Le shale gas (Gaz naturel de shistes)

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GillesH38
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Re: Le shale gas (Gaz naturel de shistes)

Message par GillesH38 » 27 avr. 2010, 15:26

Aerobar a écrit :
GillesH38 a écrit :ça ne semble pas avoir empêché les Etats Unis de piquer
Ce lien correspond à la consommation domestique des USA,
oui, oui, je voulais dire que ça n'a pas empêché la consommation des états unis de piquer. Le développement du shale gas leur a permis de limiter les importations, mais le mécanisme par lequel l'augmentation du coût de la ressource se traduit par un pic de production implique AUSSI qu'il soit associé à une destruction de la demande. Sinon, l'argument des terraplatistes serait valable : si l'elasticité est infinie, rien n'empecherait de payer de plus en plus cher ce qui permettrait de rendre l'extraction des ressources chères finalement rentable. Si on ne met pas une destruction de la demande dans l'équation, on ne voit pas apparaitre de pic - ce qui est absurde pusqu'il y en a forcément un. C'est la destruction de la demande qui est le chainon manquant dans le raisonnement des économistes libéraux- il n'est donc pas anodin qu'on la constate même sur le gaz.
Zan, zendegi, azadi. Il parait que " je propage la haine du Hamas".

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Re: Le shale gas (Gaz naturel de shistes)

Message par parisse » 27 avr. 2010, 18:25

Le graphique d'Aerobar me parait quand même très intéressant, il montre qu'on ne peut pas écarter d'un revers de la main le non conventionnel, même s'il est plus cher (ce qui engendre certes une destruction de la demande). Ca me conforte dans l'idée qu'il est bien difficile de prédire le total des fossiles qu'on consommera au 21ème siècle.

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Re: Le shale gas (Gaz naturel de shistes)

Message par SuperCarotte » 30 avr. 2010, 14:26

phyvette a écrit :Certes le triplement des réserves de gaz us, et le quadruplement au niveau mondial, change quelque peu la donne. Cela repousse le pic-fossiles.
:? Je suis tombé là dessus
Historically, world natural gas reserves have generally
trended upward (Figure 40). As of January 1, 2009,
proved world natural gas reserves, as reported by Oil &
Gas Journal,17 were estimated at 6,254 trillion cubic feet—
69 trillion cubic feet higher than the estimate of 6,186 trillion
cubic feet for 2008 [23]. Reserves have remained relatively
flat since 2004
The largest increases in reported natural gas reserves in
2009 were for Iran and the United States. Iran added an
estimated 43 trillion cubic feet (a 5-percent increase over
2008 proved reserves) and the United States added 27
trillion cubic feet (a 13-percent increase).
La folie, c’est se comporter de la même manière et s’attendre à un résultat différent. [Albert Einstein]

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Re: Le shale gas (Gaz naturel de shistes)

Message par geopolis » 04 mai 2010, 10:08

Article du journal La Croix sur le gaz shale gas.
Le gaz non conventionnel bouleverse le marché mondial

Total va forer dans la région de Montélimar pour y trouver du gaz, appelé non conventionnel. Il s’agit de gaz emprisonné dans la roche qu’il est désormais possible d’exploiter grâce à de nouvelles techniques. Aux États-Unis, il représente déjà la moitié de la production gazière

Sans le savoir, beaucoup de Français ont peut-être du gaz sous leurs pieds. La probabilité est même assez forte pour ceux qui habitent entre le sud de Valence et le nord de Montpellier. C’est là que Total vient d’obtenir, par un arrêté publié le 31 mars au Journal officiel, un « permis exclusif de recherche » valable pour cinq ans et couvrant une surface d’environ 4 327 kilomètres carrés.

Alors que l’exploitation du gisement de Lacq (Pyrénées-Atlantiques) touche à sa fin, le groupe a prévu un investissement initial de 37,8 millions d’euros dans la Drôme et l’Ardèche pour déceler la présence de « gaz de schistes ». C’est ce que les spécialistes appellent du « gaz non conventionnel », que l’on trouve non pas dans des réservoirs classiques (comme à Lacq), mais piégés à faible densité dans des roches argileuses très peu perméables et souvent profondes, ou dans des gisements de charbon. Ces gaz sont connus depuis longtemps, comme par exemple le gaz de charbon, autrement appelé grisou, mais les techniques de forage ne permettaient pas jusqu’alors de les exploiter à grande échelle, et surtout à un coût économiquement supportable.

