) trois hypothèses. La première: que des saumures riches en gaz aient migré à travers la roche jusqu'à la nappe. La seconde: que la fracturation hydraulique ait provoqué d'autres fissures dans la roche pour faciliter le passage du gaz. La troisième: que le gaz ait migré par des fuites dans le coffrage de ciment des puits de gaz de shale. Selon les chercheurs, les deux premières hypothèses sont improbables ». « L'explication la plus probable pour ce que nous avons découvert est la présence de fuites dans les coffrages des puits de gaz » indique M. Robert JACKSON, un des chercheurs de l’université Duke. Je suis d’accord avec cette conclusion, et je l’ai déjà écrit précédemment sur ce même fil (27 janvier 2011). Je pense, et je le redis, que le problème principal est la cimentation des tubes allant de la surface jusqu’au drain horizontal, et non pas la fracturation hydraulique.
J’ai favorablement réagi à la recommandation du pré-rapport, sur la création d’un piézomètre à proximité d’un site comportant un ou plusieurs puits d’hydrocarbures. Ce piézomètre pourrait d’ailleurs être utilisé comme qualitomètre, sous le contrôle d’Eaufrance (site ADES, http://www.ades.eaufrance.fr/, qui donne les caractéristiques d’environ 50 000 qualitomètres). De la sorte, il existera un état des lieux initial, et un suivi qui permettra, sans ambiguïté, d’attribuer les éventuelles pollutions à leurs auteurs.
Maintenant, il reste que la Pennsylvanie, qui a été trouée comme un gruyère depuis 150 ans n’est pas forcément l’endroit le plus représentatif pour conduire une telle étude. Il existe, dans cet état, tellement de passifs environnementaux que les études peuvent en être parasitées. J’ai retrouvé deux articles sur le pétrole en Pennsylvanie dans les années 1860 dans la « Revue Pétrolifère » des 17 et 31 janvier 1925 (4 pages en pdf que je peux envoyer en mail perso). Cela raconte les souvenirs d’un des pionniers arrivé en Pennsylvanie en 1864 (5 ans après Drake), et encore en vie en 1925. Il raconte que les niveaux aquifères de surface étaient isolés des zones pétrolières plus profondes par des tubes sur l’extrados desquels étaient placées des graines de lin emballées dans de la toile de jute. Lorsque les tubes atteignaient leur profondeur finale, l’eau de l’aquifère faisait gonfler les graines de lin, assurant l’étanchéité dans la plupart des cas (dixit le survivant). Mieux, les pétroliers avaient déjà remarqué que les puits produisaient mieux après stimulation. Pour les « stimuler », ils descendaient au bout d’un câble une charge de 60 kilos de nitroglycérine, avant qu’Alfred NOBEL réussisse à en faire un substitut moins dangereux, charge qu’ils faisaient exploser, lorsqu’elle était à la cote, en lâchant des poids depuis la surface, le choc amorçant l’explosion (à noter que le puits Coulobres-1, à une dizaine de kilomètres au sud de Béziers, a eu droit au même genre de traitement en 1949, avec 50 kilos de dynamite !). Tous ces puits constituent maintenant autant de passifs environnementaux.
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Re: Le shale gas (Gaz naturel de shistes)
Et bien voila, si Total ne pourra pas faire de Gaz de schiste en France, il le fera en Pologne .....
http://www.boursorama.com/infos/actuali ... 39af2e6fcaTOTAL prend 49% dans deux concessions de gaz non conventionnels en Pologne :
AOF le 13/05/2011
Total a signé un accord avec ExxonMobil lui permettant, sous réserve de l'approbation des autorités polonaises, d'entrer à hauteur de 49% dans les deux concessions d'exploration Chelm et Werbkowice. Selon les termes de cet accord, ExxonMobil et Total constitueront un partenariat dont ExxonMobil sera l'opérateur avec 51% des intérêts. Avec ces nouveaux permis Total confirme sa volonté de développement dans le domaine des gaz non conventionnels, notamment en Europe, l'un des segments de croissance du groupe.
Ces licences d'exploration, attribuées pour une durée de cinq ans à compter respectivement de mars 2009 et décembre 2008, s'étendent sur des surfaces de 1162 et 995 kilomètres carrés au sud est du pays dans le bassin de Lublin. Le programme de travaux sur chacune des concessions comporte de l'acquisition sismique, le forage d'un puits d'exploration, et un test de production si les résultats de ce forage sont encourageants.
