L'Allemagne sort du nucléaire

Modérateurs : Rod, Modérateurs

Avatar de l’utilisateur
krolik
Hydrogène
Hydrogène
Messages : 2857
Inscription : 31 janv. 2009, 17:55
Localisation : Beaugency
Contact :

Re: L'Allemagne sort du nucléaire ? ou pas ?

Message par krolik » 19 sept. 2011, 17:53

Mais le nucléaire c'est toujours du boulot...y compris en Allemagne.
@+
http://www.slate.fr/story/41797/allemag ... ire-avenir

Lundi 19 septembre 2011 -

En Allemagne, le nucléaire reste un métier d'avenir

En 2022, le dernier des neuf réacteurs nucléaires allemands encore en service sera arrêté. Boudé par les futurs ingénieurs allemands, le secteur nucléaire continue pourtant d'offrir d'intéressantes carrières.
Annabelle Georgen est correspondante à Berlin pour la presse magazine francophone Ses articles

Près de la moitié du parc nucléaire allemand a été stoppée en mars dernier, après l'accident de la centrale japonaise de Fukushima. L'autre moitié sera fermée dans la décennie qui vient. Siemens a annoncé qu'il renonçait à son activité dans le nucléaire. Grande victoire des Verts et du mouvement anti-nucléaire, cette décision est un quasi-retour au «consensus atomique» (Atomkonsens) établi en 2000 entre le gouvernement Schröder et l'industrie, qui prévoyait une sortie du nucléaire en 2021. L'Allemagne aura beaucoup moins de difficultés à sortir du nucléaire que la France: seulement 23% de l'électricité consommée en 2010 est issue du nucléaire, contre 75% en France.

Le secteur continue pourtant d'embaucher, et de proposer bons salaires et perspectives de carrière aux jeunes ingénieurs. Près de 32.000 personnes travaillent aujourd'hui en Allemagne dans ce domaine, selon le Forum atomique allemand, un des plus gros lobbies pro-nucléaires d'outre-Rhin. Maik Luckow, porte-parole du Forum atomique, prévoit:

«Il va y avoir des besoins en personnel hautement qualifié pour les centrales encore en activité jusqu'en 2022, mais aussi pour assurer leur démantèlement et le stockage des déchets radioactifs».

Un constat partagé par le professeur Dirk Bosbach, qui dirige le département de recherche sur le traitement des déchets nucléaires au Centre de recherche de Juliers, près de Cologne:

«Le démantèlement va coûter près d'un milliard d'euros par centrale, c'est un gros marché. On va bien sûr avoir besoin de nombreux spécialistes hautement qualifiés pour réaliser cette mission.»

Le démantèlement d'une centrale nucléaire dure en moyenne une vingtaine d'années. 830 personnes continuent par exemple de travailler à la centrale de Greifswald, dans le nord-est de l'Allemagne, alors qu'elle n'est plus exploitée depuis 1990.

Regain d'intérêt depuis la crise
Chaque année, une centaine d'ingénieurs formés dans les 18 établissements allemands qui proposent un enseignement des techniques nucléaires arrivent sur le marché du travail. Tous trouvent un emploi, la plupart chez l'un des quatre exploitants nucléaires allemands que sont E.on, RWE, EnBW et Vattenfal, ou bien chez Areva. Un ingénieur gagne en moyenne 5.000 euros par mois dans ce domaine, estime Hans-Josef Allelein, titulaire de la chaire Sécurité et techniques nucléaires à la prestigieuse Université technique de Rhénanie-Westphalie (RWTH), à Aix-la-Chapelle.

Les entreprises allemandes ont pourtant eu de grandes difficultés à recruter dans leur pays ces quinze dernières années, le secteur ayant été délaissé par de nombreux étudiants au profit des énergies renouvelables. Conséquence: la moyenne d'âge augmente, et des départs à la retraite importants sont à prévoir dans les prochaines années. La députée verte du Bundestag Ingrid Nestle fait le constat suivant:

«Le fait que le nucléaire ne soit plus en vogue aujourd'hui est plus lié à un climat général dans la société allemande qu'à la décision de sortir du nucléaire».

80% des Allemands sont en effet contre l'énergie atomique, selon un sondage Ipsos réalisé en juin.

Regain d'intérêt
Malgré les licenciements et les plans d'économies annoncés par les deux géants du nucléaire allemand, E.on et RWE, le secteur continue pourtant de proposer bons salaires et perspectives de carrière aux jeunes ingénieurs.