Ce n’est plus vrai aujourd’hui. Les progrès accomplis ces dernières années dans l’ingénierie pétrolière, avec notamment le développement des techniques de forage horizontal, de fragmentation des roches et de fracturation hydraulique, ont fortement augmenté le taux de récupération de ces gaz et donc la rentabilité de leur extraction. En moins de dix ans, les coûts d’extraction ont ainsi été quasiment divisés par deux. En France, on pourrait trouver du gaz non conventionnel dans le Sud-Est, mais également dans le Bassin parisien et en Aquitaine.

Outre Total, plusieurs petites compagnies prospectent et ont déjà obtenu des autorisations. GDF Suez s’y intéresse et devrait obtenir dans les prochaines semaines deux licences d’exploration en Ardèche. Le gaz conventionnel est abondant. Il en existerait un peu partout dans le monde, en Europe (ExxonMobil prospecte notamment en Allemagne), au Canada, en Australie, en Chine, en Inde, en Indonésie, ou encore au Kazakhstan.

Mais pour l’instant, l’actualité du gaz non conventionnel se trouve aux États-Unis, où les forages se multiplient et se comptent désormais par dizaines. Des producteurs indépendants et des fonds d’investissement se lancent dans le forage de puits de petite taille, dont la durée de vie n’excède généralement pas quelques années. Quand un puits est épuisé, un nouveau est installé, quelques dizaines de mètres plus loin.

L’an dernier, le gaz non conventionnel a ainsi représenté la moitié de la production gazière américaine, et il en assurerait 60 % en 2030, selon les dernières projections de l’Agence internationale de l’énergie (AIE). D’autres experts évoquent désormais un siècle de réserves aux États-Unis, soit plus du double des prévisions établies il y a une dizaine d’années. Sur ce marché prometteur, les majors du secteur n’entendent pas se laisser distancer. En décembre, ExxonMobil a dépensé 30 milliards d’euros pour mettre la main sur XTO Energy, le premier exploitant américain de gaz non conventionnel. En janvier, Total a créé une coentreprise avec Chesapeake, propriétaire d’importants gisements au Texas. Le pétrolier français détiendra un quart de son portefeuille.

De son côté, Vallourec, le spécialiste français de tubes sans soudure, a annoncé en février qu’il allait investir près de 500 millions d’euros pour la construction d’une nouvelle installation dans son usine américaine de l’Ohio, qui fabriquera des tubes de petits diamètres, nécessaires justement à l’exploitation du gaz non conventionnel.

Cet essor est en train de bouleverser totalement le marché mondial du gaz. Le gaz non conventionnel alimente la surproduction, alors que les prix sont déjà déprimés par le ralentissement de la conjoncture qui a entraîné une baisse de la demande des industriels. Sur le marché spot américain (où se négocient les achats et les livraisons à court terme), les cours sont ainsi passés de 13 dollars le million de BTU (British Thermal Unit, qui est l’unité de référence) en 2008 à 4 dollars environ aujourd’hui.

Le développement du gaz non conventionnel déséquilibre aussi le marché du GNL (le gaz naturel liquéfié), qui a fait l’objet d’énormes investissements ces dernières années, la plupart des grandes compagnies tablant sur un recul de la production gazière aux États-Unis. Pari perdu. Les importations de GNL en Amérique du Nord ont été divisées par deux en trois ans avec l’arrêt de plusieurs terminaux de regazéification. Résultat, certains pays exportateurs de GNL comme le Qatar ou l’Australie ont dû dérouter leurs méthaniers vers l’Europe, contribuant à la baisse des prix sur le marché spot. Sans toutefois que les consommateurs puissent en tirer parti (les tarifs ont même augmenté de 9,7 % en France au 1er avril), puisque l’essentiel des approvisionnements gaziers en Europe se fait via des contrats à long terme (vingt ou trente ans), qui sont en grande partie indexés sur les cours du pétrole.

