Le champs gazier Russe de Chtokman

Modérateurs : Rod, Modérateurs

Avatar de l’utilisateur
energy_isere
Modérateur
Modérateur
Messages : 89517
Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
Localisation : Les JO de 68, c'était la
Contact :

[Acteurs] Le secteur parapétrolier

Message par energy_isere » 09 oct. 2006, 18:22

Gazprom confirme qu'il développera Shtokman lui-même

MOSCOU (Reuters) - Le monopole gazier russe Gazprom, confirmant une information donnée par une chaîne de télévision russe, a déclaré qu'il avait décidé de développer lui-même le gisement gazier géant de Shtokman.

"Nous développerons seul le gisement de Shtokman; c'est la décision définitive", a dit un porte-parole de Gazprom, confirmant l'information donnée par la chaîne de télévision Russia Today, qui citait le directeur général Alexeï Miller.
Boursorama le 09 Oct 2006

Avatar de l’utilisateur
energy_isere
Modérateur
Modérateur
Messages : 89517
Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
Localisation : Les JO de 68, c'était la
Contact :

L' empire Gazprom

Message par energy_isere » 13 juil. 2007, 17:40

Gazprom choisit Total pour exploiter le gisement gazier de Chtokman

LE MONDE / 13.07.07

Le groupe russe Gazprom a choisi, jeudi 12 juillet, le français Total comme partenaire pour développer Chtokman, l'un des plus gros gisements gaziers au monde. Un accord devait être signé vendredi entre les deux groupes.

Depuis deux ans, la Russie n'en finissait plus de tergiverser sur l'attribution de ce gisement. Las peut-être des convoitises et en véritable maître du jeu, Gazprom expliquait, en octobre 2006, qu'il développerait seul le gisement, les partenaires étrangers n'ayant plus qu'à rentrer chez eux.


L'épisode vient donc d'être dénoué : "La part de Gazprom dans ce projet monte à 75 %, tandis que celle de Total à 25 %", a détaillé, jeudi, le président de Gazprom, Alexeï Miller. Pour la première phase de développement de ce gisement situé dans la mer de Barents, le groupe russe a choisi de créer une société qui ne sera que "propriétaire de l'infrastructure" de l'exploitation. Total ne possédera pas les réserves - les licences d'exploitation restant la propriété de Gazprom - mais apportera son savoir-faire et participera à la gestion.

Le gisement affiche des réserves prouvées qui s'élèvent à 3 700 milliards de mètres cubes de gaz. Soit une fourniture en gaz étalée sur cinquante à soixante-dix ans, qui doit permettre de compenser la baisse d'extraction prévue dans les réserves de Sibérie.


PLUSIEURS REVERS EN RUSSIE


A l'origine, Chtokman aurait dû être le point de départ pour la conquête du marché du gaz liquéfié naturel vers les Etats-Unis. Mais finalement, le gaz transitera d'abord par le gazoduc Nord Stream qui reliera la Russie et l'Europe occidentale sous la mer Baltique. Selon M. Miller, la première phase de ce projet est estimée entre 12 et 14 milliards de dollars (8,7 à 10,2 milliards d'euros) et s'achèvera en 2013.

Des experts estiment que, sans un partenaire occidental, le coût d'exploitation du gisement pour Gazprom aurait été plus élevé de 10 % à 15 %. Mais le choix n'est pas seulement économique. Il s'accompagne d'une impulsion politique.

Le quotidien d'affaires Vedomosti fait un rapprochement très clair avec l'échange, mercredi, entre Nicolas Sarkozy - à l'initiative du coup de fil - et son homologue russe Vladimir Poutine. Le site Internet Kremlin.ru affirme que la conversation concernait "la sphère des ressources énergétiques". Quant au service de presse de l'Elysée, il indique de son côté qu'il s'agissait bien d'évoquer Chtokman. On ignore si la contrepartie consiste à soutenir la Russie dans le cadre de l'accord stratégique avec l'Union européenne pour garantir les importations de gaz et de pétrole russes.


Pour Total, cette marque de confiance est en tout cas bienvenue après quelques revers en Russie. Opérateur à hauteur de 50 % du projet de raffinage du gisement de Khariaga - une réserve de pétrole estimée à 96 millions de tonnes - il s'était fait menacer de se voir retirer sa licence s'il ne tenait pas ses objectifs de production de brut. De plus, il y a trois ans, Total avait dû remiser ses projets de prise de participation de 20 % dans le producteur de gaz indépendant Novatek.

