Situation du GAZ continent Nord Américain

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Re: Situation du GAZ continent Nord Américain

Message par ni chaud ni froid » 04 avr. 2013, 15:43

=D> =D> =D>
Je ne me comprends pas non plus, il doit y a voir un problème !

Je clarifie (enfin j'essaie...) :
1.L'investissement nécessaire pour effectuer la transition vers le gaz de schiste est d'autant plus important que le pétrole est cher.
2.On peut imaginer que pas mal d'investisseurs soient découragés par quelques faillites et une rentabilité immédiate inférieure à zéro,
3.Plus on repousse l'investissement, plus le pétrole devient cher, moins le saut vers le gaz de schiste est facile à réaliser

Ce raisonnement est effectivement étrange, même clarifié, car il est à rebours de ce qu'on imagine. On dit habituellement que "plus le pétrole est cher, plus l'incitation à aller vers le gaz est forte".

Je postule exactement l'inverse : un pétrole cher renchérit le coût d'investissement, et rend la décision risquée au vu d'un retour sur investissement différé, et d'une rentabilité encore incertaine.
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Re: Situation du GAZ continent Nord Américain

Message par yvesT » 04 avr. 2013, 16:38

ni chaud ni froid a écrit :On dit habituellement que "plus le pétrole est cher, plus l'incitation à aller vers le gaz est forte".

Je postule exactement l'inverse : un pétrole cher renchérit le coût d'investissement, et rend la décision risquée au vu d'un retour sur investissement différé, et d'une rentabilité encore incertaine.
Ça c'est le point de vue consommateur (ou producteur d'équipement de consommation)

Du point de vue "producteur" (extracteurs de pétrole et gaz), plus le pétrole est cher, plus ils vont s'occuper de pétrole plutôt que de gaz, exactement ce qui se passe aux US actuellement (et déjà depuis un bon moment) avec une migration de l'activité de forage gazier vers le forage pétrolier (ou NGPL au moins) :
Image
http://earlywarn.blogspot.fr/2012/10/us ... split.html

Sinon je trouve la reprise des évaluations ultra optimistes dans ce fil un peu bizarre ...
Pas celles d'un Laherrère, (ou Patzek ou Berman aux US)

Et ne pas oublier les aspects purement financiers de ces affaires, du type être obligé de continuer à "produire" même quasi à perte (ou à perte) pour servir les dettes et maintenir l'action (et la hype).

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Re: Situation du GAZ continent Nord Américain

Message par ni chaud ni froid » 04 avr. 2013, 17:59

Effectivement, merci pour le changement de perspective. Il n'y a que les puits de gaz conventionnels, sur le graphique, non ?
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Re: Situation du GAZ continent Nord Américain

Message par yvesT » 04 avr. 2013, 18:06

Non les deux a priori, conventionnels et non conventionnels, d'où le boom sur 2004 2009 pour le gaz, puis transition vers les puits "humides" (tight oil et NGL(natural gas liquids))

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Re: Situation du GAZ continent Nord Américain

Message par SuperCarotte » 04 avr. 2013, 18:11

sceptique a écrit :Mais il semblerait (à confirmer cependant) que les USA disposent de l'ordre du siècle en GS (et même plus). Connaissant le cout de l'extraction du GS, le prix devrait se stabiliser naturellement à son voisinage. Par contre, je suis d'accord cela aménera une relative détente sur le marché du pétrole.
Le chiffre de 1 siecle a été obtenu en additionnant la totalité des ressources probables, possibles et spéculatives. Si je ne m'abuse on ne fait jamais ça, il y a toujours une pondération appliquée selon la classification de la ressource.

http://www.theoildrum.com/node/8914
The Potential Gas Committee (PGC) is the standard for resource assessments because of the objectivity and credentials of its members, and its long and reliable history. In its biennial report released in April 2011, three categories of technically recoverable resources are identified: probable, possible and speculative.