A ce jour ExxonMobil a déjà effectué des travaux d'acquisition sismique ainsi que le forage d'un puits d'exploration sur la concession de Chelm, actuellement en cours d'évaluation.
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Re: Le shale gas (Gaz naturel de shistes)
Au contraire, les deux premières sont parfaitement plausibles: On parle de fracturation à plusieurs centaines de bars de pression pendant plusieurs minutes (le temps que la roche cède, après, la pression diminue un peu) jusqu'à 900 bars... A ces pressions, la moindre fissure peut mener des liquides à plusieurs centaines de mètres sans problèmes... Sur 20 000 m3, il n'est pas garantissable de les contenir où on veut.Philippe a écrit :...
Je lis que « Les chercheurs avancent (pour la présence de méthane thermogénique dans les puits d’eau proches des puits de gaz) trois hypothèses. La première: que des saumures riches en gaz aient migré à travers la roche jusqu'à la nappe. La seconde: que la fracturation hydraulique ait provoqué d'autres fissures dans la roche pour faciliter le passage du gaz. La troisième: que le gaz ait migré par des fuites dans le coffrage de ciment des puits de gaz de shale. Selon les chercheurs, les deux premières hypothèses sont improbables ». « L'explication la plus probable pour ce que nous avons découvert est la présence de fuites dans les coffrages des puits de gaz » indique M. Robert JACKSON,...
De plus, les schistes intéressants ne se situent pas tous à 4000 m sous terre. s'ils se trouvent à 1000 m de profondeur, les foreurs fractureront la roche beaucoup plus pres des nappes phréatiques, et il n'y aura pas de moyen de contrôle.
De toute façon, la présence de détecteurs piézo le long du puit ne résoudrait rien. Une fois le puit creusé et cimenté, qu'il y ait une faiblesse ou pas, le processus ira jusqu'au bout

Imaginez vous un chantier de plusieurs semaines annulé parcequ'un détecteur passe au rouge?? Ce n'est pas envisageable à ce niveau là. Mais c'est vrai, ça devrait permettre de convaincre quelques naïfs.
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Re: Le shale gas (Gaz naturel de shistes)
heptan, je me contente de citer des chercheurs. Le constat qu’ils arrivent aux mêmes conclusions que moi ne signifie pas que nous ayons raison. Le fait qu’ils aient formulé les hypothèses que tu mentionnes confirme qu’elles sont plausibles. Ensuite, après un travail scientifique, ils ont éliminé deux des trois hypothèses. Comme dans toute démarche scientifique, la thèse est désormais soumise à la critique de la communauté scientifique. Je ne chercherai pas, personnellement, à démonter leur travail, d’abord parce que je n’ai pas le bagage scientifique nécessaire, et ensuite parce que je suis convaincu qu’ils aboutissent à une conclusion correcte. Si tu souhaites le faire, je trouverai cela parfaitement normal, mais il va falloir argumenter.
Il ne faut pas se laisser bluffer par les pressions élevées que l’on peut lire. Les valeurs de pression sont des valeurs au refoulement des pompes. L’essentiel de l’énergie potentielle de pression est dissipé en pertes de charges par friction dans le tube reliant la surface au fond, en raison de la viscosité du fluide pompé, qui est un gel et non de l’eau. Pomper des liquides visqueux exige beaucoup d’énergie. A 2 500 mètres de profondeur, on peut considérer que la surpression nécessaire pour fracturer la roche n’est que de l’ordre de 150 bars. Le reste est perdu en pertes de charges, un mal nécessaire pour assurer une bonne mise en place des agents de soutènement dans les fractures. On comprend que le point le plus exposé soit la tête de puits, où les pressions sont maximales.
Le piézomètre est une bonne idée. Si jamais une fracture atteint une nappe phréatique, le piézomètre va enregistrer une variation du niveau d’eau. Les analyses de prélèvements vont ensuite déterminer s’il y a eu contamination par du gaz ou des produits chimiques. Par comparaison avec les rapports journaliers, auxquels elles ont accès, les autorités (la préfecture, via la DDASS ou la DREAL) vont immédiatement pouvoir corréler cette variation avec les opérations sur puits. S’il y a un accident quel qu’il soit, la préfecture ne va pas laisser passer. Elle a la possibilité de tout faire arrêter, et je ne doute pas qu’elle le fera. Ensuite, elle transmettra le dossier à l’administration judiciaire pour les suites à donner au pénal, le cas échéant, et les informations du piézomètre seront des pièces à conviction.