Mais avec la crise économique, un regain d'intérêt pour l'atome avait été constaté chez les jeunes. Le nombre de candidatures avait par exemple doublé chez E.on, comme le rapportait l'an dernier le quotidien FAZ. Le leader de l'énergie allemand emploie aujourd'hui 2.700 personnes, dont un quart d'ingénieurs, au sein d'E.on Kernkraft, sa filiale spécialisée dans le nucléaire. Mais la sortie du nucléaire et le plan d'économies que vient d'annoncer E.on vont certainement à nouveau éloigner les candidats. Le professeur Hans-Josef Allelein:

«On s'attend à avoir moins d'étudiants ces prochaines années, mais on ne sait pas dans quelle mesure».

La RWTH a ouvert l'an dernier un nouveau master intitulé «Nuclear Safety Engineering», auquel onze étudiants se sont inscrits. Mais l'université assure former avant tout des techniciens du secteur énergétique au sens large, capables d'évoluer si besoin vers les énergies renouvelables au cours de leur carrière.

Risque d'appauvrissement de la compétence
Si les jeunes tournent le dos au nucléaire ces prochaines années, le principal risque est que la compétence des ingénieurs allemands dans ce secteur finisse par s'appauvrir. Hans-Joseph Allelein explique:

«C'est déjà le cas dans le domaine de la recherche sur la sûreté nucléaire. Nous allons devenir des partenaires inintéressants auprès des autres pays européens. Nous ne savons pas combien de temps encore l'industrie et le gouvernement financeront la recherche.»

Sven Dokter, porte-parole de la Sociéte pour la sûreté des installations et des réacteurs nucléaires, l'équivalent de l'IRSN français, ne partage pas cette crainte. L'avenir de la compétence se joue selon lui lors des discussions sur les nouveaux standards de sécurité nucléaire au sein de l'Union européenne et de l'Agence internationale pour l'énergie atomique:

«C'est à ce niveau-là que l'on doit se soucier de la façon de maintenir cette compétence, et décider qui formera à l'avenir de tels experts».

Soucieux de proposer un enseignement adapté aux évolutions de la politique énergétique allemande, l'Institut de technologie de Karlsruhe vient de mettre en place une chaire en partie dédiée aux techniques de démantèlement d'installations nucléaires. Joachim Knebel, PDG de l'Institut, ne redoute pas que l'Allemagne vienne à manquer d'experts:

«Il y a bien sûr un run sur les énergies renouvelables, mais le nucléaire reste un secteur très demandé chez nos étudiants, il garantit un travail exigeant et la sécurité de l'emploi.»

Carrière à l'étranger
La séduisante perspective d'une carrière à l'international fait partie depuis longtemps de l'argumentaire des écoles d'ingénieurs pour attirer les étudiants.

Maik Luckow, porte-parole du Forum atomique allemand, analyse:

«Beaucoup d'entreprises allemandes font la majorité de leur chiffre d'affaires à l'étranger. Leur besoin en personnel qualifié dépend donc plus du développement du nucléaire à l'international que de la situation en Allemagne».

Chez E.on, les prochaines embauches auront d'ailleurs lieu en majorité en Finlande et en Angleterre. La sortie du nucléaire en Allemagne ne saurait faire oublier qu'ailleurs, on construit toujours des centrales, et que la demande en spécialistes ne faiblit pas. Dans le nucléaire comme dans les autres secteurs industriels, la réputation d'excellence du made in Germany a encore de beaux jours devant elle.

Annabelle Georgen

Avatar de l’utilisateur
krolik
Hydrogène
Hydrogène
Messages : 2857
Inscription : 31 janv. 2009, 17:55
Localisation : Beaugency
Contact :

Re: L'Allemagne sort du nucléaire ? ou pas ?

Message par krolik » 07 oct. 2011, 11:04

Il faut bien que l'Allemagne trouve des sources de remplacement..
@+
L'Autriche va fournir de l'électricité à l'Allemagne

VIENNE - Trois groupes énergétiques autrichiens vont fournir cet hiver de l'électricité à l'Allemagne, afin de compenser la diminution des capacités de production allemandes à la suite de l'arrêt de centrales nucléaires.

Les groupes énergétiques autrichiens EVN, dans lequel le groupe allemand EnBW possède 30% des parts, Verbund et Wien Energie fourniront au total 1.075 mégawatts (MW) de courant électrique.
Le gros - 785 MW - proviendra d'EVN, Verbund livrant 150 MW et Wien Energie 140 MW.

