[Uranium] Ressources, production et consommation mondiale

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sceptique
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Message par sceptique » 20 mars 2006, 21:31

frgo84 a écrit :je me suis planté 6% :oops:
Avec les réserves U235 connues. Mais, on va assister à une "croissance des réserves" avec l'augmentation du prix.
consommation actuelle 70 000 tonnes Uranium naturel (avec seulement 0.7% U235 utilisé actuellement).
Réserve prouvées 3-4 Mt soit 40-60 ans au rythme actuel.
Ressources évaluées 15-20 Mt soit 4 à 5 fois plus. (ordre de grandeur : 200 ans)
Si toute la production énergétique actuelle était en nucléaire division par 16 : Réserve prouvées 3-4 ans , Ressources évaluées 12-15 ans.

Maintenant la surgénération permet d'utiliser U238 150 fois plus abondant que U235. En pratique on ne table que sur 50 fois plus soit :
Réserve prouvées 150-200 ans , Ressources évaluées 600-750 ans.

Une autre filière bien connue mais encore peu exploitée (autre type de surgénérateur) :
Thorium 232 -> U233 fissile (je passe les intermédiaires)
Les réserves de thorium sont doubles (et plus) de celles de l'uranium.
La limite ultime est donc de quelques milliers d'anées. Maintenant, si on table sur une croissance continue de x% elle est bien moindre.

Bref, pour les 100 ans à venir l'industrie nucléaire peut nous abreuver d'énergie avec ses sous-produits bien sympathiques. Il "suffit" d'investir, subventionner ...

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Message par GillesH38 » 21 mars 2006, 00:36

encore faut-il avoir une économie en bonne santé pour dégager des financements, et être en croissance pour justifier de besoin d'électricité croissants.

Si le problème commence par le pétrole, on pourrait très bien se retrouver en surproduction électrique si l'économie stagne. Qu'est ce que qui va alors pousser à construire de nouvelles centrales?
Zan, zendegi, azadi. Il parait que " je propage la haine du Hamas".

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Message par franck1968 » 24 mars 2006, 20:04

Ils veulent tester un nouveau combustible nucléaire


Paris, Washington et Tokyo veulent tester au Japon un nouveau combustible nucléaire hautement radioactif. Il serait destiné à limiter les risques de prolifération, rapporte jeudi le quotidien nippon Asahi, citant un responsable américain de l'énergie nucléaire.
Selon le journal japonais, c'est dans le cadre du partenariat mondial pour l'énergie nucléaire (GNEP) lancé récemment par le président George W. Bush pour développer le nucléaire civil que s'inscrit cette initiative.
"Les trois pays prévoient de tester ce nouveau combustible, qui permet de mieux se prémunir contre les risques de prolifération, sur le site de Monju", a confirmé le conseiller nucléaire de l'ambassade de France au Japon, Dominique Ochem.
Le nouveau combustible, créé à partir du retraitement des déchets, a pour particularité d'être hautement radioactif et donc difficile à manipuler. Le but est de lutter contre la prolifération et les détournement de matériau nucléaire à des fins militaires.
Selon l'Asahi Shimbun, qui publie un entretien avec un des directeurs du département américain de l'Energie, la France et les Etats-Unis ont déjà conçu des échantillons de ce nouveau matériau. Ils ont l'intention de conduire des expériences avec le réacteur expérimental à neutrons rapides de Monju (Ouest du Japon).
En décembre 1995, le réacteur de Monju a dû être arrêté à la suite d'une fuite importante de liquide de refroidissement. Son redémarrage est prévu en 2008.
Les premiers essais pourraient avoir lieu quelques années plus tard, selon M. Ochem.
Jeudi 23 Mars 2006

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Message par sceptique » 25 mars 2006, 00:41

GillesH38 a écrit :encore faut-il avoir une économie en bonne santé pour dégager des financements, et être en croissance pour justifier de besoin d'électricité croissants.