La question est maintenant de savoir quels seront le ou les autres investisseurs qui viendront se partager jusqu'à 24 % de Chtokman, que Gazprom a promis de mettre en jeu. Les autres candidats au gisement sont le norvégien Statoil-Norsk Hydro, ainsi que les américains Chevron et ConocoPhillips.

Avatar de l’utilisateur
energy_isere
Modérateur
Modérateur
Messages : 89517
Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
Localisation : Les JO de 68, c'était la
Contact :

Le champs gazier Russe de Chtokman

Message par energy_isere » 02 déc. 2008, 19:05

a cet endroit en 2007 viewtopic.php?p=128829#p128829 j' avais signalé l' accord entre Gazprom et TOTAL sur le champ gazier de Chtokman.

L' usine Nouvelle a fait cette semaine un article de 3 pages sur le projet gazier de Chtokman.

La plateforme principale sera deconnectable pour se dérouter éventuellement des gros iceberg !

Image
Image

vous pouvez voir ou est le gisement de Chtokman sur la carte dans l' article du Wikipedia :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Gisement_de_Chtokman

Selon C. de Margerie, Total devrait investir de 3 à 4 milliards de $ dans le projet (sur un total de 15 à 20 !).

Avatar de l’utilisateur
energy_isere
Modérateur
Modérateur
Messages : 89517
Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
Localisation : Les JO de 68, c'était la
Contact :

Re: Le champs gazier Russe de Chtokman

Message par energy_isere » 28 juil. 2009, 16:21

En raison de la mévente de son gaz, Gazprom pourrait repousser le projet Shtokman

Par Raymond Bonnaterre le 22 juillet 2009 LeBlogEnergie

Il avait été mentionné ici combien étaient médiocres les performances des ventes de gaz russe en cette année 2009 (LIRE) avec des chutes d'exportations de 55% et la perte par la Russie de sa place de N°1 mondial du gaz naturel au profit des Etats-Unis. La crise économique, le comportement puéril des autorités politiques russes vis à vis de l'Europe, auront montré qu'il faut toujours respecter un client, même quand la demande est forte.
Cette contre performance fait gamberger Gazprom qui vient d'annoncer, d'après le Dow Jones Newswires, qu'il pourrait éventuellement repousser le projet Shtokman en fonction de l'évolution des marchés. Rappelons que ce projet mené avec Total et Statoil Hydro prévoit de produire à la fois du gaz naturel acheminé par le réseau de gazoducs russes mais aussi, dans une deuxième étape, du GNL pour les marchés plus lointains.

Le gaz naturel n'est plus un produit rare, les producteurs doivent apprendre à lier des relations client-fournisseur de qualité pour s'assurer de débouchés suffisants à leurs désirs de production. Les contraintes sur les rejets de CO2, la complémentarité des centrales au gaz avec les énergies renouvelables sont de bonnes opportunités pour voir se développer le marché du gaz naturel, aux dépens de celui du charbon, dans la génération mondiale d'électricité.

Avatar de l’utilisateur
energy_isere
Modérateur
Modérateur
Messages : 89517
Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
Localisation : Les JO de 68, c'était la
Contact :

Re: Le champs gazier Russe de Chtokman

Message par energy_isere » 05 oct. 2009, 19:15

Les Russes ne posséderaient pas la technologie pour developper le champs de Shtokman et devros faire appel aux compagnies étrangéres.
Russian Technology is Useless in Developing Worlds Largest Natural Gas Field

Russia does not possess several technologies required for the development of the Shtokman field – one of the world’s largest natural gas fields – in the Barents Sea. A number of works, including the building of deep-water pipeline, will most likely be conducted by foreign contractors, RIA Novosti news agency said with reference to Dmitry Dmitriyenko, the governor of the Murmansk region.