The President and many others have taken the PGC total of all three categories (2,170 trillion cubic feet (Tcf) of gas) and divided by 2010 annual consumption of 24 Tcf. This results in 90 and not 100 years of gas. Much of this total resource is in accumulations too small to be produced at any price, is inaccessible to drilling, or is too deep to recover economically.
La folie, c’est se comporter de la même manière et s’attendre à un résultat différent. [Albert Einstein]

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Re: Situation du GAZ continent Nord Américain

Message par yvesT » 04 avr. 2013, 18:37

Et d'après le dernier rapport de l'EIA (le prochain publié aujourd'hui normalement) :
http://www.eia.gov/naturalgas/weekly/#tabs-rigs-1

Le prix remonte pas mal :
Image

Et la production de shale gaz se stabilise :
Image

Les forages aussi :
Image

Et sur les chiffres de production globale, l'EIA a arrêté de différencier entre shale gaz, coal bed methane, et conventionnel fin 2010, ce qui donne :

Image
Pris sur la page :
http://www.eia.gov/dnav/ng/ng_prod_sum_dcu_NUS_m.htm
Dernière modification par yvesT le 04 avr. 2013, 18:59, modifié 1 fois.

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Re: Situation du GAZ continent Nord Américain

Message par Philippe » 04 avr. 2013, 18:47

Il me paraît important de souligner la singularité de l’industrie pétrolière amont (l’exploration et l’exploitation de pétrole et de gaz naturel). Cette industrie ne fixe pas le prix de vente de ses produits. Ceux-ci sont constatés d’après l’évolution mensuelle observée – sur le court terme – sur les marchés financiers, et notamment au NYMEX pour le continent américain. Quand l’industrie prend une décision d’investissement, elle le fait sur des anticipations à 8-12 mois, le temps que la décision d’investissement se traduise par un chiffre d’affaires de vente d’hydrocarbures. Ce qui est important, lors de la décision d’investissement, n’est pas le prix du produit au moment de la décision, mais le prix qu’il atteindra en période d’exploitation.

On commence à avoir un peu de recul sur les gaz de schistes. Je précise bien les gaz de schistes, pas les pétroles de schistes. L’université du Texas, bien placée pour ce faire, a lancé une étude, soumise au fur et à mesure de sa progression à des comités de lecture (peer review), sur l’exploitation des gaz de schistes du Barnett (Barnett Shales), le premier site exploité pour les gaz de schistes (je renouvelle la précision : pour les gaz, pas pour les pétroles). Il a déjà été réalisé plus de la moitié du nombre total des puits prévus pour exploiter cette ressource des gaz de schistes du Barnett : plus de 16 000 puits avaient été forés à la mi-2011, sur un total d’environ 30 000 prévus. L’étude de l’Université du Texas sera publiée au fur et à mesure que ses résultats intermédiaires seront approuvés par un comité de lecture, mais l’université a, d’ores et déjà, accepté la publication d’un certain nombre de faits validés, que l’on trouvera au lien : http://www.utexas.edu/news/2013/02/28/n ... ough-2030/. Le lecteur trouvera profit à parcourir les « frequently asked questions » pour se faire une idée de la méthode retenue.

