Du Gaz naturel de schistes en France ?

[Remundo]

En parlant de duplicité...

François Hollande disait en juillet que le plan social de PSA était inacceptable.

Maintenant, il le trouve applicable...

Alors pour le gaz de schiste, on n'est plus à ça près...

[phyvette]

Ce n'est pas de la duplicité, c'est du réalisme.

[Remundo]

J'en déduis donc qu'il y a des moments (longs) d'irréalisme.

[phyvette]

C'est plutôt qu'il y a deux temps :

1) le temps de la conquête du pouvoir.
2) le temps de l’exercice du pouvoir.

Et après PSA et les gaz de roches mères, il y en aura d'autres des moments de réalisme, pour sûr.
Il n'y a rien de nouveau sous le soleil.

[Remundo]

Tiens, tu fais bien de parler de soleil...

Sinon, en quoi le gaz de schiste est un projet "réaliste" ?

J'aime mieux quand tu parles des éoliennes.

[phyvette]

Sinon, en quoi le gaz de schiste est un projet "réaliste" ?

Accepteras tu de crever de froid a coté d'un tas de bois et d'une boite d'allumette ? Probablement pas, c'est du réalisme.
Le réalisme c'est aussi d'exploiter les gaz de roches mères en France le plus tard possible, lors que les autre pays auront épuisés leur ressource.

J'aime mieux quand tu parles des éoliennes.

Sans doute parce que nous avons le même réalisme sur ce point.

[Remundo]

Ce que tu proposes, c'est d'avoir chaud, et de faire du fric, en buvant de l'eau toxique pour toi et les enfants.

Je préfère me chauffer avec un tas de bois et chercher l'eau dans des sources saines. Comme l'ont fait nos ancêtres qui, en plus d'être réalistes, étaient aussi raisonnables.

[energy_isere]

les discussions qui s' ensuivent ont été transférées à partir de ici : viewtopic.php?p=328467#p328467

[energy_isere]

La couverture de l' Usine Nouvelle de cette semaine :

[energy_isere]

Schilansky: Gaz de schiste: "le débat n'est pas clos"
"Pour nous, le débat n'est pas clos et on est prêt à participer à ce débat", a estimé le porte-parole des industriels du secteur

14 Sept 2012

Le débat sur les gaz de schiste "n'est pas clos", a affirmé samedi le président de l'Union française des industries pétrolières (Ufip), Jean-Louis Schilansky, malgré le rejet catégorique par le président de la République de la fracturation hydraulique, seule technique d'extraction connue.

"On espérait que la porte resterait un peu ouverte, elle a été fermée aujourd'hui. Mais la technologie va évoluer et en fonction de l'évolution de cette technologie, on va continuer à ouvrir le débat, on ne considère pas que le débat est clos pour toujours", a-t-il déclaré, en marge de la conférence environnementale où il participait à une table ronde sur l'énergie.

"Pour nous, le débat n'est pas clos et on est prêt à participer à ce débat", a-t-il insisté.

"La consommation de gaz est là, on importe 98% de notre consommation de gaz" à des prix qui augmentent, a-t-il également fait valoir.

Jean-Louis Schilansky a par ailleurs souhaité que les énergéticiens puissent participer au grand débat sur la transition énergétique et a dit ne pas savoir si les gaz de schiste pourraient être évoqués lors de ce débat, qui doit s'ouvrir en novembre et déboucher sur une loi de programmation mi-2013.

Le président François Hollande a affiché vendredi une ligne de conduite ferme sur le sujet brûlant des gaz de schiste, lors de la conférence environnementale, en annonçant le rejet de sept demandes de permis soupçonnés de viser cette ressource énergétique controversée, et en réaffirmant l'interdiction du recours à la fracturation hydraulique, bannie en France depuis l'an dernier.

http://www.sudouest.fr/2012/09/15/gaz-d ... 85-705.php

[Remundo]

Ah ça, il faut oser...

Jean-Louis Schilansky a par ailleurs souhaité que les énergéticiens puissent participer au grand débat sur la transition énergétique et a dit ne pas savoir si les gaz de schiste pourraient être évoqués lors de ce débat

En filigrane, le lobby gazier voudrait proposer les gaz de schistes comme "technologie" participant de la transition énergétique...

[Philippe]

C'est vrai qu'un débat sans contradicteurs, sans EDF, sans GDF, sans TOTAL, sans AREVA, sans les "lobbies" en d'autres termes, un débat "par contumace", c'est plus enrichissant. On a plus de chances de réussir la transition énergétique.

[Remundo]

En l'occurrence, je ne conteste pas la participation des énergéticiens à ce débat.

Mais le passage que j'ai repris en rouge augure de quelques "réticences" à la transition.

[Philippe]

Nous ne devons pas donner le même sens au mot « transition ». Dans mon vocabulaire, c’est le passage d’une situation à une autre. La situation actuelle est connue. La situation future reste à définir : où voulons-nous aller ? Mais le passage reste aussi à définir : comment faisons-nous pour y aller ?

Il faudra très longtemps pour réaliser un sevrage des fossiles, nucléaire inclus. Il sera nécessaire de faire l’inventaire des ressources disponibles pour savoir comment la transition sera possible sans trop de casse sociale. Il n’y a pas de raison a priori d’exclure les gaz de schistes de l’inventaire. La question de les développer ou pas appartiendra ensuite aux politiques, une fois que le chemin de la transition sera tracé.

Ca ne m’empêche pas de rester inquiet pour la transition énergétique, parce qu’à l’instar de la Grande Guerre, elle ne sera pas courte et joyeuse.

Si, en plus, on continue les c... comme l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, c’est Carabosse qui se penchera sur son berceau.

[Remundo]

Les gaz de schistes sont une énergie fossile, encore plus polluants et plus coûteux à extraire que le gaz conventionnel, avec un EROI modeste ; ils ne peuvent donc pas permettre la transition énergétique.

J'admets que des énergies faciles à extraire et encore assez abondantes (par ordre : pétrole et gaz conventionnels, nucléaire en France) servent à la transition. Je l'ai écrit plusieurs fois sur le forum. Mais je constate que l'essentiel de l'énergie utilisée ne sert à pas à construire des infrastructures renouvelables ; simplement à abreuver de GWh des bâtiments, des véhicules et des usines très énergivores et trop souvent peu utiles.

En dépit de cela, l'idée que les fossiles peuvent aider à la transition énergétique est juste. Cependant, cela ouvre une brèche dans laquelle s'engouffrent les partisans d'un extractivisme excessif, classiquement dans une perspective court-termiste et financière, alors qu'il faut raisonner immédiatement dans une approche post-extractiviste, avec des bénéfices de long terme, pas spécialement financiers (mais il y en aurait aussi pour les passionnés...).

Prolonger les erreurs du passé et du présent repoussera peut-être le moment de la "casse", mais elle n'en sera que plus importante et plus irréversible. Car plus l'on brûle de fossiles inutilement, plus on compromet la transition énergétique.