"Russia does not possess several technologies required for the development of the Shtokman field – one of the world’s largest natural gas fields – in the Barents Sea. A number of works, including the building of deep-water pipeline, will most likely be conducted by foreign contractors, RIA Novosti news agency said with reference to Dmitry Dmitriyenko, the governor of the Murmansk region.
http://www.marketoracle.co.uk/index.php ... &sid=13943

Avatar de l’utilisateur
energy_isere
Modérateur
Modérateur
Messages : 89517
Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
Localisation : Les JO de 68, c'était la
Contact :

Re: Le champs gazier Russe de Chtokman

Message par energy_isere » 21 oct. 2009, 18:17

Les Russes s' imaginent vendre 80 à 90% de la production de Gaz de Chtockman aux Etats Unis....

dans Bloomberg :
Gazprom to Sell as Much as 90% of Shtokman LNG in North America
http://www.bloomberg.com/apps/news?pid= ... RMdt4zxmCw

voir aussi dans Le Blogenergie :
http://www.leblogenergie.com/2009/10/ga ... sunis.html

Suis trés septique la dessus. Il y a méme pas d' intérets des grandes compagnies Etats Unienne pour le moment dans ce projet (tel que EXXON et CHEVRON).
Actuellement les Russes font appel à Total et Norsk-Hydro comme il est dit dans les posts au dessus.

Avatar de l’utilisateur
energy_isere
Modérateur
Modérateur
Messages : 89517
Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
Localisation : Les JO de 68, c'était la
Contact :

Re: Le champs gazier Russe de Chtokman

Message par energy_isere » 20 nov. 2009, 16:11

Gazprom admet maintenant que la production de Shtockman sera effective seulement en 2015 et plus en 2013 comme initialement prévu.
Total Says Shtokman Natural Gas Start Delayed 2 Years

Nov. 19, 2009

Shtokman, a natural gas field in Russia's Arctic waters that is one of the world's largest gas deposits, will start producing two years later than OAO Gazprom's planned launch date, according to one of the partners in the megaproject.

Jean-Jacques Mosconi, head of strategy at French oil company Total SA, said the first gas from Shtokman would begin flowing into export pipelines in 2015, with liquefied natural gas production starting up a year later.

The reason for the delay is the "numerous technical issues" Shtokman presented, he said. Gazprom's original timetable, which envisaged the development coming on stream in 2013, was "impossible," he added.

The hold-up reflects the escalating costs, vast logistical challenges and uncertain outlook for gas now facing the Shtokman partners - Gazprom, Total and Statoil ASA of Norway. Spot gas prices have slumped as recession demolished demand and new supplies swamped the market from new LNG projects and the shale gas fields of North America.

Total's chief executive, Christophe de Margerie, said last month that Shtokman won't be profitable with gas prices at their current level. He said a final investment decision on Shtokman will be made at the end of 2010 -- months later than originally flagged.

Shtokman would not be the first megaproject Gazprom has delayed. Last summer, it said it was postponing the launch of Bovanenkovo, a huge field in the northern Yamal Peninsula, by a year to 2012.

The delays are important because Bovanenkovo and Shtokman are key to Gazprom's growth ambitions. The company wants to increase its market share in Europe from 25% now to a third by 2020. But its mature Siberian fields are in decline, and it needs to develop its reserves fast to avoid steep falls in output.

Located under the iceberg-strewn Arctic waters of the Barents Sea, Shtokman has reserves of 3.8 trillion cubic meters, enough to meet the world's demand for gas for more than a year.

Gazprom initially said it would develop the field on its own, but later tapped Total and Statoil to help. The three formed Shtokman Development AG. to carry out the first phase of the project. Gazprom owns 51%, Total 25% and Statoil 24%. The Russian company retains ownership of all the gas Shtokman will produce.

Under plans for the first stage, Shtokman was supposed to start producing pipeline gas for Europe in 2013, with production of liquefied natural gas for export to the U.S. beginning the following year. In total, the first phase would produce 23.7 billion cubic meters of gas a year--just under 5% of the Europe's current consumption.

But Gazprom warned recently that the steep fall-off in gas demand in Europe could prompt it to review Shtokman's timetable.

The first phase of Shtokman will use a huge floating production unit connected to several subsea wells. The gas will be pumped ashore through a 550-kilometer pipeline to a terminal at Teriberka, where an LNG liquefaction plant will be built. The production unit will be moored on a turret that can be moved up and down to avoid the Barents Sea's biggest threat -- stray icebergs.
http://www.rigzone.com/news/article.asp?a_id=82625

Avatar de l’utilisateur
energy_isere
Modérateur
Modérateur
Messages : 89517
Inscription : 24 avr. 2005, 21:26
Localisation : Les JO de 68, c'était la
Contact :

Re: Le champs gazier Russe de Chtokman

Message par energy_isere » 08 déc. 2009, 12:12

TOTAL : le financement du projet Chtokman est retardé

AOF le 08/12/2009

Total a annoncé le report de neuf mois du projet gazier Chtokman en raison des difficultés de financement liés à la crise financière. Le financement du projet est reporté à la fin 2010. "Dans les conditions actuelles, il est tout à fait normal que le projet prenne plus de temps que ce qui était initialement prévu", a déclaré à Reuters Arnaud Breuillac, vice-président des activités d'exploration et de production de Total en Europe centrale et en Asie continentale.

