Tchernobyl : les suites, jusqu'à nos jours

[ktche]

Pourquoi ne pas interroger des médecins plutôt que des responsables de Greenpeace concernant ces problèmes ?
Par exemple un specialiste reconnu des radiation, ayant fait des dizaines de voyages en Ukraine, ayant traité directement des d'enfants de Tchernobyl

Oui, c'est vrai ça, pourquoi ne pas demander son avis à un médecin. De préférence agissant sur place. Et qui aurait autopsié un grand nombre de cas de malformations apparues massivement chez les enfants bielorusses nés après la catastrophe (les conséquences sanitaires de la radioactivité ne se confinent pas aux cancers...)

http://www.dissident-media.org/infonucleaire/banda.html

http://www.dissident-media.org/infonucl ... a_web.html

Quant aux collusions entre OMS et AIEA, il ne s'agit malheureusement pas que de rumeurs...

Accord de 1959 (Rés. WHA 12.40) Article III : L’OMS et l’AIEA reconnaissent qu’elles peuvent être appelées à prendre certaines mesures restrictives pour sauvegarder le caractère confidentiel de certains documents […] dont la divulgation […] compromettrait d’une manière quelconque la bonne marche des travaux […] de l’une ou de l’autre.

http://www.oleocene.org/phpBB2/viewtopic.php?t=541

Enfin, comment ne pas rappeler que le principal problème du nucléaire n'est pas d'ordre sanitaire mais se situe dans la politique de contrôle social qui accompagne mécaniquement le déploiement de ce type de technologie (centralisation, effet boite noire, irresponsabilité du système technicien...). S'engager ou même simplement maintenir le nucléaire comme alternative, c'est fondamentalement faire le même (non)-choix que celui qui nous mène aujourd'hui à buter sur le peak oil : une organisation sociale qui ne veut pas tenir compte des limites physiques et sacrifie ses fins à la fascination des moyens

L'impasse déjà expérimentée de l'autre coté d'un mur qui s'est écroulé dans ces soubressauts devrait pourtant nous éclairer :

http://www.dissident-media.org/infonucl ... assov.html

PS : Sur le thème de l'enfermement dans l'artificialisation de la vie, je conseille le documentaire "Alerte à Babylone"

http://sciencescitoyennes.org/article.p ... ticle=1401

[greenchris]

Ma tante et mon beau-père ont des problèmes graves de thyroïde.

[ktche]

Note qu'il n'a pas fait d'autopsies : les enfants examinés sont encore vivants

Justement si. Ce sont les autopsies qu'il a menées sur les victimes qui ont lui ont permis de valider la loi de corrélation avec la charge Cs137.

Ayant lu les documents d'Aurengo, j'aurais apprécié que ceux produits par Bandajevski fasse l'objet de la même attention...

D'un autre coté ma formation en histoire, philosophie et sociologie des sciences me met à l'abri de toute illusion de ce coté là. Et c'est pas non plus mon expérience d'ingénieur qui viendra sauver le tableau.

[energy_isere]

"energy_isere"
2 émissions à la TV :

"20 ans aprés, les retombées de Tchernobyl" ARTE le mardi 18 Avril à 20h40

"La bataille de Tchernobyl" France 3 le Vendredi 21 Avril à 23h20

j'ai regardé la 2iéme émission aussi, et ca me conforte dans ce que j'ai dit au sujet de la 1ére.

500000 "liquidateurs" sont intervenus !
Des niveaux de radiation abominables.

Interview de Gorbatchev qui raconte comment Tchernobyl à participé à la chute de l'empire Soviétique, et comment ca l' a fait réflechir sur l' armement nucléaire.

La "vérité officielle" (admirez les guillemets) des soviétique était de 4000 morts, chiffre qui reste celui à ce jour "par les autorités".

Mais dans le reportage des tas de militaires qui ont été interviewés, jusqu' à des colonels , parlent de 20000 morts, rien que parmi les "liquidateurs" militaires.

Des photos de gosses qui sont nés sans bras ou sans jambes. C'est horrible.

Le deuxiéme sarcophage devrait bientot commencer (autour du premier), le probléme c'est de rassembler 1 milliard de dollar pour son financement.
Il reste 100 kg de Plutonium dans le coeur fondu du réacteur. (Quand on sait que la quantité mortelle pour un humain est 1 microgramme )

[Schlumpf]

oui. Le reportage de FR3 était tout à fait intéressant. Parce que clair et informatif. S'il devait rester un seul reportage sur Tchernobyl, c'est à celui là que je donnerais mon vote. Reportage très pertinent avec ses citations de Gorbatchev et d'autres. Le problème est très bien posé et les réponses sont évidentes. L'Europe entière doit une fière chandelle aux "liquidateurs" et autres travailleurs de l'ombre. Qu'ils en soient ici remerciés !

