Du Gaz naturel de schistes en France ?

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Philippe
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Re: Du Gaz naturel de schistes en France ?

Message par Philippe » 17 juil. 2014, 23:37

Jeuf,

Des puits comme ça, il y en a des milliers (3000 en Equateur, 12000 au Pérou). Voir Google Earth à 4° 37 minutes, 34 secondes sud, 81° 16 minutes 14 secondes ouest, pour le pétrole dans la région de Talara, Pérou, par exemple. Les plates-formes des puits se distinguent assez mal, mais la multitude de chemins, dans une zone inhabitée, ne s’explique que par la présence de puits. 1000 puits à 2 barils par jour, ça fait quand même 2000 barils par jour. Si on triple leur débit, ça fait 6000 barils/jour, le tiers de la production française de pétrole brut.

Pourquoi un EROIE élevé ? Parce que je raisonne en marginal. L’investissement dans les puits est déjà fait. C’est une partie importante de l’énergie consommée dans le développement d’un gisement. En continuant à raisonner en marginal, si je chauffe un puits pendant une semaine, avec un réchauffeur de 10 kilowatts alimenté par un groupe électrogène fonctionnant au gasoil à 180 grammes par cheval et par heure, je vais consommer environ 500 litres de fuel. Soit 3 barils. Je suppose le débit initial d’un puits à 2 barils/jour (320 litres). En le chauffant une semaine, j’espère tripler son débit instantané, et ne pas revenir sur le puits avant 12 mois. Sa production va décliner et au bout d’un an, le débit sera tombé de 6 à 4 barils/jour. D’où la nécessité de revenir sur le puits au bout d’un certain temps, à définir de façon empirique. En moyenne, le puits aura donné, sur les douze mois concernés, un volume d’huile additionnel de 1000 barils (calcul à la louche). Il s’agit donc d’un « investissement » de 3 barils pour en obtenir 1000. En réalité, davantage, puisque le bénéfice perdure bien au-delà d’un an. Evidemment, il faut, pour le calcul de l’EROIE, prendre en compte (1) l’énergie grise de mon système de chauffage et (2) toute la dépense énergétique complémentaire pour sortir l’huile des puits, la traiter et la transporter jusqu’à la raffinerie. Les puits ne sont pas profonds (1000 mètres ou moins), et la raffinerie est à côté (Talara au Pérou ou La Libertad en Equateur), ce qui fait que les dépenses énergétiques sont certainement très faibles. Je considère qu’a priori, l’EROIE de l’huile marginale produite dans ces conditions est supérieur à 100 fois.

Quant à savoir si l’huile serait produite quand même, probablement pas. Les puits sont, pour beaucoup en Equateur, ouverts à l’air libre (j’ai des photos, mais je ne sais pas comment les inclure dans un texte). Du coup, le gaz associé au pétrole continue de s’échapper à l’atmosphère. Or ce gaz, c’est l’énergie qui permet aux liquides de sortir de la roche. Plus on perd de gaz, moins on récupère de pétrole. Par ailleurs, il y a un autre phénomène météorologique qui plombe les puits ouverts à l’atmosphère : les Niños. En ces épisodes de fortes pluies, il se produit des coulées de boue, et dans certaines circonstances, les boues tombent dans les puits. Incroyable, mais vrai ! Une fois un puits envahi par la boue, il est perdu. Jamais le propriétaire ne décidera un investissement lourd pour nettoyer un puits qui débite trois fois rien.

Désolé pour le hors-sujet.

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Re: Du Gaz naturel de schistes en France ?

Message par ni chaud ni froid » 18 juil. 2014, 09:26

désolé, certes, mais c 'est passionnant, tu reviens quand tu veux ;-)
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Re: Du Gaz naturel de schistes en France ?

Message par energy_isere » 22 août 2014, 21:17

Gaz de schiste : John Francis Thrash veut "démontrer en France la fiabilité de la fracturation au propane"

Usine Nouvelle le 22 août 2014,

John Francis Thrash est le PDG d’Ecorpstim. Cette société développe une technologie de fracturation à base de propane pour l’exploration et l’exploitation du gaz de schiste. Au cœur de l’été, il a signé plusieurs partenariats universitaires pour améliorer cet outil, vanté entre autres par le ministre de l’Economie Arnaud Montebourg.

L'Usine Nouvelle - Ecorpstim s’est associé avec le collège de Médecine Baylor à Houston au Texas. Dans quel but ?