Chtokman, dont le coût de la première phase est estimé à 15 milliards de dollars (dix milliards d'euros), est un projet emmené par le géant gazier russe Gazprom dans lequel Total et le norvégien Statoil détiennent des participations minoritaires.

Le champ gazier Chtokman, situé dans l'Arctique, est considéré comme l'un des plus importants champs du monde avec près de 3500 milliards de mètres cubes de gaz et 31 millions de tonnes de condensats, un mélange de gaz et de pétrole brut.

Fin novembre, Jean-Jacques Mosconi responsable du développement de Total cité par le "Wall Street Journal" annonçait que la mise en exploitation de Chtokman pourrait être retardé de deux ans, celle-ci intervenant en 2015. La production de GNL devrait suivre en 2016. Le retard serait dû à des difficultés techniques. Les différents partenaires du projet sont en désaccord sur la solution technique à adopter pour transporter le gaz et les condensats depuis la plateforme jusqu'à la terre.

Selon le "Wall Street Journal", l'indécision des compagnies en présence est renforcée par la faiblesse de la demande gazière en Europe et les doutes suscités par le potentiel du marché nord-américain.

sceptique
Hydrogène
Hydrogène
Messages : 6615
Inscription : 21 nov. 2005, 17:42
Localisation : versailles

Re: Le champs gazier Russe de Chtokman

Message par sceptique » 08 déc. 2009, 18:04

Encore une preuve que le raisonnement habituel
"Plus le pétrole ou le gaz est cher plus cela stimule la recherche et la production, et plus on trouve de nouvelles ressources"
ne marche pas.

Les économistes qui répétaient ce raisonnement en boucle pendant la période d'augmentation régulière du prix du pétrole avaient oublié un petit détail :
A partir d'un certain seuil l'économie plie sous le fardeau et rentre en récession. D'où forte baisse de la demande et du prix. Du coup les réserves couteuses à exploiter comme Chtokman on préfère attendre. Car cela ne serait pas rentable de les exploiter !

On a donc 2 cas de figure :
1) La récession se termine bientôt, la demande repart, le cours du baril et du gaz remonte. Chtokman redevient rentable. :-P . Problème : impossible de satisfaire la demande assez vite, les cours montent trop et re-récession avant même que l'exploitation soit en place. Chtokman est inutile.
2) La récession se prolonge, la demande stagne puis décroit en phase avec l'appauvrissement généralisé. On exploitera donc jamais Chtokman !

Toute la difficulté vient du temps caractéristique de la montée du cours suivi d'une récession que j'évalue à moins de 5 ans (2 ou 3 ?) et du temps de mise en oeuvre d'un champ comme Chtokman que j'évalue à plus de 5 ans (plutôt 10).

Le raisonnement est valable pour toutes les ressources couteuses avec un temps de développement de l'ordre de 5-10 ans. Au hasard : le deep-offshore brésilien, les merdouilles bitumeuses. Ce qui est déjà fait va certes continuer à vivoter mais les investissements pharamineux antérieurement prévus pour démultiplier la production risquent fort de rester dans les cartons.
Tous ces hydrocarbures (y compris charbon) couteux et technologiques resteront en majorité au fond du trou. Tant mieux pour le RC. Le GIEC peut revoir ses calculs et affiner ses hypothèses basses d'émission de CO2 dues aux fossiles.

jml34
Brut lourd
Brut lourd
Messages : 324
Inscription : 16 déc. 2007, 22:53

Re: Le champs gazier Russe de Chtokman

Message par jml34 » 08 déc. 2009, 22:55

Quid du scénario 3 ?
3) La récession se prolonge, le niveau de vie moyen fléchit inexorablement, des secteurs d'activité disparaissent ou se réduisent, jusqu'à ce qu'un seuil soit atteint : les secteurs menacés sont perçus comme vitaux pour les pays. Alors les états adoptent un comportement beaucoup plus dirigiste et ne s'appuient plus sur le capitalisme pour que les investissements soient faits. Tout ce qui a un EROEI suffisant (en tenant compte du coût de toute la chaîne) finit par être extrait.
Sceptique, tes arguments montrent que le système actuel doit s'écrouler mais ne disent rien sur ce qui se passera après (puisqu'ils sont internes au système) ; c'est moins solide qu'un EROEI. L'extraction de fossiles pourrait glisser doucement vers le giron de l'armée...