Enfin, je suis d’accord qu’il ne faut pas exploiter les schistes situés trop près, verticalement, des aquifères d’eau douce, mais je l’ai déjà écrit. Il appartient aux autorités de décider le pied de pilote à respecter.
Il ne faut pas se laisser bluffer par les pressions élevées que l’on peut lire. Les valeurs de pression sont des valeurs au refoulement des pompes. L’essentiel de l’énergie potentielle de pression est dissipé en pertes de charges par friction dans le tube reliant la surface au fond, en raison de la viscosité du fluide pompé, qui est un gel et non de l’eau. Pomper des liquides visqueux exige beaucoup d’énergie. A 2 500 mètres de profondeur, on peut considérer que la surpression nécessaire pour fracturer la roche n’est que de l’ordre de 150 bars. Le reste est perdu en pertes de charges, un mal nécessaire pour assurer une bonne mise en place des agents de soutènement dans les fractures. On comprend que le point le plus exposé soit la tête de puits, où les pressions sont maximales.
Le piézomètre est une bonne idée. Si jamais une fracture atteint une nappe phréatique, le piézomètre va enregistrer une variation du niveau d’eau. Les analyses de prélèvements vont ensuite déterminer s’il y a eu contamination par du gaz ou des produits chimiques. Par comparaison avec les rapports journaliers, auxquels elles ont accès, les autorités (la préfecture, via la DDASS ou la DREAL) vont immédiatement pouvoir corréler cette variation avec les opérations sur puits. S’il y a un accident quel qu’il soit, la préfecture ne va pas laisser passer. Elle a la possibilité de tout faire arrêter, et je ne doute pas qu’elle le fera. Ensuite, elle transmettra le dossier à l’administration judiciaire pour les suites à donner au pénal, le cas échéant, et les informations du piézomètre seront des pièces à conviction.
Enfin, je suis d’accord qu’il ne faut pas exploiter les schistes situés trop près, verticalement, des aquifères d’eau douce, mais je l’ai déjà écrit. Il appartient aux autorités de décider le pied de pilote à respecter.
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Re: Le shale gas (Gaz naturel de shistes)
Gaz de schiste : des États-Unis à l’Afrique du Sud, la contestation prend de l’ampleur
Les actions contre l’exploitation du gaz de schiste se multiplient dans le monde, pour obtenir des moratoires ou de nouvelles régulations. Alors que la Pologne, nouvel eldorado énergétique, est l’objet de toutes les convoitises, l’Afrique du Sud, la Suisse, la Suède ou l’État de New York ont décidé de mettre un frein à l’exploitation des gaz de schiste. Confortés par leurs succès, les opposants réclament aujourd’hui un moratoire international.
« Nous ne sommes pas des rats de laboratoire », protestent 250 manifestants qui déambulent dans les petites rues de Saint-Denis sur Richelieu au Québec en avril dernier. À quelques dizaines de kilomètres de Montréal, cette commune abrite l’un des 31 puits existants pour l’exploitation de gaz de schiste, au Québec. Les habitants craignent que ce puits, à 9 kilomètres de l’entrée du village, soit prochainement utilisé pour des tests de fracturation hydraulique, comme 18 autres avant lui.
Les collectifs citoyens, associations et scientifiques engagés contre l’exploitation des gaz de schiste au Québec ont dans un premier temps obtenu un moratoire. Le temps que le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) rende son rapport. « Celui-ci restait très ouvert », rappelle Pierre Batelier, l’un des animateurs du collectif des scientifiques. « Nous étions plutôt satisfaits que les arguments des citoyens critiquant les gaz de schiste y figurent en bonne place. » Mais le gouvernement n’a finalement retenu que les possibilités de nouveaux forages, et de nouvelles fracturations « pour acquisition de connaissance ».
Le gouvernement québécois plie devant les lobbys
Le gouvernement du Québec a créé pour deux ans un comité qui doit mener « une évaluation environnementale stratégique pour les puits qui seront forés au cours de la période ». Objectif : évaluer les impacts des opérations de fracturation. Faisant la part belle aux lobbys favorables à l’exploitation des gaz de schiste, ce comité autoriserait la poursuite de ces activités sous prétexte de recherche scientifique. Le collectif des scientifiques sur les gaz de schiste au Québec déplore « l’instrumentalisation de la science », qui sert ici de caution « à une décision politique affirmée a priori ». Selon ce collectif, il existe déjà un abondant gisement d’informations sur le sujet. Avant de discuter des choix technologiques, l’enjeu est surtout d’examiner la pertinence globale de la filière du gaz de schiste.