Toutefois, Wien Energie doit encore finaliser sa prestation avec l'Agence fédérale allemande des réseaux énergétiques (Bundesnetzagentur), a indiqué jeudi à Vienne un porte-parole du groupe, Christian Ammer.

Si EVN et Verbund démarrent leurs livraisons en octobre, Wien Energie vise une période allant de novembre à février, voire mars, a précisé Christian Ammer.

La France reste le premier fournisseur d'électricité de l'Allemagne (10,4 térawattheure/TWh sur six mois, un téra étant un million de millions), devant la République tchèque (5,6 TWh).

Le gouvernement allemand a décidé en mars l'arrêt immédiat des huit plus vieux réacteurs du pays et annoncé que les neuf autres s'éteindraient d'ici la fin 2022, en réaction à la catastrophe de la centrale nucléaire de Fukushima, au Japon, le 11 mars, provoquée par un séisme et un tsunami géant.

VERBUND

(©AFP / 06 octobre 2011 17h53)


Avatar de l’utilisateur
krolik
Hydrogène
Hydrogène
Messages : 2857
Inscription : 31 janv. 2009, 17:55
Localisation : Beaugency
Contact :

Re: L'Allemagne sort du nucléaire ? ou pas ?

Message par krolik » 09 oct. 2011, 12:17

Une banque dans laquelle ils mettraient les "actifs pourris" comme le CDR du Crédit Lyonnais; mais là ce seraient les dernières centrales nucléaires. les banquiers ont toujours plein d'idées exotiques...
@+
Une Bad Bank pour les centrales nucléaires?
L’EXPRESS L’Expansion (http://lexpansion.lexpress.fr/economie/ ... 64800.html) le 07/10/2011

Thomas Schnee, Berlin

A Berlin, les milieux de l'énergie et de la finance discutent très sérieusement de la création d'une Fondation qui reprendrait la gestion des centrales nucléaires allemandes afin d'améliorer les capacités d'investissements des grands opérateurs dans le renouvelable.

La révélation de l'existence d'un projet de création d'une « Bad bank » publique pour gérer le crépuscule des 17 centrales nucléaires allemandes provoque une polémique autour du financement de la sortie du nucléaire. Dans son édition du vendredi 7 octobre, le quotidien économique Handelsblatt a confirmé qu'il détenait les plans d'un tel projet. Elaboré par la banque d'investissements Lazard, celui-ci fait actuellement l'objet de discussion entre les milieux gouvernementaux et les grandes entreprises de l'énergie. Selon le journal, cette Bad Bank prendrait la forme d'une fondation à qui l'on transférerait la gestion des centrales appartenant à EON, RWE, Vattenfall et EnBW, les quatre grands exploitants allemands du nucléaire. L'objectif final serait de déléguer la charge du démantèlement à cette fondation afin de rétablir la crédibilité financière de leurs propriétaires et ainsi d'augmenter leurs capacités d'investissement dans les énergies renouvelables.

Le démantèlement coûtera 28 milliards
Ce plan, qui est encore qualifié de « secret », pose la problématique du financement de l'abandon de l'énergie nucléaire par l'Allemagne. Cet abandon, qui suppose de faire passer la part des énergies renouvelables dans le bouquet énergétique allemand de 20% actuellement à 35 dans 10 ans, devrait coûter environ 250 milliards d'euros, selon les estimations de la banque publique KfW. En dix ans, l'Allemagne va donc devoir adapter son réseau électrique au mode de production décentralisé des énergies renouvelables. Des chantiers coûteux tel le renforcement de la liaison nord-sud mais aussi la construction de nombreuses lignes régionales à basse tension sont au programme, de même que la construction de nouvelles centrales à gaz et à cogénération ainsi que l'érection de multiples parcs éoliens et photovoltaïques. Parallèlement, les entreprises mais aussi les particuliers devront investir de plus en plus dans des équipements et habitations de moins en moins voraces. Par ailleurs, le coût du démantèlement progressif des centrales nucléaires a été évalué à au moins 18 milliards d'euros, auquel se rajouterait au moins 10 milliards pour le retraitement et le stockage du combustible radioactif non compris.