John Francis Thrash - Ecorpstim veut démontrer que ses technologies, ses équipements et ses protocoles pour l'extraction d'hydrocarbures de schiste sont totalement respectueux de l'environnement et totalement inoffensif pour l'homme. Le Baylor College of Medicine va nous aider à analyser et vérifier les aspects de sécurité de nos systèmes du point de vue de la santé humaine.

Vous avez également signé un accord avec le laboratoire britannique Glass Technology Services (GTS), spécialisé dans le verre. Que peut vous apporter une telle spécialité ?

Le sable est parfois utilisé comme proppants [NdR : Agents de soutènement - billes qui maintiennent les failles ouvertes dans la roche fracturée] pour l’extraction du gaz de schiste. Le sable est en grande partie composé de silice, qui est le substrat de base utilisé dans la fabrication du verre, spécialité de GTS. Aussi, par exemple, GTS va nous aider à étudier la silice mésoporeuse. Cette forme spécifique est utilisée comme un système de délivrance de médicament chez l'homme en raison de sa nature non toxique et non nocive. Certaines de ses caractéristiques, comme la facilité à définir sa taille, sa forme ou sa densité, se révéleraient très utiles dans la conception de proppants pour la production de gaz de schiste.

Avec la signature de nombreux partenariats de recherche ces derniers temps, faut-il comprendre que la technologie de fracturation au propane n’est pas encore mature ?

La technologie de stimulation de propane a été utilisée sur de nombreux champs pétroliers et gaziers depuis 1978, sans un seul incident environnemental ou de sûreté. Le propane est utilisé dans des réservoirs compacts depuis longtemps et son emploi pour le gaz de schiste est possible depuis le milieu des années 2000. Ces partenariats illustrent le fait que nous nous efforçons continuellement d’améliorer nos pratiques. Je ne connais pas une seule technologie qui n’a pas été améliorée au fil du temps même si ses versions antérieures étaient tout à fait viables et sûres.

En France, Ecorpstim a reçu des soutiens au plus haut niveau de l’Etat. Où en êtes-vous aujourd’hui dans le pays ?

En France, depuis que la fracturation hydraulique est interdite en France, nous ne menons pas de développement de réservoirs de gaz de schiste. Mais nous croyons fermement que le pays devrait explorer ce qui est probablement un gigantesque potentiel. Pour y parvenir, Ecorpstim propose une technologie qui a reçu un accueil favorable de l’Office Parlementaire d’Evaluation des Choix Scientifiques et Technologiques (OPCEST) en novembre 2013. De plus, les médias ont à plusieurs reprises rapporté que le ministre de l'Economie Arnaud Montebourg fait des références positives à la technologie de fracturation au propane pour mener des "expérimentations". Nous souhaitons réellement avoir une chance de démontrer en France la fiabilité et l’intérêt économique de notre technologie. Mais c’est au gouvernement français de prendre cette décision, pas à nous.
http://www.usinenouvelle.com/article/ga ... ne.N279541

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Re: Du Gaz naturel de schistes en France ?

Message par energy_isere » 26 sept. 2014, 16:40

Gaz de schiste : Nicolas Sarkozy est pour

Usine Nouvelle le 26 septembre 2014,

Lors de son premier meeting de campagne, Nicolas Sarkozy s'est exprimé en faveur du gaz de schiste et a appelé à refondre le principe de précaution. C'est pourtant sous son mandat que la loi empechant toute exploration a été votée.

Voilà un thème inattendu pour le début de la campagne des primaires de l'UMP. Nicolas Sarkozy, lors de son premier meeting à Lambersart (Nord) ce jeudi 25 septembre, s'est exprimé en faveur d'une exploration du gaz de schiste en France. "Je ne peux pas accepter que les Etats-Unis soient devenus, du point de vue de l'énergie, indépendants grâce au gaz de schiste et que la France ne puisse pas profiter de cette nouvelle énergie, alors que le chômage ravage tant de nos territoires et tant de nos familles, c'est inacceptable", explique l'ancien Président de la République.

Allant au-delà de la question du gaz de schiste, Nicolas Sarkozy précise sa pensée : "Je souhaite clairement que nous réfléchissions aux conséquences du principe de précaution auquel je préférerai toujours le principe de responsabilité (...) avec la précaution on s'abstient de faire, avec la responsabilité, on assume la conséquence de ses choix et on ne se condamne pas à l'immobilisme".