Pour Pierre Batelier, le risque est grand d’être mis devant le fait accompli : « une fois qu’il y aura eu multiplication des puits, pourquoi ne pas généraliser l’exploitation » ? Une situation que l’on pourrait retrouver en France prochainement, vu la loi édulcorée proposée à l’Assemblée nationale le 10 mai. Selon lui, une véritable étude de filière, incluant l’hypothèse de non-exploitation, démontrerait que l’exploitation des gaz de schiste dans la région du Saint-Laurent n’a pas de sens tant « elle impacte négativement d’autres pans de l’activité humaine dans la région ». « Il ne faut pas se demander comment exploiter les gaz de schiste, mais pourquoi il faudrait le faire ? » Ignorant les exigences citoyennes, le gouvernement québécois risque de raviver la mobilisation.
Résistances citoyennes aux États-Unis
Que ce soit au Québec ou en France, les lobbies gaziers et industriels utilisent souvent la même rengaine : « la France (ou le Québec) est le seul endroit au monde où l’on critique l’exploitation des gaz de schiste ». Rengaine qui s’avère aussi fausse que manipulatrice. Même aux États-Unis, cœur de l’industrie du gaz de schiste avec ses 500.000 puits forés en quelques années, les critiques se font plus fortes. Le 18 avril, plusieurs dizaines de manifestants ont marché dans les rues de Fort Worth, au Texas, pour protester contre les pollutions de l’air et de l’eau occasionnées par l’extraction de gaz de schiste dans la région, et les techniques de fracturation hydraulique.
Selon le New York Times, cette manifestation est significative de l’opposition croissante aux forages au Texas. On ne compte plus les affiches de protestation sur les pelouses. Quelques communes ont déclaré un moratoire temporaire sur l’octroi des permis de forage. De nombreux accidents ces derniers mois, dont l’explosion d’un puits en Pennsylvanie, contribuent à cette mobilisation. De même que les rapports et enquêtes récemment publiées sur les conséquences environnementales de la fracturation hydraulique.
Obama va-t-il opter pour de nouvelles régulations ?
Suite à l’explosion du puits en Pennsylvanie, Chesapeake Energy, l’un des principaux exploitants américains de gaz non conventionnels, a été vivement incité à suspendre toutes ses opérations de fracturation hydraulique. L’entreprise est également poursuivie par le procureur général du Maryland pour pollution d’un affluent de la rivière Susquehanna, qui alimente plus de 6 millions de personnes.
Dans le bassin du fleuve Delaware, plus de 35.000 requêtes ont été remises aux autorités pour demander qu’il n’y ait pas de fracturation dans la région. L’État de New York a déjà approuvé un moratoire à l’automne dernier, pour préserver la qualité de l’eau potable de millions de New-Yorkais. Depuis, les Yes Men invitent les New-Yorkais à vérifier la qualité de leur eau potable en approchant un briquet de leur robinet, reprenant la célèbre séquence du film Gasland où l’eau chargée de gaz s’enflamme. La Maison Blanche, elle-même, songerait à introduire de nouvelles régulations sur l’extraction des gaz de schiste.
Les moratoires en Afrique du Sud et en Suisse feront-ils tâche d’huile ?
À l’été 2008, Schuepbach Energy LCC, impliqué en France sur les permis de Villeneuve-de-Berg et de Nant, obtient un permis de recherche pour trois ans dans la région de Fribourg, en Suisse. Le canton vient d’annoncer l’arrêt net de toute opération, alors que l’industriel était sur le point de déposer une demande de forage. Aucune concession d’exploitation de gisements ne sera octroyée. Le canton a affirmé ne pas « avoir besoin de nouvelles sources d’énergie », et veut être cohérent avec sa nouvelle stratégie de développement durable...
L’Afrique du Sud, quant à elle, détiendrait la 5e réserve mondiale de gaz de schiste. Shell et six autres sociétés étaient sur les rangs pour débuter les explorations dans le Karoo, région semi-désertique au nord du Cap. Craignant pour la nappe phréatique, agriculteurs, écologistes, scientifiques et partis d’opposition ont obtenu du gouvernement en avril un moratoire sur les nouvelles demandes d’exploration. Ce qui ne remet pas en cause l’exploitation de puits existants. Dans un pays où 90% de l’électricité est issue de centrales à charbon et où les considérations environnementales ont peu d’effet sur les choix industriels, les écologistes saluent « une première victoire ». Tout en signalant que « la guerre n’est pas finie ».
