Du Gaz naturel de schistes en France ?

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Re: Du Gaz naturel de shistes en France ?

Message par Alter Egaux » 11 mars 2011, 09:01

Visionner la vidéo avec Yves Cochet. Son intervention est à partir de 6 min 30.
Etape n°1 : Les africains nomment le pétrole : la "merde" du diable.
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Re: Du Gaz naturel de shistes en France ?

Message par Alter Egaux » 11 mars 2011, 10:40

Philippe a écrit :la demande de permis a le droit d’apparaître en gris sur la carte, tenue à jour deux fois par an, des permis en demande : http://www.developpement-durable.gouv.f ... 1_2011.pdf. Seules les zones en gris sont susceptibles d’une attribution en 2012.
Pour les zones roses, dites "Zone de socle à d'affleurement", c'est inexploitable car trop en surface, ou exploitable ? Car cela représente toute la Bretagne et le Massif centrale.
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Re: Du Gaz naturel de shistes en France ?

Message par Philippe » 11 mars 2011, 10:57

La réponse est facile, pour une fois. Les gaz et pétroles de schistes ne peuvent être trouvés que dans les bassins dits sédimentaires. Les zones comme la Bretagne et le Massif Central ne sont pas des bassins sédimentaires. Il ne viendrait à l'idée d'aucun géologue d'aller y chercher des hydrocarbures.

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Re: Du Gaz naturel de shistes en France ?

Message par Alter Egaux » 11 mars 2011, 11:08

Ouf... Déjà que la Bretagne a ses nappes phréatiques sacrément amochées...

Publication d'Attac France(format PDF). 6 pages.
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Re: Du Gaz naturel de shistes en France ?

Message par energy_isere » 11 mars 2011, 19:25

Gaz de schiste : Fillon demande de veiller à l'absence d'opérations de forage

François Fillon a demandé vendredi à son gouvernement de veiller à ce qu'il ne soit procédé à aucune opération de forage de gaz et huiles de schiste à l'aide de méthodes non conventionnelles d'ici la remise de rapports début juin sur leur impact environnemental.

Dans un courrier adressé à trois ministres -Nathalie Kosciusko-Morizet (Ecologie), Claude Guéant (Intérieur) et Christine Lagarde (Economie)-, le chef du gouvernement signale que "des permis de recherche et des autorisations de travaux d'exploration ont pu être délivrés" pour de telles opérations de forage, vivement contestées par des écologistes et élus locaux.

Pour s'y opposer, M. Fillon invoque le "principe de précaution".

"La Charte de l'environnement, à valeur constitutionnelle, précise que +lorsque la réalisation d'un dommage, bien qu'incertaine en l'état des connaissances scientifiques, pourrait affecter de manière grave et irréversible l'environnement, les autorités publiques veillent (...) à la mise en oeuvre de procédures d'évaluation des risques et à l'adoption de mesures provisoires et proportionnées afin de parer à la réalisation du dommage+", relève-t-il.

En conséquence, François Fillon demande à ses ministres "de mettre en oeuvre (...) les procédures administratives nécessaires pour qu'aucune opération de forage non conventionnelle ne soit engagée avant que les rapports n'aient été rendus publics et sans que les mesures d'information et de consultation du public prévues par la Charte de l'environnement n'aient été respectées".

"A ce jour aucune opération de ce type n'a débuté", note-t-il.

Le gouvernement a suspendu début février les travaux de prospection de gaz de schiste, et deux études sont en cours sur l'impact de la méthode non conventionnelle.

Les rapports "sont attendus pour la première quinzaine de juin", note le Premier ministre, qui juge "l'interrogation" des populations "légitime".

Le gaz de schiste -dont l'exploitation concerne trois vastes zones du sud de la France- est présenté par les uns comme une manne énergétique sur laquelle il faudra compter et par les autres comme une catastrophe écologique annoncée.
http://www.boursorama.com/infos/actuali ... 259ac685bd

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Re: Du Gaz naturel de shistes en France ?