Si le problème commence par le pétrole, on pourrait très bien se retrouver en surproduction électrique si l'économie stagne. Qu'est ce que qui va alors pousser à construire de nouvelles centrales?
Pas mal de projets envisagent de produire du pétrole synthétique à partir de la biomasse en fournissant l'énergie primaire nécessaire par une centrale nucléaire plutot que d'autoconsommer une partie du précieux pétrole obtenu. C'est le moyen pour passer outre l'objection classique :
Le nucléaire ne peut fournir que de l'électricité, il ne peut remplacer le pétrole pour les transports. Et bien cela est en train de changer ...

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Message par GillesH38 » 25 mars 2006, 22:22

sceptique a écrit :Pas mal de projets envisagent de produire du pétrole synthétique à partir de la biomasse en fournissant l'énergie primaire nécessaire par une centrale nucléaire plutot que d'autoconsommer une partie du précieux pétrole obtenu. C'est le moyen pour passer outre l'objection classique :
Le nucléaire ne peut fournir que de l'électricité, il ne peut remplacer le pétrole pour les transports. Et bien cela est en train de changer ...
pas vraiment, tu ne gagnes que la fraction de combustible que tu aurais du utiliser pour la transformation, mais c'est quand même la biomasse qui fournit le carbone et l'essentiel de l'énergie. En fait le gain doit surtout être important pour les "mauvais" biocarburants (pour le rendement) comme l'éthanol.

Mais c'est comme pour l"hydrogène, on n'a pas vraiment d'expérience de production industrielle massive en environnement nucléaire. Je pense que les problèmes de sécurité ne seront pas coton.

Pour le nouveau combustible nucléaire, c'est sûrement l'uranium 233, qui est effectivement très radioactif (mais du coup malcommode pour fabriquer une bombe, c'est l'avantage de son inconvénient). Il s'agit donc de la filière thorium-uranium dont le principe est connu depuis longtemps mais qui n'a pas encore fonctionné de manière industrielle.
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Message par energy_isere » 28 mars 2006, 12:58

un lien donné par Minitax sur les réserves d' Uranium :

http://www.world-nuclear.org/info/inf75.htm

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Message par greenchris » 28 mars 2006, 13:04

Je reposte ma réponse sur l'extrait choisi par Minitax dans le fil d'origine :

L'article dit quen multipliant le prix par 2 les réserves sont multipliés par 10.

Je répond :

l'article a été écrit en sep 2005, depuis, l'uranium est passé de 30 à 40$
donc les réserves ont été multipliés (en gros) par cinq, et le prix continue de monter, là je ne comprend plus, ils sont bètes ou quoi, de payer aussi cher un minerai aussi abondant.

Si les réserves de pétroles, de gaz ou de charbon étaient multipliés par 5, cela aurait fait longtemps que les prix auraient dégringuolé, et de manière sévère.
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Message par energy_isere » 28 mars 2006, 18:48

greenchris a écrit :Je reposte ma réponse sur l'extrait choisi par Minitax dans le fil d'origine :

L'article dit quen multipliant le prix par 2 les réserves sont multipliés par 10.

Je répond :

l'article a été écrit en sep 2005, depuis, l'uranium est passé de 30 à 40$
donc les réserves ont été multipliés (en gros) par cinq, et le prix continue de monter, là je ne comprend plus, ils sont bètes ou quoi, de payer aussi cher un minerai aussi abondant.

Si les réserves de pétroles, de gaz ou de charbon étaient multipliés par 5, cela aurait fait longtemps que les prix auraient dégringuolé, et de manière sévère.
d'aprés le peu de chose que je connais , il semble que l 'Australie a des reserves trés importantes, et réguliérement je vois passer des infos comme quoi malgré tout ils ne lancent pas l'exploitation. Probléme avec les écologistes et les territoires des "natives", donc problémes administratifs pour ouvrir des concessions.

Donc il suffit pas d'avoir les réserves, il faut encore pouvoir lancer l'exploitation.
C'est comme le pétrole !
Suffit pas d' avoir les "tar sands" du Canada, il faut encore les exploiter avec le "débit" convenable.