INTERDIT SOUS NICOLAS SARKOZY

Paradoxalement, c'est bien sous la mandature de Nicolas Sarkozy que le gaz de schiste a vu la porte de la France se refermer... L'Hexagone possèderait les premières réserves de gaz et surtout de pétrole de schiste selon des études géologique... mais dans la fièvre du début de la dernière campagne présidentielle, et poussés par le succès du documentaire anti-gaz de schiste "Gasland", les parlementaires votent dans la précipitation, le 11 juillet 2011, une loi interdisant l'utilisation de la fracturation hydraulique pour les activités d'exploration et de production d'hydrocarbures. Or la fracturation hydraulique est la seule technologie économique existante aujourd'hui pour explorer le gaz de schiste. La loi fut votée avant la remise des rapports d'expertises pourtant commandés par l'Assemblée.

Par la suite, élu, François Hollande affirmera que le gaz de schiste ne sera pas autorisé en France tant qu'il sera président. Cette position lui permettra, à l'époque, de renforcer son alliance électorale avec EELV alors qu'au sein de son parti et de son gouvernement certains appellent à revenir sur la loi. En tête de file : Arnaud Montebourg alors ministre du Redressement productif, mais aussi Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères ou Michel Rocard. La ministre de l'Ecologie, du développement Durable et de l'Energie, Delphine Batho, ira pour sa part plus loin que le Président et que la loi en interdisant tout recherche scientifique dans les organismes à dotation publique et toute recherche d'hydrocarbures non conventionnels, même sans utilisation de fracturation hydraulique.
http://www.usinenouvelle.com/article/ga ... ur.N286972

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Re: Du Gaz naturel de schistes en France ?

Message par mobar » 26 sept. 2014, 16:56

energy_isere a écrit :
Gaz de schiste : Nicolas Sarkozy est pour
AAAAAAAHHHHHHH
Enfin, on est soulagé!
https://youtu.be/0pK01iKwb1U
« Ne doutez jamais qu'un petit groupe de personnes bien informées et impliquées puisse changer le monde, en fait, ce n'est jamais que comme cela que le monde a changé »

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Re: Du Gaz naturel de schistes en France ?

Message par oleotax » 26 sept. 2014, 20:11

mobar a écrit :
energy_isere a écrit :
Gaz de schiste : Nicolas Sarkozy est pour
AAAAAAAHHHHHHH
Enfin, on est soulagé!
Quelqu'un pourrait lui poser la question s'il croît encore au réchauffement climatique

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Re: Du Gaz naturel de schistes en France ?

Message par phyvette » 26 sept. 2014, 21:38

Sarkozy c'est "Retour vers le futur".
En même temps Hollande c'est "l'être et le néant"
Image Quand on a un javelin dans la main, tous les problèmes ressemblent à un T-72.

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Re: Du Gaz naturel de schistes en France ?

Message par energy_isere » 28 sept. 2014, 12:38

Ségolène Royal : "pas de gaz de schiste tant que je serai ministre"

le 28 septembre 2014,
..............
"Pas d'exploitation de gaz de schiste tant que je serai là". Interrogée sur les déclarations de Nicolas Sarkozy qui se dit favorable à l’exploitation du gaz de schiste, Ségolène Royal a qualifié cette énergie de "bulle spéculative" qui "ne va rien rapporter du tout". En effet, la ministre estime que "les experts américains en reviennent du gaz de schiste, d’abord à cause des dégâts environnementaux et ensuite parce que les entreprises ne referment pas les puits qu’ils creusent on se retrouve avec des riverains effarés. Tant que je serai ministre de l’Ecologie, il n’y aura pas d’exploitation de gaz de schiste en France. Tout doit être dirigé vers l’économie d’énergie et les énergies renouvelables."
.....................
http://www.europe1.fr/politique/segolen ... nt-2244249

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Re: Du Gaz naturel de schistes en France ?

Message par energy_isere » 28 sept. 2014, 13:17

Nicolas Sarkozy souhaite désormais que la France exploite ses hydrocarbures non conventionnels. Mais le jeu en vaut-il la chandelle ?