Message par Remundo » 11 mars 2011, 20:22

Et qu'est-ce qu'un forage "non conventionnel" ?

Il serait intéressant de le savoir :idea:

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Re: Du Gaz naturel de shistes en France ?

Message par Jeuf » 14 mars 2011, 12:53

Bonjour,
j'aimerai revenir à cette discussion :
ce post viewtopic.php?p=287365#p287365
présentant un tableau avec les produits "employé pour la fracturation"
et le suivant avec commentaires experts de Philippe, que je remercie aussi au passage.

Considérant :
-que leblogénergie ne cite pas la source, la provenance
- que la liste des produits utilisée pour la fracturation n'est pas fourni par les entreprises qui l'employent
-que la liste des produits est relativement courte, alors que plusieurs centaines sont employés, d'après les riverains victimes qui ont enquêté, payé des analyses
-qu'il s'agit des produits déjà employés en "conventionnelle", suivant Philippe

il s'agit peut-être là d'une liste reprise des document de l'exploitation de pétrole conventionnelle, pour rassurer les destinataire, avec des omissions délibérées.

On peut craindre pour l'avenir de l'eau potable.

Par ailleurs, ce post sera l'occasion pour moi d'apporter quelque commentaire à l'article cité (http://www.leblogenergie.com/2011/02/le ... es-mo.html ),
Ce en commençant par cette concession :
c'est une très bonne nouvelle, que de découvrir du pétrole dans le sous-sol français. Si, si.
Reste à savoir à quoi il va servir.
à mon avis, il pourrait très utile en cas d'urgence, pour faire fonctionner les éléments vitaux, si les fournisseurs habituels se montrent difficiles.

Si par contre, il s'agit de l'extraire pour que, pendant 4 ou 5 ans supplémentaires, chacun de nos concitoyens puissent continuer ses prises...si peu...extatiques...de cette drogue dure , ça ne sert absolument à rien, c'est même tout à fait nuisible.
Aller au supermarché. Aller au travail. Aller à Marakech. Produire 100kg de papier par personne, qui sont la plupart jetés sans servir. Chauffer des habitations, des supermarchés, des élevage, des concombres sous serre...et cétéra. Cette répétition d'actes engouffrant les précieuses molécules est à finir.

Car du pétrole, il va bien falloir apprendre à s'en passer, tôt ou tard. Le plus tôt sera le mieux. Et la pollution du territoire qui découlerait de cette exploitation, ce pour faire quelques années de plus de gabegie, risque de sérieusement compliquer la vie après le pétrole, qui est de toute façon à organiser.

Je dis là probablement des évidences pour ce forum, mais je tenais à en faire part...

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Re: Du Gaz naturel de shistes en France ?

Message par Philippe » 14 mars 2011, 13:29

Jeuf,

Content de te voir de retour. Je partage ton analyse, et, comme tu le dis, je trouve désolant de brûler d’aussi précieuses molécules pour aller en avion aux Seychelles ou pour faire pousser des concombres sous serre.

Juste un mot sur la liste de produits chimiques. L’un des principaux fournisseurs mondiaux est la société MI-SWACO du groupe SCHLUMBERGER. Une promenade sur son site montre que cette société propose une gamme très variée de produits, adaptés à des situations différentes. Un exemple, MI-SWACO propose 5 inhibiteurs de corrosion différents (http://www.slb.com/services/miswaco/ser ... itors.aspx). Il est bien évident qu’il en sera utilisé un et un seul.

Parmi les 500 à 2000 (chiffres trouvés ici ou là) produits disponibles, les responsables des opérations de forage, d’équipement de puits (en anglais completion), ou de stimulation comme la fracturation hydraulique, etc. choisissent les produits les mieux adaptés à leur opération. Une quinzaine environ.