Donc je pense que le prix de l' uranium continuera à monter tant que de nouveaux gisements ne seront pas mis en exploitation de maniére significative.

@greenchris , qu'est ce que tu en penses ?

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Message par th » 28 mars 2006, 19:08

D'après la revue du CEA de ce trimestre sur les dechets nucleaires (gratuite) , l'U238 residuel n'est pas retraité à ce jour car non concurentiel par rapport à l'uranium du marché. Mais si les prix augmente il sera interessant economiquement de l'extraire des dechet pour l'utiliser dans du nouveau combustible.
Je suppose donc que ca soulagerais les tensions sur le marché de l'uranium.

"the greatest shortcoming of the human race is our inability to understand the exponential function"- Bartlett.

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Message par energy_isere » 28 mars 2006, 20:06

les reserves prouvées d' Uranium , vu par le ministére de l'industrie, en 2001 :

voir la page pdf à : http://www.industrie.gouv.fr/energie/st ... ranium.pdf

sur Wikipédia, ca dit la meme chose :
Les réserves mondiales prouvées d'uranium, c'est à dire les ressources récupérables à moins de 80$/kg U, atteignent un total mondial de 2516 milliers de tonnes, hors Chili et Chine (AIEA/OCDE 2001). Les plus importantes ressources se trouvent en Australie (26%), au Kazakhstan (17%), au Canada (12%), en Afrique du Sud (9%), au Brésil (6,4%), en Namibie (5,7%), en Russie (5,5%), aux États-Unis (4,1%), en Ouzbekistan (3,6%), en Mongolie (2,4%), en Ukraine (1,7%), au Niger (1,2%) et en Algérie (1%).

Enfin, en France, les reserves sont estimées à 12,5 milliers de tonnes (soit 0,5% du total mondial)

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Message par energy_isere » 28 mars 2006, 20:09

ah, voila , j'ai retrouvé l' info concernant l 'Australie pour étayer mon message 3 post plus haut :
Areva discute uranium en Australie

Ecarté du dossier WMC, Areva rouvre les discussions pour l'exploitation du site de Koongarra, dans le nord du pays.



Avec une hausse de plus de 40 % de ses cours depuis le début de l'année et des perspectives très prometteuses, liées à la relance de l'énergie nucléaire dans le monde, l'uranium attise les convoitises. Et notamment en Australie, principal producteur avec le Canada. Le groupe français Areva s'était intéressé un temps au dossier de WMC (Western Mining Corporation) et à ses fabuleuses réserves, estimées à 1,3 million de tonnes d'uranium, sur le site Olympic Dam au sud de l'Australie, avant de laisser la place à BHP Billiton, dont l'offre court jusqu'au 6 juin. Areva a donc rouvert un autre dossier et repris les négociations sur le site de Koongarra, à 250 kilomètres de Darwin, dans le nord du pays. Découvert en 1971, le site contiendrait 14.000 tonnes d'oxyde d'uranium, soit, au cours actuel, un trésor de 500 millions d'euros.

A plusieurs reprises, Cogema Australia, filiale locale d'Areva, s'était heurtée au refus des populations locales aborigènes, propriétaires légales des lieux. La dernière rencontre entre les deux parties s'était soldée en 2000 par la promulgation d'une période moratoire de cinq ans interdisant toute prospection sur le site. Elle s'est achevée le 26 avril, quelques jours après que la Cogema ait confirmé "son intérêt" par la voix du directeur général, Stephen Mann.

Les associations écologistes ont déjà fait savoir qu'elles s'opposeraient à toute mise en route du gisement, mais la Cogema compterait sur plusieurs alliés dans la classe politique locale. "Avec un contrôle approprié et agréé par les communautés aborigènes, nous devons soutenir ce projet", estime Denis Burke, leader de l'opposition libérale dans les Territoires du Nord. Néanmoins, cinq à dix ans seront nécessaires pour obtenir toutes les autorisations nécessaires à l'exploitation.