Le Point - Publié le 27/09/2014 Par JASON WIELS

Forer ou ne pas forer nos sous-sols en profondeur, telle est la question. C'est même l'arlésienne du débat énergétique français. Un jour, c'est un rapport parlementaire qui rouvre le débat. Le suivant, un avis de l'Académie des sciences. Un autre encore, c'est Arnaud Montebourg, alors ministre du Redressement productif, qui veut une extraction "propre" des gaz de schiste. Puis les think tanks s'en mêlent : un classé à gauche, l'autre à droite !

Le revirement de Nicolas Sarkozy jeudi sur le dossier incarne parfaitement ce va-et-vient incessant. En 2011, c'est sous sa présidence que la loi Jacob est adoptée. Elle sera validée en 2013 par le Conseil constitutionnel. Elle interdit "l'exploration et l'exploitation des mines d'hydrocarbures liquides ou gazeux par fracturation hydraulique", seule technique éprouvée pour libérer et récupérer les huiles et gaz de schiste prisonniers de la roche-mère, bien que décriée aussi pour son impact environnemental. Dans la foulée, Nicolas Sarkozy demande à sa ministre de l'Écologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, de "veiller à ce que les permis [des compagnies pétrolières, NDLR] soient strictement limités aux activités conventionnelles". "C'est clair et c'est définitif", ajoutait-il.

Trésor ou malédiction ?

Pourtant, jeudi, pour son premier jour de campagne sur le terrain, le candidat à la présidence de l'UMP a pris un virage à 180 degrés : "Je ne peux pas accepter que les États-Unis soient devenus du point de vue de l'énergie indépendants grâce au gaz de schiste et que la France ne puisse pas profiter de cette nouvelle énergie alors que le chômage ravage tant de nos familles. C'est inacceptable." Face à l'atonie de la croissance, le gaz de schiste serait-il la solution ?

Encore faudrait-il connaître exactement les réserves françaises. C'est la question à un milliard de barils, peut-être plus, peut-être moins. Il est en effet aujourd'hui difficile de dire si nous sommes assis sur un trésor. Ou une malédiction, car, pour certains écologistes, à l'heure de la lutte contre le changement climatique, mieux vaudrait laisser sagement ces ressources gazière et pétrolière là où elles sont. D'un autre côté, la facture énergétique de la France, qui s'élevait en 2012 à 68,7 milliards d'euros, ne peut laisser indifférent. N'est-il pas préférable de brûler une énergie bleu-blanc-rouge et taxer cette manne certes polluante, plaident d'autres, pour financer la transition énergétique ?

Le grand écart des estimations

"Il existe deux réserves en France : le Bassin parisien, où se trouve de l'huile de schiste, et le bassin du Sud-Est qui contient du gaz de schiste. Le premier est mieux connu en raison du nombre de puits forés et des données acquises de caractérisation de la roche-mère", analyse François Kalaydjian, directeur adjoint à l'Institut français du pétrole et des énergies nouvelles (Ifpen). Malgré l'historique parisien, la fourchette des estimations reste tout de même très large.

Selon "une extrapolation grossière" (sic) publiée par le CGEIET et le CGEDD*, il y aurait 6,3 milliards de barils de pétrole potentiellement récupérables dans ce bassin qui s'étend du Havre à la Lorraine. Hess, un pétrolier américain, est moins optimiste. Citée par un rapport parlementaire, l'entreprise voit plutôt de 1 à 6,4 milliards de barils non conventionnels à aller chercher. La différence est de taille. Un milliard de barils, c'est un an et demi de consommation nationale en 2013. Fourchette haute ? On passe à près de dix ans...

Du côté du gaz dans le Sud-Est, alors, là, ce n'est plus un écart, mais un gouffre ! Si l'on en croit des données là aussi extrapolées en 2013 par l'Agence américaine d'information sur l'énergie, les sous-sols français contiendraient "3 900 milliards de mètres cubes de gaz techniquement récupérables". Preuve que l'estimation est à la louche : elle est en baisse de 23 % par rapport aux premiers calculs réalisés en 2011. Ce chiffre a toutefois de quoi faire rêver n'importe quel géant du gaz, c'est presque un siècle de la consommation nationale. Cette fois, c'est le CGEIET et le CGEDD qui modèrent ces estimations. En se basant sur des chiffres fournis notamment par Total et GDF Suez, ils estiment les réserves de gaz à 500 milliards de mètres cubes techniquement exploitables, soit près de 15 ans de consommation.