Ces produits sont plutôt mieux connus que la plupart des molécules mises au point par les chimistes, puisque la fiche de sécurité (dont j’ai donné quelques exemples dans un précédent message) doit être clairement affichée sur le chantier, de façon à agir rapidement en cas d’accident (inhalation, ingestion, contact).

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Re: Du Gaz naturel de shistes en France ?

Message par Jeuf » 14 mars 2011, 17:46

Je m'étonne tout de même que plusieurs centaines de produits soient retrouvés.
Dans la liste, il y a 12 produits chimiques pour 12 fonctions différentes, ça veut dire qu'il y a de plus de 30 choix pour chacun?

J'ai oublié de préciser ceci, pour réponse toujours à l'auteur du blog (suite à un propos que je ne retrouve plus). Sur son propos sur la destruction de l'environnement par les gaz conventionnels en Russie, comme quoi le gaz conventionnel aussi ce n'est pas joli joli... :
Pour commencer, est-ce que le mal justifie le pire?...

Par ailleurs, dans une perspective d'écologie anthropocentrée (au contraire de la "deep ecolgy" qui dirait que les nuisances des êtres humains sur la nature est dans tous les cas inacceptable), ça me pose moins de problème que des territoires de Sibérie soient abîmés pendant quelques décennies pour l'exploitation de ressources, parce qu'en ces lieux, il pousse peu de plantes utiles à l'alimentation humaine. Par ailleurs il y a une faible densité de population.
Il n'en va pas de même en Europe occidentale, où ravager des territoires est autrement plus gênant pour les riverains, qui sont plus nombreux. Et cela pour quoi? Pour extraire du pétrole très sale, pendant 3 ou 5 ans, pas plus, et recommencer quelques centaines de mètres plus loin...

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Re: Du Gaz naturel de shistes en France ?

Message par Alter Egaux » 24 mars 2011, 13:59

Alerte en cours à Chaunoix (77)

La carte des puits est ici.
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Re: Du Gaz naturel de shistes en France ?

Message par energy_isere » 29 mars 2011, 21:27

Gaz de schiste: pas de procédés sales, selon NKM

"Hors de question" de recourir à des procédés sales pour exploiter le gaz de schiste, a dit la ministre de l'Ecologie

Nathalie Kosciusko-Morizet l'a déclaré mardi à l'Assemblée nationale lors d'un débat sur le gaz de schiste. "Ce serait un retour en arrière par rapport à tout ce que nous avons fait et voulu ensemble", a-t-elle poursuivi.

Début mars, 80 parlementaires de tous bords ont cosigné une motion parlementaire "contre l'exploitation du gaz de schiste".


"Il n'est pas question que ce sujet desgaz deschiste soit l'occasion d'un quelconque retraitenmatièreenvironnementale, que ce soit sur nos engagements sur le mix énergétique ou sur nos engagements sur la protection de l'eau, des paysages, du sol", a encore insisté la ministre.

Mettant en avant néanmoins l'opportunité que pourrait représenter l'exploitation de ces hydrocarbures non conventionnels "pour réduire la dépendance énergétique", "NKM" a souligné que "toute question mérite d'être prise en compte et considérée" et "c'est ce qui est proposé avec cette mission".

Suspension de trois permis d'exploration
Le gouvernement a annoncé début février la suspension des trois permis d'exploration de gaz de schiste octroyés en mars 2010, dans le sud de la France, dans l'attente des conclusions de la mission d'évaluation sur les enjeux environnementaux, début juin.

Concernant les permis d'exploration d'huile (pétrole) de schiste octroyés dans le bassin parisien, aucun forage par fracturation hydraulique n'aura lieu avant cette date. En revanche, les forages traditionnels sont autorisés après la remise des premières conclusions, attendues le 15 avril.

La députée du Parti de Gauche Martine Billard a réclamé mardi la démission d'un des deux rapporteurs de la mission sur les gaz de schiste, François-Michel Gonnot (UMP), qui s'est, selon elle, prononcé "pour" leur exploitation au cours d'un débat à l'Assemblée. Cette mission parlementaire est pilotée par les députés François-Michel Gonnot (UMP) et Philippe Martin (PS) et doit rendre son rapport le 8 juin.