La banque de développement KfW a prévu 100 milliards d'euros sur les 5 ans à venir pour répondre aux besoins de financement des entreprises. Mais celles-ci, et leurs actionnaires, devront également participer pour une bonne part à ces investissements. Or, la situation financière des quatre grands producteurs d'énergie allemands ne s'est pas améliorée depuis qu'Angela Merkel a engagé le pays vers la sortie du nucléaire. L'arrêt de toutes les centrales atomiques d'ici à 2022 va les priver de juteux bénéfices. Elles vont devoir en outre investir massivement dans des centrales thermiques non polluantes et dans la production d'énergie renouvelable.

Une Bed Bank très polémique
La baisse annoncée de leur rentabilité n'est donc pas faite pour séduire les investisseurs. Déjà, les agences de notation financières ont abaissé la note d'EON et de RWE, qui, à l'avenir, devront donc payer plus cher pour obtenir de l'argent frais. D'où l'idée de la fondation. Dans le scénario évoqué, les exploitants transféreraient librement leurs centrales dans cette fondation. Celle-ci deviendrait responsable de leur gestion et de leur démantèlement ainsi que du stockage du combustible. En contrepartie, la Fondation bénéficierait des revenus dégagés par l'exploitation des centrales jusqu'en 2022. Soit près de 15 milliards d'euros. Soit 13 milliards d'euros de moins que les coûts de démantèlement. La différence serait alors prise en charge par l'Etat en échange d'une reconnaissance de dettes qui ne pourra être effacé que si ces entreprises investissent des sommes bien supérieures dans le renouvelable.

Ceci ne constitue pour l'instant que les grandes lignes d'un plan non officiel mais que d'aucuns jugent difficilement contournable. Michel Vassiliadis, président du puissant syndicat de l'énergie IG BCE, estime ainsi qu'il sera difficile de réussir le pari de la sortie du nucléaire en se passant des capacités des grandes entreprises de l'énergie. Mais Mme Bärbel Höhn, vice-présidente du groupe parlementaire écologiste au Bundestag, ne partage pas ce point de vue : « J'ai rarement vu un plan aussi naïf et transparent. Ce projet de fondation conduit à une externalisation des risques qui reviendra à offrir beaucoup d'argent à EON et RWE », a-t-elle déclaré en affirmant que les exploitants de centrales avaient depuis longtemps provisionné les sommes nécessaires au démantèlement des centrales. Quant à Hermann Albers, président de la principale Fédération des entreprises de l'éolien (Bundesverband Windenergie), il considère que ces plans sont scandaleux car encore une fois, « ils sont négociés en secret » et « c'est le consommateur qui en fera les frais » : «Le tournant énergétique peut se passer de structures monopolistiques. Son intérêt réside précisément dans le fait qu'il va promouvoir un approvisionnement décentralisé et favoriser la concurrence », a-t-il déclaré.

Avatar de l’utilisateur
krolik
Hydrogène
Hydrogène
Messages : 2857
Inscription : 31 janv. 2009, 17:55
Localisation : Beaugency
Contact :

Re: L'Allemagne sort du nucléaire ? ou pas ?

Message par krolik » 10 oct. 2011, 18:10

Résumé pour les non-anglophones : on n'a plus de marges, ça a été chaud cet été (justement parce que c'était pas trop chaud) mais ça risque de planter cet hiver, surtout s'il fait un peu froid ! Du coup, les éoliennes risquent de nous déclencher un beau b..l comme lors de la panne européenne de novembre 2006.
@+
European TSOs concerned about system adequacy for this winter

Based on preliminary results and analyses for ENTSO-E’s forthcoming Winter Outlook Report, TSOs are concerned about adequacy margins for the coming winter, and continue very close cooperation for coordinated measures to maintain security of electricity supply.

Thanks to a mild summer across most of Europe, transmission system operators (TSO) saw a tense but manageable security of supply situation in the past summer. However, TSOs remain concerned about reduced generation margins resulting, among others, from the shutdown of eight German nuclear power plants. Whereas TSOs presently expect that generation adequacy is maintained in Europe in case of average weather conditions, the security of supply of key areas in Europe cannot be ensured under extreme conditions. Extended cold spells and lower-than-average temperatures could require significant countermeasures.

Therefore, European TSOs intensify very close cooperation for coordinated preventive and curative measures such as redispatching of power plants, control of renewable generation whenever possible and regional load shedding.

ENTSO-E’s forthcoming Winter Outlook Report will give particular consideration to this situation and provide a detailed forecast analysis for the winter period across Europe. It will be released on 1 December 2011 and announced on ENTSO-E’s website.