Avatar de l’utilisateur
Aerobar
Modérateur
Modérateur
Messages : 1125
Inscription : 15 mai 2005, 15:31
Localisation : Paris
Contact :

Re: Le champs gazier Russe de Chtokman

Message par Aerobar » 08 déc. 2009, 23:44

Toujours cet EROEI que personne n'utilise dans la vraie vie, mais que les forums piquistes agitent comme l'équation magique, plus forte encore que b2-4ac pour déterminer si la civilisation industrielle a des solutions réelles ou non.

Faudra nous expliquer comment on fait des investissements sans s'appuyer sur le capitalisme : pour le Nobel d'économie 2012, vous avez encore des chances.
Nous sommes tous voués à devenir ennuyeux.
Paul Valéry, Autres Rhumbs

sceptique
Hydrogène
Hydrogène
Messages : 6615
Inscription : 21 nov. 2005, 17:42
Localisation : versailles

Re: Le champs gazier Russe de Chtokman

Message par sceptique » 09 déc. 2009, 09:59

jml34 a écrit :Sceptique, tes arguments montrent que le système actuel doit s'écrouler mais ne disent rien sur ce qui se passera après (puisqu'ils sont internes au système) ; c'est moins solide qu'un EROEI. L'extraction de fossiles pourrait glisser doucement vers le giron de l'armée...
Je ne dis pas que le système va s'écrouler obligatoirement. Je suis incapable de trouver des arguments sérieux pour ou contre. Je pense que le désir de voir le "système actuel" s'écrouler et de le voir remplacer par un autre plus juste et équitable est profond et sincère chez beaucoup de gens. Mais il peut aussi tomber dans un autre système beaucoup plus violent, injuste et inéquitable. L'avenir nous le dira.
Je pense simplement que la production d'énergie va peu ou prou suivre le déclin du "cheap oil". Et que cela va entrainer le déclin d'à peu près tout.
A quelle vitesse ? Je n'ai guère d'idées.
A partir de quand ? Entre maintenant et 10-20 ans.
Avec quel scénario politique : Prise de conscience mondiale et émergence d'un monde meilleur; dictature brune, verte ou rouge; prolongement du "système" actuel avec accroissement des inégalités ? Tout est possible.
jml34 a écrit :Quid du scénario 3 ?
3) La récession se prolonge, le niveau de vie moyen fléchit inexorablement, des secteurs d'activité disparaissent ou se réduisent, jusqu'à ce qu'un seuil soit atteint : les secteurs menacés sont perçus comme vitaux pour les pays. Alors les états adoptent un comportement beaucoup plus dirigiste et ne s'appuient plus sur le capitalisme pour que les investissements soient faits. Tout ce qui a un EROEI suffisant (en tenant compte du coût de toute la chaîne) finit par être extrait.
Petit bémol : l'essentiel de la production/consommation de fossiles peut être considéré comme non vital. Et ce que les états et les armées considèrent comme vital (10-20-30% de la production actuelle ?) sera assuré naturellement par le "cheap oil" décroissant. Pas la peine d'aller chercher des trucs impossibles.
De toute façon les états et les armées vont aussi décliner, plus ou moins vite, au rythme du reste. C'est déjà parti pour le plus puissant.
Tout cela va s'étioler plus ou moins vite, plus ou moins violemment, avec peut être des rémissions plus ou moins longue.

Je reviens donc au champ de Chtokman : dans un monde en décroissance subie qui ira chercher ce gaz impossible et surtout pour en faire quoi ? Pour alimenter en GTL des voitures qui n'existeront plus ou des avions qui ne voleront plus ? Simplement parce que l'immense majorité des consommateurs actuels sera trop pauvre !

L'extraction de ces hydrocarbures de l'extrême suppose au contraire des sociétés fortes, en pleine croissance, avec des moyens et des besoins considérables (les deux sont indissociables). En gros la loi du "toujours plus".