Motion de 80 parlementaires
"Nous, parlementaires de toute la France et de tous bords politiques, avons décidé de nous unir afin de porter les inquiétudes de nos concitoyens et des élus locaux de nos territoires quant à l’exploitation industrielle du gaz de schiste. Si ces gisements de gaz constituent un nouveau potentiel énergétique et un fort attrait, son extraction nécessite toutefois la mise en œuvre d’une technique d’hydro fracturation spécifique avec utilisation d’importants volumes d’eaux associés à de nombreux produits chimiques."

"A la vue des impacts présents aux Etats Unis et au Canada sur les richesses environnementales de nos territoires, il n’est pas concevable qu’une quelconque exploitation de ce gisement soit mise en œuvre sur l’ensemble des sites français. Les études qui y ont été menées montrent d’ores et déjà des conséquences néfastes sur les nappes phréatiques et sur l’homme.", écrivent-ils notamment (voir le texte de la motion sur le site du député UMP Lionel Tardy).
http://info.france2.fr/politique/gaz-de ... 22097.html

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Re: Du Gaz naturel de shistes en France ?

Message par Alter Egaux » 30 mars 2011, 08:58

L'intégrale du débat à l'assemblée. Aie aie aie. Assez pro industriel dans l'ensemble...
On est mal !

Cochet et Martine Billard à l'offensive.
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Re: Du Gaz naturel de shistes en France ?

Message par Remundo » 30 mars 2011, 13:50

NKM, ou la polytechnicienne Bisenounours sinistre de l'écologie
NKM a écrit :"Le nucléaire est une bonne énergie"
Gaz de schistes, "pas de procédés sales"
Et prévus pour la suite...

"l'eau ne mouille pas, et le feu, ça n'est pas chaud" :lol:

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Re: Du Gaz naturel de shistes en France ?

Message par Alter Egaux » 31 mars 2011, 20:46

«Il n'y aura pas de techniques propres pour exploiter les gaz de schiste»

Martine Billard, députée de Paris et coprésidente du Parti de gauche, est à l'initiative du débat en séance publique qui a eu lieu hier à l'Assemblée nationale sur l'impact environnemental de l'exploitation des gaz et huiles de schiste.

Christian Jacob, le patron des députés UMP, a réaffirmé hier son opposition à l'exploitation des gaz de schiste. Cela vous rassure-t-il?

Pas vraiment. Car lui comme le gouvernement se contentent de dire qu'il faut trouver une méthode qui permettrait de fracturer la roche sans injecter de produits chimiques. Or je note que le rapporteur François-Michel Gonnot a confirmé que le procédé d'extraction utilisé aux Etats-Unis a été inventé par Total il y a quarante ans: il n'était simplement pas utilisé à l'époque pour extraire du gaz mais pour la géothermie et pour les puits horizontaux dans l'offshore pétrolier.

Cela veut dire que l'argumentaire de la ministre Nathalie Kosciusko-Morizet selon lequel il est hors de question d'avoir recours à des procédés sales ne tient pas, car il n'y aura pas d'autres techniques plus propres en France.

Vous n'avez donc pas obtenu les réponses que vous attendiez de la part du gouvernement?

Non. Nathalie Kosciusko-Morizet a juste confirmé le moratoire sur les permis d'exploration octroyés en mars 2010 dans le sud de la France dans l'attente des conclusions de la mission parlementaire, début juin.

En Seine-et-Marne, où la question est plus urgente car les permis d'exploration d'huile de schiste sont plus anciens, aucun forage par fracturation hydraulique n'aura lieu avant cette date. Mais les forages verticaux vont pouvoir continuer car, nous dit la ministre, il n'est pas possible de faire la différence entre les forages traditionnels et ceux qui serviront ensuite à l'exploitation de gaz de schiste.