European Network of Transmission
System Operators for Electricity
Avenue de Cortenbergh 100
1000 Brussels
Belgium

Clarkie
Brut lourd
Brut lourd
Messages : 351
Inscription : 12 mai 2011, 22:58
Localisation : Belgique

Re: L'Allemagne sort du nucléaire ? ou pas ?

Message par Clarkie » 11 oct. 2011, 23:47

Encore des méchants catastrophistes ...
krolik a écrit :Résumé pour les non-anglophones : on n'a plus de marges, ça a été chaud cet été (justement parce que c'était pas trop chaud) mais ça risque de planter cet hiver, surtout s'il fait un peu froid ! Du coup, les éoliennes risquent de nous déclencher un beau b..l comme lors de la panne européenne de novembre 2006.
Comme quoi les problèmes peuvent se produire avec ou sans nucléaire.
European TSOs concerned about system adequacy for this winter

Based on preliminary results and analyses for ENTSO-E’s forthcoming Winter Outlook Report, TSOs are concerned about adequacy margins for the coming winter, and continue very close cooperation for coordinated measures to maintain security of electricity supply.

Thanks to a mild summer across most of Europe, transmission system operators (TSO) saw a tense but manageable security of supply situation in the past summer. However, TSOs remain concerned about reduced generation margins resulting, among others, from the shutdown of eight German nuclear power plants. Whereas TSOs presently expect that generation adequacy is maintained in Europe in case of average weather conditions, the security of supply of key areas in Europe cannot be ensured under extreme conditions. Extended cold spells and lower-than-average temperatures could require significant countermeasures.

Therefore, European TSOs intensify very close cooperation for coordinated preventive and curative measures such as redispatching of power plants, control of renewable generation whenever possible and regional load shedding.

ENTSO-E’s forthcoming Winter Outlook Report will give particular consideration to this situation and provide a detailed forecast analysis for the winter period across Europe. It will be released on 1 December 2011 and announced on ENTSO-E’s website.
Les deux meilleurs sites francophones sur le climat :
http://www.les-crises.fr/le-rechauffement-climatique/ par Olivier Berruyer
http://www.manicore.com/documentation/serre/index.html par Jean-Marc Jancovici

Avatar de l’utilisateur
krolik
Hydrogène
Hydrogène
Messages : 2857
Inscription : 31 janv. 2009, 17:55
Localisation : Beaugency
Contact :

Re: L'Allemagne sort du nucléaire ? ou pas ?

Message par krolik » 11 oct. 2011, 23:57

Clarkie a écrit :Comme quoi les problèmes peuvent se produire avec ou sans nucléaire.
En 2006 les Allemands avaient créés une instabilité du réseau qui avait déclenché sous l'effet de la coupure temporaire d'une ligne HT au dessus d'un canal pour laisser passer un bateau à fort tirant d'air.
Mais l'instabilité de base était due à la forte production éolienne du Nord qu'ils ne pouvaient que mal rapatrier au sud consommateur.
Un gros problème en Allemagne, les gens veulent bien des éoliennes mais ils ne veulent pas des lignes de transport qui vont avec..
Aux USA pour faire passer les lignes HT, elles ont été mise dans le package marketing du "smart grid". Il n'est de progrès que de progès sémantique, c'est bien connu.
@+

Avatar de l’utilisateur
mahiahi
Modérateur
Modérateur
Messages : 7243
Inscription : 14 sept. 2004, 14:01
Localisation : île de France

Re: L'Allemagne sort du nucléaire ? ou pas ?

Message par mahiahi » 12 oct. 2011, 10:23

krolik a écrit :Un gros problème en Allemagne, les gens veulent bien des éoliennes mais ils ne veulent pas des lignes de transport qui vont avec..
Comme toujours : les gens veulent de l'énergie pas chère, mais sans infrastructure.
C'est quand tout semble perdu qu'il ne faut douter de rien
Dieu se rit des hommes déplorant les effets dont ils chérissent les causes
Défiez-vous des cosmopolites allant chercher loin dans leurs livres des devoirs qu'ils dédaignent remplir autour d'eux

Clarkie
Brut lourd
Brut lourd
Messages : 351
Inscription : 12 mai 2011, 22:58
Localisation : Belgique

Re: L'Allemagne sort du nucléaire ? ou pas ?