On voit, sur la carte, la différence fondamentale entre les gaz de schistes et les gaz conventionnels : pour les gaz conventionnels, la limite géologique est parfaitement connue. Il s’agit, en général, d’un contact gaz-eau, obtenu en supposant que l’eau associée au gaz, forme, dans le sous-sol, un plan horizontal. Une hypothèse qui est rarement prise en défaut. Pour les gaz de schistes du Barnett, comme la carte le montre, il n’y a pas d’évidence d’un contact gaz-eau qui « fermerait » une accumulation de gaz. On est dans la situation d’une accumulation continue sur de très grandes superficies (sur la carte, un carreau représente 257 hectares). Bien évidemment, le rendement des forages est meilleur dans le rouge que dans le jaune, et dans le jaune que dans le bleu. La limite économique est, en quelque sorte, une affaire de couleur. Cette limite économique variera avec le prix du gaz coté à new York, en faisant passer ou non du côté rentable certains carreaux allant du jaune au bleu plus ou moins clair, qui ne sont pas rentables économiquement en ce moment. On lira avec intérêt, dans le lien cité, l’impact du prix du gaz sur les décisions d’investissement : « Whereas thickness and porosity affect the reserves greatly, price is a dominant factor affecting production. While the BEG model shows the correlation between price and production, it suggests that price sensitivity is not overly dramatic, at least in the early phase of a formation’s development. This is because there are still many locations to drill in the better rock, explains Tinker, which is cost effective even at lower prices ». Le prix du gaz reste un paramètre déterminant, mais aux débuts de l’exploitation d’un bassin sédimentaire, la recherche des zones potentiellement les plus riches en hydrocarbures a encore davantage d’importance. Le prix du gaz, fixé à New York, ne devient vraiment important qu’une fois que les meilleures zones (le rouge de la carte) ont été exploitées.

Finalement, l’intéressant est le taux de récupération des hydrocarbures. Dans les « frequently asked questions », on peut trouver une évaluation des volumes de gaz en place dans la formation dite des « Barnett Shales » : 444 000 milliards de pieds cubes (444 TCF) sur les 8 000 miles carrés (20 000 kilomètres carrés) du bassin concerné, et 280 000 milliards de pieds cubes (280 TCF) sur les 4 172 miles carrés (10 700 kilomètres carrés) sur lesquels il y a eu au moins un forage. L’étude conclut à une récupération de 44 TCF (dont 12 TCF déjà produits) dans le cas dit de base, soit 10% du volume de gaz en place. Evidemment, cela se compare mal avec le taux de récupération des gisements de gaz conventionnels (70% à 90%), mais cela n’est pas si mal pour une roche dont les caractéristiques sont foncièrement mauvaises, mais dont l’extension géographique peut être considérable.

La formation des « Barnett Shales » satisfera, au bout du compte, la consommation des USA pendant 2 ans (consommation annuelle de l’ordre de 24 TCF par an). Cette conclusion est robuste, car établie sur l’historique de la moitié du nombre total de puits qui y seront forés. Maintenant, la difficulté est de savoir si les conclusions des « Barnett Shales » peuvent être extrapolées aux autres bassins sédimentaires des USA. C’est possible, mais pas certain, chaque bassin ayant ses caractéristiques spécifiques. Le fait que l’exploitation ait commencé par là signifie peut-être que c’est le pain blanc des gaz de schistes, laissant le pain noir pour la suite. D’un autre côté, commencer par le Texas, patrie du pétrole, n’a rien d’étonnant non plus. Il faudra donc surveiller ce qui se passe sur les autres bassins sédimentaires des USA dans les années à venir. D’ici 5 ans environ, nous devrions être fixés sur la question de la longévité des gaz de schistes aux USA.

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Re: Situation du GAZ continent Nord Américain

Message par yvesT » 04 avr. 2013, 19:39

Merci pour les précisions et lien vers l'étude en cours Philippe (je me rappelais l'avoir vu être mentionnée et discutée sur TOD).
Si la Barnett fait 2 ans, 50 Barnetts aux US pour un siècle ça fait quand même beaucoup, non ?
(sans compter que compter les années avec la consommation gazière actuelle, c'est très loin de couvrir l'équivalent gaz+pétrole)

Sinon il est quand même assez caractéristique qu'une telle étude ne puisse être faite qu'à travers un financement par fondation.
Car même si ces financements sont plus répandus aux U.S., cela révèle aussi "en creux" que les agences officielles ne produisent pas (ou plus ?) ces études. Et avec aussi toutes les annonces de type analyste financier en toile de fond...