La Pologne, nouvel eldorado énergétique
En Europe, les inquiétudes et critiques sur l’exploitation des gaz de schiste ont gagné plusieurs pays. L’Europe ne disposerait que de 5% des réserves mondiales. Mais au Royaume-Uni, la diffusion du documentaire Gasland a contribué à sensibiliser les populations résidant à proximité des projets d’extraction de la région de Blackpool (Lancashire) et Singleton (Sussex). En Allemagne, les pollutions occasionnées par la production de gaz par Exxon Mobil en Rhénanie du Nord et Wesphalie du Nord ont incité des citoyens à se constituer en collectif pour faire pression sur les autorités locales. Aux Pays-Bas, on s’inquiète des conséquences du caractère invasif de l’industrie du gaz de schiste dans une zone aussi peuplée. En Suède, alors que le Parti social-démocrate vient de prendre position contre l’exploitation de gaz de schiste, Shell a décidé de se retirer des projets d’exploration qu’il menait dans plusieurs régions.
Disposant des principales réserves au niveau européen, la Pologne pourrait devenir un nouvel eldorado énergétique. Cela lui permettrait d’assurer son indépendance vis-à-vis de la Russie, son plus grand fournisseur d’énergie actuellement. La Pologne pourrait devenir un des plus grands – voire le premier – producteurs de gaz en Europe. Dans le pays, les considérations énergétiques rencontrent les réalités géopolitiques : le plus fervent défenseur de l’exploitation des gaz de schiste est le ministre des Affaires étrangères. Les gaz de schiste, une revanche historique contre le voisin russe ? Voilà qui a de quoi séduire l’opinion publique. Les entreprises américaines ne s’y sont pas trompées : elles disposent de la majorité des 90 licences délivrées à ce jour. Et elles essayent d’obtenir une réforme du code minier, notamment sur la question des sous-sols, jusqu’ici propriété de l’État comme en France.
Les associations demandent un moratoire international
Prenant la présidence de l’Union européenne le 1er juillet prochain, la Pologne a déjà obtenu du Conseil européen qu’il souligne l’importance que pourraient avoir les gaz et huiles de schiste pour « renforcer la sécurité d’approvisionnement de l’Europe ». Des fonctionnaires européens et des élus concèdent même que Bruxelles pourrait être accommodant au sujet des gaz de schiste en Pologne, afin d’obtenir plus de flexibilité de la part de Varsovie sur d’autres sujets. Un marchandage européen ? Quoiqu’il en soit, la direction de l’environnement renvoie aux gouvernements nationaux le respect des directives européennes, notamment celle sur l’eau.
Au vu des incertitudes françaises sur le sujet, les multinationales européennes n’hésitent pas à s’engager dans des pays moins regardants. Le groupe Total est très intéressé par les gisements potentiels en Algérie, que le ministre de l’Énergie semble vouloir vendre au plus offrant. Mais également en Chine, qui disposerait des principales réserves mondiales en gaz de schiste. Total vient de conclure un accord avec CNPC-PetroChina pour exploiter un gisement en Mongolie intérieure. Les collectifs français appellent à ce que l’exploration et l’exploitation des gaz et huiles de schiste soient interdites « aussi bien en France qu’à l’étranger par les filiales d’entreprises françaises ». « Ni ici, ni ailleurs ! »
http://www.bastamag.net/article1544.html
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Re: Le shale gas (Gaz naturel de shistes)
L'étude en question, signée par Robert Jackson de l'Université Duke, de la Caroline du Nord, a découvert des traces de méthane provenant de la fracturation hydraulique dans 51 des 60 puits d'eau potable analysés, soit dans 85 % des cas analysés.
Les observations des chercheurs ont toutes été faites en Pennsylvanie. Les chercheurs ont établi qu'il s'agissait de méthane provenant des shales de Marcellus et d'Utica à partir de la signature isotopique de cette molécule. Leur étude a été publiée alors que doit prendre fin le moratoire dans l'État de New York, ce qui risque d'y relancer le débat.
[---]
Source: http://www.ledevoir.com/environnement/a ... ent/323499…
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Re: Le shale gas (Gaz naturel de shistes)
Le gaz ne semble pas être la panacée non plus..