Message par Clarkie » 12 oct. 2011, 20:24

La modernisation et l'adaptation des réseaux électriques sont des évidences en particulier pour l'intégration de sources intermittentes comme l'éolien, nous sommes d'accord.
krolik a écrit : En 2006 les Allemands avaient créés une instabilité du réseau qui avait déclenché sous l'effet de la coupure temporaire d'une ligne HT au dessus d'un canal pour laisser passer un bateau à fort tirant d'air.
Mais l'instabilité de base était due à la forte production éolienne du Nord qu'ils ne pouvaient que mal rapatrier au sud consommateur.
Un gros problème en Allemagne, les gens veulent bien des éoliennes mais ils ne veulent pas des lignes de transport qui vont avec..
Aux USA pour faire passer les lignes HT, elles ont été mise dans le package marketing du "smart grid". Il n'est de progrès que de progès sémantique, c'est bien connu.
Une longue discussion sur le smart grid :

http://www.cleantechrepublic.com/2011/0 ... -le-monde/
Emission enregistrée à Paris, le 15 novembre 2010. Invités : Patrice Mallet (Accenture) et Laurent Schmitt (Alstom Grid).

Chapitres

Les conclusions de l’étude “Accelerating Successful Smart Grid Pilots” d’Accenture
Le point sur les candidatures à l’appel à manifestation d’intérêt de l’Ademe
Les enjeux pour Alstom de participer à des projets d’expérimentation
Où en sont les standards technologiques du Smart Grid ?
Présentation concrète de quelques projets pilotes
Quels sont les pays les plus avancées sur les réseaux intelligents d’énergie ?
Les enseignements des premiers projets pilotes sur le comportement des usagers
Les deux meilleurs sites francophones sur le climat :
http://www.les-crises.fr/le-rechauffement-climatique/ par Olivier Berruyer
http://www.manicore.com/documentation/serre/index.html par Jean-Marc Jancovici

Avatar de l’utilisateur
krolik
Hydrogène
Hydrogène
Messages : 2857
Inscription : 31 janv. 2009, 17:55
Localisation : Beaugency
Contact :

Re: L'Allemagne sort du nucléaire ? ou pas ?

Message par krolik » 12 oct. 2011, 20:38

Clarkie a écrit :La modernisation et l'adaptation des réseaux électriques sont des évidences en particulier pour l'intégration de sources intermittentes comme l'éolien, nous sommes d'accord.
mais en France, dans la mesure où les habitants ne veulent pas d'une seule ligne sortant de Flamanville sur environ 200km, comment leur faire accepter de construire quelques milliers de km de nouvelles lignes HT ?
Parce que le "smart grid" c'est tout de même cela : quelques milliers de km de HT en sus..
@+

Avatar de l’utilisateur
krolik
Hydrogène
Hydrogène
Messages : 2857
Inscription : 31 janv. 2009, 17:55
Localisation : Beaugency
Contact :

Re: L'Allemagne sort du nucléaire ? ou pas ?

Message par krolik » 14 oct. 2011, 09:58

Une réaction belge..
@+
Source : Rtbf

http://www.rtbf.be/info/economie/detail ... id=6902243

ECONOMIE | mercredi 12 octobre 2011 à 12h26

La fin du nucléaire en Allemagne rend l'électricité plus chère en Belgique


Selon la Commission pour la régulation de l'électricité et du gaz (CREG), la fermeture le 15 mars de sept centrales nucléaires allemandes a entraîné une augmentation d’environ 8% du prix de l'électricité en bourse en Belgique. A terme, l’électricité pourrait être jusqu’à 20% plus chère.

Après la catastrophe de Fukushima, le gouvernement allemand a fermé le 15 mars dernier sept centrales nucléaires. Cela a entraîné, selon un rapport de la CREG, une hausse à court terme de 4,5 euros par MWh des prix de l'électricité en Belgique sur la bourse Endex, la référence pour les consommateurs industriels. Cela représente une augmentation d’environ 8%. La CREG a aussi constaté que l'Allemagne n'est plus exportatrice mais importatrice, notamment au départ de la Belgique, d'électricité depuis le 15 mars. Par ailleurs, à Zeebruges, la "porte d’entrée" du gaz pour la Belgique et ses voisins, la demande de gaz a augmenté, et ce gaz a été exporté vers l’Allemagne.

La CREG ne parle pas de l'impact sur les consommateurs résidentiels, car ce prix dépend notamment des coûts de distribution, de transport et des taxes, explique son porte-parole. Le prix total de la facture d'électricité pour le client résidentiel en Belgique dépend, pour environ 40%, du prix sur le marché de commerce en gros. Les ménages sont facturés sur base du prix des combustibles comme le charbon, le gaz et le pétrole.

