Je m'aperçois que je ne vous ai pas parlé du fameux césium 137 dont on nous rebat les oreilles régulièrement.
Les travaux du fameux Dr Bandazhevsky.
Mais pour cela il faut tout d'abord que vous puissiez faire la différence entre des becquerels, qui sont des chocs par seconde; chocs de plume ou chocs de marteau-piqueur...Dans un premier temps vous ne pouvez pas savoir il faut examiner l'intensité du choc et son origine.
Donc lorsque l'on vous annonce seulement le présence de becquerels sur un bout de terrain, commencez par être méfiants de ce que l'on va vous raconter après. Surtout si l'on ne donne pas plus de précisions. Des becquerels il y en a partout.
Le césium est un produit de fission qui a une durée de vie de 30 ans. En fait 30 ans c'est la demi-vie. Pour obtenir le quart de l'activité il faut attendre 60 ans, le 8ème 90 ans etc..
En fait sur le territoire français, le césium 137 que l'on trouve est encore majoritairement (des 2/3 au 3/4) en provenance des essais nucléaires atmosphériques, de la grande course à celui qui ferait sauter la plus grosse bombe. Les Soviets détenant le record absolu avec la "Tsar Bomba" de Sakharov d'une puissance de 56MT. A cette époque d'ailleurs les balises de radioprotection on déclenché en France et dans tout l'hémisphère nord.
A cette époque, il avait la construction de la première usine de La Hague. L'usine était loin d'être opérationnelle et il n'y avait encore aucun matériau radioactif. Mais le réseau des balises de radioprotection était branché, et il s'est mis à gueuler inopinément. Tout le monde se posait la question : Mais d'où est-ce que cela peut bien venir ? Et tout le monde courait de partout.
C'était simplement l'hémisphère Nord qui était contaminé..
Les Lapons s'en prenaient un max en provenance du site des essais de Nouvelle Zemble. Les Finlandais, les Suédois, les Norvégiens ont fait des études épidémiologies sur les Lapons d'ailleurs et il n'a rien été mis en évidence quant à la santé des Lapons, et pourtant le tir de la Tsar Bomba par exemple avait produit une impulsion électromagnétique nucléaire qui avait fait sauter les réseaux de télécom et créé des pannes de courant. Mais l'altitude de la Tsar Bomba n'était pas suffisant pour que l'effet se soit étendu à une plus grande partie de l'Europe.
Avec les essais atmosphériques entre 1945 et 1963, cela a représenté environ 98 Tchernobyl!!
Un Tchernobyl par mois pendant 98 mois !!!
Et pas d'augmentation de cancers de la thyroïde détectée..
Il y aurait les "bons" isotopes inoffensifs relâchés par les explosions militaires et les "méchants" isotopes relâchés par un accident de centrale nucléaire... C'est de facto ce que soutiennent les antinucs.
Donc le césium relâché est allé saupoudrer l'Europe et une partie de la France.
Un type dans l'Isère ramasse un kilo d champigons trompettes de la mort (le champigon est en fait choisi spécialement pour son nom, c'est médiatiquement plus significatif..)
Ce kg de champignon est envoyé à la Criirad nouvellement crée, qui mesure 2000Bq de césium.
On peut supposer que le kg de champigon a été ramassé sur un m2. Donc qu'il y avait environ 2000Bq/m2 ordre de grandeur.
La photo des "trompettes de la mort" a fait les choux gras du "Dauphiné Libéré" à l'époque.. Un emballement médiatique..
La dangerosité d'un rayonnement (sa dose ou son facteur de dose ou son équivalent de dose), de quelque origine qu'il provienne, est alors exprimée en sievert (Sv) ou plus fréquemment en millisievert (mSv). A titre indicatif, la dose annuelle due à la radioactivité naturelle moyenne dans le monde est évaluée, tous rayonnements naturels cumulés, est évaluée à 2,3mSv/an, mais il y a bien des endroits où elle est multipliée par un facteur 10, voire plus, sans que les populations s'en ressentent. Toujours à titre indicatif, pour recevoir un équivalent de dose de 1mSv, ce qui est parfaitement supportable, il faut s'arranger pour ingérer environ (Pradel et al.;2002):
- 800 Bq de polonium 210;
- 4 000Bq de plutonium 239;
- 4 500Bq de thorium 232
- 22 000 Bq d'uranium 238
- 76 900 Bq de césium 137
- 55 000 000Bq de tritium
Ces exemples ne sont là que pour donner des ordres de grandeur et bien montrer que chaque élément est "perçu" différemment par l'organisme.