Il faudrait bien sûr mener des forages exploratoires pour en avoir le coeur net, mais, même sur ce point, difficile de dire combien de puits tests il faudrait creuser. "Je ne peux pas vous dire a priori combien il faut forer de puits, il n'y a pas de chiffre magique. Quelques dizaines sans doute ? Cela dépend de l'hétérogénéité du bassin, de sa structure, de la variabilité des propriétés de la roche, etc.", pointe François Kalaydjian. Une fois les puits forés, quels que soient les résultats, la tentation pourrait être forte de les exploiter...

En parallèle, personne ne s'est vraiment soucié d'estimer d'éventuels dommages environnementaux - combien coûterait, par exemple, la contamination d'une nappe phréatique à cause d'une brèche dans le puits du forage ? Bref, face à beaucoup d'incertitudes, difficile pour l'instant de trancher la question, chiffres contre chiffres, bénéfices économiques contre coût écologique.

Les Français prêts à céder leurs jardins ?

Les Français, à force d'entendre régulièrement le sujet revenir à leurs oreilles, commencent à se faire une opinion sur le sujet. Selon l'Ifop, qui a réalisé une étude sur les Français et le gaz de schiste début 2013, plus d'un sur deux connaît le sujet. Parmi ceux-là, 58 % d'entre eux se déclarent favorables à des forages exploratoires, mais 85 % estiment que c'est une technique que l'on maîtrise mal. Pas sûr qu'ils sachent en revanche que, contrairement aux Américains, propriétaires de leur sous-sol, en France, une exploitation d'hydrocarbures sur un terrain privé ne rapporte pas un centime à son propriétaire. En tout cas, en l'état de notre Code minier, dont la refonte se fait toujours attendre. Avoir les nuisances sans les bénéfices, pas sûr que cela aide à multiplier les forages sur le territoire...

Une anecdote venue d'outre-Atlantique résume d'ailleurs bien tout le problème. Rex Tillerson, le P-DG d'Exxon - le plus gros producteur de gaz américain -, a porté plainte contre ses voisins pour empêcher l'installation d'un château d'eau aux portes de son ranch. Le bâtiment devait servir de réservoir pour alimenter, grâce à une nuée de poids lourds, des forages très gourmands en eau. De quoi faire perdre en calme et en valeur sa propriété... Le gaz de schiste, oui, mais pas dans son jardin.

* Les hydrocarbures de roche-mère en France, rapport initial et rapport complémentaire (février 2012), Conseil général de l'économie, de l'industrie, de l'énergie et des technologies (CGEIET) et Conseil général de l'environnement et du développement durable (CGEDD)
http://www.lepoint.fr/environnement/hui ... 9_1927.php

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Re: Du Gaz naturel de schistes en France ?

Message par energy_isere » 09 oct. 2014, 20:36

Gaz de schiste ; Royal : "je ne donnerai pas d'autorisation dans le Luberon"

09 oct 2014 enerzine

La Ministre de l'écologie, Ségolène Royal, a tenu à rassurer le Président de la Fédération des parcs naturels régionaux de France, en lui envoyant un courrier réitérant son opposition ferme à l'octroi d'un permis de recherche d'hydrocarbures et de gaz sur le territoire du Luberon.
Voici la teneur de la lettre datée du 6 octobre 2014 envoyée à M. Jean-Louis JOSEPH, :

« Monsieur le Président,

J’ai bien pris connaissance de vos préoccupations concernant la demande de permis de recherche d’hydrocarbures et de gaz sur le territoire du Luberon et des Alpilles déposée le 27 septembre 2010.

Conformément à la procédure, les services du ministère ont mis automatiquement en consultation un projet d’arrêté le 29 septembre 2014.

Au vu des premiers résultats et de cette consultation du public après examen attentif de l’avis du Parc naturel régional que je partage totalement, je suis en mesure de vous indiquer que le permis sera refusé.

En effet du point de vue de l’intérêt général, les risques de dégradation d’un espace naturel remarquable, sont incompatibles avec les forages envisagés et détruiraient beaucoup plus d’emplois qu’ils n’en créeraient – notamment dans le domaine touristique, artisanal et agricole.

En conséquence la consultation du public est devenue sans objet, mais le site reste ouvert pour que les citoyens puissent venir s’exprimer jusqu'au 11 octobre.

Je vous remercie de votre mobilisation, celle des élus, celle des associations, celle des citoyens, qui sont aussi partie prenante démocratique d’une décision respectueuse de chacun.