Hausse de 20%

A terme, l’Allemagne veut remplacer le nucléaire par des énergies renouvelables, par des centrales au gaz et, dans une moindre mesure, par des centrales au charbon. Berlin veut aussi développer les économies d’énergie. Si 12 008 MW de capacité nucléaire sont supprimés en Allemagne d'ici 2022, le régulateur belge de l'énergie s'attend à une hausse d'environ 20% du prix de l'électricité sur le marché au comptant en Allemagne et, en raison des liens entre les marchés, à une augmentation en Belgique. Les marchés nationaux de l’électricité sont en effet couplés les uns aux autres.

A.L. avec D. Delhalle

Lire le rapport de la CREG




Avatar de l’utilisateur
Remundo
Hydrogène
Hydrogène
Messages : 9608
Inscription : 16 févr. 2008, 19:26
Localisation : Clermont Ferrand
Contact :

Re: L'Allemagne sort du nucléaire ? ou pas ?

Message par Remundo » 21 oct. 2011, 11:21

A noter que Siemens renonce aussi à son partenariat / coentreprise avec Rosatom, et ce après avoir cesser sa collaboration avec Areva.
M. Löscher enterre également définitivement le projet de coentreprise avec le groupe public russe Rosatom dans le nucléaire, qui ne se concrétisera pas. La création d'une entreprise commune avec Rosatom avait été annoncée en mars 2009, peu après que Siemens eut rompu avec le français Areva, en mettant fin à sa participation dans la filiale spécialisée dans la construction de chaudières nucléaires Areva NP. Le Groupe Allemand doit encore verser 648 millions d'Euro à Areva en dédomagement.
Source : 2000W.org

En bref, Siemens veut continuer d'être un "turbiniste", mais retire ses billes de l'industrie nucléaronucléaire.

Hakim
Kérogène
Kérogène
Messages : 86
Inscription : 05 mai 2011, 12:46
Contact :

Re: L'Allemagne sort du nucléaire ? ou pas ?

Message par Hakim » 21 oct. 2011, 11:51

James Hansen au sujet de l'"abandon" du nucléaire par l'Allemagne :
Since then he has been one of the most outspoken advocates of drastic climate action, and yesterday he also publicly criticised Germany's recent decision to abandon its new nuclear power programme, formerly a key part of German climate measures, in the wake of the Fukushima nuclear disaster in Japan earlier this year.


"I think it was a big mistake," he said. "And I think the Prime Minister [German Chancellor Angela Merkel] knows that, as she's a physicist, but I think the political reality is she couldn't stay in office if she expressed that opinion."

In a briefing at the Royal Society , Dr Hansen, pictured, was frank about the success with public opinion of what he termed "the climate contrarians", in effectively lessening public concern about global warming. He said: "They have been winning the argument for several years, even though the science has become clearer.
http://www.independent.co.uk/environmen ... 68617.html

Avatar de l’utilisateur
krolik
Hydrogène
Hydrogène
Messages : 2857
Inscription : 31 janv. 2009, 17:55
Localisation : Beaugency
Contact :

Re: L'Allemagne sort du nucléaire ? ou pas ?

Message par krolik » 27 oct. 2011, 17:41

Des inquiétudes un peu partout...
@+
http://www.lecho.be/actualite/entrepris ... lectricite

Y aura-t-il de l'électricité à Noël?