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Re: Situation du GAZ continent Nord Américain

Message par Rod » 05 avr. 2013, 16:13

Voici un article en PDF tiré "du monde diplomatique" qui tends à confirmer "la bulle gazière" qui sait formé autour du gaz de schistes américains.
http://dl.free.fr/viwButXLo
moins vite, moins loin, moins souvent: le transport post PO

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Re: Situation du GAZ continent Nord Américain

Message par energy_isere » 09 avr. 2013, 20:14

Les compagnies étrangéres on réalisés environ 20% des investissements du Gas de schiste US entre 2008 et 2012. Soit environ 27 milliards de $ sur les 117 milliards de $ totaux.
Foreign Companies Boost Investment in US Shale Plays

April 09, 2013 rigzone

Investment by foreign oil and gas companies played a significant role in the development of U.S. shale plays, according to a recent report by the U.S. Energy Information Administration (EIA).

Foreign oil and gas companies invested 20 percent, or nearly $27 billion, of the $133.7 billion total investment from 2008 to 2012 as part of 73 deals, EIA reported Monday. The rest of the investments were part of outright acquisitions – including BHP Billiton Petroleum's acquisition of Petrohawk Energy Corp., or joint ventures among U.S. companies and financial institutions.

Since 2008, foreign companies have entered into 21 joint ventures with U.S. acreage holders and operators, investing more than $26 billion in tight oil and shale gas plays. These investments include Sinochem Group's $1.7 billion joint venture with Pioneer Natural Resources to buy a stake in West Texas' Wolfcamp shale play.

Most of the joint venture agreements involve an upfront cash payment for an acreage stake with a commitment to cover the cost of drilling extra wells within an agreed upon time frame, usually two to 10 years. Through these agreements, U.S. operators get financial support, while foreign companies gain experience in horizontal drilling and hydraulic fracturing that may be transferable to other regions, according to EIA. Foreign companies also gain access to exploration and production opportunities as they decrease throughout most of the world. Additionally, foreign companies also get to operate in a stable market with sound legal system and low political risk.

"While foreign companies may pay sizable initial costs through joint ventures, these deals can be considered a cost of entry to the development of hydrocarbons through the latest technology," EIA commented.
http://www.rigzone.com/news/oil_gas/a/1 ... hale_Plays

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Re: Situation du GAZ continent Nord Américain

Message par energy_isere » 10 avr. 2013, 14:01

J' ai déjà parle plus haut du projet d' usine de liquéfaction de Gaz pour l' export à Sabine Pass, c'est la sociéité Cheniere qui fait ca.
Voir aussi le post de Phyvette sur le contrat de fourniture de LNG par Cheniere aux Anglais de Centrica : ce post du 28 mars 2013

dans le Wall Street Journal : U.K.'s Centrica Plans to Import U.S. LNG

et bien le projet d'usine avance, c' est le terassement visible ici :

Image

leur site internet : http://www.cheniere.com/default.shtml#

CHENIERE est la seule société actuellement en train de construire un terminal d' exportation aux USA car le permis à été accordé AVANT le gel de l' administration pour les autres demandes de permis.
à cause de ceci :
Cheniere already holds government permits necessary to export natural gas from the Sabine Pass facility's first two trains, now under construction and expected to start exporting in 2015 and 2016. It was the only company in the lower 48 states to receive such permits before the U.S. Department of Energy halted issuances while it studies the economic impact of exporting natural gas.
source Wall Street Journal

et pour Tovi, le gaz en UK est de 10 $ le millions de BTU, quand il est à 3-4 $ aux USA.

pour Raminagrobis, je ne sais pas du tout à quel prix Cheniere achéte le Gaz US. Est ce un prix de marché libre, ou ont ils des contrats d' approvisionnement bilateraux avec des compagnies productrices ? Je l' ignore.