Je vous prie d'agréer, Monsieur le Président, l'expression de mes salutations les meilleures. »
http://www.enerzine.com/12/17716+gaz-de ... eron+.html

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Re: Du Gaz naturel de schistes en France ?

Message par rico » 09 oct. 2014, 20:58

"je ne donnerai pas d'autorisation dans le Luberon"
Si c'est pas aujourd'hui ça sera demain. Si c'est pas elle qui la donne ça sera quelqu'un d'autre, tôt ou tard....
Profitez bien de la beauté des paysages de France pendant que vous le pouvez encore....

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Re: Du Gaz naturel de schistes en France ?

Message par Philippe » 10 oct. 2014, 12:09

La demande de permis de Calavon (ex-Gargas) n'est pas pour des gaz ou des pétroles de schistes. Je connais bien la société TETHYS, et je sais parfaitement qu'elle ne cherche que des hydrocarbures parfaitement conventionnels.

Dans la demande, qui est antérieure de près d'un an à la polémique sur les hydrocarbures de schistes (qui a commencé en octobre-novembre 2010), il est clairement mentionné que le but de la société est "la recherche d'hydrocarbures, probablement liquides dans plusieurs structures anticlinales, identifiées par géologie de surface et imagerie satellite, dans le bassin sédimentaire dit de Roussillon, au sud du département du Vaucluse" (http://www.consultations-publiques.deve ... hys_-2.pdf).

N'importe quel géologue comprendra immédiatement qu'il ne peut s'agir que d'hydrocarbures conventionnels, et en aucun cas de pétrole de schistes.

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Re: Du Gaz naturel de schistes en France ?

Message par mobar » 10 oct. 2014, 17:26

Philippe a écrit :La demande de permis de Calavon (ex-Gargas) n'est pas pour des gaz ou des pétroles de schistes. Je connais bien la société TETHYS, et je sais parfaitement qu'elle ne cherche que des hydrocarbures parfaitement conventionnels.

Dans la demande, qui est antérieure de près d'un an à la polémique sur les hydrocarbures de schistes (qui a commencé en octobre-novembre 2010), il est clairement mentionné que le but de la société est "la recherche d'hydrocarbures, probablement liquides dans plusieurs structures anticlinales, identifiées par géologie de surface et imagerie satellite, dans le bassin sédimentaire dit de Roussillon, au sud du département du Vaucluse" (http://www.consultations-publiques.deve ... hys_-2.pdf).

N'importe quel géologue comprendra immédiatement qu'il ne peut s'agir que d'hydrocarbures conventionnels, et en aucun cas de pétrole de schistes.
ça ne mange pas de pain de dire que l'on n'autorisera pas de chercher ici quelque chose que personne ne risque d'y trouver

Aprés la langue de bois, en avant première, la langue de Ségolène
Ou comment enfoncer des portes qui n'existent pas
Très fort :-"
https://youtu.be/0pK01iKwb1U
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Re: Du Gaz naturel de schistes en France ?

Message par energy_isere » 10 oct. 2014, 19:54

mobar a écrit : ......ça ne mange pas de pain de dire que l'on n'autorisera pas de chercher ici quelque chose que personne ne risque d'y trouver

Aprés la langue de bois, en avant première, la langue de Ségolène
Ou comment enfoncer des portes qui n'existent pas
Très fort :-"
Oui mais il y a un tas de gens qui n' y comprennent rien et qui ont ''peur'' du gaz de schiste.
Parce qu'ils ont vu gasland, parce qu' on les as intoxiqués de paroles .....
Alors à cela il faut leur redire.

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Re: Du Gaz naturel de schistes en France ?

Message par mobar » 10 oct. 2014, 21:33

energy_isere a écrit : Oui mais il y a un tas de gens qui n' y comprennent rien et qui ont ''peur'' du gaz de schiste.
Parce qu'ils ont vu gasland, parce qu' on les as intoxiqués de paroles .....
Alors à cela il faut leur redire.
C'est un peu la même logique que le réchauffement anthropique; on agite un chiffon rouge hypothétique pour justifier un objectif bien concret, qu'on sait inacceptable en l'état, et qu'on va s'atteler à bien emballer, pour faire passer la pillule

Et vous avez gagné, je vous le donne en mille, l'abandon de la fermeture de Fessenheim et le maintien de la capacité du nucléaire au moins jusqu'en 2050

Du grand art, la Ségo, championne pour administrer des suppositoires de la taille de courgettes

Aie :-s
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