[Lansing]

Même avis que toi Schlumpf, moi qui déteste la télé j'ai suivi jusqu'au bout, c'était très bien foutu, la masse d'infos était telle que je vais vais me le repasser, je l'avais enregistré pour ma femme qui bossait.

[Tiennel]

si quelqu'un en a une version électronique, qu'il me contacte par MP. Merci !

[irinet]

Je viens de passer environ 2 h à lire et à regarder des sites sur la zone sinistrée autour du réacteur. Il est totalement irresponsable de dire des choses comme celles que je viens de lire, du type "il y a une surenchère médiatique". Il n'y a absolument aucune surenchère médiatique au sujet de la catastrophe de Tchernobyl. Encore aujourd'hui, personne ne peut vivre à Pripiat, la "zone des loups" est très étendue, les villages ont été littéralement rayés de la carte, pour ne pas que les touristes s'aventurent sur des routes dont les abords sont létalement radioactifs. Dans 900 ans on ne pourra toujours pas y vivre. C'est tout de même très lourd à payer pour avoir eu droit à quelque Mwatts...

Je ne comprends pas bien où est l'incertitude sur le nombre de morts... On sait tous qu'il y a eu des milliers de morts, et on se fiche éperdument que l'Union Soviétique ait déclaré 53 morts directs...
http://pripyat.com/en/news/2006/03/18/645.html

[irinet]

Il y a aussi ce lien qui est génial et terrifiant. Il est aussi disponible en Français (il a été signalé plus tôt).

[Sylvain]

Une partie de la conversation a été transférée ici : Avantages et inconvénients du nucléaire.
Voili voilo.

[MadMax]

Tchernobyl. Retour en zone morte

Il y a presque 20 ans, le 26 avril 1986, le réacteur nº4 de la centrale atomique ukrainienne de Tchernobyl explosait. Souffrant dans leur chair comme dans leur âme, des témoins, qui vivaient dans des cités qui aujourd’hui n’existent plus, se souviennent de cette catastrophe.
Poliskoe ne figure même plus sur notre carte. Pourquoi l’indiquer puisque, depuis 1990, il est interdit de s’y rendre ? 20.000 personnes y vivaient quand a explosé le réacteur de la centrale nucléaire en 1986 . C’est là que Maxim Birovach , notre guide, a grandi. L’entrée de Poliskoe est barrée et gardée par des militaires en treillis bleus et chapkas de fourrure grise. Ils nous laissent passer avec réticence et à la condition que nous ne prenions pas de photo. La barrière est levée. La route qui continue vers Poliskoe est couverte de neige.

Tout a été arraché
Nous entrons dans une ville morte. Les maisons sont encore là, parfois debout, parfois déjà éventrées par le temps, la neige, le gel et le dégel. Par les voleurs aussi sans doute. Tout est recouvert par les ronces, les broussailles et la neige. La gare, vide, désespérément vide, n’a plus vu ni train ni passager depuis 16 ans. Il ne reste même plus les rails, enlevés et emportés par quelque récupérateur de ferraille. Partout la même désolation. « Voici l’immeuble où je vivais », montre Maxim. Il grimpe les marches, couvertes de la neige entrée par les ouvertures béantes, et n’a même pas besoin d’ouvrir la porte pour entrer « chez lui », puisqu’il n’y a plus de porte. Il retrouve la cuisine, la chambre, s’arrête dans le salon. Le sol est nu, les murs sont nus, les tapisseries, les plâtres, les fils électriques, la plomberie, les carrelages, tout a été arraché, emporté pour être revendu ailleurs.

Bloqués pendant 4 ans
Maxim remonte le fil de ses souvenirs. « Au début, on nous a dit qu’il n’y avait rien de grave, raconte-t-il. Puis nous avons appris que les habitants de Pripyat avaient été évacués et, ici, les gens ont compris qu’il se passait quelque chose. » Le père de Maxim, ingénieur, qui devinait la dangerosité de la catastrophe, avait emmené sa femme et son fils dans une autre ville. Mais le KGB l’avait appelé et lui avait demandé de repasser à Poliskoe pour signer des papiers concernant l’indemnisation des meubles qu’ils avaient laissés derrière eux. « Nous sommes revenus. On nous a dit que nous n’avions pas le droit de repartir. Et nous sommes restés bloqués ici pendant quatre ans. » Maxim évoque aussi un professeur de physique qui, quelques jours après la catastrophe, a vu l’aiguille de son compteur Geiger grimper dans le rouge. « Il a compris ce qui se passait et il a cherché à en savoir plus. Puis il a eu des problèmes avec la police et il n’a plus posé de questions. » En passant dans l’école maternelle, Maxim raconte qu’après l’accident, les jouets ont afflué du monde entier pour les enfants. De la nourriture aussi. «Nous étions tous contaminés mais nous mangions des bananes tous les jours...»