Au début de l’année, les prix sur le marché spot étaient ainsi deux fois inférieurs à ceux des contrats à long terme. Au point que les opérateurs gaziers européens cherchent à rediscuter les clauses de ces contrats pour qu’ils intègrent les niveaux de cours du marché spot. Des négociations ont ainsi été entamées avec le russe Gazprom ou encore le norvégien Statoil.

En attendant, la plupart des spécialistes restent sceptiques sur un développement rapide du gaz non conventionnel en Europe, en particulier à cause des contraintes environnementales. Chez Total, la plus grande prudence est de mise. « Il s’agit juste pour l’instant d’évaluer un potentiel », souligne un porte-parole. Pour casser les roches, ces gisements nécessitent en effet beaucoup d’eau, de sable, voire l’adjonction de produits chimiques. Les associations écologistes mettent ainsi en garde contre les pollutions des nappes phréatiques. Même aux États-Unis, où les normes sont moins draconiennes, notamment sur les rejets des eaux en rivière, les critiques sont de plus en plus vives et les autorités fédérales viennent d’ordonner des études d’impact. Face à l’hostilité des populations locales, des opérateurs ont été forcés d’abandonner des projets de forage. Idem en Australie, en raison de la raréfaction de la ressource en eau, après des années de sécheresse.

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Re: Le shale gas (Gaz naturel de shistes)

Message par geopolis » 16 mai 2010, 18:34

Mirage et péril du gaz non conventionnel en Europe

28 avril 2010 La Tribune

C'est l'événement majeur du moment dans le monde de l'énergie : le gaz non conventionnel (plus précisément, le gaz de schiste), dont les immenses réserves commencent à être exploitées aux États-Unis, bouleverse les équilibres énergétiques. Chimiquement, gaz conventionnel et non conventionnel sont identiques. La différence entre les deux vient des contraintes géologiques et donc des processus de production. Si le gaz conventionnel se concentre dans des poches (relativement) faciles à capter, le gaz de schiste est éparpillé en microbulles coincées dans la roche à grande profondeur. Connus depuis longtemps, les gisements de gaz de schiste étaient inexploitables avant que les récentes avancées technologiques (forages horizontaux, fracturation de la roche par injection d'eau à haute pression, etc.) et la hausse du prix de l'énergie rendent ces réserves accessibles et rentables.

Pour l'industrie pétrolière, c'est un nouvel eldorado ! Pour les responsables politiques américains qui, au contraire des Européens, n'ont pas l'habitude de gérer l'importation de leur gaz et prévoyaient de devoir importer du gaz liquéfié pour satisfaire la demande intérieure, c'est l'espoir de préserver leur indépendance gazière.

L'engouement se fait aussi sentir en Europe, où les géologues pensent qu'il y a d'importants gisements. Des permis d'exploration ont été attribués, à Exxon Mobil en Pologne et en Allemagne, à Shell en Suède ou, tout récemment, à Total en France. Une intense campagne de lobbying vise à persuader les gouvernements européens de l'importance stratégique de ces ressources potentielles, arguant qu'elles contribueraient à assurer leur indépendance énergétique.

Pourtant, si encourager le développement de ces ressources semble évident aux industriels, c'est loin d'être le cas d'un point de vue social et environnemental, sans parler de la rationalité économique qui reste à démontrer. Les problèmes environnementaux sont nombreux. La dispersion du gaz dans le sous-sol rocheux nécessite de multiplier les forages : des milliers de puits - espacés d'à peine quelques centaines de mètres - ont été forés sur les gisements américains. Admissible aux États-Unis, où les zones de production sont peu peuplées, cette multiplication des forages a peu de chance d'être socialement acceptée en Europe où, en raison de la densité de population, les forages auront lieu à proximité de zones habitées.