@+
@+
Le gaz naturel peut être plus polluant que le charbon
Le Figaro (http://www.lefigaro.fr/mon-figaro/2011/ ... harbon.php) - 27/5/2011
Le gaz naturel - longtemps présenté comme la clé de voûte des efforts visant à sevrer les États-Unis des carburants fossiles et à réduire le réchauffement planétaire - ne serait pas aussi propre que l'affirment ses partisans. Un article du New York Times.
Alors que la production augmente et que Washington accueille à bras ouverts cette ressource qui semble cruciale pour l'avenir énergétique de l'Amérique, deux études à paraître suggèrent que la précipitation avec laquelle les vastes réserves non conventionnelles de gaz naturel sont exploitées risque d'être encore plus nocive pour la planète que l'extraction et la consommation de charbon.
D'après ces travaux, le méthane - principal composant du gaz naturel - qui contribue au réchauffement climatique se répand dans l'atmosphère dans des proportions bien supérieures à ce que l'on pensait. Jusqu'à 7,9% de la production s'échappe des puits de gaz de schiste, du fait de rejets et de brûlages volontaires ou de raccords mal ajustés dans les réseaux de distribution. Ce qui réduit à néant le principal avantage de cette ressource, qui rejette moins de dioxyde de carbone que les autres combustibles fossiles. «La vieille idée selon laquelle le gaz naturel serait moins préjudiciable que le charbon en termes d'émission de gaz à effet de serre fait toujours florès, sans avoir été réellement démontrée», rappelle Robert Howarth, professeur d'écologie et de biologie environnementale à l'Université Cornell d'Ithaca, à New York, auteur principal de l'une des deux études.
Les fuites de méthane: une source d'inquiétude
«Avant que les pouvoirs publics et les industriels ne persévèrent dans cette voie, le moins que nous puissions faire est de procéder à des mesures plus fines.» Mark Whitley, vice-président chargé de l'ingénierie et de la technologie chez Range Resources, une société de forage gazier, affirme que les pertes avancées par l'étude de M. Howarth sont tout simplement trop élevées. «Ce sont des chiffres énormes, souligne-t-il. Imaginer que le secteur laisserait perdre des billions de mètres cubes de gaz de cette façon est insensé. Nous ne fonctionnons pas ainsi.»
Le gaz naturel est d'ores et déjà la première source de chauffage de la moitié des ménages américains. Mais la mise au point de nouvelles techniques pour puiser dans les réserves devrait entraîner une forte montée en puissance de la production. Le fait que l'on puisse désormais extraire du gaz naturel de poches souterraines jusque-là inaccessibles a multiplié les réserves disponibles un peu partout sur le territoire. Selon les derniers chiffres communiqués par l'Energy Information Administration, cette production représente actuellement pratiquement un quart de la production totale aux États-Unis et devrait atteindre 45% en 2035. La réputation de propreté du gaz naturel tient surtout au fait qu'il émet peu de CO2 quand il est brûlé moitié moins que le charbon et 30% de moins environ que le pétrole.
Ce que l'on connaît moins, parce que personne n'a pris la peine de s'y intéresser, c'est le niveau d'émissions sur la totalité du cycle de production du début du forage d'un puits jusqu'au moment où le gaz est utilisé. Les fuites de méthane sont une source d'inquiétude depuis longtemps, car s'il se dissipe dans l'atmosphère plus vite que le dioxyde de carbone, c'est aussi un piège à chaleur bien plus efficace. Un travail récent du Goddard Institute for Space Studies, à la NASA, suggère que l'interaction entre le méthane et certains aérosols amplifie considérablement ses effets de serre, déjà non négligeables. M. Howarth et ses collègues en concluent que si tous ces facteurs conjugués sont pris en compte, l'empreinte carbone du gaz de schiste pourrait être de 20% supérieure à celle du charbon par unité énergétique, voire le double.
Une ressource propre ?
David Hughes, spécialiste des sciences de la terre au Post Carbon Institute, un centre californien de recherche sur l'énergie et le climat, a calculé à partir des données de M. Howarth que les effets de serre seraient encore pires si l'on remplaçait le charbon par le gaz pour assurer la production de la charge de base d'électricité. Un rapport de ProPublica, organisme américain de journalisme indépendant, sorti en janvier, indiquait que l'Agence américaine de protection de l'environnement (EPA) avait doublé ses estimations de perte de méthane dans les réseaux de distribution de gaz naturel.