L'arrêt de huit réacteurs nucléaires allemands provoque des sueurs froides en France où le courant importé d'outre-Rhin permettait jusque là de passer sans trop d'encombre les grands pics de consommation de l'hiver. La Belgique pourrait aussi être touchée.
"Des pénuries et des pannes d'électricité en France sont une "menace réelle". (Photo: REUTERS/Phil Noble)
Des pénuries et des pannes d'électricité en France sont une "menace réelle", a averti le cabinet de conseil Capgemini dans son étude annuelle sur l'énergie en Europe publiée mercredi. Le risque existe en cas de conditions "très défavorables", a reconnu le ministre de l'Energie Eric Besson, en cas de temps "très froid" et de retards dans le lancement de centrales thermiques en Allemagne. "Dans ce scénario, oui, il pourrait y avoir des diffultés", a-t-il dit à l'Assemblée en réponse à un député.
En cause, en plus du manque de disponibilité de l'électricité nucléaire allemande: l'aggravation chaque année du phénomène de "pointes" annuelles de consommation, autour de 19H00 l'hiver. Le 15 décembre dernier à 19H02, la France a ainsi battu son "record" absolu de consommation: 96.710 mégawatts (MW), un pic en progression constante chaque année et plus de 25% supérieur à son niveau du début des années 2000, selon les chiffres de RTE, la filiale d'EDF responsable du réseau à haute tension en France.A l'heure fatidique de la préparation du dîner et du bain des enfants, ces pointes devraient même atteindre 103.600 MW en 2015 et 107.300 MW en 2020, selon le dernier bilan prévisionnel de RTE.
"Est-ce que pour autant on aura des pannes, ce n'est pas sûr, heureusement", tempère Colette Lewiner, qui a dirigé l'étude de Capgemini. "Ca va dépendre du froid, du fonctionnement des réacteurs nucléaires en France, qui s'est beaucoup amélioré, de la disponibilité des moyens de production ailleurs, je pense par exemple que l'Allemagne fera plus tourner ses centrales à charbon", estime l'experte.
La France, championne du chauffage électrique
Même avec l'appoint nucléaire allemand, la situation au cours des deux derniers hivers (particulièrement froids) a déjà été difficile. Car la France, bien qu'exportatrice nette d'électricité, a une faiblesse: championne du chauffage électrique, sa consommation bondit lors des grands froids de près de 2.300 MW à chaque fois que le thermomètre baisse d'un degré. Il y a deux ans, l'Hexagone a été à plusieurs reprises très proche de ses niveaux d'importation maximale de 8.500 mégawatts de ses pays voisins (Allemagne, mais aussi Royaume-Uni, Belgique, Suisse, Italie, Espagne). C'est le "critère d'alarme" de RTE, même si l'importation relève souvent d'une logique économique et d'interconnexion européenne.
La filiale d'EDF met actuellement la dernière main à sa propre étude saisonnière, la référence en la matière, pour faire un point "sérieux" sur la situation et refuse pour l'heure de s'exprimer. Elle sera dévoilée début novembre peu avant une étude au niveau européen de l'Entso-E. Car outre la France, l'Allemagne et la Belgique pourraient également souffrir d'un hiver électrique compliqué, selon Mme Lewiner.
Il y a néanmoins une marge: avant d'être contraint à d'hypothétiques coupures maîtrisées, RTE peut toujours recourir aux contrats d'"effacement" de la demande de certains clients industriels ou lancer des appels au civisme comme c'est déjà le cas en Bretagne, région la plus fragile électriquement en France avec les environs de Nice. Pour l'Observatoire du nucléaire, qui sonne l'alarme depuis le printemps sur une "très possible" pénurie hivernale, la situation reflète "le flop de l'option nucléaire + chauffage électrique" avec la fin du "subterfuge" des importations allemandes, indique mercredi l'association anti-atome dans un communiqué.
Le dernier "black-out", caractérisé par un effondrement complet du réseau, remonte en France à 1978. La dernière grande panne, liée à un incident en Allemagne, remonte au 4 novembre 2006.

Avatar de l’utilisateur
mahiahi
Modérateur
Modérateur
Messages : 7243
Inscription : 14 sept. 2004, 14:01
Localisation : île de France

Re: L'Allemagne sort du nucléaire ? ou pas ?

Message par mahiahi » 28 oct. 2011, 12:17

Je conseille à ceux qui ont encore un chauffage électrique et ne peuvent le changer (locataires) de prévoir un chauffage d'appoint cet hiver
C'est quand tout semble perdu qu'il ne faut douter de rien
Dieu se rit des hommes déplorant les effets dont ils chérissent les causes
Défiez-vous des cosmopolites allant chercher loin dans leurs livres des devoirs qu'ils dédaignent remplir autour d'eux

Avatar de l’utilisateur
navidad
Hydrogène
Hydrogène
Messages : 1782
Inscription : 13 mars 2008, 09:56

Re: L'Allemagne sort du nucléaire ? ou pas ?

Message par navidad » 28 oct. 2011, 18:16

Ceci dit, même si il y a une coupure d'un quart d'heure, 3 fois dans l'hiver, ce n'est pas la fin du monde.

La France n'est pas en situation de détresse électrique, il y a juste quelques zones dangereuses vers 19h00 certains rares jours.

Bon, il est vrai que sur TF1, 19h00 c'est le début de l'émission "le juste prix" présenté par Vincent Lagaffe, et une perte de 15 minutes est psychologiquement difficile à supporter pour le téléspectateur, mais c'est la vie. :oops:

Répondre