Ces valeurs sont en fait tirées de la "Bible" de la radioprotection, c'est à dire la directive communautaire "radioprotection" publiée au JO de la CE en juin 1996.
Ce document fait la synthèse de 70 ans de recherches en radioprotection. Aucune organisation antinuc ne l'a jamais dénoncé. Ils n'ont pas du le lire. je vous le mets ici à tirer en .pdf.
http://dl.free.fr/rc5fehHjr
Dans la mesure où l'uranium naturel qui décroît du sol (et même sur un terrain sédimentaire parisien vous pourriez retirer environ 20kg d'uranium sur une surface de 1000m2 et 1 m d'épaisseur) produit du radon gaz lourd, qui retombe en se décomposant rapidement en polonium 210 et plomb 210. Vous avez environ 10 000Bq/m2 de polonium 210.
Vous pouvez observer sur les valeurs données que le césium 137 est environ 100 fois moins radiotoxique que le polonium 210.
Donc si l'on fait une équivalence en radiotoxicité du césium ramené à du polonium. Avec les 2000Bq/m2 de césium sur un terrain naturellement contaminé au polonium. cela fait passer de 10 000 Bq/m2 à 10 020 Bq/m2, soit l'épaisseur du trait de la mesure.
Mais la radioactivité du césium est beaucoup plus facile à mesurer que celle du polonium (émetteur alpha). On oublie le polonium et l'on ne parle plus que du césium, et l'arnaque est bouclée.
Vous en concluez surtout :
- il faut laver les légumes avant de les manger.
- faire faire laver les mains des gosses qui sortent des bacs à sable avant qu'ils n'aillent manger et qu'ils évitent de les porter à leur bouche.
Alors pourquoi les ex-soviets se sont-ils penchés comme cela sur le césium ??
A la fin de l'URSS et ensuite en Russie / Ukraine je me suis beaucoup déplacé sur localement. la discussion avec les gens revenait souvent sur le thème:
- Pendant 70 ans nous avons eu un différent idéologique, mais maintenant c'est terminé, alors reprenons la discussion où nous l'avions laissée !!!
D'entendre cela ça vous laisse pantois. Effacer comme cela 70 ans d'histoire....!!!!
Et en fait si l'on revient à l'époque du Tsar. On apprend que :
- Le médecin du Tsar, le Dr Botkine (qui a été assassiné avec la famille impériale en juillet 18 dans la "maison Ipatiev" à Ekaterinbourg) était également un chercheur de grande réputation à l'époque. Il faisait des travaux sur l'utilisation du césium (naturel) comme moyen de lutte contre le cancer. mais les effets secondaires étaient terribles, et les recherches se sont arrêtées. Mais bien sûr avec des doses qui n'ont rien à voir avec ce dont on parle qui pourrait être absorbé avec les légumes non lavés.
mais ils ont repris le tandem d'étude césium-cancer...
Bandazhevsky prône l'utilisation de la pectine de pommes pour drainer le césium 137ingéré.
En fait les études ont été refaites en France par l'IRSN : effet nul de la pectine de pomme, et au besoin retardant de l'élimination du césium 137.
par contre l'absorption du bleu de Prusse est connu favorablement depuis longtemps pour cet effet.
Sauf que le Dr Botkine n'étudiait pas les effets du Bleu de Prusse.
C'était juste pour faire un petit tour, toujours sur cette question de tchernobyl.
Si cela intéresse quelques lecteurs plutôt parisiens. je vous signale que je dois présenter deux conférence à Argenteuil les 12 et 19 Mais à 14:00.
Première présentation : éléments de radioprotection.
Deuxième conférence : Tchernobyl en détail, origines et conséquences.
Ils me contactent en MP et je précise les détails.
@+