David Hawkins, directeur des programmes sur le climat du Natural Resources Defense Council, affirme que les régulateurs pourraient obliger les entreprises de forage à réduire les fuites de méthane mais que cela coûte souvent moins cher au secteur de ne rien faire. Il rappelle néanmoins que l'on évalue mal le niveau réel des déperditions ou des rejets et que des études comme celles de M. Howarth ne sont pas suffisamment étayées pour pouvoir être considérées comme définitives. «C'est un secteur immense et en pleine croissance. Nous n'avons tout simplement pas les informations nécessaires pour nous assurer que l'exploitation de cette ressource est aussi propre que possible», conclut-il.
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Re: Le shale gas (Gaz naturel de shistes)
CHEVRON gagne un appel d' offre pour du forage exploratoire de Gaz de Schiste dans le Nord-Est de la Bulgarie. Investissement initial de 30 millions d' Euros.
http://www.sofiaecho.com/2011/05/30/109 ... n-bulgariaUS Chevron wins tender to explore for shale gas in Bulgaria
Mon, May 30 2011
US oil and gas group Chevron has been awarded a contract to carry out shale gas exploration in northeastern Bulgaria, outbidding Canadian sector player BNK Petroleum, the country's Economy Minister Traicho Traikov said.
The agreement is now subject to approval by the Cabinet, he said.
According to preliminary estimates, the field near the town of Novi Pazar has reserves of about one trillion cu m of shale gas, which would ensure the country's gas consumption in the next 300 years.
Chevron has said it would invest 30 million euro in in exploration works at the field, which covers 600 km.
Alternative natural gas sources in Bulgaria are expected to help the country negotiate more favourable terms for gas deliveries with Russia after 2012, the Economy Ministry said. In addition, the country plans to expand the capacity of its natural gas storage in Chiren by September, which will boost the maximum daily consumption rate to 5.5 million cu m from 4.3 million cu m currently.
The country could also take advantage of the planned roll-out of interconnection gas links with neighbouring countries. The gas inter-connectors with Greece are expected to be completed by the end of 2014, although the country initially intended to build the link by 2013, Traikov said.
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Re: Le shale gas (Gaz naturel de shistes)
Le forage de gaz de schiste cause un tremblement de terre
Un petit tremblement de terre à Blackpool, un choc majeur pour la politique énergétique du Royaume-uni", titre The Independent, après la suspension du forage sur le premier projet de gaz de schiste naturel de Grande-Bretagne dans le Lancashire, dans le nord-est de l'Angleterre, suite à un deuxième tremblement de terre dans la région. Après un tremblement de terre de magnitude 2,3 en avril, une magnitude de 1,5 a été enregistrée le 27 mai près de la station balnéaire de Blackpool "alors qu'au même moment la compagnie énergétique Cuadrilla injectait des fluides sous haute pression souterraine pour faire sauter la roche gazéifère". Le processus de forage, connu sous le nom de "fracking", est très controversé et interdit en France ainsi que dans les états de New-York et de Pennsylvanie aux Etats-Unis, où le gaz de schiste représente 45% de l'approvisionnement en gaz du pays. Des gens aux Etats-Unis qui "vivent près des sites de fracking ont été filmés mettant le feu à l'eau du robinet contaminée par du méthane" note le quotidien londonien, ajoutant que, pour les experts, "un forage comme celui-ci peut entraîner des petits tremblements de terre." Selon Cuadrilla Resources, le site du Lancashire pourrait fournir jusqu'à 10% de l'approvisionnement en gaz du Royaume-Uni.
http://www.presseurop.eu/fr/content/new ... t-de-terre
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Re: Le shale gas (Gaz naturel de shistes)
Accord de coopération entre l' Arménie et les USA ( l' USGS) pour la recherche exploratoire de shale Gas en Arménie.
Pas de termes financier ni de calendrier à ce stade.
Pas de termes financier ni de calendrier à ce stade.
http://www.azatutyun.am/content/article/24213717.htmlU.S. To Explore Armenia’s Shale Gas Reserves
02.06.2011
The U.S. government pledged on Thursday to help Armenia explore and possibly develop its potential deposits of shale gas, a new and increasingly important source of energy in the United States.
The outgoing U.S. Ambassador Marie Yovanovitch signed a relevant “memorandum of understanding” with Armenian Minister of Energy and Natural Resources Armen Movsisian.
The U.S. Embassy in Yerevan said the document envisages a “cooperative assessment and technical studies of Armenia’s energy resources, including any potential shale gas resources.” In a written statement, it said this will be jointly done by Movsisian’s ministry and the U.S. Geological Survey, a government agency.