De plus, la législation américaine fait du détenteur du terrain de surface le propriétaire des ressources du sous-sol, ce qui encourage l'exploration puisque chacun y voit une possibilité de s'enrichir ; au contraire, en Europe où les richesses du sous-sol appartiennent aux États, les propriétaires fonciers n'y ont pas intérêt.

L'injection d'énormes quantités d'eau (de 10.000 m3 à 20.000 m3 par puits foré) pose aussi la question des priorités d'utilisation des ressources en eau, essentielles pour l'agriculture et l'alimentation en eau potable.

Enfin, produire du gaz non conventionnel nécessite d'injecter dans le sol des produits chimiques pour faciliter la fracturation de la roche. Les compagnies refusent de révéler leur teneur (et donc leur éventuelle toxicité) au motif qu'il s'agit d'un secret de fabrication. La contamination par ces produits chimiques des nappes phréatiques, des sols et des rivières ne peut être exclue.

La réglementation (encore à élaborer) en matière de traitement des eaux usées et d'utilisation d'adjuvants chimiques pèsera lourdement sur la rentabilité économique des projets. D'autant que selon les projections de l'évolution du marché gazier en Europe, la demande sera largement satisfaite par l'offre de gaz conventionnel (nettement moins polluant et moins coûteux à produire) provenant de la mer du Nord, de Russie, d'Afrique et même d'Asie centrale et du Moyen-Orient, grâce aux gazoducs et terminaux de gaz naturel liquéfié (GNL) en construction et en projet !

Dans ces conditions, développer le gaz non conventionnel en Europe consisterait à faire prévaloir des intérêts à court terme sur les objectifs de long terme en sacrifiant l'environnement au nom d'un fantasme industriel et d'un mirage géostratégique ! n

Point de vue Philippe Copinschi Enseignant en géopolitique de l'énergie à Sciences po, Paris.

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Re: Le shale gas (Gaz naturel de shistes)

Message par Alturiak » 16 mai 2010, 23:12

Article intéressant, merci.
Enfin, produire du gaz non conventionnel nécessite d'injecter dans le sol des produits chimiques pour faciliter la fracturation de la roche. Les compagnies refusent de révéler leur teneur (et donc leur éventuelle toxicité) au motif qu'il s'agit d'un secret de fabrication. La contamination par ces produits chimiques des nappes phréatiques, des sols et des rivières ne peut être exclue.
C'est fou... #-o
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Un métier probablement passionnant !

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Re: Le shale gas (Gaz naturel de shistes)

Message par energy_isere » 19 mai 2010, 12:26

Article sur les shales Gas en Europe dans le New York Times.

Interessant surtout pour la carte des shale Gas en Pologne

Image

http://www.nytimes.com/2010/05/12/busin ... ?src=busln
....
Exxon Mobil has been awarded five separate concessions, two in the Lublin Basin and three in the Podlasie Basin. “The concessions will be evaluated for their potential to produce shale gas,” said Patrick McGinn, a spokesman for the company. “We cannot speculate on how soon drilling activity will begin. We are unable to comment on the size of the potential resource or potential rates of production.”

ConocoPhillips has been given the concession to explore for shale gas in the Baltic Basin, northern Poland. Chevron has been granted four exploration licenses for about 405,000 hectares, or a million acres, in the Lublin area, according to a spokesman, Kurt Glaubitz.

.....
Et pour Conoco Philips le 1er forage exploratoire en Pologne commence le mois prochain.
http://www.businessweek.com/news/2010-0 ... month.html

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Re: Le shale gas (Gaz naturel de shistes)

Message par geopolis » 03 juin 2010, 19:00

A quand l'explosion du cours ? Le gaz schisteux en pleine croissance

3 juin 2010 Trends/Tendances

Par Karine Huet

A en croire les spécialistes, ce n'est pas pour tout de suite, car l'abondance de cette ressource ne plaide pas en faveur d'une appréciation de son prix à court terme.
Décalage entre les prix du marché et ceux des acheteurs

Souvent associé au marché pétrolier, le marché du gaz suit pourtant une trajectoire différente depuis maintenant deux ans. Même si le prix du gaz reste étroitement lié aux prix pétroliers, ce qui ne manque pas de poser problème comme nous le verrons ultérieurement, les conditions en vigueur sur ces deux marchés se sont au fil du temps éloignées.
Ainsi, la raréfaction des ressources pétrolières est un fait. Par contre, les quantités de gaz disponibles n'ont jamais été aussi abondantes.
Actuellement, le surplus de gaz en Europe est estimé à plus d'une trentaine de milliards de dollars. Et, cette ressource est loin de se raréfier.