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Re: Situation du GAZ continent Nord Américain

Message par phyvette » 10 avr. 2013, 16:26

energy_isere a écrit : je ne sais pas du tout à quel prix Cheniere achéte le Gaz US. Est ce un prix de marché libre, ou ont ils des contrats d' approvisionnement bilateraux avec des compagnies productrices ? Je l' ignore.
Surement sur le marché libre.
Entre 1.8 et 2.8 $
Lorsque les Etats-Unis se mettent à produire du gaz à 1,8 dollar /mbtu, la crédibilité d’un projet d’exportation d’Amérique du Nord est à prendre au sérieux.
http://www.lepoint.fr/economie/gaz-de-s ... 158_28.php
le prix du gaz aux États-Unis plafonne aujourd'hui à 2,8 dollars.
http://www.petrole-et-gaz.fr/jean-marie ... l-gaz-gnl/
Image Quand on a un javelin dans la main, tous les problèmes ressemblent à un T-72.

пошел на хуй пу́тин
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Re: Situation du GAZ continent Nord Américain

Message par energy_isere » 11 avr. 2013, 11:56

Imerys se renforce aux Etats-Unis pour profiter de l'essor du gaz de schiste

11 Avril 2013

Chez Imerys, on le reconnaît sans ambages : "Ici, on est au coeur du politiquement incorrect." Mais il en faut plus pour arrêter Gilles Michel, le patron de ce groupe français de minéraux industriels. Décidé à profiter de l'essor de la fracturation hydraulique, malgré les hurlements provoqués par cette technique chez les écologistes, Imerys a annoncé, jeudi 11 avril, un important investissement dans ce secteur.

Moyennant un prix qui devrait monter à 335 millions de dollars (256 millions d'euros) si tout se passe conformément aux attentes, le groupe, détenu par les milliardaires belge Albert Frère et canadien Paul Desmarais, va prendre le contrôle d'une usine de billes spécifiques pour ce type de forages. Elle est en cours de construction à Wrens, en Georgie, dans le sud des Etats-Unis, et triplera la capacité de production du groupe.

Le site, qui appartient aujourd'hui au fonds d'investissement CSL Capital, devrait être mis en service d'ici à la fin de l'année. Imerys met également la main sur une réserve de kaolin, la matière première de ces billes.

Le projet confirme la volonté des industriels français de profiter de l'essor du gaz de schiste au Canada et aux Etats-Unis. Bloqués en France par l'interdiction de tout recours à la fracturation, Total, CGG Veritas, Saint-Gobain, Vallourec et d'autres groupes tricolores multiplient les investissements outre-Atlantique pour ne pas passer à côté de ce qu'ils considèrent comme une "révolution" en cours.


LA MANNE DES "PROPPANTS"

Imerys est en train de les rejoindre. Avec le spectaculaire développement du gaz et du pétrole de schiste depuis quelques années, le marché des "proppants" a lui aussi explosé. Ces toutes petites billes sont injectées dans le sous-sol pour maintenir les fractures ouvertes et permettre ainsi au gaz ou au pétrole de schiste de s'échapper.

Dans les cas les plus faciles, du sable peut faire l'affaire. Mais dès que la pression devient forte ou la profondeur importante, les compagnies ont recours à des billes fabriquées à partir de kaolin cuit ou, pour les configurations les plus difficiles, de bauxite.

Aux Etats-Unis, l'envol du gaz de schiste a provoqué une ruée sur ces agents de soutènement. Et même une pénurie, il y a quelques années. Evalué à plus de 4 milliards de dollars en 2012, le marché mondial de ces produits devrait monter à 7 milliards en 2017, selon le cabinet Markets and Markets.

Une manne qui a attiré Imerys dès la fin des années 2000. "Nous avions une expertise dans le kaolin et dans sa cuisson, et devant nous la perspective d'un marché très porteur, explique Gilles Michel. Nous avons donc entamé des recherches, déposé des brevets, et lancé la construction d'une première usine, à Andersonville, en Georgie."

DES DIFFICULTÉS PASSAGÈRES

Les débuts se sont révélés laborieux. La montée en charge de l'usine, inaugurée en 2011, a été plus longue et compliquée que prévu. Et la chute des prix, provoquée par la production massive de gaz de schiste, a incité les compagnies américaines à moins forer.