A separate statement issued by the ministry clarified that the two sides will not only explore Armenia’s “unconventional” energy resources but also gauge the feasibility of their commercial exploitation and, if necessary, devise “investment projects.” Natural gas would be produced from Armenian shale deposits through “use of the best technologies harmless to environment,” it said.
The statement added that the agreement stems from an international conference on shale gas that was hosted by the U.S. State Department last August. It said U.S. officials offered exploration grants to government representatives from Armenia and about two dozen other countries that attended the three-day forum.
“The organizers … noted the readiness of the U.S. government and companies to make investments in those countries,” revealed the statement. It said the Armenian participants presented “brief information” about the availability of shale and other energy resources in their country.
“In the Republic of Armenia, there are a number of shale fossil deposits from which one can extract not only gas but also shale oil, which is very similar to crude oil in terms of its characteristics,” said the Armenian Ministry of Energy and Natural Resources.
Neither the ministry, nor the U.S. Embassy specified the amount of financial assistance which Washington will spend on shale gas exploration in Armenia. Nor did they mention any time frames for the planned work.
Over the past decade, shale has become an increasingly important source of natural gas in the U.S. Shale gas industries have also emerged in Europe and China.
The world’s vast reserves of the sedimentary rock have led some analysts to suggest that shale gas will eventually become a real alternative to depleting energy resources such as conventional gas and oil.
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Re: Le shale gas (Gaz naturel de shistes)
Pour détecter un tremblement de terre d'une magnitude de 1,5 sur l'échelle de Richter, il faut vraiment des instruments de mesure pointus. Wikipédia donne, pour les micro-tremblements de terre (moins de 1,9 sur l'échelle de Richter), une fréquence de 8 000 par jour sur la terre. Ces micro-tremblements de terre sont décrits comme non-ressentis.
- Raminagrobis
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Re: Le shale gas (Gaz naturel de shistes)
Lien : aux US, des financiers et pétroliers commencent à douter de la viabilité économique à terme du rush sur les gaz de schiste.
Les puits fraichement forés produisent énormément, ce qui impressionne les financiers, qui investissent en masse, ce qui permet de forer encore plus de puits.
Mais les taux de déclin sont monstreux. Il 'est pas rare que la production de la 2e année ne soit que 20% de celle de la première année. Il est probable que le déclin ralentisse après, on n'a pas encore beaucoup de recul pour statuer.
Avec une durée de vie des puits aussi courte, combien d'entre eux seront rentables au final? personne ne le sait. En attendant, l'argent afflue, et on fore.
Certains vont jusqu'à comparer ça à un shéma de Ponzi (pyramidal).
Voici à quelle vitesse ça décline dans le Barnett Shale (en abcisse, ce sont des mois, pas des années!) pour la companies chesapeake energy.

Les puits fraichement forés produisent énormément, ce qui impressionne les financiers, qui investissent en masse, ce qui permet de forer encore plus de puits.
Mais les taux de déclin sont monstreux. Il 'est pas rare que la production de la 2e année ne soit que 20% de celle de la première année. Il est probable que le déclin ralentisse après, on n'a pas encore beaucoup de recul pour statuer.
Avec une durée de vie des puits aussi courte, combien d'entre eux seront rentables au final? personne ne le sait. En attendant, l'argent afflue, et on fore.
Certains vont jusqu'à comparer ça à un shéma de Ponzi (pyramidal).
Voici à quelle vitesse ça décline dans le Barnett Shale (en abcisse, ce sont des mois, pas des années!) pour la companies chesapeake energy.
Toujours moins.
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Re: Le shale gas (Gaz naturel de shistes)
Merci Raminagrobis pour ces infos.
Si l'on s'en tient à ce graphique, c'est une décroissance exponentielle.
Effectivement, on n'a pas encore beaucoup de recul.
Si l'on s'en tient à ce graphique, c'est une décroissance exponentielle.
Effectivement, on n'a pas encore beaucoup de recul.
- stephp
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Re: Le shale gas (Gaz naturel de shistes)
Ça va faire pchiiitttt, les gaz de schiste ?
http://owni.fr/2011/08/31/wikileaks-ecl ... e-schiste/
Ça commence comme ceci:

http://owni.fr/2011/08/31/wikileaks-ecl ... e-schiste/
Ça commence comme ceci:
Dès septembre 2009, l’ancien vice-président de la société pétrolière saoudienne Aramco, Ibrahim al-Husseini prévenait les États-Unis de la surévaluation des capacités du gaz de schiste.
"On ne règle pas un problème en utilisant le système de pensée qui l'a engendré" A. Einstein