NKM a expliqué qu'elle ne peut pas annuler les permis de travaux attribués, car il coûterait trop cher d'indemniser les sociétés. Surtout, je regrette qu'elle n'ait pas abandonné l'idée d'exploiter un jour les hydrocarbures non conventionnels. Cela au nom de «l'indépendance énergétique». Un argument qui avait déjà été avancé pour nous vendre le nucléaire, alors même qu'on n'a pas d'uranium!

Or outre les produits chimiques nécessaires à l'extraction par fracturation hydraulique, il y a d'autres problèmes, comme l'utilisation d'énormes quantités d'eau, le saccage des paysages ou les fuites de gaz. Sans compter le refus de se poser des questions sur le changement de société nécessaire: exploiter ces gaz et pétroles de schiste, c'est repousser le moment où il faudra passer à une autre civilisation que celle du pétrole. Plus on retarde l'échéance, plus les conséquences seront difficiles à vivre.

Vous demandez la démission de François-Michel Gonnot, le rapporteur UMP de la mission d'information parlementaire sur les gaz des schiste. Pourquoi?

Nous étions tous ahuris hier, y compris mes collègues du PS, qu'il ose intervenir au bazooka. La tradition veut qu'à l'Assemblée nationale les rapporteurs de mission n'interviennent pas dans un tel débat et ne fassent pas de déclaration publique avant que leur rapport ne soit rendu. Ou alors simplement pour poser des questions. Mais surtout pas pour prendre position.

Or hier, François-Michel Gonnot a totalement outrepassé son rôle, en se prononçant explicitement pour l'exploitation des gaz et des huiles de schiste. Cela remet en cause la qualité de sa mission: quelle confiance peut-on lui accorder? Les missions parlementaires sont souvent très intéressantes. Sauf que depuis 2007, elles sont détournées de leur objectif. Parfois, les lois sont passées avant même leurs conclusions, comme cela a été le cas sur la mission sur la nationalité: les articles étaient déjà passés dans la loi Besson.
http://www.liberation.fr/terre/01012328 ... ee-rapport
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Re: Du Gaz naturel de shistes en France ?

Message par Alter Egaux » 31 mars 2011, 20:48

La fronde anti gaz de schiste s’étend

Les politiques de tous bords rejoignent les écologistes dans leur opposition à ces projets d’exploitation d’hydrocarbures jugés dangereux. L’Assemblée nationale débat aujourd’hui de ce dossier brûlant.

Les politiques s’emparent de la polémique sur les hydrocarbures non conventionnels, ces gaz et pétrole piégés dans les roches schisteuses. L’Assemblée nationale prévoit d’en débattre cet après-midi, à l’initiative de Martine Billard, députée de Paris et coprésidente du Parti de gauche. «On n’a pas le temps d’attendre que les deux études demandées par le gouvernement rendent leurs conclusions cet été, dit-elle. Nous voulons des réponses beaucoup plus précises.» Rien n’y fait.

Le gouvernement n’a pas, pour l’heure, réussi à calmer le feu qu’il a allumé. Et ce, en dépit de l’annonce, début février, de la suspension des travaux d’exploration de gaz de schiste dans le sud de la France, dans l’attente des conclusions d’une mission d’évaluation sur les enjeux environnementaux prévue pour le 31 mai. L’étincelle qui a tout déclenché ? L’octroi, en mars 2010, de permis de prospection dans trois zones des Cévennes et du Larzac (sur les départements de l’Hérault, de l’Aveyron, de la Lozère, de l’Ardèche et de la Drôme). Une petite bombe, lancée en catimini en plein débat sur le Grenelle de l’environnement par le ministre de l’Ecologie de l’époque, Jean-Louis Borloo, très discret aujourd’hui sur le sujet.