Ces difficultés, jugées passagères, n'ont pas remis en cause la détermination d'Imerys. Son objectif : atteindre 150 millions de dollars de chiffre d'affaires dans les "proppants" d'ici à 2016, afin de peser sur un marché où s'activent de plus en plus de concurrents. Le leader historique Carbo Ceramics doit faire face à des rivaux chinois mais aussi... français. L'été dernier, Saint-Gobain a annoncé l'installation dans l'Arkansas de sa troisième usine américaine de "proppants".

"Pour atteindre la taille critique, nous devions soit doubler la capacité de l'usine d'Andersonville, soit en construire une autre ailleurs, soit en acheter une", résume-t-on au siège d'Imerys. C'est la troisième solution qui a été retenue. Avec l'acquisition de Wrens, la capacité d'Imerys passera de 100 000 à 325 000 tonnes par an. "Et nous gagnons deux ans, puisque le site est déjà presque construit."
http://www.lemonde.fr/economie/article/ ... _3234.html

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Re: Situation du GAZ continent Nord Américain

Message par energy_isere » 11 avr. 2013, 13:10

En francais ''proppants'' se traduit par agent de soutènement.

Wikipedia en Français : http://fr.wikipedia.org/wiki/Agents_de_sout%C3%A8nement
Dans le domaine des forages pétroliers, gaziers ou hydrauliques, les agents de soutènement (ou Proppants ou propping agents) sont des produits solides (naturels ou synthétiques) qui sont injectées dans les fractures et microfracturations provoquées dans la roche lors des opérations de fracturation hydraulique1 (Fracing ou fracking2 ou hydrofracking3).

Mis en suspension dans le fluide de fracturation, ces « proppants » sont surtout destinés à être introduits dans les fissures fraichement ouvertes de la roche profonde (ouvertes par des explosions et/ou une importante surpression visant à fracturer la roche-réservoir (schiste en général) tout au long des forages dirigés). Leur rôle est de produire une couche à la fois perméable et assez résistante pour maintenir les microfissures ouvertes après les avoir pénétré. Cette couche crée et conserver un « chemin drainant » au sein duquel les fluides (gaz, pétrole, eau) percoleront facilement jusqu'au puits d'extraction au fur et à mesure qu'ils seront désorbés de la roche-réservoir.


On a d'abord utilisé du sable naturel, puis la technologie des « proppants » a évolué jusqu'aux grains de céramique fabriqués en usine à des diamètres et densités optimisées, et éventuellement recouverts par un traitement de surface (enrobage de résine phénolique par exemple, afin que les billes de « proppant» réagissent moins avec le fluide injecté dans la réoche ainsi qu'avec le gaz ou le pétrole, dont la circulation dans les microfissures ne doit pas être freinée.

.....................

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Re: Situation du GAZ continent Nord Américain

Message par energy_isere » 09 mai 2013, 13:59

Les prévisions de production de Gaz US revue en hausse de 0.8% pour l' année 2013.

le prix du Gaz Henri Hub a remonté à 4.17 $ le mBTU en Avril 2013 mais devrait redescendre un peu dans les mois suivants.

U.S. Raises 2013 Natural Gas Production Forecast by 0.8%

...................
Gas prices at the benchmark Henry Hub in Erath, Louisiana, will average $3.80 per million British thermal units, higher than the previous estimate of $3.52, according to the report from the EIA, the Energy Department’s statistical arm. The average may slump to $3.77 in the third quarter before climbing to $3.92 during the final three months of the year.
“The Henry Hub spot price averaged $4.17 per million Btu in April, the highest monthly average price since July 2011,” the EIA said. “Henry Hub spot prices will fall through September as natural gas markets loosen with lower summer demand. Going into the summer, EIA expects production to be slightly higher than last year’s levels, while summer electric power demand is projected to be lower than last year’s record- high levels.”
http://www.bloomberg.com/news/2013-05-0 ... -8-1-.html

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