Jusqu'à présent, les poches de gaz naturel étaient découvertes lors de la prospection de gisements pétroliers. Ces deux ressources naturelles étaient étroitement liées. Mais depuis peu, le gaz peut compter sur ses propres « gisements », notamment sous forme schisteuse. Ce sont les gaz non conventionnels dont les réserves se situent principalement aux Etats-Unis, même si l'Europe est loin d'en être dépourvue. «Le boom des gaz schisteux est en passe de prendre une envergure mondiale », écrivait récemment le New York Times. « C'est une ressource abondante et bon marché. Rien n'arrêtera sa croissance ».

La production de ce gaz non conventionnel aux Etats-Unis compte désormais pour un tiers de la production, et pourrait atteindre 60 % en 2030.

Une autre évolution lourde de conséquences pour le marché du gaz est la facilité croissante de son transport. Jusqu'il y a peu, le transport du gaz se faisait exclusivement par le biais de pipelines onéreux. Le marché du gaz était dès lors géographiquement scindé, et un surplus de production aux Etats-Unis par exemple n'avait que peu d'influence sur le marché européen du gaz. Ce n'est toutefois plus le cas depuis l'avènement du GNL (gaz naturel liquéfié) qui rend le transport du gaz beaucoup plus aisé, entre autres par voie maritime. Le développement du GNL a rendu le marché plus liquide en abolissant la segmentation géographique du marché du gaz, mais du coup, en période de surcapacité, tout le monde trinque.

Or, les spécialistes estiment que le marché du GNL devrait être excédentaire de quelque 90 GM3 (milliards de mètres cubes) en 2010 et 2011.

L'offre de gaz est donc largement supérieure à la demande pour l'heure. Et ce phénomène risque de perdurer quelque temps encore avec une croissance de la demande estimée à 1 % à 1,5 % dans les années à venir. Du coup, des voix s'élèvent pour que les prix du gaz ne soient plus indexés à ceux du pétrole alors que les fondamentaux de ces deux marchés n'ont plus grand-chose en commun.

Le prix du gaz sur le marché au comptant, qui lui évolue en fonction des fondamentaux du secteur et n'est pas indexé sur le pétrole, reflète bien l'évolution du marché. Il est ainsi passé de 14 dollars le million de BTU (unité de mesure thermique du gaz) mi-2008 à 4 dollars début 2010. A côté de ce marché au comptant, les acheteurs sont obligés de payer leur approvisionnement en gaz 7 à 8 dollars le million de BTU. Ils crient donc à l'injustice.

GDF Suez, Eni ou encore Eon, pour ne citer qu'eux, devront toutefois prendre leur mal en patience car les enjeux entourant la fixation des prix du gaz sont politiquement et économiquement sensibles. Les discussions sont en cours, mais la Russie et le Qatar, les deux principaux producteurs de gaz, semblent peu enclins à réviser un système de fixation des prix qui plaide actuellement en leur faveur. Et leur règne sans partage sur ce marché rend toute négociation complexe... mais l'avènement des gaz non conventionnels pourrait changer la donne dans les années à venir.

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Re: Le shale gas (Gaz naturel de shistes)

Message par energy_isere » 04 juin 2010, 19:06

Les gaz de schistes, une chance pour la Chine ...et pour le monde
http://www.leblogenergie.com/2010/06/le ... monde.html

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Re: Le shale gas (Gaz naturel de shistes)

Message par SuperCarotte » 05 juin 2010, 11:37

La production de ce gaz non conventionnel aux Etats-Unis compte désormais pour un tiers de la production, et pourrait atteindre 60 % en 2030.
A moins qu'ils comptent aussi l'offshore dans le non conventionnel, on est clairement pas à 1/3 de la production
Shale gas and coalbed methane make up 34 percent of total U.S.
production in 2035, doubling their 17-percent share
in 2008.
Reference case
Image
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Re: Le shale gas (Gaz naturel de shistes)

Message par Raminagrobis » 05 juin 2010, 11:46

SuperCarotte a écrit : Reference case
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Lol j'adore l'offshore qui diminue depuis longtemps et se met miraculeusement à remonter dans raison;
Toujours moins.