Avatar de l’utilisateur
ktche
Brut lourd
Brut lourd
Messages : 363
Inscription : 01 févr. 2005, 11:05

Re: Le champs gazier Russe de Chtokman

Message par ktche » 09 déc. 2009, 12:16

Aerobar a écrit :Faudra nous expliquer comment on fait des investissements sans s'appuyer sur le capitalisme : pour le Nobel d'économie 2012, vous avez encore des chances.
C'est trop tard. La lauréate 2009 a déjà été récompensée pour ça. Évidemment, je ne pense pas que l'industrie pétrolière puisse s'inscrire dans ses modèles...

sceptique
Hydrogène
Hydrogène
Messages : 6615
Inscription : 21 nov. 2005, 17:42
Localisation : versailles

Re: Le champs gazier Russe de Chtokman

Message par sceptique » 09 déc. 2009, 14:32

ktche a écrit :
Aerobar a écrit :Faudra nous expliquer comment on fait des investissements sans s'appuyer sur le capitalisme : pour le Nobel d'économie 2012, vous avez encore des chances.
C'est trop tard. La lauréate 2009 a déjà été récompensée pour ça. Évidemment, je ne pense pas que l'industrie pétrolière puisse s'inscrire dans ses modèles...
Justement, sur ce fil, il s'agit d'industrie pétrolière (ou gazière) !
Reprenons.
Combien de G$ d'investissements pour Chtokman (plutôt dizaines de milliards)?
Qui va les mettre au pot, étalés sur une dizaine d'années avec, tout au long de cette période les événements suivants :
1) Tantôt les cours du gaz sont bien hauts ( :-P ) tantôt bien bas ( :evil: ). Régime de la douche écossaise.
2) Les devis initiaux dérapent régulièrement (loi quasi-fondamentale des développements "technologiques")
3) Le dérapage a le plus souvent lieu quand le cours est élevé : on est en période faste et tout est cher : main d'oeuvre, acier, pétrole ...

Il faut donc un énorme CAPITAL pour démarrer et une relative certitude que le gaz sera suffisamment cher dans 10 ans. Apparemment, cette certitude fout le camp. Pas comme le gaz qui reste sagement au fond du trou :-P .

Maintenant, les états peuvent suppléer au capitalisme privé en s'endettant encore un peu plus ! Peuvent-ils le faire ?
Même dans ce cas veulent-ils le faire ?Si ils font le même judicieux (?) raisonnement que les privés j'en doute.

La fin de la croissance signifie aussi que les grands projets étatiques du passé (en France : nucléaire, concorde, paquebot, airbus, plan calcul, ...) ne peuvent plus se faire.

En tout cas, les copropriétaires de Chtokman (Russie et Norvège) attendent des jours meilleurs.
Toute la question est : quelques années ou l'éternité ?

jml34
Brut lourd
Brut lourd
Messages : 324
Inscription : 16 déc. 2007, 22:53

Re: Le champs gazier Russe de Chtokman

Message par jml34 » 10 déc. 2009, 14:51

Je vois que j'ai induit en erreur avec «s'écrouler» : je suis ouvert à l'idée que ça s'écroule lentement, avec des hauts et des bas ;)
En effet on peut tenir assez longtemps avec le cheap oil décroissant, avec des transformations de la société difficiles à prévoir. Le raisonnement concluant «ça va rester au fond du trou» est certainement correct à moyen terme.
Mais il me semble qu'au-delà d'un certain seuil rien ne tient plus : les projets étatiques ne se feront plus de la même manière, mais quant à savoir s'ils seront impossibles ?
Chercher du gaz pour les engrais, du transport, chauffer les maisons des plus riches... Pourquoi cela ne se ferait-il pas sur fond de travail forcé des prisonniers et des chômeurs ?
Les minima des cours ne finiront-ils pas par être durablement hauts ? Les salaires bas (sauf transition réussie donc problème résolu) ?
Peut-être que cela aura peu d'impact sur le niveau de vie moyen et que cela se situe à un terme plus lointain que celui auquel tu penses ; cela pourrait impacter le RC par contre.
Maintenant peut-être aussi qu'un calcul plus réaliste des EROEI, qui sont probablement surévalués parce que ne prenant pas en compte les coûts annexes (genre il faut beaucoup de pétrole pour produire un ingénieur), réconcilierait les considérations énergétiques et économiques : aucun système économique ne peut extraire ces fossiles-là pour en faire de l'énergie.

@Aerobar Les pharaons n'ont-ils par déjà remporté ce prix sous forme de pyramides ?

Répondre