ça doit être impressionant à voir quand même, un paysage "fin du monde".

[irinet]

Oui, c'est impressionnant. Le lien que j'ai mis en lien est celui d'une femme qui a fait des voyages à moto à travers la zone fantôme.

Pendant 600 ans environ tout restera encore inhabitable...

EDIT: J'ai oublié de préciser: Il y a beaucoup de photos de la zone morte.

[Mathieu G.]

Je viens de parcourir ce site, et ne connaissant pas grand chose à cette catastrophe, j'étais très impressionné. J'adore ce genre de petit site artisanal, très loin d'être parfait, où le fond est tellement intéressant que l'on en oublie le faible niveau de la forme.

[energy_isere]

Relance de la polémique dans le Monde au sujet des retombées en Frace du nuage radioactif en 1986 :

http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0 ... 222,0.html

L'effet de Tchernobyl en France a été jusqu'à mille fois sous-évalué

LE MONDE | 24.04.06 |

Le nuage de Tchernobyl est bien passé sur la France, au cours des jours qui ont suivi l'explosion du réacteur no 4 de la centrale nucléaire ukrainienne, le 26 avril 1986. Toute la question est de déterminer l'ampleur des retombées de particules radioactives sur le sol français, à la faveur notamment des fortes pluies enregistrées début mai, cette année-là. En vingt ans, les évaluations ont considérablement évolué. Le 7 mai, puis le 16 mai 1986, le Service central de protection contre les rayonnements ionisants (SCPRI), dirigé par Pierre Pellerin, diffusait des cartes de l'activité totale des dépôts au sol des particules radioactives. Sur le second document, elles s'échelonnaient de 25 becquerels par m2 en Bretagne à 500 Bq/m2 dans l'ensemble de l'est de la France, un chiffre modeste.

En 2005, une carte de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), lointain successeur du SCPRI, reconstituant les retombées de mai 1986, montre un paysage bien différent : les dépôts du seul césium 137 dépassent dans certaines zones (Alsace, région niçoise, sud de la Corse) les 20 000 Bq/m2, avec des pointes supérieures à 40 000 Bq/m2 ! Comment expliquer cette différence d'un facteur parfois supérieur à 1 000 ?

Pour Corinne Castanier, directrice de la Criirad, un laboratoire indépendant qui, dès 1986, avait entrepris ses propres mesures de radioactivité, on peut y voir au choix la marque de "l'incompétence du SCPRI, ou celle d'un mensonge délibéré". La Criirad, partie civile dans une plainte contre X pour "défaut de protection des populations contre les retombées radioactives de l'accident de Tchernobyl" déposée en 2001, conjointement avec l'Association française des malades de la thyroïde (AFMT), penche pour la seconde hypothèse. Elle entend démontrer que les autorités ont minimisé les retombées et n'ont pas pris les mesures sanitaires préventives qui s'imposaient - et que plusieurs pays voisins ont appliquées, comme la restriction de consommation de certains aliments. En décembre 2005, un rapport transmis à la juge Marie-Odile Bertella-Geffroy, chargée de l'instruction de l'enquête sur le passage du nuage de Tchernobyl au-dessus de la France, affirmait que des mesures radioactives ont été "occultées" par les autorités de contrôle de l'époque. Selon ce rapport, le SCPRI aurait restitué de façon incomplète les données en sa possession.

voir la suite dans le lien indiqué.

[Schlumpf]

une étude de l'IPPNW - cad "International Physicians for the Prevention of Nuclear War". (prix nobel de la paix en 1985) détaille les conséquences de Tchernobyl 20 ans après, et bat en pièce le rapport (assez ignominieux) de L'IAEO (Int. Atom Energy Organisation) qui concluait en 2005 à 50 morts après l'accident de Tchernobyl. Les études epidémiologiques de l'IPPNW concluent en 2006 à une mortalité de 50.000 à 100.000 personnes, notamment parmi les "liquidateurs de la radioactivité". Une seconde frange de 540.000 à 900.000 personnes sont invalides.

"Une étude réduit à néant les chiffres absurdes de L'IAEO" (en allemand...)