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Re: Le shale gas (Gaz naturel de shistes)

Message par SuperCarotte » 25 juin 2010, 22:16

Un extrait de documentaire sur la pollution due aux méthodes d'hydraulic fracturing utilisés pour les shale gaz, là (video), ou là (vidéo+article)

Pollution aux métaux lourds, contamination de l'eau par des hydrocarbures, robinets d'eau qui se transforment en robinet de gaz, etc...
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Re: Le shale gas (Gaz naturel de shistes)

Message par energy_isere » 04 juil. 2010, 15:37

La Pologne signe des accords à haut niveau avec les USA pour l' exploitation du shale gas.
Poland to join in US shale gas programme

(AFP) – 21 hours ago

KRAKOW, Poland — Poland has agreed to join in US research into extracting natural gas from shale, US Secretary of State Hillary Clinton said Saturday.

"Poland has agreed to participate in the global shale gas initiative, which is focused on tapping into unconventional gas resources to drive economic growth and lower emissions," Clinton said on a visit to Krakow.

"The shale gas initiative will bring together interested countries that have both potential gas development as well as will to develop the expertise in order to create the conditions that this resource can be exploited in a safe, environmentally sustainable manner," she said.

"We think that Poland has a very good opportunity to be a leader in a full range of energy issues, including shale gas."

Technical experts from both countries will work on releasing gas trapped in rock, of which Poland is thought to have substantial reserves, through unconventional techniques such as horizontal drilling.

Though more costly than the usual methods, it has enabled the United States to limit dependence on imported natural gas.

In 2000 it represented just one percent of US gas production, but has now reached 20 percent and could account for half by 2030, according to industry experts IHS Cera.

"This is a very good sign of Polish leadership in the energy sector because energy security and independence is one of the most important aspects of national security," Clinton said.
http://www.google.com/hostednews/afp/ar ... 4WIx46VoLw

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Re: Le shale gas (Gaz naturel de shistes)

Message par energy_isere » 14 juil. 2010, 18:07

Au tour de la Bulgarie de s' intéresser au Shale Gas qu' ils ont dans le Nord Est du pays.
Bulgaria Courts Canadian Companies to Bid for Deep Gas Drilling

Energy | July 14, 2010, Wednesday

Bulgaria: Bulgaria Courts Canadian Companies to Bid for Deep Gas Drilling

Bulgaria's economy minister has invited Canadian companies to apply for deep drilling a day after Chevron Corp said it is interested in extracting shale gas in the country.

.........

A day earlier James Warlick, US Ambassador in Sofia, told reporters Chevron Corp. applied for a permit to explore for natural gas in shale deposits in northeastern Bulgaria near the Romanian border.
...........
http://www.novinite.com/view_news.php?id=118101

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Re: Le shale gas (Gaz naturel de shistes)

Message par Alter Egaux » 14 juil. 2010, 20:03

Interessant, ce fil.
J'ai une question : dans le cas où le prix du baril reste à un niveau relativement constant (autour des 70-80 $, je pense que c'est souhaité par pas mal de monde sur le marché des producteurs), le gaz naturel de shistes permet il de repousser le PO et sur quelle durée ?
En gros, avons nous une estimation des "réserves prouvées" et de la capacité actuelle de production mondial (ou projetée) ?
De plus, ASPO a t il pris ce paramètre avec sérieux ?
Etape n°1 : Les africains nomment le pétrole : la "merde" du diable.
Etape n°2 : Restons cool, le PO arrive...
Etape n°3 : "Mais à cet endroit, en ce moment, l'humanité, c'est nous, que cela nous plaise ou non", Samuel Beckett

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