Jancovici a écrit :L'UNSCEAR - United Nations Scientific Committee on the Effects of Atomic Radiation - est une agence des Nations Unies, "filiale" du Programme des Nations Unies pour l'Environnement (et qui travaille en lien étroit avec l'Organisation Mondiale de la Santé, autre agence onusienne) qui a pour mandat d'évaluer l'impact des rayonnement ionisants ("la radioactivité") sur l'environnement et la santé. Cette agence a été fondée en 1955 (le GIEC a été créé en 1988).
Son statut (une agence onusienne, placée sous l'égide du Programme des Nations Unies pour l'Environnement), son mandat (proposer une synthèse de la littérature scientifique du domaine concerné) et sa manière d'y parvenir (confier la rédaction des rapports à des chercheurs compétents, avec un processus de relectures successives très fouillé) sont exactement identiques à ce qui se passe pour le GIEC en matière de climat.
De ce fait, toute personne qui considère que les rapports du GIEC font foi en matière de climat doit considérer, parce que le statut, le mandat et les processus en place sont les mêmes, que l'UNSCEAR fait foi en matière de radioactivité.
Je vous propose deux phrases clé issues du dernier rapport (avril 2014) :
The doses to the general public, both those incurred during the first year and estimated for their lifetimes, are generally low or very low. No discernible increased incidence of radiation-related health effects are expected among exposed members of the public or their descendants.
Traduction simple en français : le surplus de radiations relâché dans l'environnement après l'accident de Fukushima n'aura pas de conséquence sanitaire discernable sur la population. Un peu plus loin le même document dit que moins de 20 travailleurs sur le site ont reçu une exposition justifiant un suivi médical ensuite (et ils ne vont pas tous mourrir, loin de là !).
En ce qui concerne l'environnement, voici deux conclusions :
Exposures of both marine and terrestrial non-human biota following the accident were, in general, too low for acute effects to be observed.
Lire la suiteAny radiation effects would be restricted to a limited area where the deposition of radioactive material was greatest; beyond that area, the potential for effects on biota is insignificant.
Traduction de la première phrase : aucun effet immédiat n'a été observé à cause du surplus de radioactivité, tout simplement parce que cette dernière n'est pas montée à des niveaux très élevés. Traduction de la deuxième : s'il y a eu quoi que ce soit comme impact (sous entendu de long terme) sur l'environnement à cause de la radioactivité, ce sera en tout état de cause limité à une petite zone. Comme il n'y a pas eu d'effets immédiats il est permis de penser que les conséquences seront inférieures à celles de Tchernobyl, où les conséquences sur l'environnement ont été minimes (et si l'on inclut l'évacuation des hommes, paradoxalement très bénéfiques...).
Bref, inutile de penser que Fukushima aura des conséquences sanitaires ou environnementales discernables à cause de la radioactivité. Le bilan est avant tout celui du tsunami, pas avant tout celui de la centrale nucléaire. Le fait que l'essentiel des media français ait laissé croire l'inverse tient au fonctionnement des media, non à la réalité des faits.
Comme quoi, on voulait interdire le nucléaire, alors que ce qu'il faut interdire ce sont les tsunamis.