Fracturation. Sur le terrain, la mobilisation enfle. Objectif : ne pas répéter ce qui se passe aux Etats-Unis, où l’exploitation massive des gaz de schiste depuis une poignée d’années provoque d’énormes dégâts, polluant les nappes phréatiques. «N’inschistez pas !» peut-on lire sur les pancartes, dans le Sud comme dans le bassin parisien, où les forages d’huile (ou pétrole) de schiste pourraient démarrer très bientôt. La firme américaine Hess, alliée à la société Toreador, dont le PDG est conseillé par Julien Balkan (demi-frère de Patrick, proche de Nicolas Sarkozy), trépigne, qui prévoyait un premier forage conventionnel en mars à Doué (Seine-et-Marne). Préalable, si les recherches s’avèrent concluantes, à ces fameux forages par fracturation hydraulique, tant décriés par les environnementalistes.

Les revendications citoyennes (lire ci-contre) sont largement relayées par les élus de tous bords. Y compris de l’UMP. A l’initiative d’un des leurs (aux côtés d’un député PS), 80 parlementaires avaient cosigné début mars une motion contre l’exploitation du gaz de schiste. Nouvelle salve, mercredi : le sénateur-maire UMP de Toulon, Hubert Falco, a dit sa «ferme opposition» à l’extraction des gaz de schiste dans le Var. «Au nom du principe de précaution», notion qui laisse pourtant souvent sceptique dans la majorité. Le même jour, la ministre de l’Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, tentait une nouvelle fois de calmer le jeu - en promettant que toute exploration du sous-sol serait désormais précédée d’une «consultation du public». La fronde a pris une nouvelle ampleur hier avec la sortie du patron des députés UMP, Christian Jacob, qui parle d’une «aventure» risquée pour l’écologie. «Je souhaite clairement que le moratoire soit prolongé ad vitam aeternam», assure-t-il. Le pourtant très libéral Jacob a été rejoint par le… FN, qui a appelé hier à l’abandon «pur et simple de tout projet de forage de gaz de schiste».

Ce front bigarré a de quoi donner des sueurs froides aux quelques dizaines de sociétés, souvent américaines, qui ont déposé des demandes d’exploration. Si Total et GDF-Suez, qui disposent de permis de prospection dans le Sud, font plutôt le dos rond, l’Amicale des foreurs et des métiers du pétrole tente, elle, de multiplier les contre-arguments. A la veille du débat parlementaire, cette association «à vocation sociale», 1 800 membres, dont 110 sociétés, parmi lesquelles Total et GDF, a adressé aux députés deux documents. Une lettre «sollicitant leur intervention au cours des débats pour éviter le lynchage des pétroles et gaz de schiste face aux erreurs et contrevérités diffusées par les médias», et une «analyse critique» de Gasland, ce documentaire-choc américain présenté dans toutes les réunions anti-gaz et pétrole de schiste qui, selon les foreurs, «est en train de porter un tort considérable à une profession qui ne le mérite nullement». Selon eux, la controverse actuelle a deux tares. Elle ignorerait les avantages des hydrocarbures non conventionnels (emplois, indépendance énergétique…). Elle exagérerait les risques environnementaux : la technique de fracturation hydraulique (à grand renfort de produits chimiques) serait «mise en œuvre à des profondeurs trop importantes pour avoir un quelconque impact sur les nappes aquifères d’eau douce».

«Coquins». José Bové s’agace : «Ce sont des coquins, confie-t-il. L’argument de l’emploi n’est pas sérieux. L’exploitation risque de détruire des emplois dans le tourisme ou l’agriculture. Quant aux dégâts sur l’environnement, même la ville de New York a demandé un moratoire.»«Il n’existe pas de manière propre d’extraire ces hydrocarbures», ajoute Anne Valette, de Greenpeace. De toute façon, pour elle, le débat est mal posé : «Si on veut maîtriser les émissions de gaz à effet de serre de manière à ne pas dépasser les 2 °C de hausse des températures du globe d’ici 2100, on ne peut de toute façon pas se permettre de brûler jusqu’à la dernière goutte d’énergie fossile.»
http://www.liberation.fr/terre/01012328 ... te-s-etend
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