Olivier Caslin en Australie

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Message par energy_isere » 28 mars 2006, 20:14

un petit synoptique pour l' extraction de l' Uranium :
Image

et d'autres informations à http://www.cri.ca/nuclear_energy/datafr ... action.htm

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Message par energy_isere » 28 mars 2006, 20:23

encore un article au sujet de la difficulté d' accroitre l' exploitation des ressources en Uranium en Australie :

trouvé dans http://www.planetenergie.org/article.ph ... rticle=130
La production de minerai d’uranium

L’Australie assure environ 24% de la production mondiale d’uranium (chiffre 2004) et possede plus du tiers des reserves mondiales connues de minerai.
La presque totalite de l’uranium produit sur le sol australien, soit plus de 11000 tonnes de "yellowcake", est exportee principalement vers les Etats-Unis, le Japon, la Coree du Sud et la France. Il faut noter cependant que les exportations d’uranium ne representent jamais que moins de 1% des exportations australiennes de ressources minerales.
Trois sites sont actuellement en cours d’exploitation : en Australie du Sud, "Olympic Dam" par BHP Billiton et "Beverley Mine" par Heathgate Resource, et dans le Territoire du Nord "Ranger and Jabiluka" par Energy Resources of Australia (ERA).

Le debat actuel tourne essentiellement autour de l’ouverture de nouvelles mines. Bob Hawke, Premier Ministre travaillistede 1983 a 1991, avait a cette epoque reconcilie les courants de son parti, divises sur ce sujet, en limitant a 3 le nombre de sites exploites sur l’ensemble du territoire.
Ce debat a ete relance le 22 septembre dernier par Bill Ludwig, president du syndicat des ouvriers australiens (AWU), lors d’une requete aupres de Peter Beattie, Chef Ministre du Queensland, visant a ouvrir de nouvelles mines d’uranium dans cet etat. Le Parti Travailliste a rejete les propositions de l’AWU, "nuisibles a la cohesion de la gauche australienne pour vaincre le Parti Conservateur". Si les Etats et Territoires australiens, tous gouvernes par le Parti Travailliste, sont opposes a l’ouverture de nouvelles exploitations, rejoignant ainsi la position des deux autres syndicats (AMWU et CFMEU, qui regroupe des milliers de mineurs de charbon), le gouvernement federal, aux mains du Parti Liberal, appuie cette position pour des raisons economiques evidentes : selon l’ABARE (Australian Bureau of Agricultural and Resource Economics), le prix de l’uranium devrait enregistrer une hausse importante au cours de cette annee fiscale, induisant un accroissement de 30% en valeur des exportations de minerai et les amenant au niveau de 616 millions de dollars. Le gouvernement federal souhaite profiter de cette envolee des prix.

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Message par sceptique » 29 mars 2006, 13:41

th a écrit :D'après la revue du CEA de ce trimestre sur les dechets nucleaires (gratuite) , l'U238 residuel n'est pas retraité à ce jour car non concurentiel par rapport à l'uranium du marché. Mais si les prix augmente il sera interessant economiquement de l'extraire des dechet pour l'utiliser dans du nouveau combustible.
Je suppose donc que ca soulagerais les tensions sur le marché de l'uranium.
l'U238 residuel est simplement inutilisable sans surgénérateurs. Pas prévu avant 40 ans. L'extraire des déchets est donc actuellement très couteux et inutile.
Tu voulais peut etre parler du (peu) U235 restant ? Ou du plutonium généré ?

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Message par th » 29 mars 2006, 14:04

sceptique a écrit :l'U238 residuel est simplement inutilisable sans surgénérateurs. Pas prévu avant 40 ans.
Ce n'est pas ce qui etait ecrit dans le doc. J'ai retrouvé à peu pres la même chose ici
L'uranium résiduel peut être pour sa part ré-enrichi (et recyclé en lieu et place de l'uranium minier) mais il apparaît surtout comme une très importante ressource potentielle valorisable dans le futur, avec l'avènement de nouvelles technologies de réacteurs.
Donc il ne semble pas inutilisable. L'article du la revue du CEA semblait dire que ça pouvait avoir un interret economique si l'uranium minier etait cher.
Je n'en sais pas plus...

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